Term S – Physique Chapitre 13 Etude énergétique des systèmes mécaniques Dans son fameux cours Feynman’s lectures on Physics, le prix Nobel de physique américain Richard Phillips Feynman (1918–1988) énonce la propriété suivante : la principale caractéristique de l’énergie est d’être conservée. De fait, ce n’est qu’après la « découverte » de ce que l’on a appelé le principe de conservation de l’énergie qu’elle a acquis le statut de concept de la physique. Premières idées Le mathématicien et physicien suisse Jean Bernoulli (1667–1748), ami de Gottfried Wilhelm von Leibniz (1646– 1716), a introduit le mot dans une lettre en date du 26 janvier 1717, où il définit l’énergie comme la produit de la force appliquée à un corps par le déplacement infinitésimal sous l’effet de cette force. Bernoulli introduit ce terme en toute connaissance de son étymologie grecque : chez Aristote, energeia () désigne force en action, par opposition à dynamis (), force en puissance. Une idée de conservation comme leit-motiv La définition de l’énergie (produit de deux grandeurs) donnée par Bernoulli est immédiatement suivie d’un théorème de conservation. Mais pour Bernoulli ce principe de conservation n’est pas le grand principe qui régit le monde : il est d’une application bien trop limitée. L’idée dans l’air du temps, parmi les mécaniciens et les philosophes, était qu’il existe quelque chose (à découvrir) qui garde toujours la même valeur, en sorte que si une quantité de cette chose semble disparaître, c’est qu’elle s’est simplement transformée. Citons pour nous en persuader la Critique de la raison pure (1781), d’Immanuel Kant (1724–1804) : « Principe de la permanence de la substance. La substance persiste dans tout le changement des phénomènes Et sa quantité n’augmente ni ne diminue dans la nature. » Oui, mais quelle grandeur se conserve ? En 1690, Leibniz avait montré que ce qui est conservé n’est pas, comme le prétendait René Descartes (1596– 1650), la quantité de mouvement totale (somme des produits masse × vitesse) mais ce qu’il avait appelé vis viva (force vive), produit de la masse par le carré de la vitesse. Comme souvent en Physique, où la dénomination joue un rôle essentiel, l’émergence du concept d’énergie a donné lieu à un débat sémantique au terme duquel les mots force et énergie, longtemps mêlés, ont reçu chacun une définition bien précise. La révolution industrielle Le point marquant de cette rectification des concepts n’est pas dû aux physiciens eux-mêmes. Le concept d’énergie est un enfant de la révolution industrielle, en ce sens que des ingénieurs et des médecins ont à un moment servi de relais en mettant l’accent sur la notion de conversion (différente de celle de conservation), qui était leur pain quotidien. La loi de conservation de l’énergie et donc la « découverte » de l’énergie ont été rendues possibles par l’existence d’un nombre de plus en plus grand de conversions. Citons par exemple L’invention de la pile électrique par Alessandro Volta (1745–1827) en 1800 La conversion du mouvement en courant électrique par Michael Faraday (1791–1867) en 1831 L’invention de la photographie par Joseph Nicéphore Niepce (1765–1833) en 1816 sans oublier, bien sûr, la conversion de la chaleur en mouvement telle qu’elle s’effectue depuis quelques décennies déjà dans les machines à vapeur comme celle de James Watt (1736–1819) dès 1769. La machine de Helmholtz En effet, c’est l’étude de la chaleur (thermodynamique) et de la façon dont elle produit du travail mécanique, à laquelle ont participé des anglais tels que James Prescott Joule (1818–188) ou William Thomson, Lord Kelvin (1824–1907), le français Nicolas Léonard Sadi Carnot (1796–1832) et les allemands Julius Robert von Mayer (1814–1878) et Hermann Ludwig von Helmholtz (1821–1894), qui a abouti au mémoire de Helmholtz où il établit la loi de conservation : Helmholtz est le premier à avoir montré que ces diverses formes interconverties sont en fait des parties d’une même quantité, l’énergie, dont il a démontré mathématiquement la constance au cours du temps. Donnons pour conclure quelques indications sur l’évolution du concept d’énergie au XXème siècle. On sait qu’Einstein, en 1905 (son annus mirabilis), a démontré l’équivalence entre la masse (inertielle) et l’énergie, unifiant les deux notions de la Physique classique qui avaient à voir avec la notion philosophique de substance. 