= TRACES DE BAL : Genèse =
Fin 2015, nous jetions les premières bases du spectacle TRACES DE BAL, une
œuvre musicale sur la thématique du bal à partir de collectes déclamées. Au
fil de l'année 2016, grâce à la Région Bretagne et au Pays de Pontivy, nous
souhaitions accéder, en compagnie d'Erwan MARTINERIE au violoncelle, à la
mouture définitive du spectacle. Une phase de recherche-action en somme.
Dès la première heure Sylvie TIGER (Pays de Pontivy) et Guillaume ROBIC
(Centre Culturel de Cléguérec) répondent à notre invitation, comme celles et
ceux, trop rares aujourd'hui, qui osent, croient, donnent et tiennent une
parole. Ce n'est que par la tentative et la confrontation aux publics, qu'un
créateur vérifie l'impact d'une idée pour ensuite la structurer davantage. Ce
n'est que par la tentative qu'un artiste, peut envisager l'évolution de son
propre projet pour définitivement l'acter. Sylvie TIGER va comprendre notre
problématique et accompagner en fin d'année 2015 notre cheminement par
les moyens du Pays de Pontivy.
Troisième trimestre 2016 : TRACES DE BAL précise son contenu et sa forme
définitive.
= AXES D'INVESTIGATION =
L'exposition "Bal, Baluche, Baloche " présentée au Manoir de Kernault en
2015 (Mellac - EPCC chemin du patrimoine en Finistère) déclenche
l'opportunité de cette création. Au démarrage il s'agit de restituer "en live"
des collectes de Jean Louis LE VALLEGANT utilisées dans l'exposition. Erwan
MARTINERIE crée la musique originale. Le spectacle sera présenté trois fois :
Cléguérec, Mellac et Noyal-Chatillon sur Seiche.
Fort de l'intérêt suscité par cette proposition, riche des retours recueillis à
l'issue des trois représentations, l'exploration du duo continue quelques
temps sur 2016. En avril les deux artistes décident de suspendre cette
collaboration, conscients de la nécessité de s'éloigner, dans la forme, des
Confidences Sonores (série de récits mis en musique). La forme de TRACES
de BAL reste à trouver... ailleurs... autrement...
= UN DOCUMENTAIRE ET UN SPECTACLE =
Un moment, très imprégné des personnalités qu'il collecte, Jean Louis
LE VALLÉGANT envisage la réalisation d'un documentaire. La rencontre à
Mellionnec du Groupe Ouest et de Ty films lui donne accès au langage du
documentaire scénarisé. Il cherche sa voie, la juste voix de Traces de Bal...
Les apports de cette session de formation de trois semaines seront décisifs
complétant la maîtrise, déjà exploitée dans P'tit Gus, de la dramaturgie et de
l'écriture.
Après avoir construit plusieurs trames de ce possible documentaire,
Jean louis LE VALLÉGANT ne trouve plus vraiment la justesse de cette piste.
Trop restreinte, trop collée au réel. Il cherche à nouveau et c'est à l'issue
d'une synthèse de ses précédentes tentatives qu'il positionne TRACES DE
BAL en tant qu'histoire à raconter, une forme de récit docu-fiction en
quelque sorte.
La quête du personnage principal évoluera dans la sphère sociologique du
bal. Les personnages secondaires, seront tous issus des collectes. Le
personnage principal est confronté à l'AVC qui déclenche l'aphasie (absence
de production de paroles suite à une hémorragie cérébrale : "dans ma tête je
parle, dans ma bouche non.") Ce handicap raisonne ici comme le symbole
d'une expression qui s'éteint, confisquée par le temps : le bal et l'activité
professionnelle liée au bal. Dés lors, Jean Louis LE VALLÉGANT combine des
éléments fictionnels à de réels parcours collectés (musiciens, patients
aphasiques, chanteuses...), il crée des situations, écrit et met en forme un
nouveau "seul en scène" construit sur un mariage mots/notes. Un "petit frère"
à sa création passée P'tit Gus jouée aujourd'hui plus de 80 fois.
= LE LANGAGE BLESSÉ : UNE RÉVÉLATION =
Dans "Le langage blessé", ouvrage mené en relation avec Mona OZOUF,
l'orthophoniste Philippe VAN EECKHOUT décrit comment il parvient à
soigner certains aphasiques par la chanson. C'est la mélodie-thérapie, ou
TMR (Thérapie Mélodique et Rythmée). Le thérapeute va, au fur et à mesure
des séances, permettre au patient de reconquérir sa propre parole en
chantant. L'aphasie est un infarctus cérébral qui atteint la zone de la parole
située à gauche du cerveau, alors que la chanson siège sur la zone des
émotions située à droite. Cette révélation enclenche un cheminement
nouveau dans la fiction qui se construit. Jean Louis LE VALLÉGANT va creuser
la piste de l'aphasie Ce sera une session de formation avec une
orthophoniste, des films, des recueils de témoignages... Après la collecte
d'un patient aphasique, il envisagera alors la construction d'un récit
comportant trois niveaux narratifs. Ils illustreront la quête d'un chef
d'orchestre atteint d'un AVC :
-le bal avec ses aspects rituels, sociologiques...
-le handicap et particulièrement les effets de l'aphasie
-la fin de carrière avec un homme au perron de sa vie active préoccupé à
scinder l'essentiel du superflu.
= L'INTERROGATION D'UNE PRATIQUE =
Ce qui anime Jean Louis LE VALLÉGANT c'est la régénération de sa pratique
professionnelle par l'approfondissement de sa recherche artistique. Ainsi,
depuis 10 années, il va passer du musicien au collecteur d'intimité, au
metteur en scène des Confidences Sonores, puis en 2015 au conteur
musicien avec P'tit Gus. TRACES DE BAL ajoute un étage au cursus. Outre le
fait qu'il devient auteur d'une fiction, il deviendra l'acteur de cette fiction.
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