Musique et théorie queer

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Musique et théorie queer Appel à contribution – Revue Transposition. Musique et sciences sociales nº 3 La théorie queer est probablement l’un des courants de pensée critique récents les plus célèbres et controversés, dont l’impact s’est fait sentir aussi bien dans le domaine universitaire qu’en dehors de celui-­‐ci. Apparu aux débuts des années 90 aux États-­‐Unis, étroitement lié aux collectifs LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) et fortement influencé par les travaux de Foucault (son Histoire de la sexualité et des concepts comme le « biopolitique » en particulier) et le déconstructionnisme derridien, ce courant de p ensée se caractérise, sans pour autant constituer une tendance homogène, par une mise en question d e la notion d e genre et d e l’idée d’un déterminisme génétique d e l’identité et du comportement sexuel. Face à cela, la théorie queer propose l’hypothèse selon laquelle la sexualité serait le résultat d’une construction sociale. Il n’y auraient donc pas des sexualités biologiquement inscrites dans la nature humaine, mais plutôt des formes socialement changeantes d ’exercer une ou plusieurs identités s exuelles, ce qui conduit à critiquer les classements sociaux provenant de la psychologie, la philosophie, l’anthropologie et la sociologie traditionnelles qui ont tendance à privilégier un s eul étalon d e s egmentation (classe sociale, sexe, etc.). La musicologie ne semble pas être restée à l’écart de l’influence de la théorie queer avec la création de groupes de recherche et la publication d’ouvrages, articles et thèses de doctorat dans lesquelles ont été traitées des problématiques relativement peu abordées, voire taboues, souvent autour de la construction des identités sexuelles à travers ou dans la musique. D’un point de vue méthodologique, on pourrait affirmer que cette p erspective a participé du renouvellement théorique récemment intervenu à échelle internationale où les méthodes « traditionnels » issus de l’analyse musicale et la musicologie historique rencontrent l’histoire, la sociologie, la littérature, l’esthétique, l’anthropologie ou la géographie sociale, afin de saisir le processus de construction de l’objet « musique » et sa dimension sociale dans toute sa complexité. Ce numéro de la revue Transposition. Musique et sciences sociales prétend participer à ce renouveau disciplinaire à travers des articles et des études de cas qui explorent des notions et des concepts issus d e la théorie queer dans la musique, tout genre confondus, sans toutefois exclure d es contributions plus théoriques qui interrogent sur les apports de ce courant de pensée dans la discipline musicologique, voire les impasses auxquelles il conduit. Les textes (en français ou en anglais), conformes aux normes exigées par la revue (http://transposition-­‐revue.org/spip.php?rubrique4), devront être adressés au comité de rédaction de Transposition a vant le 31 m ars 2012 à cette adresse : [email protected] Music and Queer Theory Call for contributions – Transposition. Musique et sciences sociales nº 3 Queer theory is likely one of the most well-­‐known and controversial recent schools of thought, and its impact has been felt in the academic world and beyond. It appeared in the early 1990s in the United States, as a direct offshoot of LGBT (lesbian, gay, bisexual, transgendered) collectives, the work of Foucault (in particular, his History of Sexuality and ideas such as “biopolitics”), and Derrida’s deconstructionism. This school of thought, while in no way a homogenous trend, is characterized by the questioning of the notion of gender and the idea that sexual identity and behaviour would be genetically determined. In this context, queer theory formulates the h ypothesis that sexuality is actually a social construction. This presumes that sexuality is not biologically stamped on human nature, but rather takes on ever-­‐changing social forms, wherein a given individual can live out one or many s exual identities. This hypothesis leads us to call into question social classifications from the fields of traditional psychology, philosophy, anthropology, and sociology, which tend to look at one measure at a time for classifying individuals (class, gender, etc.). Musicology has also fallen under the influence of queer theory, what with the research groups, books, articles, and dissertations that address previously unexplored or even taboo issues, such as the construction of sexual identity through or in music. From a methodological perspective, this school of thought has been part of the recent theoretical renewal at an international level, wherein “traditional” methods of musical analysis and historical musicology are used in concert with historical, sociological, literary, aesthetic, anthropological, and socio-­‐geographical techniques. This allows the researcher to apprehend the construction process of the musical “object” and its social dimension in a ll its complexity. This issue of Transposition. Musique et sciences sociales aims to bolster this theoretical overhaul, through articles and case studies which explore ideas from queer theory in music of any genre. We also welcome more theoretical texts which examine the contributions or limitations of this s chool of thought in the field of musicology. Papers (in French or in English), which conform to the requirements of the publication (http://transposition-­‐revue.org/spip.php?rubrique4&lang=en), should be addressed to the editing committee b efore the 31th Mars 2012 at this address: [email protected] 
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