2 1 – Le travail des forces Dans tout ce qui suit, les systèmes seront étudiés dans un référentiel terrestre supposé galiléen. 1.1 – Travail d’une force constante Historiquement, la première forme d’énergie appréhendée par les physiciens le fut par l’intermédiaire du travail, par Jean Bernoulli dès 1717. On considère une force F constante dont le point d’application se déplace d’un point A à un point B. Le travail WAB de la force F lors de ce déplacement s’exprime par le produit scalaire des vecteurs F et AB , WAB : travail en joules (J) F : valeur de la force en newtons (N) WAB F AB : longueur du déplacement en mètres (m) F , AB : angle orienté en radians (rad) Le travail est une grandeur algébrique (ie. positive ou négative), c’est là tout l’intérêt de l’utilisation du produit scalaire. Il traduit l’effet d’une force sur le mouvement, en augmentant ou en amputant l’énergie d’un système. Le travail est un transfert énergétique. WAB F 0 0 F , AB ou 90 2 La force favorise le déplacement Le travail est moteur Cas du poids lors d’une descente WAB F 0 F , AB ou 90 2 La force n’a pas d’effet sur le déplacement Le travail est nul Cas du poids lors d’un déplacement horizontal WAB F 0 ou 90 F , AB ou 180 2 La force gêne le déplacement Le travail est résistant Cas du poids lors d’une montée Le travail d’une force constante est indépendant du chemin suivi pour aller d’un point à un autre. F A F F trajet n°1 F B trajet n°2 On le démontre en décomposant le trajet considéré en éléments vectoriels infinitésimaux, WAB F F d l1 F d l2 F d ln F d l1 d l2 d ln F AB 1.2 – Application : le travail du poids Tant que le déplacement du système étudié est localisé et se fait à proximité de la surface de la Terre, le champ de pesanteur g est considéré comme constant : le poids P m g est donc une force constante. Le travail du poids d’un solide de mass m dont le centre d’inertie G se déplace d’un point A à un point B a pour expression WAB P P AB m g AB Dans le repère O ; i, j , k , associé au référentiel terrestre, l’axe (Oz) est un axe vertical ascendant et 0 g 0 g et 3 x xA B AB yB y A z z B A d’où l’on tire 1.3 – Travail d’une force non constante La plupart des forces ne sont pas constantes. C’est le cas par exemple de la force de gravitation qui s’exerce sur un satellite terrestre, de la tension du fil d’un pendule ou encore de la force de rappel d’un ressort. Comment calculer le travail d’une force lorsqu’elle n’est pas constante ? 1.3.1 – Travail élémentaire On considère une force F dont la valeur, la direction et/ou le sens change(nt) lorsque son point d’application se déplace entre les points A et B. On appelle déplacement élémentaire d l un vecteur tangent à la trajectoire du point d’application infiniment petit de même sens que le déplacement du point d’application Une force quelconque peut toujours être considérée comme constante sur un déplacement élémentaire. Le travail élémentaire, noté δW1, d’une force F durant un déplacement élémentaire d l a pour expression W F d l 1.3.2 – Travail global Lorsqu’une force F s’exerce le long d’un déplacement AB , on admet qu’il est toujours possible de décomposer le vecteur AB en une infinité de déplacements élémentaires d li tels que AB d li i 1 Le travail global WAB de la force F est la somme de ses travaux élémentaires δW, ce que l’on note 1.4 – Application : le travail de la force exercée par un opérateur sur un ressort Fop est la force de contact qui modélise l’action exercée par un opérateur sur l’extrémité libre d’un ressort pour le comprimer ou l’étirer. Nous avons vu au chapitre précédent que Fop F , où F est la force de rappel exercée par le ressort. Comme dans le chapitre 13, on choisit un axe (x’x) parallèle à l’axe du ressort, d’origine O correspondant à la position de repos de l’extrémité libre du ressort et de vecteur unitaire i . 