
peu surprenante, alors qu’un seul de ces événements aurait pu suffire à faire dévisser les marchés, ces derniers ont plutôt bien résisté dans
un contexte de croissance mondiale pourtant atone, même s’ils n’ont pas été épargnés par des pics de volatilité.
Les banques centrales ont pour leur part quasiment épuisé leurs ressources, en poursuivant des programmes extrêmes de politique
monétaire et ont incité les gouvernements à recentrer leur attention sur la politique budgétaire comme relais d’une croissance très
recherchée.
Les économies à travers le monde restent confrontées à des montagnes colossales d’endettement. Or, le service de cette dette n’est possible
qu’à des niveaux extrêmement faibles de taux d’intérêt. Dans ce contexte, l’année 2017 devrait être marquée par une croissance nominale
et des performances limitées, compte tenu de la persistance de notre thèse de long terme entourant la répression financière.
Perspectives 2017 : une transition vers des politiques budgétaires et des programmes populistes | Décembre 2016
5 thèmes d’investissement à bien comprendre en 2017
Alors que les marchés s’apprêtent à dresser le bilan de 2016 pour se tourner vers la nouvelle année, les investisseurs cherchant à prendre
des décisions éclairées doivent pouvoir se reposer sur une compréhension approfondie des différents facteurs qui influent sur les marchés
et l’économie. Au cours de l’année à venir, il conviendra donc de suivre les principaux thèmes suivants :
La croissance économique mondiale :
durablement atone, anémique et
morose
Les investisseurs devraient s’attendre à une
croissance atone, puisque les États-Unis entrent
en fin de cycle, que le Japon peine à faire face au vieillissement de
sa population et que l’Europe souffre d’un mal appelé « Brexit ». Les
États-Unis et l’Union européenne devraient parvenir à éviter de
tomber en récession, tout en restant englués dans l’une des
reprises économiques les plus anémiques de l’histoire. Les
marchés émergents devraient tirer leur épingle du jeu à mesure
que la Chine poursuit son rééquilibrage et que la majeure partie
des pays asiatiques engage des réformes.
Les banques centrales : des taux
durablement plus faibles au niveau
mondial
La Réserve fédérale américaine devrait
légèrement relever ses taux d’intérêt, incitant les
banques centrales du monde émergent à abaisser les leurs à
mesure que l’inflation recule. La Banque centrale européenne et la
Banque du Japon devraient conserver des politiques monétaires
accommodantes. Au niveau mondial, nous avons touché un point
haut en termes de liquidité, les banques centrales regardant
au-delà des politiques de taux d’intérêt négatifs en faveur des
programmes de dépenses budgétaires des gouvernements.
La Chine reste sur le devant de la
scène, l’Asie est attrayante dans
l’ensemble
La Chine reste le principal contributeur à la
croissance mondiale. Pour soutenir son
urbanisation rapide, le pays requiert moins de ressources
industrielles et davantage de pétrole et de matières premières
agricoles. Les craintes persistent à l’égard de sa position
capitalistique, mais son programme « une ceinture, une route »
visant à renforcer les échanges commerciaux et l’investissement
pourrait bien être le nouveau Plan Marshall dont le monde a besoin
suite à la crise financière mondiale. Alors que l’Inde et l’Indonésie
se sont engagées dans des programmes de réforme majeurs, l’Asie
semble offrir le meilleur équilibre entre la croissance et
l’investissement.
Le rééquilibrage entre la demande et
l’offre de pétrole
Depuis un certain temps déjà, nous avons
conseillé aux investisseurs de ne pas s’attendre à
une faiblesse durable des cours du pétrole, et
notre analyse constructive commence à être confirmée. Les prix
très faibles du pétrole se sont traduits par une baisse des dépenses
d’investissement au sein du secteur et ont facilité un rééquilibrage
entre l’offre et la demande. Selon nous, la légère hausse du cours
du pétrole en 2017 devrait relancer les dépenses d’investissement
dans le secteur et soutenir l’inflation mondiale. Nous ne pensons
pas pour autant que cela déclenchera un nouveau boom du
secteur du pétrole de schiste aux États-Unis. L’offre restera sous
pression, affectée par l’instabilité de l’environnement géopolitique
au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique.
Une évolution en profondeur de la
scène politique
À mesure que l’héritage de la déréglementation
continuait d’être remis en question en 2016, les
mouvements nationalistes et populistes n’ont
cessé de gagner du terrain : Brexit, Wallons, Bernie Sanders et
Donald Trump ; tous ont contribué à cette tendance. Face aux
échéances électorales prévues en Europe en 2017,
l’environnement politique devrait rester un facteur clé de toute
décision d’investissement. Toutefois, certains investisseurs
préfèreront probablement se tenir purement et simplement à
l’écart de certains marchés, malgré leurs valorisations attrayantes.
La politique monétaire deviendra également davantage un enjeu
politique et risque d’être submergée par les mesures budgétaires
agressives clairement annoncées par les gouvernements.
Concernant les secteurs privilégiés par ces gouvernements pour
dépenser l’argent des banques centrales, nous sommes d’avis que
les infrastructures locales et la défense devraient rester des
secteurs de choix dans de nombreux pays au cours des prochaines
années.