b) V 27 à 46 : La mort ou l’emprisonnement : Une tension en crescendo
L’arrestation, l’emprisonnement et la mort des résistants sont présentées en grande partie au présent de l’indicatif. Ainsi, le
poète donne au lecteur d’assister à l’événement.
Dans cette 2ème partie, c’est tout l’environnement musical qui est bousculé : le rythme s’intensifie et la tension s’installe....
tout est joué ou chanté plus fort......la mort arrive. Cela débute après le mot combat, avec les accords rythmiques de la guitare
joués forte. Ces accords s’accentuent à partir du V27 et sont de plus en plus présents, renforcés rythmiquement par le tambour
« l’autre tombe et qui mourra » et « passent de vie à trépas ».
c) V 47 à 64 : Message d’espoir pour l’avenir : la montée vers l’apaisement
On assiste à un mélange des temps verbaux (passé, présent et futur), mais la volonté du poète est de transmettre un message
d’espoir : le sang des fusillés fertilise la terre (métaphore), « Pour qu’à la saison nouvelle / Mûrisse un raisin Muscat » (vers 54),
c'est-à-dire rouge grenat, comme un sang vigoureux, synonyme de courage, celui des autres résistants qui se lèveront pour chasser
l’occupant hors de France.
C’est alors que « Le grillon rechantera », indiquant le renouveau, c’est -à-dire la libération de la France, la paix retrouvée (le grillon
ne chante qu’à l’approche des chaleurs, en printemps ou en été ; et c’est le symbole populaire de la paix au foyer).
Enfin cette dernière partie est un éclaircissement musical. La mélodie du refrain monte en marches harmoniques au vers
43, et le mode majeur s’installe au vers 55, ce qui apporte légèreté et apaisement. L’espoir est repris dans l’interprétation, avec les
sifflements et la mélodie du refrain interprétée sans ponctuation comme une ritournelle du vers 55 à 59. C’est a cappella que le
titre est chanté au dernier vers, un peu comme une signature.
3. LA MUSIQUE DES MOTS
Tous les vers sont des heptasyllabes ce qui en fait un poème en vers réguliers, à l’ancienne ; mais aussi très moderne, car il n’a
aucune ponctuation.
Toute la chanson est chantée de façon syllabique (1note/syllabe) pour permettre la bonne compréhension du texte, avec de
nombreux figuralismes musicaux qui renforcent le sens des mots et l’émotion du texte.
a) Celui qui croyait au ciel / celui qui n’y croyait pas…
Il y a seulement deux rimes alternées (ABABAB...) dans les 64 vers :
un son clair, aérien, (la voix monte dans les aigus en le prononçant), le son [el].
un son lourd, pesant, (la voix chute dans les graves en le prononçant), le son [a].
La même opposition se retrouve dans la mélodie :
Celui qui est croyant, qui s’élève vers Dieu = la mélodie monte : « croyait au ciel » vers 1 et 7
Celui qui croit aux choses réelles, sur la Terre = la mélodie descend « n’y croyait pas » vers 8 et 20
De plus, on peut remarquer la note tenue sur le mot vie = durée de la vie vers 42
b) Figuralisme dans l’orchestration :
La scie musicale = fait penser à un spectre = « et l’autre s’y dérobât » après le vers 12
L’accordéon = mélodie lancinante, mystérieuse = « vive et qui vivra verra » après vers 18 et de 21 à 24
La guitare = accords rythmiques joués forte = « commun combat » = dramatique après le vers 24
Le tambour = roulement joué piano = « ...et l’un chancelle » au vers 29
= rythme en crescendo, ressemble aux coups tirés en rafale = «...qui mourra » vers 30
= rythme en crescendo = dramatique, vers la mort = « passent de vie à trépas » vers 42
Le sifflement = la saison nouvelle = le chant du grillon = vers 53 et 60
La voix a cappella = pour entendre que les mots = « au cœur du commun combat » vers 24 et le dernier vers du poème
c) Autres procédés musicaux qui rythment ce poème :
D’autres procédés musicaux rythment ce poème :
des répétitions de mots : « Un rebelle est un rebelle » vers 39, « Il coule il coule... » vers 51.
des anaphores : « Fou qui... » vers 22 et 23, « Lequel... » 5 fois dans le poème.
des assonances en [a], è], [é], [ou]...
des allitérations en [l], [r], [z] [ss], [qu], [t]...