Jason-2 Des données océaniques mondiales, pour la surveillance planétaire du temps et du climat Des données océaniques globales pour relever les défis mondiaux 16/01/08 - “’Big climate impact’ on UK coasts” (BBC Online) mars 2008 - “Le réchauffement global stérilise les océans” (Sciences et Avenir) 19/2/2008 - “Schmelzendes Grönlandeis lässt Meeresspiegel schneller steigen” (Spiegel Online) Les changements climatiques, météorologiques et environnementaux constituent pour l’humanité un véritable enjeu qui nécessite d’améliorer encore les capacités de prévision du temps, notamment, à moyenne et longue échéances. En ayant une idée plus claire de ce qui se produira dans les 10 prochains jours, dans les mois à venir – ou même la saison suivante – la population et l’industrie pourront mieux se préparer à affronter des situations météorologiques instables. Ceci ne saurait être sans une meilleure compréhension des facteurs climatiques mondiaux à l’origine de phénomènes tels qu’El Niño et La Niña dans l’Océan Pacifique, les ouragans et typhons dévastateurs, et surtout une meilleure connaissance de l’impact du taux actuel d’élévation du niveau de la mer qui risque d’aggraver les submersions sur les côtes basses. Les océans recouvrent 71 % de la surface de la planète et la seule possibilité de déterminer les causes profondes du changement des régimes de temps est de cartographier les variations des conditions des vastes surfaces aqueuses de notre planète et d’utiliser l’information obtenue pour modéliser et simuler le comportement des océans. L’utilisation combinée des modèles atmosphériques et océaniques permet alors d’obtenir des prévisions de la précision requise tant à courte qu’à longue échéance. Le couplage océan-atmosphère est indispensable pour avoir une idée bien précise de la dynamique des océans à méso-échelle – un élément essentiel pour la prévision du temps au-delà de deux semaines. Les océans jouent un rôle important dans le processus du changement climatique et la montée du niveau des eaux est reconnue dans le monde entier comme l’une des conséquences les plus dévastatrices du réchauffement climatique. Images: Stefan Lins .02 “Who hasn’t dreamed of one day living on a far-off island in the South Pacific? Paul Gauguin and Marlon Brando famously found their bliss among the Polynesians. But there is trouble in paradise, especially if you live on an island nation as narrow and flat as Tuvalu, where the average elevation is a mere six feet above sea level. When you live that close to the water’s edge you pay very close attention to the ocean, especially if it begins to rise. And that is what’s happening around Tuvalu, slowly, almost imperceptibly, the sea is rising.” (Extrait de l’introduction de l’ouvrage “Tuvalu: That Sinking Feeling. Global Warming, Rising Seas,” PBS Frontline/World Rough Cut Series, Elizabeth Pollock, décembre 2005) La recherche climatique se base sur l’observation des variations du niveau moyen de la mer utilisées dans des modèles climatiques couplés océan-atmosphère et sur des séries de données mondiales pour déterminer le mécanismes d’interaction de la chaleur résultant du réchauffement global entre les océans et l’atmosphère. La détermination des tendances moyennes des variations du niveau de la mer est essentielle pour la validation des modèles climatiques couplés océanatmosphère sur lesquelles se base la recherche climatique. La disponibilité de séries de données mondiales est tout aussi essentielle pour mieux appréhender comment les océans absorbent la chaleur résultant du réchauffement global et ses répercussions sur l’atmosphère globale. Ces capacités d’observation globale exigent la mise à disposition sans la moindre interruption d’une riche palette de données océaniques extrêmement stables, non seulement sur un mois ou sur un an mais en fait sur plusieurs décennies. L’observation et l’étude des océans s’avèrent difficile en détail, du fait de leurs dimensions et de la densité et de la dynamique de leur contenu. Jusqu’au lancement du premier satellite d’altimétrie au début des années 90, les océanologues ne