Les critères de mise en place de la PPC sont variables selon les pays. En France où le
diagnostic du SAS est retenu sur la base d’un index d’apnée-hypopnée supérieur à 10 par
heure de sommeil, les critères de prise en charge par la sécurité sociale sont les suivants :
une somnolence diurne ; et au moins trois symptômes suivants : ronflement, céphalées
matinales, vigilance réduite, trouble de la libido, HTA, nycturie, associés :
soit à un IAH supérieur ou égal à 30/h à l’analyse polygraphique ;
soit si cet indice est inférieur à 30, à au moins 10 micro éveils par heure de sommeil en
rapport avec une augmentation de l’effort respiratoire documenté par l’analyse
polygraphique ».
« La prise en charge est assurée pendant une période de cinq mois, puis par période d’un
an, sur la base d’un forfait hebdomadaire. Le renouvellement et le maintien de la prise en
charge sont subordonnés à la constatation : d’une observance de trois heures minimales de
traitement chaque nuit , sur une période de 24 heures, et de l’efficacité clinique du
traitement. »
2.2. Les orthèses d’avancement mandibulaires
Elles constituent une alternative thérapeutique à la PPC en cours d’évaluation. L’orthèse
d’avancement mandibulaire est la seule qui a fait l’objet de publications intéressantes ces
dernières années. Par rapport au traitement de référence, l’orthèse d’avancement
mandibulaire est moins efficace en terme de réduction de l’index d’apnée-hypopnée mais
il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne les effets secondaires ou la
compliance. Les effets secondaires, hypersialhorhée, douleur temporo-mandibulaire,
inconfort dentaire, bruxisme, ne sont pas négligeables et nécessitent une surveillance
stomatologique régulière. Les indications de ce type de traitement reste encore difficile à
définir. En pratique il peut être proposé aux patients ne tolérant pas ou refusant la CPAP et
aux patients présentant un ronflement simple ou porteur de SAOS peu sévère à modéré.
2.3.Traitement chirurgical du SAOS
Le traitement chirurgical du syndrome d’apnée du sommeil représente théoriquement le
traitement idéal dans la mesure où il permettrait soit de corriger radicalement le
dysfonctionnement anatomique du pharynx, soit de court-circuiter l’obstacle pharyngé
(trachéotomie). Différents sites obstructifs peuvent être intéressés depuis les fosses nasales
jusqu’au larynx. La chirurgie nasale (correction d’une déviation septale, turbinectomie,
resection de polype, turbinoplastie au laser ou par radiofréquence etc…) peut être
envisagée comme un traitement curatif dans certains cas de SAOS modéré ou comme
traitement d’appoint permettant de rétablir la perméabilité nasale en cas d’intolérance à la
pression positive continue du fait de l’obstruction nasale . Au niveau oro-pharyngé ,
De toute ces techniques l’uvulo-palato-pharyngoplastie, la plus répandue, est la seule qui
ait fait l’objet de très larges publications au cours de ces dernières années. Elle consiste à
réaliser une réduction volumétrique du voile du palais en y associant une exérèse des
amygdales lorsqu’elles sont encore présentes. Le taux de succès(réduction de l’IAH de
50% et IAH inférieur à 20 après l’intervention) varie de 52% quand l’obstacle se situe en
arrière du voile, à 5% lorsque le collapsus survient en arrière de la langue ou à des
niveaux multiples. Une polysomnographie 3 à 4 mois après le traitement chirurgical est
indiquée puisque dans certains cas, le ronflement peut disparaître mais les troubles
respiratoires nocturnes persister et donner lieu à des apnées silencieuses. Cette
intervention n’est pas dénuée de risques. Des complications non négligeables (douleurs
post opératoires, hémorragie, sténose du nasopharynx, changement de voix) peuvent
survenir.