Dépistage clinique du syndrome d’apnée du sommeil Kamila Sedkaoui et Sandrine Pontier Service de Pneumologie- Hôpital Larrey – CHU de Toulouse Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est la pathologie respiratoire du sommeil la plus fréquente. Epidémiologie 4 à 5% de la population avec un pic de fréquence pour l’homme entre 50 et 60 ans. Plus d’hommes que de femmes avant 65 ans puis nombre identique. La présence d’un SAOS est corrélée avec : - L’augmentation du risque d’HTA et l’HTA difficile à équilibrer. Tout bilan d’HTA réfractaire à un traitement bien conduit devrait faire réaliser un EPV. - Les troubles du rythme cardiaque - Les accidents vasculaires cérébraux - Les accidents de la voie publique et les accidents du travail. La législation impose le traitement et le suivi d’un SAOS pour poursuivre la conduite automobile. Le SAOS n’est pas une insuffisance respiratoire et n’évolue pas vers l’IRC. Il peut se retrouver chez un patient atteint de BPCO : on parle alors d’Overlap syndrome. Il est souvent associé à des facteurs de risque comme le diabète, l’hypercholestérolémie, l’obésité. Clinique La somnolence diurne est le symptôme le plus important. Elle est difficile à évaluer. Sa cotation peut se faire par le biais d’une échelle d’Epworth administrée au patient et à son conjoint. En pratique, un score supérieur à 13 sur l’échelle d’Epworth définit une somnolence certaine ; un score inférieur à 8 est peu en faveur d’une hypersomnie ; entre 8 et 13, les résultats du test méritent d’être validés par un autre examen complémentaire et/ou la contribution de l’entourage. Les autres symptômes sont - Diurnes : o Altération des fonctions supérieures, troubles de la mémoire o Céphalées matinales o Syndrome dépressif o Troubles sexuels, impuissance o Asthénie matinale > asthénie vespérale - Nocturnes : o Ronflements o Pauses respiratoires perçues par le conjoint o Trouble de l’endormissement, somnambulisme o Nycturie Diagnostic différentiel - Insomnie - Hypersomnie : narcolepsie, hypersomnie idiopathique - Syndrome d’impatience et de mouvements périodiques des membres - Troubles du rythme circadien Les éléments clinique clés du dépistage Le syndrome d’apnée du sommeil doit être évoqué dans 3 grandes circonstances - Chez un sujet consultant pour somnolence diurne avec un score d’Epworth supérieur à 7-8 en particulier s’il existe un surpoids et un ronflement associé. Attention toutefois un certain nombre de patients se plaignent d’asthénie en lieu et place de la somnolence. L’interrogatoire médical doit permettre de mieux caractériser la plainte. - Chez un sujet consultant pour un ronflement important le plus souvent non positionnel et ce d’autant plus qu’il existe un morphotype évocateur et des anomalies de la filière pharyngée à l’examen (hypertrophie amygdalienne et/ou de la luette et/ou du voile du palais). - Chez les patients présentant certaines pathologies cardiovasculaires - HTA de haut niveau et/ou difficile à équilibrer - Troubles du rythme cardiaque inexpliqués - AVC récidivant sans étiologie Le diagnostic doit être confirmé par la mise en évidence d’apnées et d’hypopnées par un enregistrement polygraphique ventilatoire (EPV) ou par une polysomnographie (PSG). Le SAOS est défini par la présence de plus de 5 apnées par heure et/ou de plus de 10 apnées/hypopnées par heure (IAH).