1 Remarque : W et non dW, car ce travail infinitésimal résulte d’un déplacement élémentaire, mais n’est pas élémentaire luimême. A1 Fop Ressort comprimé La force de rappel s’écrit alors 4 F Ao Ressort au repos et ainsi Fop s’écrit A2 F Ressort étiré Fop A1 Ao A2 Cette force est toujours colinéaire au vecteur i , mais sa valeur dépend de x et son sens change au cours du mouvement selon le signe de x. Son déplacement se décompose en déplacements élémentaires d l colinéaires au vecteur i , que l’on peut donc noter d l dx i . Le travail global de la force Fop lors du déplacement de A à B est la somme infinie Or, k x dx représente l’aire du rectangle bleu sur la figure suivante. Donc, la somme infinie k x dx est égale à l’aire A algébrique du trapèze rose. y y=kx k xB WAB Fop A kx k xA A x O xA x x + dx xB On peut calculer l’aire de ce trapèze de manière géométrique ou analytique. Méthode géométrique L’aire d’un trapèze est donnée par la formule suivante base BASE A 2 base h BASE Ici, 5 Méthode analytique A représentant l’aire comprise sous la courbe y(x) = k x, au-dessus de l’axe des abscisses et entre les abscisses xA et xB, nous sommes en présence de la notion d’intégrale : Le travail de la force appliquée par un opérateur à l’extrémité libre d’un ressort lors d’un déplacement de l’abscisse xA à l’abscisse xB de cette extrémité libre est 1 WAB Fop k xB 2 xA 2 2 Lorsque l’axe (x’x) est parallèle à l’axe du ressort et son origine O correspond à la position de repos du ressort. 2 – Energie potentielle Une énergie potentielle dépend des coordonnées d’espace et de temps et est associée à une force dite conservative dont on obtient l’expression par dérivation. C’est le cas du poids (énergie potentielle de pesanteur) ou de la force de rappel du ressort (énergie potentielle élastique). 2.1 – Energie potentielle de pesanteur Nous avons vu en classe de 1ère S que l’énergie potentielle de pesanteur Epp d’un solide en interaction avec la Terre est une grandeur associée à sa position par rapport à la Terre. Sa variation au cours d’un déplacement du centre d’inertie du solide de l’altitude zA à l’altitude zB est l’opposé du travail du poids lors du déplacement, E pp WAB P mg z B z A où (Oz) est l’axe des altitudes, orienté vers le haut. En d’autres termes, E pp E pp B E pp A mgzB mgz A L’énergie potentielle de pesanteur d’un solide a pour expression E pp z mgz K Lorsque l’axe des altitudes (Oz) est orienté vers le haut. On détermine la constante K telle que Epp s’annule pour une altitude choisie comme référence. Pour déplacer le solide par rapport à la Terre, un opérateur doit vaincre l’attraction terrestre ; son action peut être représentée par une force Fop P . Alors, E pp E pp B E pp A WAB Fop Généralisons cette approche. 2.2 – Cas général On considère un déplacement du centre d’inertie d’un solide dû à un opérateur extérieur, dont l’action est modélisée par une force Fop . La variation d’énergie potentielle du solide liée à la force Fop lors de son déplacement entre deux états A et B dans lesquels le solide est immobile est égale au travail de la force Fop pour amener ce solide de A à B, E p E p B E p A WAB Fop 6 z Epp(B) zA zB WAB Fop 0 opérateur Epp(A) 2.3 – Energie potentielle élastique d’un ressort Cette énergie est la part d’énergie liée à la déformation du ressort. On note (x’x) l’axe du ressort de raideur k ; son origine O coïncide avec la position au repos de l’extrémité libre. F O xB xA F Epp(B) Fop opérateur La variation d’énergie potentielle élastique du ressort est WAB Fop 0 Epp(A) E pe E pe B E pe A WAB Fop On choisit naturellement une énergie potentielle nulle pour la position du ressort où la déformation est nulle, soit E pe 0 0 J donc K’ = 0 J. 7 L’énergie potentielle élastique d’un ressort a pour expression 1 E pe ( x) k x 2 2 lorsque l’axe (x’x) est parallèle à l’axe du ressort et son origine O correspond à la position de repos du ressort. 