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AIDES, association de lutte contre le sida, a été amenée, dès le début de l’épidémie, à mettre
en place une réponse aux besoins des usagers de drogue concernés par le VIH . Dès 1985,
Daniel DEFERT, Président Fondateur de Aides, réclamait la mise en vente libre des
seringues. Il apparut très vite, dès 1986, que les usagers de drogue par voie intraveineuse
étaient le second groupe touché par l’épidémie de sida après les homo-bisexuels. Aujourd’hui,
dans le cadre de la réduction des risques liés au VIH, les comités Aides reçoivent les usagers
de drogue quotidiennement dans des programmes d’échange de seringues, des bus de
prévention, des permanences et des lieux d’accueil.
Les usagers de drogue par voie intraveineuse (UDVI) ont été massivement contaminés par le
virus du sida au cours des années 80. La période 1983-1985 a été la phase de contamination la
plus forte parmi les usagers de drogue par voie intraveineuse. A partir de 1987, la mise en
vente libre des seringues dans les pharmacies et l’élaboration d’une politique de réduction des
risques sous la pression des intervenants sensibilisés au sida (associations, généralistes...)
permettront d’inverser la dynamique de l’épidémie chez les UDVI. La prise en charge
médicale des UDVI contaminés par le VIH, souvent co-infectés par le virus de l’hépatite C,
nécessite une coordination des différents acteurs et une communication entre eux pour une
prise en charge globale.
. Contexte global de la substitution en France
Depuis le 12 février 1996, la possibilité de prescrire de la buprénorphine haut dosage en ville
a ouvert la porte des généralistes aux usagers de drogue et a élargi en partie la palette des
traitements de substitution. 76 000 personnes prennent aujourd’hui de la buprénorphine
(estimation sur la base des volumes de vente en pharmacie) alors que le nombre de places
méthadone reste dramatiquement bas, avec une répartition géographique très inégale. Environ
4 900 personnes reçoivent aujourd’hui de la méthadone dans des Centre de Soins Spécialisés
pour Toxicomanes (CSST) et 3 500 personnes environ, préalablement stabilisées à la
méthadone dans un centre de soins, sont suivies en ville par des médecins généralistes
(Emmanuelli, SIAMOIS, nov. 2000).
Le refus d’accorder une Autorisation de Mise sur le Marché au Moscontin® et au Skénan®
pour l’indication substitution aux opiacés, en juin 1996, a entraîné, dans la plupart des cas, un
changement de traitement au profit de la buprénorphine. C’est pourquoi le nombre de
personnes actuellement stabilisées sous sulfates de morphine est de 1 500 à 2 000.
Les CSST qui, en général, délivrent une substitution à la méthadone, regroupent dans un
même lieu une équipe pluridisciplinaire qui peut travailler à cette prise en charge globale. Cet
accompagnement est réclamé par les personnes et, au delà des qualités intrinsèques du
produit prescrit, l’accompagnement est une des raisons essentielles de l’intérêt des
personnes pour les centres de soins. Ces structures ne sont cependant pas toujours adaptées
aux besoins des personnes : seuils élevés d’exigence pour l’accès aux structures, trop de
contraintes...