Économie RLC 2931 Simulation des effets unilatéraux d’une concentration horizontale L’Autorité de la concurrence a publié en juillet 2013 une version révisée de ses lignes directrices relatives au contrôle des concentrations(1). En explicitant la possibilité d’utiliser des modèles de simulation pour estimer les effets d’une opération de concentration sur les prix, en complément d’autres méthodes, elle poursuit la tendance croissante au recours à l’analyse économique et quantitative dans l’examen des concentrations(2). Cet article explique le principe de la méthode utilisée par les économistes pour simuler les hausses de prix d’une fusion horizontale. Il vise à fournir des clés permettant, d’une part, de comprendre les étapes successives de la simulation, d’autre part, de porter un regard critique sur les méthodes mises en œuvre. Modélisation de la situation avant la concentration La simulation des hausses de prix pouvant être anticipées suite à une concentration horizontale repose en premier lieu sur la (*) Les auteurs s’expriment à titre strictement personnel et n’engagent en rien la position du cabinet Microeconomix, ni a fortiori celle de ses clients. (1) Aut. conc., 10 juill. 2013, Lignes directrices révisées relatives au contrôle des concentrations. (2) La Commission européenne a régulièrement recours aux modèles de simulation pour étudier les effets unilatéraux des concentrations. On peut notamment citer les cas Volvo/Scania (2000), Lagardère/Natexis/VUP (2004) et Unilever/Sara Lee Body Care (2010). 38 modélisation de la formation des prix sur le marché étudié(3). Par Ariane CHARPIN On parle ici de modélisation lorsque l’on cherche à représenter la réalité économique ou une partie de celle-ci de manière simplifiée sous forme d’équations mathématiques. Il ne s’agit pas de formuler une représentation complète et exacte de la réalité mais d’intégrer dans le modèle les facteurs-clés influençant le sujet d’intérêt. La modélisation de la formation des prix sur un marché consiste donc à décrire sous forme d’équations mathématiques relativement simples comment se forment les prix sur ce marché, en prenant en compte le maximum d’éléments impliqués dans leur formation. Économiste Cabinet Microeconomix Au sein de la théorie économique, la formation des prix résulte de la conjonction des choix des entreprises et des consommateurs. On considère que chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit. Des prix plus élevés ont pour effet d’accroître le profit en augmentant la marge sur chaque unité vendue mais ont par ailleurs comme conséquence de diminuer les ventes, les consommateurs n’étant pas prêts à payer un prix au-delà d’un certain seuil, surtout lorsque les concurrents leur proposent des alternatives attractives. Économiste Cabinet Microeconomix Et Angela MUÑOZ(*) Voyons comment peut être alors modélisé le comportement des consommateurs et (3) Le marché étudié est le marché pertinent lorsque celui-ci a été délimité. Lorsque ce n’est pas le cas, il convient d’identifier les produits concurrents les plus importants des produits des entreprises qui souhaitent fusionner. Revue Lamy de la concurrence Nº 48 MARS 2016 Économie des entreprises, afin d’obtenir un modèle de formation des prix avant la concentration. Étape 1 : le comportement des consommateurs La première étape de la simulation d’une concentration consiste à modéliser le comportement des consommateurs. Il s’agit d’écrire la fonction de demande du marché du bien concerné par le projet de concentration et d’estimer ses paramètres. La relation mathématique entre le prix d’un bien et la quantité consommée de ce bien s’appelle la fonction de demande. Elle découle directement des choix des consommateurs. À chaque combinaison de prix possible d’un groupe de biens correspond une quantité optimale consommée. Quand le prix relatif d’un bien varie, la quantité que les consommateurs souhaitent en consommer change. Suite à une hausse de prix d’un bien par rapport aux prix des autres biens, certains consommateurs décident de ne plus consommer le bien ou d’en consommer moins et de dépenser leur revenu en achetant d’autres biens. On peut par exemple imaginer qu’à la suite d’une hausse du prix relatif d’un soda, certains consommateurs se tournent vers un autre soda, un jus de fruit ou d’autres