disposaient que de données relativement isolées pour représenter les vagues et courants, la topographie, la salinité et la température, observées par des sondes embarquées sur des navires ou transmises par des balises, mais dont l’interprétation était nécessairement influencée par les conditions locales. Qui plus est, le réseau in situ ne sera jamais suffisamment étendu ni adéquat pour fournir des mesures constantes sur de vastes distances – sans que cela n’enlève de la valeur aux mesures locales très précieuses, entre autres pour l’étalonnage, comme le démontre si bien le réseau de flotteurs ARGO. La solution à ce problème est arrivée avec les observations par satellites, fiables, de dimension mondiale et pratiquement sans lacune. L’altimétrie océanique qui utilise un système radar pour mesurer la distance entre le satellite et la surface océanique, est la source d’une véritable mine d’informations sur le comportement des océans et les études scientifiques réalisées ont révolutionné notre compréhension du régime océan et de son interaction avec le temps et le climat. Aujourd’hui, les satellites altimétriques mesurent la hauteur de la surface des océans à quelques centimètres tous les 10 à 35 jours. L’altimétrie océanique de haute précision à partir de l’espace est un bel exemple de réussite. Son histoire a commencé en 1992 avec TOPEX/Poséidon, une expérience rendue possible grâce à une coopération internationale entre l’Administration nationale aéronautique et spatiale des États-Unis (NASA) et le CNES, l’agence spatiale française. Neuf ans plus tard, le 7 décembre 2001, ils lancent le premier satellite Jason, plus petit mais doté d’instruments plus performants. Jason-2 prend maintenant la relève. Les informations vitales qu’il fournira serviront aussi bien l’océanographie que la météorologie et la climatologie. .03 Importance croissante de l’altimétrie océanique satellitaire… …pour la surveillance des climats et l’océanographie Les données altimétriques reçues en continu de TOPEX-Poséidon et Jason-1 depuis 15 ans contribuent déjà de façon tangible à la prévision du temps et à la surveillance des changements climatiques. Elles suggèrent, par exemple, que le niveau moyen de la mer s’élève d’environ 3 millimètres par an depuis 1993 – soit le double des estimations des marégraphes pour le siècle dernier, ce qui peut être une indication d’une accélération récente de la montée des eaux – à suivre par Jason-2. Autres mesures essentielles à fournir par Jason-2: les oscillations décennales des grands bassins océaniques tels que l’Atlantique, la variabilité mésoéchelle, les conditions de vent et l’état de la mer. Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT/ECMWF) entend assimiler les mesures de Jason-2 dans ses modèles pour améliorer la prévision des conditions atmosphériques et océaniques globales. L’observation du niveau moyen de la mer à partir des données de TOPEX-Poséidon et de Jason-1 révèle une élévation moyenne de 3,5 mm par an (Crédits: University of Colorado, LEGOS/CNES) Les données altimétriques rendent possibles des observations et des analyses à l’échelle du globe et décennales des phénomènes El Niño et La Niña. Elles permettent de nouvelles découvertes sur la circulation océanique et ses effets sur le climat. Elles procurent de nouvelles connaissances sur les marées océaniques et internes, les tourbillons turbulents de haute mer et la gravité marine. Enfin, les données sur de longues périodes fournies par la mission de topographie de la surface des océans (OSTM) seront cruciales pour la modélisation des climats. Par exemple, les climatologues mesurent la variabilité mésoéchelle des courants pour obtenir des informations pertinentes sur la formation des tourbillons de haute mer et établir le bilan mondial du transport de chaleur par les océans. Ils peuvent alors construire des modèles des régimes climatiques – utilisés comme référence pour des observations effectives des climats sur de plus longues échéances. Nous pourrons ainsi contribuer à une détermination précise de ce que représentera exactement le changement climatique pour