Liban : une création du colonialisme français dans un

EXPOSÉS
DU
CERCLE
LÉON
TROTSKY
Liban :
une création du
colonialisme français
dans un Moyen-Orient
divisé par l’impérialisme
16 JUIN 2005
N° 99
ISSN 0764-1656
Liban :
une création du colonialisme français
dans un Moyen-Orient
divisé par l’impérialisme
Exposé du Cercle Léon Trotsky
du 16 juin 2005
2
On parle beaucoup du Liban depuis quelques mois dans la presse française.
Ce pays serait selon certains l’exemple du « vent démocratique » qui souffle-
rait sur le monde arabe. Un autre exemple serait la Palestine, depuis la mort de
Yasser Arafat et l’élection du nouveau président Mahmoud Abbas. Évidem-
ment il est plus difficile de nous en dire autant de l’Irak où chaque jour se pro-
duisent des attentats sanglants et où règne le chaos, mais même dans ce cas on
vient parfois nous dire qu’on est sur la voie de l’établissement de la
démocratie.
En protestant contre l’attentat commis le 14 février dernier contre l’ancien
Premier ministre libanais, Rafic Hariri, la presse et une partie des politiciens
français, dont ceux qui sont au gouvernement, ont retrouvé un de leurs thèmes
favoris. Il consiste à dénoncer la présence et l’action de la Syrie au Liban et à
en faire la responsable de tous les maux du pays.
Sans nourrir de sympathie pour le régime de Damas, on peut remarquer
que sur ce plan la politique française rejoint la politique américaine. Après
avoir dénoncé le régime irakien et l’avoir renversé, les dirigeants des États-
Unis dénoncent le régime syrien à peu près dans les mêmes termes. Et cette
fois ils ont le renfort des dirigeants français, les mêmes qui avaient critiqué les
méthodes de George Bush lorsqu’il préparait la guerre contre l’Irak.
Mais cette sensibilité des dirigeants français à l’égard de ce qui se passe en
Syrie, et surtout au Liban, n’est pas plus désintéressée que celle des dirigeants
américains lorsqu’ils prétendaient s’intéresser au sort des Irakiens victimes de
la dictature de Saddam Hussein et leur apporter la démocratie. Le Liban et la
Syrie sont pour la France de vieilles terres coloniales. Ses capitalistes y ont
gardé de vieilles accointances, et c’est pourquoi les noms de ces deux pays
suscitent toujours parmi les politiciens français des réactions particulières. Ils
réveillent leur désir de se mêler de ce qui se passe là-bas, comme lorsqu’on
parle de la Côte-d’Ivoire, du Tchad ou de l’Algérie.
Les interventions des pays impérialistes au Proche et au Moyen-Orient ont
3
une large responsabilité dans la situation dramatique de cette région du
monde. Cela est maintenant évident en ce qui concerne les États-Unis et leurs
interventions en Irak et dans la région du Golfe. C’est aussi assez connu en ce
qui concerne la politique coloniale passée de la Grande-Bretagne qui, en divi-
sant pour régner, a laissé derrière elle une situation empoisonnée par le conflit
entre Juifs et Arabes.
Mais on sait beaucoup moins que, dans la région du Moyen-Orient qui a
été sous son administration coloniale, la France aussi a laissé derrière elle un
tel héritage empoisonné.
4
L’Empire ottoman à son apogée, au XVIIesiècle
1 / 61 100%
Study collections
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !