Etape 2: développement d’un test sur une seule cellule
Une fois que le biologiste moléculaire a établi que le couple était un « bon candidat » pour le
DPI, puisque la mutation est relativement facile à déterminer, on commence par développer
le test sur une seule cellule. Ce développement est indispensable puisque seule une ou
deux cellules ne peuvent être prélevées d’un embryon en culture qui ne se compose que de
8 cellules. Etant donné qu’une cellule comprend très peu d’ADN – si l’on fait la comparaison
avec une prise de sang par exemple – un tel procédé est un travail délicat. Tout d’abord on
examine si le test fonctionne sur une grande quantité d’ADN. Ensuite cette quantité d’ADN
est réduite jusqu’à ce que l’on atteigne une quantité correspondant à ce qui se trouve dans
une seule cellule. Ensuite on passe aux petites cellules prélevées du sang du patient qui
sont examinées une à une jusqu’à ce qu’on en obtienne une cinquantaine. Ce n’est que
lorsque le résultat est satisfaisant, càd lorsque plus de 90 % des cellules examinées donnent
le résultat escompté, que le test est prêt à être pratiqué sur les embryons des patients.
Etant donné que cette étape est très difficile sur le plan technique, il faut compter sur un
délai de six mois minimum avant que le test soit au point. S’il s’agit de mutations qui se
produisent souvent et pour lesquelles de nombreux patients font appel à nous, seul le
premier patient est obligé d’attendre si longtemps. Le test est alors au point pour les autres
patients qui peuvent - moyennant une préparation minimale - procéder à un cycle DPI. C’est
par exemple le cas pour la plupart des patients qui viennent pour la mucoviscidose. Dans
d’autres cas, comme la plupart des familles EB, toutes les familles sont porteuses de
mutations diverses. Un nouveau test doit alors systématiquement être développé et un
nouveau délai d’attente s’impose. Cependant, nous estimons qu’il est plus important d’avoir
un test qui fonctionne bien et d’avoir un risque d’erreur minimal, plutôt que de pouvoir aider
les patients en des délais plus courts.
Lorsque le test est prêt, les patients en sont informés et nous pouvons passer à l’étape 3.
Etape 3 : préparation au traitement FIV
Après que le gynécologue spécialiste en fertilité a examiné la patiente, et lui a
éventuellement fait passer des examens complémentaires, elle peut commencer la
stimulation ovulaire. Cette stimulation va aider les ovaires à amener à maturation un
maximum d’ovocytes en même temps. La médication donnée parallèlement permet de limiter
cette stimulation à une quinzaine de jours, bien que cette durée puisse varier. Après les
diverses prises de sang et écographies, lorsque l’on estime que les ovocytes sont arrivés à
maturation, la patiente reçoit une dernière injection pour déclencher l’ovulation.
Etape 4: le traitement FIV
Ensuite, la gynécologue spécialiste en fertilité va recueillir les ovocytes arrivés à maturation
en piquant directement dans les ovaires par voie vaginale. Parallèlement à cela, un
échantillon de sperme est demandé au partenaire de la patiente. Les étapes suivantes se
font en laboratoire, en dehors du corps de la femme. Les ovocytes arrivés à maturation sont
injectés un à un avec un spermatozoïde. Après trois jours, un certain nombre d’entre eux
(environ 5 ou 6 sur dix) vont se développer normalement et se composeront de 8 cellules.
Une ou deux d’entre elles seront prélevées en vue d’un diagnostic génétique. Le test,
spécialement conçu auparavant pour la famille, sera effectué sur ces mêmes cellules. On
sait très souvent le lendemain quels embryons sont sains et quels embryons ne le sont pas.
Un ou deux embryons sont replacés dans l’utérus de la mère le surlendemain, soit 5 jours
après le prélèvement de l’ovule. Il peut malheureusement également arriver qu’aucun
embryon ne puisse être replacé. Ceci peut être dû au fait qu’il n’y avait pas suffisamment
d’ovules arrivés à maturation ou que les embryons ne se soient pas bien développés dans le
milieu de culture. Parfois aussi, il peut s’avérer qu’aucun embryon n’était sain après le test.