les habitants de la planète. .04 …et pour la prévision du temps. Les paramètres obtenus de la mesure en continu de la surface de la mer permettent de disposer de données aidant à prévoir sur des périodes allant jusqu’à neuf mois la température et la probabilité d’un arrêt saisonnier des pluies. En corrélant des observations de la variabilité océanique collectées sur de longues périodes avec les occurrences constatées de phénomènes extrêmes tels que les sécheresses, les inondations et même l’activité cyclonique, les météorologues peuvent améliorer la prévision saisonnière, qui joue un rôle essentiel dans la prévision des conditions météorologiques potentiellement dangereuses – nécessaire pour émettre des alertes encore plus précoces sur toutes sortes de phénomènes extrêmes, afin de sauver les vies et de protéger les biens. La prévision saisonnière intéresse aussi plusieurs secteurs d’activités où elle peut tout simplement permettre la planification des approvisionnements énergétiques, la planification agricole ou la gestion des ressources en eau. Le CEPMMT se sert des données d’altimétrie océanique pour améliorer les techniques de modélisation utilisées pour les prévisions numériques sur lesquelles sont fondés ses bulletins. Il analyse les données océaniques en temps réel sur des cycles de 8 heures et de 12 jours pour construire des modèles de l’océan, de l’état de la mer et de l’atmosphère – utilisés pour trois types de prévisions: à moyenne échéance (jusqu’à 15 jours), mensuelles (à 30 jours) et saisonnières (jusqu’à 12 mois à l’avance). Et il ne faut pas oublier tous ceux qui habitent ou travaillent en mer: les nombreux marins, pécheurs et autres travailleurs en mer, par exemple sur des plates-formes pétrolières. Ils ont tout à gagner d’une amélioration des prévisions de courte à moyenne échéances de paramètres aussi importants que la hauteur des vagues et les vitesses du vent – et pas seulement sur les océans, mais aussi dans les bassins tels que la Méditerranée et la Mer d’Aral. Les données aideront à optimiser les routes des navires de gros tonnage. Elles permettront de sauver des vies et de préserver des moyens d’existence en mer. Anomalie du niveau de la mer observée par Jason, février 2008 (Crédits: NASA) Le CEPMMT assimile les données Jason-2 dans ses modèles de simulation des océans, vagues et atmosphère pour améliorer la prévision globale à moyen terme et saisonnière .05 De Jason-1 à Jason-2 Les satellites ont une durée de vie limitée, du fait, entre autres de l’effet négatif des radiations. Ceci vaut également pour Jason-1, même si celui-ci a dépassé sa durée de vie prévue. Grâce à Jason-2, la fourniture des données altimétriques cruciales est assurée pendant encore 5 ans au moins, sans interruption. Les deux satellites fonctionneront en tandem pendant quelques mois, en observant l’un et l’autre les mêmes points de l’océan à une minute d’intervalle, pour permettre de vérifier et calibrer les mesures. La nouvelle mission Jason-2 est la continuation de l’excellente coopération transatlantique, en associant deux entités opérationnelles et deux agences de recherche pour assurer le passage de la mission du stade expérimental au stade opérationnel: • Le CNES français pour la réalisation du satellite, la NASA américaine pour son lancement, les deux entités développant l’une et l’autre des instruments et logiciels de traitement; • La NOAA américaine et EUMETSAT pour la réception et la diffusion en temps quasi-réel des données aux communautés utilisatrices en Europe et aux États-Unis – et en fait au monde entier. Lancement de Jason-1 le 7 décembre 2001 depuis la base de l’armée de l’air américaine de Vandenberg (Crédits: NASA) Plus spécifiquement, EUMETSAT et la NOAA sont responsables de la fourniture des données et produits de la mission à la communauté scientifique internationale via des centres de retransmission européens et nord-américains, favorisant ainsi l’harmonisation des activités opérationnelles mondiales au bénéfice de la prévision météorologique, de la surveillance du climat et de l’océanographie. Le traitement et la