3 – Energie mécanique Comme nous l’avons vu en 1ère S, les diverses formes d’énergie d’un système peuvent être converties les unes en les autres par travail, transfert thermique ou rayonnement. 3.1 – Rappels sur l’énergie cinétique L'énergie cinétique est l’énergie que possède un corps du fait de son mouvement réel. L’énergie cinétique d’un corps est égale au travail nécessaire pour faire passer le dit corps du repos à son 1 mouvement de translation ou de rotation. Pour un corps en translation à la vitesse v, Ec m v 2 (en 2 joules si la masse est en kg et la vitesse en m.s–1). Historique Bien que les anciens philosophes, tels que Thales de Milet, aient eu l'intuition d'une loi de conservation de l'énergie, c'est l'allemand Gottfried Wilhelm von Leibniz qui en proposa la première formulation mathématique entre 1676 et 1689. Leibniz remarqua que dans de nombreux systèmes mécaniques (contenant plusieurs masses mi de vitesse vi) la quantité : mi vi 2 i était conservée. Il appela cette grandeur vis viva ou force vive du système. « Il y a longtemps déjà que j’ai corrigé la doctrine de la conservation de la quantité de mouvement, et que j’ai posé à sa place quelque chose d’absolu, justement la chose qu’il faut, la force (vive) absolue… On peut prouver, par raison et par expérience, que c’est la force vive qui se conserve… » Cependant de nombreux physiciens, influencés par le prestige de Isaac Newton en Angleterre et de René Descartes en France, qui tout deux défendaient le principe de conservation de la quantité de mouvement, considéraient que la grandeur : mi vi i étaient la force vive conservée. Ce furent essentiellement des ingénieurs comme John Smeaton, Peter Ewart, Karl Hotzmann, Gustave-Adolphe Hirn ou Marc Séguin qui objectèrent que la seule conservation de la quantité de mouvement ne menait pas aux résultats attendus et qui firent les premiers usages du principe formulé par Leibniz. Ce principe fut également défendu par le chimiste William Hyde Wollaston. Des scientifiques éminents tels que John Playfair furent prompts à remarquer que la force vive n'était pas exactement conservée. C'est maintenant une évidence en raison de l'analyse moderne due à la thermodynamique, mais au XVIIIe et XIXe siècle, le devenir de l'énergie perdue était encore inconnu. Graduellement apparut l'idée que la chaleur générée par le mouvement était une autre forme de force vive. En 1783, Antoine Lavoisier et Pierre-Simon Laplace exposèrent deux théories concurrentes : celle de la vis viva et celle de la théorie du calorique. En 1798, les observations de Rumford sur la génération de chaleur durant les tirs des canons renforça le principe de la transformation de la force vive en chaleur. La vis viva commença à être appelée énergie, après que le terme a été utilisé pour la première fois par Thomas Young en 1807. La redéfinition de la vis viva en 1 mi vi 2 2 i fut la conséquence de travaux de Gaspard-Gustave Coriolis et Jean-Victor Poncelet sur la période 18191839. Le premier appelait la grandeur quantité de travail et le deuxième travail mécanique, et les deux l'utilisèrent dans les calculs d'ingénierie. 