Introduction
Le calcul d’int´egrales a d´ej`a ´et´e rencontr´e les ann´ees pr´ec´edentes dans des cas bien
concrets, pour des int´egrales de fonctions usuelles. Depuis le L1, les techniques de calcul
de primitives, d’aires, d’int´egration par parties ou de changements de variables permettent
de mener `a bien les calculs effectifs d’int´egrales de fonctions usuelles.
On se propose dans ce cours de donner une construction th´eorique de l’int´egration qui
recouvre les m´ethodes de calculs d´ej`a connues.
Il y a plusieurs th´eories de l’int´egration. Son approche est g´eom´etrique, il consid`ere Rb
af(x)dx
comme une aire. Un peu plus tard, Riemann constate que la condition de continuit´e de
l’int´egrand fpour le calcul de Rb
af(x)dx est inutile : il suffit que les fonctions soient limites
de fonctions en escalier. Il donne donc une th´eorie plus g´en´erale pour les fonctions limites
de fonctions en escalier (1854). C’est dans le cadre de cette th´eorie que se font tous les
calculs d’int´egrale rencontr´es jusqu’`a maintenant. L’int´egrale de Riemann est l’objet de ce
cours. On la pr´esentera comme Darboux l’a fait (1875).
Ce type d’int´egrales se calcule sur des domaines born´es Zb
a
f(x)dx. Quand ce n’est pas
le cas, on peut avoir recours `a des int´egrales g´en´eralis´ees Z+∞
−∞
f(x)dx (dites int´egrales
impropres) mais elles ne v´erifient pas toutes les propri´et´es des int´egrales classiques (sur les
intervalles born´es).
Dans la th´eorie de Riemann, certains calculs posent des probl`emes. En particulier, pour les
probl`emes d’interversion de somme et d’int´egration (soulev´es par Fourier) :
X
n≥1Zfn(x)dx =ZX
n≥1
fn(x)dx,
ou de limite et d’int´egrale :
lim
n→+∞Zfn(x)dx =Zlim
n→+∞fn(x)dx
on ne dispose d’aucun r´esultat satisfaisant alors qu’en pratique ce type de probl`eme se pose
souvent. Des r´eponses ´el´egantes sont donn´ees par Lebesgue dans le cadre de l’int´egrale de
Lebesgue qui fait l’objet d’un cours sp´ecifique en L3, cf [JCB-Lebesgue] auquel on renvoie.
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