boissons. La sensibilité de la demande aux changements de prix, c’est-à-dire l’ampleur de la baisse des ventes d’un bien suite à une hausse de prix de ce bien, est mesurée par l’élasticité-prix directe de la demande, qu’on calcule à partir des paramètres de la fonction de demande. Quand la demande est peu élastique, autrement dit lorsque que les consommateurs sont peu sensibles à une hausse de prix, une firme peut augmenter les prix sans craindre de perdre trop de ventes. Au contraire, lorsque la demande est élastique, une hausse de prix se traduit par une importante chute des ventes. La demande est élastique lorsque les consommateurs ont la possibilité de se tourner vers des produits très similaires suite à une hausse de prix. L’effet du changement du prix d’un bien sur les ventes d’un autre bien est mesuré par l’élasticité-prix croisée, qui se calcule également à partir des paramètres de la fonction de demande. Quand l’élasticité-prix croisée est positive et élevée, les produits sont des substituts proches. Cela signifie que les consommateurs remplacent l’un des biens par l’autre suite à une hausse de prix relative. Un des défis majeurs de la simulation des effets d’une concentration réside précisément dans la modélisation de la fonction de demande qui permet de calculer les élasticités-prix directes et croisées. Nº 48 MARS 2016 Pour réaliser cet exercice, les économistes ont développé différents modèles économétriques(4). Le choix de la forme de la fonction de demande, c’est-à-dire la façon dont la demande est écrite mathématiquement, doit correspondre le mieux possible au comportement effectif des consommateurs, en particulier au schéma de substitution entre les biens. Il a un impact important sur les résultats car les élasticités estimées, qui traduisent la sensibilité des consommateurs aux prix, sont prises en compte par les entreprises lors de la formation des prix. Il convient donc parfois de tester plusieurs spécifications mathématiques d’une fonction de demande. Le modèle doit également être choisi de telle sorte que les données permettent d’estimer les paramètres, en particulier les paramètres qui permettent de calculer les élasticités-prix directes et croisées. Un modèle qui exige d’estimer un nombre excessivement important de paramètres n’est par exemple guère envisageable car son estimation nécessiterait la formulation d’hypothèses très fortes et la collecte d’une masse importante de données. Étape 2 : la concurrence entre les entreprises La deuxième étape de la simulation d’une concentration consiste à modéliser les choix des entreprises et la façon dont elles se font concurrence sur le marché. Une entreprise qui souhaite maximiser son profit tient compte de ses coûts de production, de la sensibilité des consommateurs au prix et des décisions stratégiques prises par les entreprises concurrentes. Les coûts de production sont généralement relativement bien connus. La sensibilité des consommateurs aux prix des biens du marché est reflétée par les élasticités-prix estimées précédemment. Les décisions stratégiques des entreprises concurrentes sont prises en compte grâce à un modèle de concurrence(5). Illustrons d’abord la nécessité de prendre en compte les choix des entreprises concurrentes par un exemple simple. Imaginons que deux entreprises A et B situées dans la même zone géographique et ayant des capacités de production illimitées produisent des biens identiques et que le prix des biens est décidé une bonne fois pour toute. Si l’entreprise A détermine son prix sans tenir compte des (4) Les plus souvent utilisés en pratique sont le système de demande presque idéal (AIDS) et les modèles de choix discret, notamment le logit multinomial et le logit multinomial emboîté. Voir les articles : Deaton, A. & J. Muellbauer (1980). An Almost Ideal Demand System, The American Economic Review, Vol. 70, No 3, pp. 312-326.; McFadden, D. (1981). Econometric Models of Probabilistic Choice, in Structural analysis of Discrete Data and Econometric Applications, MIT Press: Cambridge, MA, 198-272; Verboven, F. (1996). The nested logit model and representative consumer theory, Economics Letters 50(1): 57-63. (5) On utilise des modèles dits de concurrence imparfaite, dans lesquels les entreprises tiennent compte des décisions de leurs concurrents pour prendre