8 Théorème de l’énergie cinétique Dans un référentiel galiléen, pour un corps ponctuel de masse m constante parcourant un chemin reliant un point A à un point B, la variation d’énergie cinétique est égale à la somme WAB des travaux des forces extérieures et intérieures qui s’exercent sur le solide en question Ec Ec ( B ) Ec ( A) W Fint/ext AB Nota L’énergie thermique est une forme d’énergie due à l’énergie cinétique totale des molécules et des atomes qui forment la matière. La relation entre la chaleur, la température et l’énergie cinétique des atomes et des molécules est l’objet de la mécanique statistique et de la thermodynamique. De nature quantique, l’énergie thermique se transforme en énergie électromagnétique par le phénomène de rayonnement du corps noir. La chaleur, qui représente un échange d’énergie thermique, est aussi analogue à un travail dans le sens où elle représente une variation de l’énergie interne du système. L’énergie représentée par la chaleur fait directement référence à l’énergie associée à l’agitation moléculaire. La conservation de la chaleur et de l’énergie mécanique est l’objet du premier principe de la thermodynamique. 3.2 – Conversion des diverses formes d’énergie On peut étudier, comme on l’a fait en 1ère S, l’évolution temporelle des énergies cinétique et potentielle de pesanteur d’une bille d’acier ou de ping pong dans l’air. Evolution des énergies cinétique et potentielle de pesanteur lors du lancer de projectiles, a. Les frottements sont négligés b. Les frottements sont à l’origine de la diminution de l’énergie mécanique Les résultats obtenus en l’absence de frottements ont montré que lorsque Ec est maximale, Epp est minimale et réciproquement : il y a conversion d’une forme d’énergie en l’autre, par l’intermédiaire du travail du poids. Dans le cas du dispositif solide–ressort horizontal, on éloigne le solide de sa position de repos O et, à l’instant de date to = 0 s, on le lâche sans vitesse initiale. Une interface d’acquisition fournit x(t) où x est l’abscisse du centre d’inertie G du solide et permet de 1 1 tracer, à partir de cette fonction, Ec (t ) m vx 2 (t ) et E pe (t ) k x 2 (t ) . 2 2 Les courbes obtenues montrent que lorsque Ec est maximale, Epe est minimale et réciproquement : il y a conversion d’une forme d’énergie en l’autre, par l’intermédiaire du travail de la force de rappel du ressort. 9 3.3 – Conservation de l’énergie mécanique L’étude de la chute d’un projectile ou du mouvement d’une ressort a démontré que les énergies cinétique et potentielle se compensent : dans certaines conditions, la quantité Ec + Ep est constante au cours du mouvement, on l’appelle énergie mécanique du système et on la note Em. L’énergie mécanique d’un système qui n’est soumis à aucun frottement se conserve : elle est constante au cours du temps. L’énergie mécanique d’un système qui est soumis à des forces de frottement diminue au cours du temps. Sa diminution est égale au travail des forces de frottement, Em W f 0 Vous voilà maintenant dotés de trois lois fondamentales en mécanique : la 2ème loi de Newton, la conservation de l’énergie mécanique, le théorème de l’énergie cinétique. Le niveau d’information de ces trois lois est le même : la 2ème loi de Newton prend le statut de relation fondamentale de la dynamique (RFD) car elle permet à elle seule d’obtenir les deux autres lois. Avec ce bagage mathématique, on peut quasiment lancer des fusées et mettre en orbite des satellites… Quasiment ! Cela peut tout de même être encore approfondi. 10 4 – Exemples fondamentaux 4.1 – Energie mécanique d’un projectile L’énergie potentielle de pesanteur Epp a pour expression E pp mgz ; on la considère nulle à l’origine de l’axe des altitudes. L’énergie mécanique d’un projectile de masse m dans le champ de pesanteur uniforme d’intensité g a pour expression 1 Em mv 2 mgz 2 lorsque l’axe des altitudes (Oz) est orienté vers le haut. 4.1.1 – Système non soumis à des forces de frottement On lance avec une vitesse initiale vo faisant un angle α avec l’horizontale un projectile de masse m depuis l’altitude choisir comme altitude zéro. Dans la position initiale, 1 1 Em ,o Ec ,o E pp ,o mvo 2 0 mvo 2 2 2 Au sommet S de la trajectoire, vS = vo cos α et 1 2 Em , S m vo cos mg zmax 2 L’énergie du système étant constante, il vient 1 1 2 m vo 2 m vo cos mg zmax 2 2 ce qui permet d’en déduire zmax v sin o 2 2g 4.1.2 – Système soumis à des forces de frottement L’altitude maximale atteinte est plus faible que dans le cas précédent et l’énergie mécanique du système diminue au cours du temps, elle est dissipée par transfert thermique. 