Que faire en cas de de´couverte d`une dysplasie au niveau de la

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M ini-revue
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Que faire en cas
de découverte d’une
dysplasie au niveau
de la muqueuse gastrique ?
How to manage
dysplasia in gastric
mucosa?
Thierry Ponchon
^pital Edouard Herriot,
Ho
Service d’H
epato-Gastroenterologie,
Pavillon H,
69003 Lyon
e-mail : <thierry.ponchon@chu-lyon.
fr>
sume
Re
La d
etection des l
esions dysplasiques se fait avec la lumi
ere blanche sans zoom.
La caract
erisation des l
esions dysplasiques n
ecessite l’indigo-carmin de plus en
plus souvent associ
e
a l’acide ac
etique ou la coloration electronique par NarrowBand Imaging. Le NBI est la meilleure technique pour la caract
erisation et le bilan
d’extension lat
erale des zones de dysplasie de haut grade et des cancers
superficiels.
L’endomicroscopie confocale a fait l’objet de plusieurs etudes pour evaluation
mais finalement pour l’instant n’est pas recommand
ee en routine.
En cas de dysplasie de bas grade, il faut proc
eder a la r
esection endoscopique
des l
esions localis
ees. Si la l
esion n’est pas localis
ee, trop large ou multiple, la
recommandation est de refaire une endoscopie a 1 an. La surveillance doit
se faire ensuite tous les ans. En cas de dysplasie de haut grade, si la l
esion est
localis
ee, le traitement est imp
eratif, soit par mucosectomie, soit par
dissection sous-muqueuse. Si la l
esion n’est pas localis
ee, large ou diffuse,
en fonction du terrain sera propos
ee chirurgie ou surveillance tous les 6 mois
a 1 an.
s : dyplasie, cancer gastrique, endoscopie
n Mots cle
Abstract
Detection of dysplastic lesions may be performed with white light without zoom.
Characterization of dysplastic lesions requires indigocarmine more often
associated to acetic acid or by electronic staining using narrow-band imaging.
The NBI is the most appropriate for the characterization and staging of lateral
areas of high grade dysplasia and gastric cancer.
The confocal endomicroscopy has been the focus of several studies for
evaluation but finally this technic is not recommended routinely.
In the case of low-grade dysplasia, localized lesions should be resected by
endoscopy. If the lesion is wide or multiple, the recommendation is to repeat
endoscopy at 1 year. Monitoring should be done every year thereafter. In case of
high-grade dysplasia, if the lesion is localized, the treatment is mandatory, either
by mucosectomy or by submucosal dissection. If the lesion is large or diffuse, will
be offered surgery or monitoring every 6 months to 1 year, depending on the
comorbidities.
HEPATO GASTRO
et Oncologie digestive
y
doi: 10.1684/hpg.2012.0810
n Key words: dyplasie, endoscopic gastric cancer
Tir
es a part : T. Ponchon
Pour citer cet article : Ponchon T. Que faire en cas de decouverte d’une dysplasie au niveau de
la muqueuse gastrique ? Hepato Gastro 2013 ; 20 : 17-22. doi : 10.1684/hpg.2012.0810
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
17
Évolutivité de la dysplasie en muqueuse
gastrique
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La prise en charge de la dysplasie gastrique doit tenir
^r du risque compte bien su
evolutif de celle-ci. Il y a peu de
donnees solides dans la litt
erature (tableau 1). L’incidence
du cancer est de 0,6 % en cas de dysplasie de bas grade et
varie de 1,4 a 6 % en cas de dysplasie de haut grade [1,2].
Dans la cohorte hollandaise publi
ee par De Vries et al. [1],
l’incidence atteint 25 % la premi
ere ann
ee en cas de
dysplasie de haut grade.
Les bases de l’exploration gastrique
« à la japonaise »
En preambule, on rappelle la diff
erence entre la d
etection
et la caracterisation. La d
etection, c’est trouver une
anomalie de relief ou de couleur au sein de la muqueuse
gastrique, et la caract
erisation, c’est analyser cette
anomalie pour en connaı̂tre sa nature : « une zone de
metaplasie intestinale », « un cancer », « une zone
inflammatoire ».
