300 J/cm recommandé pour le traitement du cancer
superficiel de l’œsophage par le Photofrin
®
, avec un
diffuseur de 2 cm de long délivrant une puissance de
1 W, la durée d’illumination sera de 600 s (10 minu-
tes). En pratique encore, le traitement d’une lésion
néoplasique œsophagienne est volontiers réalisé par
une fibre avec un diffuseur cylindrique mais en prenant
la précaution de masquer l’hémicirconférence saine,
par exemple par l’emploi d’un capuchon de Hood pour
extraction de corps étranger recoupé ; par contre, un
traitement circonférentiel tel un EBO requiert de
manière plus indispensable un ballon centreur et diffu-
seur de lumière (figure 3).
En effet idéalement, la surface traitée est mieux définie
par l’utilisation d’un ballon centreur et diffuseur de
lumière. Le ballon est un cylindre de diamètre (D) et de
longueur (L) définis ; par exemple, si D = 1,8 cm et
L = 2 cm, sa surface est de 11 cm
2
. En reprenant
l’exemple ci-dessus, la fluence sera de 1 W X
600 s/11 cm
2
= 55 J/cm
2
. Mais si le ballon est
« gonflé » à un diamètre inférieur, par exemple
1,5 cm, sa surface sera de 9 cm
2
; en gardant les
mêmes paramètres que ci-dessus, il y aura une surex-
position lumineuse de 20 % (67 J/cm
2
) ; il faudra donc
réduire le temps d’exposition à 480 s pour garder la
même dose de lumière appliquée aux tissus.
Enfin, on note que pour une dose de lumière constante,
la puissance et le temps d’illumination peuvent varier. Il
semble préférable, pour une meilleure efficacité de la
PDT, de diminuer la puissance et d’allonger le temps
d’illumination ; cela évite la dégradation trop rapide
du photosensibilisant (photobleaching) et l’épuisement
brutal des « réserves » du tissu en oxygène.
Les applications
en hépato-gastroentérologie
Matériel et méthode
L’information préalable du malade au cours d’une
consultation particulière est essentielle au bon déroule-
ment du traitement. Bien qu’indolore, le traitement est
au mieux réalisé sous anesthésie générale. Les suites
sont habituellement simples en dehors de quelques
douleurs relevant d’un traitement antalgique simple.
L’alimentation normale peut être reprise sans délai ; il
est rare que l’intensité de la réaction nécrotique néces-
site une détersion endoscopique. Toute réaction
d’intensité ou de durée inhabituelle nécessite un bilan
hospitalier pour éliminer une perforation de survenue
différée. À un peu plus long terme, la survenue d’une
sténose est une complication non exceptionnelle habi-
tuellement soulagée par des dilatations prudentes par-
fois itératives.
Le malade doit enfin éviter d’exposer sa peau et ses
yeux à toute lumière vive pendant une durée variable
(un mois pour le Photofrin
®
), fonction du photosensibi-
lisant, afin d’éviter d’éventuels accidents (brûlures) de
phototoxicité cutanée. L’exposition à une lumière de
faible intensité (pénombre) est par contre recomman-
dée pour favoriser la dégradation du produit retenu
dans la peau. Ces précautions doivent être expliquées
au patient avant le traitement ; son information est
renforcée par la délivrance d’un « Guide du patient ».
La fibre optique diffusante (figure 4) est passée dans le
canal opérateur de l’endoscope. Les vidéoendoscopes
ne sont pas équipés d’un filtre électronique supprimant
le spectre lumineux émis lors du traitement à 630 nm
(pour le Photofrin
®
), d’où un « éblouissement » du
CDD ; en pratique, une fois le diffuseur en place, le
traitement est réalisé en aveugle, le vidéoendoscope
éteint (ce qui, de plus, évite une surexposition lumi-
neuse liée à la lumière de l’endoscope). Il peut être
relativement plus pratique, si l’on peut encore en dis-
poser, d’utiliser un fibroscope, avec des lunettes qui
supprime la lumière diffusée lors du traitement sur une
bande spectrale autour de 630 nm.
Aucun traitement associé n’est requis. En l’absence de
toxicité cumulative, le traitement peut être renouvelé. Le
cas échéant, la réalisation d’une PDT ne constitue
nullement une gêne à la mise en œuvre ultérieure d’une
radio et/ou chimiothérapie.
Clinique, endoscopique et histopathologique, une sur-
veillance est pratiquée au mieux 2 mois après le traite-
ment d’une lésion œsophagienne, puis tous les 6 mois
pendant 2 ans, puis ensuite adaptée aux risques de
récidive ou associés de la pathologie traitée.
Indications
Elles résultent, au terme d’un bilan préthérapeutique,
d’une discussion en Unité de concertation pluridiscipli-
naire en oncologie. Il faut distinguer les indications de
l’AMM des photosensibilisants et celles en cours d’éva-
luation. Ce sont respectivement :
–les dysplasies de haut grade sur endobrachyœso-
phage et les récidives œsophagiennes superficielles
après traitement locorégional du cancer de l’œso-
phage ;
–les cancers œsophagiens superficiels non accessi-
bles à une autre thérapeutique et les cholangiocarcino-
mes non résécables et/ou non opérables.
Résultats
• Les dysplasies de haut grade (DHG) sur
endobrachyœsophage (EBO)
Le risque de dégénérescence proche de 50 % à 5 ans
des dysplasies de haut grade sur endobrachyœso-
phage justifie une prise en charge thérapeutique agres-
Hépato-Gastro, vol. 14, n°2, mars-avril 2007 161
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