DE LA DRH VERS UNE DIRECTION DE L’ORGANISATION ET DU CAPITAL HUMAIN
Cabinet Infhotep – Edition 2012 Page 5
Synthèse
ans à peine 20 ans, le monde que nous
connaissons aura été profondément
bouleversé, tant sur un plan macro-
économique avec la mise en place d’un nouvel
ordre mondial, que sur le plan sociétal avec la
réinvention des règles du vivre-ensemble. Les
entreprises doivent s’y préparer au plus tôt, et elles
sont nombreuses à avoir déjà entamé leur mutation.
Mutation dans laquelle la direction des Ressources
Humaines (DRH) apparaît comme l’une des clés de la
réussite.
Comment s’adapter à
l’allongement des carrières et
aux disparités démographiques
mondiales ? Dans 20 ans, il y aura
1,5 milliard de seniors en plus. Cet
afflux même s’il constitue un
gisement de consommateurs et
une source d’activité de services
dédiés à la personne pose aussi
les questions des leviers de
motivation sur une longue
carrière et de l’employabilité des
seniors. Effet supplémentaire :
une grande partie des élites et
cadres dirigeants va partir en
retraite dans la décennie à venir,
accélérant la nécessité
d’identification et de formation
des successeurs et surtout des
réorganisations qui en découlent.
Cet allongement des carrières
force à développer une mobilité
transversale qui limite les effets
directs d’augmentation de la
masse salariale. C’est aussi la mise
en place de tutorats
complémentaires : classiques sur les fondamentaux du
métier, mais inversé (les plus jeunes apprennent aux
plus anciens) sur les nouvelles technologies, non sans
impact sur les pratiques managériales. Ces parcours de
développement dédiés aux seniors sont toutefois
profitables car ils témoignent une plus grande fidélité à
leur employeur que les jeunes collaborateurs.
L’accroissement du nombre de seniors dans les
entreprises les contraint également à renforcer leur
gestion des risques liés à l’absentéisme, voire à la mise
en place de plans de continuité d’activité spécifiques
pour pallier l’absence plus massive et longue de cette
population.
En regardant les différentes régions de la planète, cette
situation face au vieillissement de la population peut
paraître inégale, semblant n’affecter que l’Europe et le
Japon. Pourtant, l’Europe peut aussi devenir
prescripteur dans l’économie du 4e âge, notamment vis-
à-vis des pays émergents qui vont rapidement devoir
faire face à cet afflux de seniors et dans des proportions
bien plus élevées.
Deuxième enjeu, comment résister sur un marché des
talents hautement concurrentiel et internationalisé ?
Même s’ils ne représentent
qu’une infime part de l’effectif
d’une entreprise, les talents
constituent une de ses premières
richesses. Or, que ce soit pour un
profil jeune ou pour une
personne à la carrière plus
aboutie, gérer des talents
implique la mise en place de
mécanismes très spécifiques. Leur
recrutement a plus que jamais
une portée internationale : les
meilleures universités sont
disséminées aux quatre coins de
la planète, la carrière d’un talent
est nécessairement
internationale, comme preuve
d’une capacité à s’adapter à un
nouvel environnement, et leur
volatilité est grande.
Loin de l’adage qui prévaut que
nul n’est irremplaçable, un talent
résulte d’un subtil et unique
équilibre de cinq qualités : force
de décision, créativité, capacité
d’abstraction, intelligence
relationnelle et expertise métier.
Il est extrêmement difficile d’acquérir ces qualités ex
nihilo, il est en revanche essentiel de les développer sur
la base d’un acquis. C’est tout l’enjeu de la gestion des
talents. Identifiez et fidélisez vos talents car vous ne
pourrez pas en créer !
Mais une fois la perle rare trouvée, tout commence.
Fidéliser et développer vos talents est d‘autant plus
primordial que leur départ impacterait profondément le
fonctionnement de votre organisation. En effet, de par
sa singularité, un talent imprègne sa marque de
fabrique, sa vision et ses pratiques, créant
l’environnement qui lui permet de s’épanouir à titre
individuel tout en entraînant son équipe à sa suite. Son
départ vous contraint à réorganiser le service.
Un enjeu démographique
aux conséquences très
hétérogènes d’une région à
l’autre du globe même si
globalement la population
croît et vieillit,
Un enjeu de gestion des
talents, véritable graal dans
une société du savoir et de
l’immatériel,
Un enjeu d’adaptation
aux nouvelles relations au
travail, plus individuelles,
nomades et ultra connectées,
Un enjeu de réinvention
du management, en
priorité du middle
management, actuellement en
manque patent de
reconnaissance.