La technique endoscopique pour d
etecter une n
eoplasie
gastrique superficielle est bien codifi
ee au Japon.
L’operateur conduit une exploration zone par zone avec
realisation de photos. Ces photos sont conserv
ees et font
souvent l’objet d’une seconde lecture en groupe. Cette
exploration est men
ee en lumi
ere blanche pour d
etecter
les anomalies de surface mais aussi pour d
etecter les
anomalies de couleur, qui sont presque plus importantes
que les anomalies de surface. L’indigo-carmin ou autre
coloration n’est pas employ
ee syst
ematiquement a ce
stade car il masque les anomalies de couleur. L’indigocarmin est appliqu
e dans un second temps, quand une
anomalie a ete detect
ee, pour permettre de la caract
eriser
et d’en determiner les contours. Nous verrons plus loin
risation l’acide ace
tique est
qu’
a ce stade de la caracte
associ
e de plus en plus souvent a l’indigo-carmin ou que
la coloration electronique par Narrow-Band Imaging (NBI)
devient un standard. Ce n’est qu’
a ce stade de la
caract
erisation, qu’est employ
e le grossissement. Cette
endoscopie gastrique dure une dizaine de minutes et
il faut insister sur le fait qu’au d
epart, pour d
etecter des
anomalies, seule la lumi
ere blanche sans zoom est
utilis
ee.
Avec une telle technique, la sensibilit
e pour d
etecter un
cancer superficiel est de l’ordre de 80 % et donc 20 % des
l
esions echappent a l’investigateur [3].
‘‘
La détection, c’est trouver une anomalie
de relief ou de couleur au sein
de la muqueuse gastrique, et la caractérisation,
c’est analyser cette anomalie pour en connaı̂tre
sa nature
’’
La détection et caractérisation
de la métaplasie intestinale
D
etecter et caract
eriser les zones de m
etaplasie intestinale
sont importants pour 2 raisons : la pr
esence de metaplasie
intestinale signale une evolutivit
e vers le cancer et ce
sont ces zones qu’il faut analyser soigneusement pour
rechercher un cancer. Pendant quelques ann
ees, la
m
etaplasie intestinale a et
e recherch
ee par application
de bleu de m
ethyl
ene, car il est absorb
e par les cellules
intestinales. En Europe, ce sont nos confr
eres portugais,
du fait de la forte incidence du cancer gastrique dans ce
pays, qui se sont faits les promoteurs de la coloration par
bleu de m
ethyl
ene [4]. Mais finalement cette technique
a peu diffus
e et a et
e abandonn
ee car : 1) elle est
chronophage en raison de la n
ecessit
e d’
eliminer d’abord
Tableau 1. Incidence du cancer gastrique (pourcentage de cancer gastrique par an)
en fonction du stade initial de la dysplasie
Cancer/an
Pays-Bas [1]
Dysplasie bas grade (7 616 pts suivis) :
0,6 %
Dysplasie haut grade (562 pts suivis) :
6%
25 % première année
Chine [2]
18
Dysplasie bas grade :
0,6 %
Dysplasie haut grade (546 pts suivis) :
1,4 %
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vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
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De decouverte d’une dysplasie au niveau de la muqueuse gastrique
le mucus par un agent mucolytique, 2) elle tr
es difficile a
interpreter et 3) le bleu de m
ethyl
ene est actuellement
considere comme un canc
erig
ene. Le bleu de m
ethyl
ene
a aussi ete abandonn
e pour l’exploration de l’estomac
comme pour l’exploration de l’œsophage de Barrett
pour les m^emes raisons. Comme indiqu
e dans la section
precedente, la lumi
ere blanche est meilleure que
l’indigo-carmin car les zones de m
etaplasie apparaissent
comme des zones de couleur diff
erente de la muqueuse
environnante alors que l’indigo-carmin « noie » tout
en bleu : la metaplasie intestinale se pr
esentant comme
des taches plus blanches que la muqueuse environnante
ou a l’inverse plus roses. Le progr
es majeur de ces
dernieres annees est repr
esent
e par le NBI, car les
differences de couleur entre m
etaplasie intestinale et
muqueuse gastrique sont alors beaucoup plus nettes
qu’en lumiere blanche. Il a m^
eme et
e d
ecrit un aspect de
lignes bleues « un peu luminescentes » qui surlignent le
sommet des villosit
es de la m
etaplasie intestinale. On
parle de cr^etes bleu clair (light blue crest en anglais).
e une
Uedo et al. [5] ont valide ce terme et ont montr
sensibilite de 89 % et une sp
ecificit
e de 93 % des cr^
etes
bleu clair pour le diagnostic de m
etaplasie intestinale.
