OPÉRATEURS DE
CALDERÓN-ZYGMUND
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IL Le théorème de Coifman, Mcintosh et Meyer. L'exemple fondamen-
tal est donné par le noyau de Cauchy sur un graphe lipschitzien. Si
A\
R
—•
R
est une fonction lipschitzienne, l'opérateur de Cauchy sur le graphe de A peut
être défini par
ÛAf(x)
= v.p. [x-y + i(A(x) -
A(y))]~1f(y)
dy pour / assez régulière.
Après des résultats partiels de
Calderón
[Cl],
Coifman-Meyer [CM1]
et
Calderón [C2], Coifman, Mcintosh et Meyer ont montré en 1981 le résultat
suivant.
THÉORÈME 1 [CMM].
L'opérateur
CA
est
borné sur
L2(R)
pour toute
fonc-
tion lipschitzienne A.
Ce résultat a une importance considérable car, en plus de ses conséquences
directes (citons par exemple l'existence, pour toute fonction / de carré
integrable
sur le graphe de A, d'une décomposition / =
/+
+ /_, où
/+
(resp. /_) s'étend
en une fonction analytique au-dessus (resp. au-dessous) du graphe) il permet
de démontrer la continuité de nombreux autres opérateurs, comme le poten-
tiel de double-couche associé à un graphe lipschitzien C
Rn+1
(voir [CDM]).
Le théorème 1 a eu très rapidement de nombreuses applications, notamment à
la solution d'équations aux dérivées partielles sur des domaines peu réguliers.
Citons seulement [DK1, DKV1, DKV2,
VI].
En plus des démonstrations originales de
[C2]
et [CMM], on dispose main-
tenant de plusieurs manières d'aborder la continuité de
CA-
Signalons une
démonstration de S.
Semmes,
qui ne donne pour le moment que le cas où
||-A'||oo
est assez petite, mais qui peut être utilisée pour d'autres problèmes. Donnons
une idée de la stratégie.
Soient
T
le graphe de A et
H+(T)
(resp.
H?L(T))
l'espace de Hardy des traces
sur
T
de fonctions analytiques au-dessus (resp. au-dessous) de T, et qui sont
uniformément dans
L2(T
+ ie)
pour e positif (resp. négatif). La continuité de
CA
est équivalente à l'existence, pour toute fonction / E
L2(T),
d'une décomposition
/ =
/++/-,
où f± G
H±
(r). La fonction
F,
égale au-dessus de
T
à l'extension de
/+
et au-dessous de
T
à l'extension de
—
/_, est donc analytique hors de
T
et a un
saut égal à / sur T. On décide de chercher F sous la forme F =
Go/j-1,
où p est
un homéomorphisme
bi-lipschitzien
de C qui envoie R sur T. Soit
p,
=
dp(dp)~1
la dilatation complexe de
p\
la fonction G vérifie alors (d
— pd)G
= 0 hors de R,
et a le saut g = /
o
p"1
sur R, On appelle C(g) l'intégrale de Cauchy de
g;
C(g)
est donc analytique hors de R; on note
G(g)f
sa dérivée et h(z) =
p(z)C(g)f(z)
pour z
^
R. Alors H =
G-G(g)
n'a plus de saut sur R, et vérifie
(d-pd)H
= h.
Il s'avère aussi qu'on peut choisir p assez régulière pour que
p
vérifie certaines
estimations quadratiques du type "mesures de Carleson," qui à leur tour permet-
tent de résoudre l'équation (d -
pd)H
= h quand g EL2. Voir [Sel] pour plus
de détails.
On sait aussi démontrer le théorème 1, à partir du cas où
HA'Hoo est
assez
petit, par une méthode de perturbations. L'idée est de trouver, pour tout A