distribution de tous les produits en différé sont du ressort du CNES. Au travers du programme Jason-2, EUMETSAT s’engage dans la concrétisation de l’une de ses priorités qui est de renforcer son rôle dans le contexte européen en matière de traitement et de diffusion de données d’altimétrie satellitale pour rajouter l’océanographie à son mandat traditionnellement centré sur l’observation météorologique et climatique. www.noaa.gov www.cnes.fr .06 www.nasa.gov www.eumetsat.int Jason-2 en cours de fabrication en salle blanche (Crédits: CNES/Thalès Alenia Space 2007; photo: Yoann Obrénovitch) Le successeur de Jason-2 et l’avenir de la surveillance mondiale du climat Avec Jason-2, EUMETSAT et la NOAA acquerront de l’expérience dans le domaine de l’océanographie satellitaire opérationnelle, en assumant la responsabilité de l’exploitation du satellite et, dès juin 2008, du traitement des données de la mission OSTM. Pour conforter cette expérience et assurer la continuité de la surveillance océanique, EUMETSAT et ses partenaires ont proposé de continuer les observations d’altimétrie satellitaire pendant encore 15 ans, compte tenu de la nécessité, clairement admise, d’une vision durable et à long terme en la matière. La continuation de la mission d’altimétrie satellitaire est cruciale pour l’obtention de séries de données mondiales. Une interruption de plus de six mois du flux de données rendrait plus difficile une mesure exacte de la tendance de l’élévation du niveau de la mer qui menace d’inonder les villes côtières du monde entier et en fait tous les pays du Pacifique. La responsabilité conjointe de missions prenant la suite de Jason-2 permettra à EUMETSAT d’étendre sa capacité en altimétrie opérationnelle et de mettre ses compétences au service de l’infrastructure du projet GMES (Surveillance mondiale pour l’environnement et la sécurité) et en particulier de son Service de surveillance du milieu marin qui constitue une plate-forme durable pour l’observation des variations des climats océaniques. L’importance de la contribution d’EUMETSAT aux activités de GMES en Europe a été reconnue dans le document sur la Politique spatiale européenne approuvé le 22 mai 2007 par le Conseil européen de l’Espace. EUMETSAT, qui exploite déjà son propre système de diffusion de données à grande capacité, EUMETCast, dispose du potentiel nécessaire pour fournir une assistance scientifique et technique à la Commission européenne sur tous les aspects liés à l’exploitation durable de satellites d’observation des océans et de leurs segments sol – en assurant la continuité de la fourniture de données et de services essentiels, grâce à sa gamme croissante de systèmes satellitaires. GMES est un acteur clé du Groupe intergouvernemental d’observation de la Terre (GEO), chef de file d’un projet de Réseau mondial de systèmes d’observation (GEOSS) à mettre en place au cours des 10 prochaines années. En continuant de surveiller l’état de la mer et en fournissant des séries de données sur de longues périodes, sur des aspects cruciaux des changements climatiques mondiaux, Jason-2, puis son successeur, permettront de disposer d’informations complétant et enrichissant les données de la plus grande plateforme d’observation climatologique et météorologique réalisable dans le monde – objectif du GEO. Les cinq systèmes opérationnels d’analyse et de prévision océanique en temps quasi réel (Crédits: Mersea) En assurant un enchaînement évolutif des missions de topographie océanique et connexes, Jason-2 et son successeur contribueront à fournir les meilleures données climatologiques et météorologiques, possibles, grâce auxquelles les Gouvernements et les organismes publics prendront demain des décisions stratégiques concernant l’économie, l’environnement et le développement durable. Un service de surveillance clairement défini par le groupe d’experts de l’initiative GMES de la Commission européenne: la surveillance du milieu marin (Crédits: Peter Ryder 2007, GMES Fast Track Marine Core Strategic Implementation Plan) .07 Comment fonctionne Jason-2? Contrairement à l’idée commune, l’océan n’a pas