Capelle et al. [6] ont compar
e lumi
ere blanche et NBI
pour le diagnostic de m
etaplasie intestinale. La sensibilit
e
est de 51 % pour la lumi
ere blanche et de 71 % pour le
NBI, alors que la sp
ecificit
e est respectivement de 67 %
et 58 %. Sur les 68 sites de m
etaplasie intestinale, 21
seulement ont et
e d
etect
es par NBI alors que 9
seulement ont et
e d
etect
es par lumi
ere blanche. Ces
cr^
etes bleues sont observables en vision rapproch
ee.
L’experience montre qu’en vision a distance, en NBI, les
zones de metaplasie intestinale se pr
esentent : 1) soit
comme des zones blanches comme pos
ees sur la
muqueuse gastrique sombre (assez rarement), 2) soit
comme des zones bleut
ees et souvent vertes, surelev
ees
comme posees ou au contraire en d
epression, par
rapport a la muqueuse gastrique qui est alors s
epia. On
ne connaı̂t pas d’explication a ces diff
erents aspects
elev
es ou d
eprim
es. Pour ce qui est
macroscopiques, sur
des aspects deprim
es, l’impression est que la m
etaplasie
intestinale a colonis
e des zones ulc
er
ees. Sur les s
eries
Olympus 180, la luminosit
e du NBI etait faible et il etait
difficile de voir de loin dans l’estomac. NBI etait alors
surtout utilise pour caract
eriser les zones de m
etaplasie
intestinale. Sur les nouvelles s
eries 190, NBI est
beaucoup plus lumineux et on peut voir d’un seul coup
d’œil l’ensemble de la muqueuse gastrique. NBI peut
alors ^etre utilise pour d
etecter les zones de m
etaplasie
intestinale. Comme indiqu
e plus haut, les zones de
m
etaplasie intestinale apparaissent alors comme un
patchwork de zones vertes dans l’antre et on peut
facilement observer si ces zones remontent sur l’angulus
et le fundus.
‘‘
Le progrès majeur de ces dernières années
est représenté par le NBI, avec lequel les
différences de couleur entre métaplasie intestinale
et muqueuse gastrique sont beaucoup plus nettes
qu’en lumière blanche
’’
La détection et la caractérisation de la
dysplasie et du cancer superficiel
plus haut par une
La d
etection passe comme indique
analyse en lumi
ere blanche. Le NBI lumineux pr
esent sur la
s
erie Olympus 190 pourrait probablement permettre de
d
etecter mais cela reste a d
emontrer. En fait, les colorations
sont surtout utiles pour caract
eriser les anomalies et dire si
une anomalie de couleur ou de relief correspond a une
zone de m
etaplasie intestinale ou une zone de dysplasie de
haut grade ou un cancer superficiel. La dysplasie de bas
grade reste difficile a identifier et n’a pas fait l’objet
d’
etudes particuli
eres. Alors que l’indigo-carmin etait la
coloration de r
ef
erence, l’association indigo-carmin et
acide ac
etique est devenue une coloration de r
ef
erence au
Japon : au sein de la muqueuse gastrique color
ee en bleu,
l’acide ac
etique blanchit la zone la plus evolu
ee et permet
d’en d
elimiter les contours. Le tableau 2 montre les
r
esultats des etudes de Sakai et al. [7] et de Kawahara et al.
[8], qui d
emontrent que l’association indigo-carmin et
acide ac
etique est plus pr
ecise que les autres techniques de
caract
erisation. L’
etude de Lee et al. ([9], tableau 3) r
ev
ele
que l’association est plus pr
ecise que la lumi
ere blanche
esions diff
erenci
ees.
uniquement pour les l
La derni
ere avanc
ee dans ce domaine concerne le NBI qui
se r
ev
ele plus pr
ecis que les colorants classiques dans
plusieurs etudes, pour caract
eriser dysplasie de haut grade
ou cancer superficiel ou pour en d
elimiter les contours.
