Les alarmines mitochondriales: quel impact au cours

publicité
Les alarmines mitochondriales: quel impact au cours de la pneumopathie à
Streptococcus pneumoniae chez le lapin soumis à la ventilation mécanique ?
Blot
1,2
Mathieu ,
Pauchard
1
Laure-Anne ,
Dunn-Siegrist
3
Irène ,
3,4
Jérome ,
Pugin
Charles
1,5
Pierre-Emmanuel .
(1) U.M.R. 1347 pôle MERS- INRA, DIJON, France – (2) Service de maladies infectieuses- Hôpital le Bocage, DIJON, France - (3) Intensive Care Laboratory- University Hospitals of
Geneva & Faculty of Medicine, GENEVA, Switzerland - (4) Intensive Care Laboratory- University Hospitals of Geneva & Faculty of Medicine, GENEVA, Switzerland - (5)
Service de réanimation médicale- Hôpital le Bocage, DIJON, France.
Objectifs
Méthodes
La ventilation mécanique (VM) est associée à une surmortalité et un état
d’hyperinflammation au cours de la pneumopathie à Streptococcus
pneumoniae (S.p.). Les alarmines mitochondriales sont des molécules libérées
au cours de la lyse cellulaire, entrainant une inflammation stérile. Nous
souhaitons évaluer le rôle des alarmines mitochondriales dans la
physiopathologie de la pneumopathie à pneumocoque chez le lapin soumis ou
non à la VM.
Des lapins étaient soumis à une VM de 48 heures ou gardés en ventilation
spontanée (VS). Une pneumopathie était obtenue par instillation endobronchique de S.p.. Les lapins non infectés VS et VM étaient utilisés comme
contrôle (n=5 par groupe). A 48 heures, ou plus tôt en cas de décès, la
charge bactérienne, le niveau de cytokines inflammatoires, et d’alarmines
mitochondriales (adenosine triphosphate (ATP), ADN mitochondrial
(ADNmt) (cytochrome B, C et NADH-I)) étaient mesurés dans le poumon
(ou LBA) et les sérums.
Sérum,
Anesthésie
Intubation,
Inoculation
Sérum, Autopsie
LBA, exérèse des
poumons, rate et
foie.
Sérum
Ventilation Mécanique
12 mL.kg-1
PEEP = 0
H0
H8
H48
Résultats
10000
AND Mitochondrial
10000
30000
20000
10000
VM
VS + S.p.
VM + S.p.
0
40
48
H
D
éc
è
s
8
H
0
H
48
H
48
p.
S.
+
VM
VM
VS
+
+
S.
p
VM
VS
p.
S.
p.
.
1.010 -06
0
S.
éc
è
D
Time (hours)
H
30
ès
20
1.010 -10
D
10
1.010 -09
1.010 -05
8
0
2
p=0.39
p=1.0
H
20
VS
VM
VS + S.p
VM + S.p
0
40
s
8
H
0
H
H
éc
è
48
s
8
H
H
1.010 -08
VS
VM
40000
p=0.22
H
4
p<0.001
60
+
+
VS
Cyt c, serum (u.a.)
20000
ATP (M) (Serum)
VM
6
+
p.
30000
D
+
S.
p.
S.
p.
+
p=0.06
80
ATP
2
VS
VM
50000
0
0
100
VS
+
+
VS
20000
Cyt C
0
3
8
0
S.
S.
p.
VM
VS
p.
S.
+
VM
Cyt B, serum (u.a.)
40000
10000
VS
0
20000
S.
p.
20000
p=0.008
S.
p.
40000
p=0.55
30000
Cyt B
VS
VM
VS + S.p.
VM + S.p.
60000
Cytochrome C (u.a.) LBA
p=0.008
NADH I
p=0.22
Percent survival (%)
Log10 CFU/g (Rate)
p.
VS
VM
ATP
4
Log10 CFU/g (Poumon)
S.
+
Cyt C
Cyt B
Cytochrome B (u.a.) LBA
LBA
0
1
VM + S.p.
5000
60000
0
3) En comparaison aux animaux infectés en respiration spontanée, les
animaux en VM développaient des pneumopathies multifocales, avec une
surmortalité, des concentrations bactériennes plus élevées, davantage de
bactériémies, ainsi qu’une plus grande libération d’IL-8.
VS+ S.p.
10000
VS
ATP (M) (LBA)
1.010 -10
15000
p=0.69
80000
éc
VS
10000
1.010
p=0.008
20000
ATP (M) (LBA)
NADH I
0
20000
-09
VS
VM
VS
0
p=0.55
p=1.0
VM
5000
20000
1.010 -08
30000
VS
10000
40000
Cytochrome C (u.a.) LBA
15000
p=0.69
60000
VM
p=0.55
20000
80000
VS
NADH I (u.a.) LBA
25000
Cytochrome B (u.a.) LBA
2) Cependant, les niveaux d’ATP et d’ADNmt mesurés dans les LBA
n’étaient pas différents entre les lapins en VM et ceux en VS.
p=0.55
25000
VM
0
VM
VS
0
VM
20000
VM
2000
30000
NADH I (u.a.) LBA
4000
p=0.03
40000
NADH I (u.a.) serum
6000
VS
SERUM
p=0.06
4) De façon surprenante, les taux d’ADNmt étaient significativement
diminués dans les LBA des lapins infectés. Les concentrations sériques
d’ADNmt diminuait de façon constante et jusqu’au décès chez les lapins
infectés en VM, alors que le taux diminuait à 8 heures avant de réaugmenter
chez les lapins infectés en respiration spontanée. Les niveaux d’ATP n’étaient
pas significativement augmentés dans les LBA des lapins infectés par S.p..
VM
IL-8 (pg/g of lung)
8000
IL-1B (pg/g de poumon)
1) La VM seule entrainait des dégâts et une
inflammation pulmonaire (augmentation des
concentrations pulmonaires d’IL-8 et d’IL-1).
Conclusion
La VM augmentait la sévérité de la pneumopathie à S.p., en limitant la clairance bactérienne et en produisant un surcroit d’inflammation (en particulier par une
libération d’IL-1ß). Le rôle des alarmines mitochondriales (ATP et ADNmt) reste incertain, puisque des taux identiques étaient mesurés chez les animaux en VS
et VM. Cependant, nous ne pouvons exclure une libération précoce et transitoire de ces signaux pro-inflammatoires qui permettent la maturation de l’IL-1ß.
Par ailleurs, S.p. possède une endonucléase (EndA) capable d’hydrolyser l’ADN environnant et pourrait hydrolyser l’ADNmt circulant. Les concentrations
bactériennes plus élevées au cours de la VM pourraient expliquer les faibles taux d’ADNmt observés. Le recyclage des mitochondries défectueuses
(mitophagie), ainsi que la réduction de la biogénèse mitochondriale au cours de l’infection bactérienne, sont deux autres facteurs qui pourraient expliquer
cette diminution des taux d’ADNmt, altérant ainsi la réponse immunitaire face à l’agression bactérienne. Nos données suggèrent un nouveau mécanisme par
lequel S.pneumoniae est capable d’échapper à la réponse immunitaire de l’hôte, en particulier au cours de la VM.
Ce projet a bénéficié de la bourse SPILF 2013
Téléchargement