4.2 – Energie mécanique du système solide–ressort Pour un ressort d’axe horizontal, on peut toujours choisir les axes et l’origine du repère de façon à ce que 1 E pp 0 et E pe k x 2 2 11 L’énergie mécanique d’un système solide–ressort constitué d’un ressort horizontal d’axe (x’x), de raideur k, et d’un solide de masse m a pour expression 1 1 Em m v 2 k x 2 2 2 Lorsque l’axe (x’x) est parallèle à l’axe du ressort et son origine O correspond à la position de repos du système. 4.2.1 – Système non soumis à des forces de frottement L’amplitude des oscillations reste constante au cours du temps, le régime est périodique de période To. Dans la position x = 0, 1 1 Ec ,o m vmax 2 et E pe ,o 0 donc Em ,o m vmax 2 2 2 Dans la position x = xmax, 1 1 Ec ,max 0 et E pe ,max k xmax 2 donc Em ,max k xmax 2 2 2 L’énergie mécanique du système est constante, donc 1 1 m vmax 2 k xmax 2 2 2 d’où k vmax xmax m 4.2.2 – Système soumis à des forces de frottement L’amplitude des oscillations décroît au cours du temps, le régime est pseudopériodique de période T (voire apériodique si les frottements sont importants). L’énergie mécanique du système diminue au cours du temps, elle est dissipée par transfert thermique. 4.3 – Le pendule simple (cf. TP) – hors programme Un objet de masse m est attaché à un fil inextensible de longueur l (l’autre extrémité étant attachée en un point O). 12 En se plaçant dans le domaine d’isochronisme des oscillations (amplitude inférieure à 20° par exemple), et en négligeant l’action des frottements fluides (milieu ambiant) et solides (attache du pendule), l’énergie mécanique du pendule se conserve. 1 Son énergie cinétique Ec (t ) m v 2 (t ) peut être mise sous une forme plus appropriée s’agissant d’un 2 mouvement circulaire, en faisant intervenir la vitesse angulaire . Vitesses linéaire et angulaire étant liées par la relation d v v x O dt r l on écrira 1 θ l Ec (t ) m l 2 2 (t ) 2 Son énergie potentielle de pesanteur E pp mgz peut être exprimée m en fonction de l et de θ, puisque géométriquement z z (t ) l l cos (t ) l 1 cos (t ) l On obtient donc E pp (t ) mg l 1 cos (t ) L’énergie mécanique s’écrit donc verticale 1 2 2 Em (t ) ml mg l 1 cos (t ) 2 On peut montrer que cette énergie est une constante du mouvement, en dérivant son expression précédente par rapport au temps. d Em 1 mg l sin (t ) ml 2 2 dt 2 d Em mg l sin ml 2 dt L’accélération est donnée par a v l . Ainsi, d Em l m a mg sin dt La quantité ma mg sin est nulle en vertu de la 2ème loi de Newton, d’où d Em 0 dt Remarque : dans la limite des petites oscillations… En mathématiques, les formules de Taylor x x2 x n (n) f a x f a f 'a f " a ... f a ... 1! 2! n! (dites de Mac Laurin si elles sont appliquées en a = 0) conduisent au développement du cosinus x2 x4 cos x 1 ... 2! 4! nd Ainsi, dans la limite des petites oscillations, au 2 ordre, l’expression de l’énergie mécanique devient 2 1 Em (t ) ml 2 2 mg l 2 2 La dérivation par rapport au temps d Em mg l ml 2 dt La conservation de l’énergie mécanique implique que l g 0 13 C’est une équation différentielle du second ordre en θ, qu’on écrit sous la forme g 0 l Les solutions attendues prennent la forme (t ) m cos t g est le carré de la pulsation propre des oscillations. C’est ici qu’on voit apparaître le nombre l π, la période T se définissant comme la durée d’une oscillation (2π rad) à la pulsation (en rad/s) : 2 l T 2 g Au chapitre 12, nous nous étions contentés d’un raisonnement empirique pour montrer que « 2π » semblait intervenir dans l’expression de la période propre, après avoir dégagé ses dépendances en l et g par analyse dimensionnelle. où 2 Etude expérimentale : voir TP n°13. En savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pendule_simple