IUFM du Limousin PLC1 Mathématiques S. Vinatier 2008-09 Exercices TD 8 - équations différentielles Exercice 1 1. Un résultat classique On considère l’équation différentielle (E) dont les solutions sont des fonctions f définies sur R et deux fois dérivables : f + f 00 = 0 (E) . a) Montrer que l’ensemble F des solutions de cette équation est un espace vectoriel sur R. b) Montrer que les fonctions sin et cos sont solutions de cette équation. c) Montrer que le sous-espace de F engendré par sin et cos est de dimension 2. d) Pour tout fonction φ de R dans R deux fois dérivable, montrer qu’on peut trouver deux fonctions u et v, deux fois dérivables, telles que pour tout réel t on ait : ( u(t) cos t + v(t) sin t = φ(t) −u(t) sin t + v(t) cos t = φ0 (t) . e) En déduire que les fonctions sin et cos constituent une base de F . f) En déduire finalement que la fonction sin est la seule solution de (E) satisfaisant les conditions initiales f (0) = 0 et f 0 (0) = 1 . 2. Une autre équation différentielle Soit f une application de classe C 1 sur R, vérifiant : ∃λ ∈ R, ∀t ∈ R, f 0 (t) = f (−t + λ) . Montrer que f est de classe C ∞ sur R et qu’elle est solution d’une équation différentielle linéaire du second ordre. Donner la forme générale des solutions de cette équation. Exercice 2 On envisage l’équation différentielle sur R+ y0 = q x2 + y 2 . On va montrer l’existence et l’unicité de la solution nulle en 0 de cette équation (cette solution n’est pas exprimable à l’aide des fonctions élémentaires). 1 1. Une inégalité élémentaire L’utilisation de la distance dans le plan permet de prouver l’inégalité : √ √ ∀a, b, c ∈ R+ avec c ≥ b, a2 + c2 − a2 + b2 ≤ c − b . a) Expliquer comment. b) Obtenir brièvement ce résultat sans recourir à la géométrie. 2. Existence de la solution nulle en 0 On définit la suite (fn ) de fonctions sur R+ par f0 (x) = 0 et, pour n ≥ 1 , fn (x) = Z xq 0 2 t2 + fn−1 (t)dt . a) Montrer que chaque fn ainsi définie est une fonction de classe C 1 sur R+ et nulle en 0, strictement croissante si n ≥ 1. Calculer f1 (x). Montrer qu’on a, pour n ≥ 1 : 0 ≤ fn (x) − fn−1 (x) ≤ xn+1 (n + 1)! pour tout x dans R+ . b) Montrer que la suite (fn ) converge vers une fonction f vérifiant : x2 ≤ f (x) ≤ ex − x − 1 2 pour tout x dans R+ . Montrer que f est continue. c) Montrer que la suite (fn0 ) des dérivées vérifie pour n ≥ 1 : 0 0 ≤ fn+1 (x) − fn0 (x) ≤ fn (x) − fn−1 (x) pour tout x dans R+ . En déduire que f est une fonction de classe C 1 , nulle en 0, vérifiant : f 0 (x) = q x2 + f 2 (x) pour tout x dans R+ . Montrer que f est de classe C ∞ sur R+ . 3. Unicité de la solution nulle en 0 √ On suppose que y1 et y2 sont des solutions sur R+ nulles en 0 de y 0 = x2 + y 2 . On pose δ = (y1 − y2 )2 . Montrer que la fonction x 7→ δ(x)e−2x est décroissante sur R+ . Conclure. Exercice 3 On considère le système d’équations différentielles ( (S) (1 − t2 )x0 (t) = −tx(t) + y(t) + 1 , (1 − t2 )y 0 (t) = x(t) − ty(t) + 1 . 