leurs décisions stratégiques. Revue Lamy de la concurrence 39 choix de B et que le prix choisi est supérieur au prix choisi par B, alors A ne vendra aucun bien et son profit sera nul, tandis que B fournira tous les consommateurs. Ainsi, l’entreprise A est contrainte de tenir compte des choix de B lorsqu’elle cherche à maximiser son profit. Cet exemple très simple montre qu’une entreprise doit prendre en compte les décisions de ses concurrents lorsqu’elle choisit ses prix. La modélisation de la formation des prix d’une entreprise doit donc refléter cet aspect. En pratique, lorsqu’un petit nombre d’entreprises se fait concurrence sur un marché en proposant des biens différenciés, on considère, d’une part, que les entreprises choisissent leurs prix simultanément, d’autre part, que le prix choisi par chaque entreprise maximise son profit en fonction, entre autres, du prix optimal de ses rivaux(6). On dit alors que les entreprises se font concurrence en prix. Si on ne retrouve pas les marges observées dans le premier cas ou les élasticités-prix estimées précédemment dans le second cas, le modèle choisi est certainement inadapté et il convient de modéliser la concurrence ou la fonction de demande différemment. Si dans cette étape de vérification on retrouve les marges observées ou les élasticités estimées, le modèle peut être utilisé pour simuler la fusion. D’autres modèles de concurrence permettent de modéliser des situations où les biens produits par les entreprises sont identiques ou lorsque les entreprises maximisent leurs profits en choisissant la quantité à produire en fonction des quantités choisies par leurs concurrents(7). Que change la concentration ? L’important pour la formalisation du modèle de concurrence entre les entreprises du marché est d’identifier les caractéristiques clés de la concurrence sur le marché afin de les prendre en compte. Il faut pour cela effectuer une analyse approfondie du marché et se demander quelle est la variable stratégique (prix ou quantité), si les prix sont fréquemment modifiés, si les investissements sont importants, etc. La fusion de deux entreprises A et B aboutit à la création d’une nouvelle entreprise unique. Cela équivaut à une situation dans laquelle A et B maximiseraient leurs profits comme une seule entité et ne seraient plus en concurrence. On dit en termes économiques qu’elles maximiseraient leurs profits joints, alors qu’avant la fusion elles maximisaient leurs profits séparément. A et B opérant sur le même marché, une hausse du prix de A provoque une baisse des ventes de A et une hausse des ventes de B et vice versa. En maximisant ses profits joints, la nouvelle entité prend en compte l’effet positif d’une hausse de prix d’un produit sur les ventes de l’autre produit, ce qui lui permet d’augmenter ses prix. Les entreprises du marché qui ne participent pas à la fusion altèrent également leurs choix puisqu’elles prennent leurs décisions en tenant compte des choix des concurrents. Le modèle de concurrence permet d’obtenir l’expression mathématique du prix qui maximise le profit de chaque entreprise en fonction des choix des concurrents en termes de prix et quantité, de la sensibilité aux prix des consommateurs (les élasticités-prix estimées précédemment) et des coûts de production. Étape 3 : la vérification du modèle Avant d’utiliser le modèle pour simuler la concentration, il convient de vérifier qu’il reflète bien le comportement des consommateurs et la concurrence entre les entreprises avant la fusion. Pour cela, il faut vérifier que la relation entre les facteurs-clés obtenue grâce au modèle permet de retrouver les marges observées avant la fusion ou les élasticités-prix estimées dans la première étape. 