Concernant la caract
erisation, un avis d’experts sur une
collection de 40 l
esions [10] a montr
e que le NBI est plus
efficace que la lumi
ere blanche et que l’association NBIacide ac
etique est plus efficace que le NBI seul. Une etude
sur 118 l
esions [11] a consist
e
a comparer lumi
ere blanche
et NBI pour etablir les limites d’extension lat
erale d’une
zone de dysplasie s
ev
ere ou de cancer superficiel. Les
marges d’extension lat
erale marqu
ees par des points
d’
electrocoagulation ont et
e analys
ees par histologie dans
un second temps. La pr
ecision de la lumi
ere blanche a et
e
de 97 % contre 78 % pour la lumi
ere blanche. L’inter^
et du
NBI pour pr
eciser l’extension lat
erale des zones de cancer
e
superficiel ou de dysplasie de haut grade a et
e confirm
dans l’etude de Nagahama et al. [12]. 18 % des l
esions
(n = 66) avaient une marge impr
ecise en lumi
ere blanche.
73 % de ces 66 l
esions ont alors eu leur marge lat
erale bien
visible en NBI. Les r
esultats etaient meilleurs pour les l
esions
diff
erenci
ees.
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
19
quant a l’aspect en NBI des zones en dysplasie de bas grade. Il
apparaı̂t que ces zones, comme pour l’œsophage de Barrett,
pr
esentent une disparition parsem
ee des villosit
es.
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Tableau 2. Caractérisation de la dysplasie de haut
grade et du cancer superficiel.
Taux de précision des colorations.
Sakai [7]
Kawahara [8]
Nombre de lésions
53
108
Lumière blanche
17 %
50 %
Indigo
53 %
76 %
Ac. acétique (AA)
19 %
41 %
Indigo + AA
94 %
91 %
Les résultats de l’endomicroscopie
confocale
Enfin, 3 etudes comparatives ont et
e men
ees NBI versus
lumiere blanche [13-15] dont l’une randomis
ee [15]. Ces
etudes sont resum
ees dans le tableau 4 qui montre un net
avantage au NBI en termes de sensibilit
e et de sp
ecificit
e.
Actuellement, le NBI est donc la meilleure technique pour
la caracterisation et le bilan d’extension lat
erale des zones
de dysplasie de haut grade et des cancers superficiels,
devant la coloration indigo-carmin + acide ac
etique. Ces
resultats ont ete obtenus avec les s
eries 180 ou 280
(Japon). On peut pr
edire que le NBI sera aussi utile a la
detection sur les nouvelles s
eries 190 et 290 (Japon). Une
classification simplifi
ee de l’aspect en NBI des l
esions
precancereuses et canc
ereuses gastriques a et
e propos
ee
recemment [16]. La dysplasie de haut grade se pr
esente
souvent en NBI comme une zone un peu plus claire, grisbeige, alors que la muqueuse environnante est s
epia. Cette
zone claire est souvent discr
etement sur
elev
ee avec un
centre legerement d
eprim
e (aspect en « cocarde aplaepais
tie »). Parfois, il y a un bourrelet inflammatoire tres qui entoure la zone d
eg
en
er
ee (aspect en « volcan »). Le
bourrelet peut ^etre tr
es large alors que la zone deg
en
er
ee
centrale peut ^etre de petite taille. On observe au sein de
cette zone en dysplasie de haut grade, une disparition du
relief et donc des villosit
es, alors que les vaisseaux
apparaissent irr
eguliers. Mais la vascularisation est
irreguliere et elle n’est habituellement pas tr
es dense car
^t au stade de cancer, la
la zone est claire. Rarement et pluto
l
esion apparaı̂t rouge en lumi
ere blanche ou brun fonc
e en
NBI avec une hypervascularisation. Il n’y a pas de certitude
L’endomicroscopie confocale (EMC) a fait l’objet de
plusieurs etudes pour evaluation mais finalement pour
l’instant n’est pas recommand
ee en routine. L’analyse est
ponctuelle et il est evident que l’EMC n’a pas d’int
er^
et
potentiel en d
etection mais uniquement en caracterisation.
