Action A1 – Evaluation des populations de passereaux nicheurs et de leurs tendances
d’évolution entre 1995/1996 et 2008/2009 - 5 -
3 Résultats
3.1 Evolution de la végétation
Les résultats du suivi de la végétation sur les points d’écoute sont présentés dans les figures 1
et 2. Ils démontrent que la cinétique de fermeture des milieux observée sur la zone de projet
est particulièrement rapide. En effet, les strates buissonnantes ont connu un accroissement
important sur ce pas de temps étudié. Néanmoins, il est intéressant d’observer que
l’embuissonnement des garrigues n’est pas homogène. En effet, les strates intermédiaires se
ferment plus rapidement que les strates « extrêmes ». La strate 1-2 mètres a ainsi doublé en
l’espace de 12 années.
3.2 Evolution globale de l’avifaune
49 espèces d’oiseaux ont été contactées au cours de l’année 2008. Cette diversité est
sensiblement identique à celle relevée au cours du suivi 1995 – 1996. Entre ces deux relevés,
4 espèces ont disparus (Alouette des champs, Huppe fasciée, Pie-grièche méridionale,
Fauvette grisette). De nouvelles espèces sont apparues comme le Busard cendré, l’Hirondelle
de rochers, la Mésange à longue queue et la Mésange bleue.
L’abondance totale est de 1115 oiseaux contactés en 2008 contre 1019 en 1995 – 1996 pour
les 65 points d’écoute étudiés.
Aux vues des figures 3, 4 et 5, il est intéressant de noter l’augmentation de plusieurs espèces
des milieux buissonnants (Fauvettes passerinette et mélanocéphale) et arborés (Fauvettes à
tête noire et orphée, Bruant fou). Ces résultats sont largement conformes à nos attentes.
De même, la diminution de plusieurs espèces de pelouses sèches (Alouettes des champs et
calandrelle, Pie-grièche méridionale, Traquet oreillard, Pipit rousseline) et des garrigues
basses (Fauvette pitchou, Bruant proyer, Tarier pâtre) est « logique ». La Fauvette pitchou est
également en diminution sur les 65 points d’écoute réalisés.
En parallèle, l’augmentation des Moineaux domestique et soulcie, de la Mésange
charbonnière et du Serin cini semble symptomatique de l’anthropisation des milieux naturels
des Corbières et du Fenouillèdes.
La diminution observée pour plusieurs espèces des milieux buissonnants (Merle noir,
Rossignol philomèle, Coucou gris, Accenteur mouchet), arborés (Tourterelle des bois,
Roitelet triple bandeau) ou anthropisés (Huppe fasciée) est plus surprenante.
De même, l’augmentation ou la stabilité de plusieurs espèces de milieux ouverts (Linotte
mélodieuse, Perdrix rouge, Bruant ortolan, Cochevis de Thékla) ou semi-ouverts (Alouette
lulu), si elle est confirmée, semble indiquer que la fermeture des milieux n’agit pas de façon
identique sur l’ensemble des espèces.
Ainsi, l’influence des paramètres démographiques des espèces à l’échelle de la région semble
influer largement sur l’évolution (augmentation, stabilité ou diminution) des passereaux des
Corbières.
Par exemple, la diminution du Rossignol philomèle ou l’augmentation de l’Alouette lulu à
l’échelle française ou européenne semble avoir un « poids supérieur » à l’évolution de leur
habitat local.