BTIME – Éléments de nomenclature des processus pathologiques : lésions prénéoplasiques, tumeurs malignes et métastases
Histoire naturelle de maladie :
• 1ère étape: étape d'initiation.
Une cellule, un organe subit un accident génétique : une mutation qui va lui permettre d'acquérir des capacités
de prolifération et de résistance à la mort cellulaire.
C'est un phénomène aléatoire, hasardeux qui se produit sous l'influence de facteurs extérieurs (exemple: les
rayons UV du soleil sur les cellules de l'épiderme). Parmi ces mutations, seules celles qui affectent des gènes
importants pour la cellule auront des propriétés oncogéniques, dangereuses.
La cellule affectée par la mutation va se reproduire beaucoup plus efficacement que les autres : phénomène de
sélection naturelle = sélection de type Darwinienne. Par le fait du hasard, une cellule prend le dessus sur les
autres cellules après acquisition de la mutation.
Les premières mutations sont en général des mutations très simples. CR : C'est-à-dire qu'il suffit d'une seule
mutation dans un gène très important pour que la cellule commence à acquérir des propriétés dangereuses. Au
départ, il y a juste une multiplication accrue de la cellule portant la mutation qui est indécelable du point de vue
clinique pendant très longtemps (plusieurs années) même avec des examens poussés.
• 2ème étape: étape de promotion, avancement dans la maladie.
La lésion peut passer par un stade de tumeur bénigne mais ce sont des tumeurs bénignes particulières qui
peuvent se transformer.
Parmi les tumeurs bénignes, la majorité d'entre elles ne se transforment pas et restent donc constamment
bénignes, mais une minorité a des capacités de transformation. La cellule cancéreuse peut passer par un stade
de tumeur bénigne, mais ce n'est pas le cas le plus fréquent.
S'il n'y a pas de tumeur bénigne, il y a un stade de dysplasie (CR : plus fréquent que de passer par un stade de
tumeur bénigne). C'est un stade intermédiaire entre la cellule normale et la cellule cancéreuse.
Ce stade peut être détecté par des examens para-cliniques mais seulement dans certains organes.
D'un point de vue génétique, il y a une survenue de mutations additionnelles par rapport à la mutation initiale.
La première mutation permet à la cellule de se diviser plus rapidement et donc d'augmenter les chances de
survenue de mutations additionnelles: chaque division cellulaire conduit à une instabilité génétique passagère
qui va générer des mutations de façon aléatoire.
CR : Cette cellule qui se divise activement augmente ses chances de survenue d'un deuxième accident
génétique qui, par le fait du hasard encore une fois, peut se produire dans un gène potentiellement dangereux
qui va favoriser encore plus la croissance de la cellule. À ce moment-là, la cellule va passer à ce stade de
dysplasique, un stade d'anomalies supérieur au stade initial.
=> C'est un cercle vicieux: plus la cellule va proliférer, plus l'instabilité génétique va favoriser la survenue de
mutations additionnelles, plus elle aura de risques d'avoir des mutations dans les gènes dangereux.
CR : Les mutations vont être de plus en plus nombreuses, jusqu'à aboutir à une cellule qui va être extrêmement
dangereuse puisqu'elle aura des mutations multiples dans de multiples gènes qui commandent la prolifération.
Ces mutations, en plus d'augmenter la capacité de prolifération et de diminuer la résistance aux mécanismes de
mort cellulaire, confèrent à la cellule des propriétés d'invasion des tissus environnants et des tissus à distance :
formation de métastases.
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