Concernant la caract
erisation de la m
etaplasie intestinale,
un travail [17] a et
e men
e en 2 etapes (
etablissement des
crit
eres EMC puis validation) a partir de 91 cas et de 13 670
images. La sensibilit
e (92 %) etait tr
es sup
erieure a celle de
la lumi
ere blanche (37 %) pour une sp
ecificit
e
equivalente.
La concordance inter-observateurs etait tres elevee.
Concernant la caract
erisation du cancer superficiel luim^
eme, 3 premi
eres etudes ont et
e men
ees, 2 bas
ees sur
une interpr
etation des images par un histologiste [18, 19]
et une bas
ee sur la mesure de la taille des noyaux cellulaires
etude
[20]. La pr
ecision a vari
ee de 67 a 97,1 %. Une large [21] a port
e sur 182 patients pour etablir des crit
eres et sur
1 786 pour les valider. La pr
ecision de ECM a et
e de
98,8 % versus 94,1 % pour la lumi
ere blanche.
La conduite à tenir en cas de dysplasie
r
Jusqu’a
ecemment, cette conduite a tenir etait relativement impr
ecise. La recommandation de l’ESGE (Soci
et
e
europ
eenne d’endoscopie digestive) [22], m^
eme si elle est
incompl
ete, a permis nettement d’avancer. Dans tous les
cas, une r
e
evaluation endoscopique est a conduire apr
es 3
mois et apr
es eradication de Helicobacter pylori.
‘‘
Après découverte d’une dysplasie une
réévaluation endoscopique est à conduire
après 3 mois et après éradication de Helicobacter
pylori
’’
Tableau 3. Rôle du caractère différencié ou non du cancer sur les performances
de l’association indigo-carmin et acide acétique [9]
20
151 patients
Total
Différencié
Indifférencié
Lumière blanche
67 %
69 %
63 %
Ac. acétique – Indigo
84 %
90 %
70 %
p < 0,001
p < 0,001
NS
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
De decouverte d’une dysplasie au niveau de la muqueuse gastrique
Tableau 4. Études comparatives Lumière blanche
versus NBI pour la caractérisation de la dysplasie
de haut grade et du cancer superficiel
Sensibilité
Spécificité
Lumière blanche
33 %
44 %
NBI
70 %
79 %
Lumière blanche
42,90 %
61 %
NBI
92,90 %
94,70 %
Lumière blanche
40 %
67,90 %
NBI
95 %
96,80 %
Ezoe et al. [13]
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Kato et al. [14]
Ezoe et al. [15]
En cas de dysplasie de bas grade, il faut d
eterminer si la
l
esion est localisee et si elle peut ^
etre donc r
es
equ
ee par
mucosectomie ou dissection sous muqueuse. Si c’est le cas,
il faut proceder a cette r
esection endoscopique. Si la l
esion
n’est pas localisee, trop large ou multiple, la recommandation est de refaire une endoscopie a 1 an. Dans la
recommandation de l’ASGE (Soci
et
e am
ericaine d’endoscopie digestive) [23], qui est globalement moins precise et
moins elaboree que celle de l’ESGE, la recommandation est
de faire une nouvelle endoscopie a 3 mois. Le probl
eme
avec ces 2 recommandations est que la suite de la
surveillance, apres 1 an ou apr
es 3 mois, n’est pas pr
ecis
ee.
On pourrait penser que la surveillance doit se faire ensuite
tous les ans.
En cas de dysplasie de haut grade, si la l
esion est localis
ee,
le traitement est imp
eratif, soit par mucosectomie, soit par
dissection sous-muqueuse (voir plus bas). Si la l
esion n’est
pas localisee, large ou diffuse, en fonction du terrain sera
propose chirurgie ou surveillance tous les 6 mois a 1 an.
‘‘
T ake home messages
sions de me
taplasie intesti& La caract
erisation des le
nale se fait au mieux par la coloration electronique par
Narrow-Band Imaging (NBI) ou bien par l’acide acetique
associ
e
a l’indigo-carmin.