2 1. Existence et unicité de la solution a) On pose X(t) = x(t) . Identifier les matrices a(t) et b(t) telles que (x(t), y(t)) soit solution y(t) de (S) si et seulement si X(t) vérifie : X 0 (t) = a(t)X(t) + b(t) . b) Justifier l’existence d’une solution de (S) sur tout intervalle I inclus dans R \ {−1, 1}. À quelle condition supplémentaire a-t-on unicité de la solution sur un tel intervalle ? 2. Solution du système homogène associé On fixe un intervalle I ⊂ ]− 1, 1[ avec 0 ∈ I. a) Écrire la primitive A(t) de a(t) définie sur I et nulle en 0. b) Soit P = P −1 λ1 0 0 λ2 1 1 1 −1 , déterminer les fonctions λ1 et λ2 définies sur I telles que A = P ; calculer An pour n ∈ N, en déduire l’expression de eA(t) . c) Vérifier que eA(t) 0 = a(t)eA(t) . d) En déduire que la famille (X1 , X2 ), où X1 (t) = 1t et X2 (t) = 1t , est une base de l’espace vectoriel des solutions du système homogène (S0 ) associé à (S) : X 0 (t) = a(t)X(t) . 3. Variation des constantes On cherche une solution X(t) de (S) sous la forme X(t) = k1 (t)X1 (t) + k2 (t)X2 (t) , où k1 et k2 sont des fonctions dérivables de I dans R. On pose K = k1 k2 a) Vérifier que X = W K et W 0 = aW . b) Montrer que X est solution de (S) si et seulement si K 0 = W −1 b. c) En déduire la forme générale des solutions de (S). Exercice 4 On cherche une solution de l’équation différentielle (E) sous forme de série entière y = +∞ P n=0 y 00 − 2xy 0 − 2y = 0 , an x n . 1. Établir la relation de récurrence an = n2 an−2 pour tout n ≥ 2. 2. En déduire que l’on a y(x) = a0 y1 (x) + a1 y2 (x), où +∞ X x2p y1 (x) = , p=0 p! +∞ X 2p y2 (x) = x2p+1 . p=0 1 · 3 · · · (2p + 1) 3 et W = (X1 , X2 ). 3. Calculer les valeurs en 0 de y1 , y2 et de leurs dérivées ; en déduire que (y1 , y2 ) est une base de l’espace vectoriel des solutions de (E). 4. Identifier la fonction y1 ; montrer que le rayon de convergence de la série entière qui définit y2 est infini (on pourra considérer le rapport de deux cœfficients non nuls consécutifs). 2 5. On cherche y2 sous la forme y2 = zex , où z est une fonction de classe C 2 sur R. Écrire l’équation différentielle vérifiée par la dérivée z 0 de z, en déduire l’expression de y2 et vérifier que la forme générale des solutions de (E) est y(x) = ex 2 λ+µ Z x 2 e−t dt , 0 λ, µ ∈ R . 6. On cherche les solutions y de (E) qui ont une limite finie en +∞, où y est donné sous la forme ci-dessus. √ a) Montrer qu’alors λ + µ b) Montrer que e −t2 = π = 0, 2 −t2 0 1 (−e 2t puis que y(x) = −µex 2 R +∞ −t2 e dt. x ) pour tout t > 0 ; en déduire une majoration de R +∞ −t2 e dt. x c) Conclure. Exercice 5 On considère l’équation différentielle du second ordre : (E) (1 + x)y 00 − 2y 0 + (1 − x)y = 0 . 1. Vérifier que u(x) = ex est une solution de (E). 2. Montrer que, si y est solution de (E), alors la dérivée de z = différentielle du premier ordre ; en déduire l’expression de z 0 . y u satisfait une équation 3. On cherche z sous la forme z(x) = P (x)e−2x , où P est une fonction polynômiale en x. Montrer que P 0 (x) − 2P (x) = (x + 1)2 ; en déduire le degré de P , puis que P 00 (x) = −1 pour tout x. Donner P . 4. Donner la forme générale des solutions de (E). 4