40 part, les prix et les quantités observés sur le marché, d’autre part, les paramètres traduisant la sensibilité aux prix des consommateurs et d’en déduire les marges(8) prédites par le modèle avant la fusion. Une autre possibilité consiste à remplacer dans le modèle les coûts marginaux(9) (lorsqu’ils sont disponibles), les prix et les quantités et à calculer les élasticités-prix correspondantes. Une concentration entre deux entreprises modifie le nombre d’entreprises sur le marché et les coûts de production de ces entreprises. En outre, une concentration crée généralement des synergies qui peuvent faire baisser les coûts de production des parties à la concentration et, par conséquent, les prix de vente. Par exemple, deux entreprises spécialisées dans la vente au détail pourraient réduire leur coût unitaire en mettant en commun leurs réseaux de distribution. Ces baisses de coûts sont appelées gains d’efficacité. En pratique, on peut effectuer deux types de vérifications. La première consiste à remplacer dans le modèle, d’une Les prix optimaux qui découlent du processus de formation des prix décrit dans la partie précédente sont modifiés par la concentration qui réduit le nombre d’entreprises sur le (6) Voir par exemple le modèle de Bertrand dans une industrie de biens différenciés dans l’article de Shaked, A. & J. Sutton (1982). Relaxing Price Competition through Product Differentiation, Review of Economic Studies 49: 3-13. (8) La marge correspond à la marge sur coûts marginaux donnée par la formule suivante : m = (prix – coût marginal) / prix. En pratique, elle est rarement disponible et est approximée par la marge sur coûts variables moyens. (7) Voir Cournot, A. (1838). Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses. Hachette. (9) Le coût marginal est le coût de production additionnel induit par la dernière unité produite. Revue Lamy de la concurrence Nº 48 MARS 2016 Économie marché, ce qui pousse les prix à la hausse, et les coûts de production des entreprises ayant fusionnées, ce qui pousse les prix à la baisse. La simulation de la situation après la concentration permet de déterminer l’effet qui domine. exprime en effet directement la hausse de prix pouvant être anticipée(11). Il répond en cela directement à la question centrale d’une autorité de concurrence à laquelle est notifié un projet de fusion. Simulation de la situation post concentration Lorsque tous les éléments nécessaires à une simulation des effets unilatéraux sont disponibles et que le cas nécessite une analyse approfondie, l’utilisation de cette méthode doit donc être favorisée. Pour déterminer la hausse de prix potentielle, on intègre les modifications introduites par la fusion dans le modèle développé pour décrire le processus de formation des prix avant la fusion. Plus précisément, on effectue deux modifications au modèle. Premièrement, les entreprises qui fusionnent ne forment plus qu’une seule entité. Deuxièmement, les coûts de production de l’entité fusionnée intègrent les gains d’efficacité. Grâce à ces modifications, le modèle ne prédit plus les prix avant la fusion mais les prix post fusion. La comparaison des prix avant la fusion et des prix après la fusion permet de déduire la hausse de prix qui peut être attendue du projet de concentration. Les gains d’efficacité étant difficiles à anticiper, on peut également ne modifier que le nombre de concurrents dans le modèle et rechercher les gains d’efficacité qui seraient nécessaires pour que la fusion ne provoque pas de hausse de prix. Figure 1 - Schéma de synthèse de la méthodologie Porter un regard critique sur une simulation Nous abordons d’abord le problème de la disponibilité des données, avant de nous intéresser aux hypothèses potentiellement les plus restrictives des modèles de simulation à proprement parler. De quelles données dispose-t-on ? La simulation des fusions repose sur une quantité de données importante. Leur disponibilité oriente souvent les choix méthodologiques effectués par les économistes. Prenons un exemple. Dans l’idéal, l’estimation de la demande requiert un panel des ventes et des prix au niveau produit sur une période assez longue et pour toutes les entreprises du marché, avec, pour chaque produit, des informations sur ses caractéristiques (marque, forme, taille, dose, etc.). Lorsque l’on ne dispose pas des caractéristiques des produits, on peut quand même estimer la demande mais avec moins de précision. Dans un cas encore plus extrême, lorsque les données ne permettent pas du tout d’estimer la demande, les élasticités peuvent être prises dans des études marketing et intégrées ainsi directement dans le modèle de concurrence conformément à la forme de la fonction de demande choisie au préalable. Dans le premier cas, les élasticités sont estimées de manière relativement fine ; dans le second, la précision est moindre, et dans le dernier cas, on ne sait pas si on peut faire