&
La dysplasie de bas grade reste difficile a identifier.
& La d
etection de la dysplasie passe par une analyse en
lumi
ere blanche.
& En cas de dysplasie de bas grade, il faut proc
eder a la
sions localise
es et de
r
esection endoscopique des le
refaire une endoscopie a 1 an en cas de l
esion large ou
multiple.
En cas de dysplasie de haut grade, si la
lésion est localisée, le traitement soit par
mucosectomie, soit par dissection sous-muqueuse,
est impératif
’’
un
tomie endoscopique, qui recourt le plus souvent a
capuchon souple pour aspirer la l
esion, n’est a utiliser que
pour les l
esions de petit diam
etre. Si la r
esection doit ^
etre
R0, il faut egalement que le niveau d’envahissement en
profondeur de la sous-muqueuse ne d
epasse pas 500
microm
etres. Au-del
a, il y a un risque d’envahissement
lymphatique et il faut orienter le patient vers une r
esection
vrai dire, la limite est un peu plus complexe
chirurgicale. A
et doit tenir compte d’un certain nombre de param
etres :
le diam
etre de la l
esion, son caract
ere ulc
er
e ou non, son
caract
ere diff
erenci
e ou non. La Soci
et
e japonaise
d’endoscopie gastroent
erologique (JGES) a etabli quelles
sont les indications respectives de la mucosectomie, de la
dissection sous-muqueuse et de la chirurgie en fonction de
etres [24]. Cette recommandation a
ces differents param
et
e etablie a partir d’un travail men
e sur des pi
eces
op
eratoires, 2 304 ne s’accompagnant pas d’envahissement lymphatique. La dissection sous-muqueuse gastrique
est couramment pratiqu
ee au Japon, en Cor
ee et en Chine
et elle commence a ^
etre populaire en Europe [25]. La
r
esection n’est pas R0 dans 100 % des cas et il existe un
risque non n
egligeable d’h
emorragie secondaire et de
perforation. Mais dans la tr
es grande majorit
e des cas, ces
complications sont trait
ees par endoscopie pendant le
temps de r
esection ou dans un second temps.
Les lesions localisees en dysplasie de bas grade ou de haut
grade ou a fortiori les cancers superficiels, s’ils sont localis
es
et en faible nombre, sont a traiter par voie endoscopique.
Le but est d’obtenir une r
esection R0, c’est-
a-dire une seule
pi
ece tissulaire avec une marge de tissu sain en p
eriph
erie
et en profondeur. Le traitement endoscopique de
r
eference est donc la dissection sous-muqueuse qui permet
d’obtenir theoriquement cette r
esection R0. La mucosec-
sion est
& En cas de dysplasie de haut grade, si la le
localis
ee, le traitement soit par mucosectomie, soit par
dissection sous-muqueuse, est imp
eratif.
re
^ ts : Olympus : advisory board. Cook
Conflits d’inte
medical : advisory board. Boston Scientific : protocoles.
Mayoly Spindler : protocols. Ipsen : advisory board. Ferring :
&
meetings.
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
21
small depressive lesions: a prospective study. Gastrointest Endosc 2010 ; 71 :
477-84.
Références
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Les r
ef
erences importantes apparaissent en gras
1. de Vries AC, van Grieken NC, Looman CW, et al. Gastric cancer risk in
patients with premali- gnant gastric lesions: a nationwide cohort study
in the Netherlands. Gastroenterology 2008 ; 134 : 945-52.
14. Kato M, Kaise M, Yonezawa J, et al. Magnifying endoscopy with narrowband imaging achieves superior accuracy in the differential diagnosis of
superficial gastric lesions identified with white-light endoscopy: a prospective
study. Gastrointest Endosc 2010 ; 72 : 523-9.
2. You WC, Li JY, Blot WJ, et al. Evolution of precancerous lesions in a
rural Chinese population at high risk of gastric cancer. Int J Cancer 1999 ; 83 :
615-6.
15. Ezoe Y, Muto M, Uedo N, et al. Magnifying narrowband imaging is more
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 suppl
ement 1, janvier 2013
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