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Dès la fin des années 1970, les premières théories négationnistes (théories selon
lesquelles le génocide des juifs n’a pas existé) sont diffusées. En 1978, Louis Darquier
de Pellepoix (Commissaire général aux questions juives sous Vichy) affirme, dans les
colonnes de L’Express, qu’à Auschwitz, « on a gazé les poux ». La même année, Robert
Faurisson, professeur de littérature française à l’université Lyon II, fait publier dans Le
Monde une tribune intitulée « Le problème des chambres à gaz ou la rumeur
d’Auschwitz », dans laquelle il nie l’existence des chambres à gaz (il explique qu’elles
n’ont pas existé puisqu’on n’en a pas retrouvé de traces ; elles ont été dynamitées par
les SS à l’approche de l’Armée rouge en janvier 1945). Ceci lui permet de nier le
génocide juif. Il renouvèle ses propos en 1980 sur Europe 1. Ces positions font scandale
et débouchent sur deux procès : il est jugé en 1981 pour « incitation à la haine raciale »
puis en 1991 pour « négation de crime contre l’humanité » (la loi Gayssot, votée en
1990, interdit de nier l’existence d’un crime contre l’humanité).
En 1994, Pierre Péan, journaliste au Monde, publie Une jeunesse française, un livre
dans lequel il révèle le passé trouble du Président de la République François Mitterrand
(toujours en fonction à l’époque). On y apprend que Mitterrand a travaillé dans
l’administration à Vichy jusqu’en 1943 et a reçu la francisque (décoration remise sous
le régime de Vichy aux personnes ayant rendu d’éminents services au régime et à la
patrie) des mains du maréchal Pétain. En 1943, il fonde son réseau de résistance : son
parcours, atypique, le met, selon l’expression de l’historien Jean-Pierre Azéma, dans la
catégorie des « vichysto-résistants » (personnes ayant été, au début de la guerre, au
service de Vichy, avant de basculer dans la résistance). On apprend aussi que Mitterrand
a été ami avec René Bousquet (Secrétaire général de la police de Vichy) et a fait fleurir
la tombe du maréchal Pétain chaque 11 novembre de 1987 à 1992. Ces révélations font
scandale dans l’opinion publique au milieu des années 1990.
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Dans les années 1980 et 1990, se tiennent les procès des criminels nazis ou des
collaborateurs ayant jusque là échappé à la justice. En 1987, Klaus Barbie (chef de la
Gestapo de Lyon) est jugé pour « crime contre l’humanité » (crime, imprescriptible aux
yeux de la justice, inhumain portant atteinte à la dignité et/ou à la vie d’une personne) :
il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et meurt en prison en 1991. En
1994, Paul Touvier (chef de la Milice de Lyon) est jugé pour « complicité de crime
contre l’humanité » : il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et meurt en
prison en 1996. Enfin, en 1998, Maurice Papon (Secrétaire général de la préfecture de
la Gironde) est jugé pour « complicité de crimes contre l’humanité » : il est condamné à
10 ans de prison mais est libéré pour raisons de santé en 2002 (il meurt en 2007).
Doc. 5 page 65 : « 16 juillet 1995, un tournant dans l’histoire de la mémoire officielle »
Consigne : Identifiez le document puis montrez que ce discours rompt avec la mémoire
officielle de la Seconde Guerre mondiale mise en place dès l’après-guerre.
Le 16 juillet 1995, alors qu’il commémore le 53
ème
anniversaire de la « rafle du
Vélodrome d’Hiver » (arrestation puis de déportation de 13 000 juifs de la région
parisienne), le nouveau Président de la République, Jacques Chirac, prononce un
discours qui marque une rupture dans les mémoires officielles de la Seconde Guerre
mondiale : il reconnaît la responsabilité de l’État dans la déportation des juifs de France.
Point méthode : Analyser un texte pour l’étude critique de document(s), c’est :
- citer des extraits du texte (entre guillemets et avec le numéro des lignes) ;
- reformuler la citation si celle-ci est difficile à comprendre (pour montrer
qu’on l’a bien comprise). Cette étape est facultative si la citation est claire ;
- expliquer, à l’aide de connaissances tirées du cours, ce que le texte ne dit pas.