confiance aux valeurs des élasticités-prix. Par conséquent, lorsque l’on cherche à porter un regard critique sur une simulation de fusion, il convient d’abord de se demander ce qui aurait été réalisable compte tenu des données disponibles et s’interroger sur l’influence des données utilisées sur la précision de l’estimation. Le modèle choisi est-il adapté au cas d’espèce? Le recours aux modèles de simulation présente l’avantage d’étudier les effets unilatéraux de manière beaucoup plus précise que les autres méthodes quantitatives plus simples(10). Le résultat d’une simulation de concentration Un modèle économique est de manière inhérente réducteur car il est fait pour simplifier la réalité. Il ne sert donc pas à en refléter toutes les nuances. Lors d’une simula- (10) On peut citer par exemple l’indice de concentration (Herfindal-Hirschman (IHH)) ou les indices de pression à la hausse sur les prix (UPP, GUPPI et IPR). (11) Par exemple, les indices de pression à la hausse des prix (UPP, GUPPI) ne quantifient pas la hausse de prix mais indiquent simplement la pression à la hausse exercée par la concentration. Nº 48 MARS 2016 Revue Lamy de la concurrence 41 tion, il convient de vérifier que le modèle choisi ne laisse pas de côté un aspect du problème qui devrait être pris en compte. En pratique, pour s’assurer qu’un modèle est adapté au cas étudié, il faut vérifier que ce qui n’est pas dans le modèle ne se réalisera pas. temporel associé à leur occurrence est important car l’Autorité de la concurrence s’intéresse aux effets des concentrations à court-terme (typiquement 3 à 5 ans). Le modèle n’est donc pas adapté si les effets dynamiques sont susceptibles de se produire dans le court-terme. Les modèles de simulation existants ne sont pas en mesure de prendre en compte les effets dynamiques de la concurrence, c’est-à-dire la modification de la stratégie des entreprises du marché qui peut intervenir plusieurs périodes après la concentration en réaction à celle-ci. Ces effets sont par exemple le repositionnement des produits, le lancement d’une campagne de communication, la sortie du marché ou le développement d’un nouveau produit. On peut par exemple imaginer que suite à une concentration un concurrent lance un nouveau produit innovant et empêche ainsi l’entreprise ayant fusionné d’augmenter ses prix. Il convient ainsi impérativement de se demander si on peut raisonnablement penser que le modèle de concurrence ne changera pas à court terme après la concentration. La méthodologie de mise en œuvre d’une simulation de l’effet d’une concentration sur les prix est basée sur cette hypothèse. Autrement dit, on utilise le même modèle pour simuler les prix avant et après la fusion. Or, on peut imaginer que la nature de la concurrence entre les entreprises soit modifiée suite à une concentration, par exemple avec l’émergence d’un équilibre de collusion tacite entre les entreprises. Dans ce cas, le prix post concentration prédit par le modèle choisi sera faux. Les modèles de concurrence existants ne reflètent pas non plus les rapports entre les producteurs et les distributeurs, en particulier le pouvoir dont peut disposer la grande distribution. Il s’agit pourtant d’un élément important susceptible de contrebalancer les effets unilatéraux d’une fusion entre fournisseurs. En pratique le modèle de concurrence change rarement à court terme et reste donc valide pour simuler la situation post fusion. Ces dimensions ne sont pas prises en compte dans les modèles de simulation donc on ne peut pas simuler leurs effets sur les prix post concentration. Pourtant, ces facteurs peuvent avoir un impact non négligeable sur les prix dans certaines industries. Ainsi, il convient de systématiquement se demander si des événements non pris en compte dans le modèle sont susceptibles de survenir après la concentration. L’horizon 42 Conclusion La simulation des effets d’une opération de concentration à partir d’un modèle constitue certainement l’exercice le plus abouti et susceptible d’apprécier au mieux l’ampleur des effets unilatéraux d’une fusion horizontale. Il s’agit néanmoins d’un exercice coûteux, en termes de données à collecter et en termes d’écriture du modèle le plus compatible avec les caractéristiques économiques du marché concerné. Revue Lamy de la concurrence Nº 48 MARS 2016