une surface plate et uniforme. En fait, sa surface reproduit le relief du plancher océanique. Elle présente des ‘bosses’ pouvant atteindre une centaine de mètres d’altitude. Les scientifiques ont décidé de mesurer le niveau moyen de la mer, définissant ainsi une “surface de référence” à laquelle ils rapportent l’élévation des niveaux mondiaux de la mer. En outre, du fait de la rotation de la Terre, des effets du rayonnement du soleil, des marées, des tourbillons et des courants océaniques dus au vent, la surface de l’océan est extrêmement mobile – elle a une topographie dynamique. Le principal objectif des missions d’altimétrie radar emportées sur les satellites de la série Jason est de faire des mesures de distance par réflexion d’un signal radioélectrique sur la surface de l’océan. Les variations du niveau dynamique de la surface ainsi mesurées sont envoyées au centre directeur de la mission, puis analysées pour déterminer la hauteur moyenne de la surface de l’océan avec une précision extrême – à quelques millimètres près. Deux éléments sont déterminants pour assurer des mesures altimétriques précises à partir d’un satellite. D’abord, la position exacte du satellite au-dessus de la Terre doit être indiquée à chaque mesure, avec la précision d’un système GPS. Elle est connue à deux centimètres près. Deuxièmement, le temps que met le signal à faire un aller-retour, déterminé grâce à l’altimètre embarqué qui sert à mesurer la distance entre le satellite et la surface de l’eau. Un ensemble de corrections automatiques complexes permet ensuite de tenir compte de l’influence des électrons de l’ionosphère (d’après des mesures altimétriques faites à deux fréquences différentes), de l’air sec (correction fournie par les modèles du CEPMMT) et la teneur en vapeur de l’atmosphère (à partir de mesures radiométriques). Les deux altimètres de Jason (dont un doublon de réserve) peuvent faire des mesures à la surface avec une précision de trois centimètres. GPS Satellite t ite Orbi Satell Radar Altimeter Ranging Doris Beacon Microwave Measurement of Columnar Water Vapour Ocean Topography Laser Ranging Station Sea Surface Sea Level Geoid Sea-Floor Topography Reference Ellipsoid Les instruments de Jason-2 Les instruments de Jason-2 utilisés pour les mesures altimétriques sont fournis par le CNES et la NASA. EUMETSAT et la NOAA fournissent les terminaux terriens et une partie du réseau terrestre. Elles assurent aussi le traitement des produits en temps quasi réel, leur archivage et leur diffusion. La NASA a fourni également le lanceur et les services de lancement, tandis que le CNES s’est chargé de l’intégration du système d’ensemble. Le satellite utilise la plate-forme (ou bus) reconfigurable pour l’observation, les télécommunications et les usages scientifiques (PROTEUS) du CNES. Le module de charge utile comprend les altimètres et le récepteur DORIS (Orbitographie Doppler et radiopositionnement intégrés par satellite) fournis par le CNES, ainsi que le radiomètre, le récepteur GPS et le réseau de rétroréflecteurs laser, fournis par la NASA. Jason-2 emporte donc une charge utile de cinq instruments principaux – assurant ensemble une redondance intégrale, garantissant la continuité du flux de données en cas d’incident affectant l’un deux. Ainsi, le flux de mesures est garanti au moins cinq ans. Les altimètres: • Poseidon-3, fourni par le CNES, est l’instrument principal de la mission. Dérivé de l’altimètre Poséidon-2 de Jason-1, cet altimètre radar est compact, économe en énergie, léger et d’une grande fiabilité. Il émet des impulsions à deux fréquences (13,6 et 5,3 GHz, la seconde servant à déterminer la teneur en électrons de l’atmosphère) et analyse le signal de retour réfléchi par la surface. Une estimation extrêmement précise du délai de propagation aller-retour du signal permet de calculer la distance après application de corrections. Afin d’améliorer les mesures au-dessus des zones côtières, des eaux intérieures et de la glace, Poséidon-3 sera couplé à la mission DORIS/ Diode. • AMR – Radiomètre hyperfréquence avancé fourni par la NASA, mesurant le rayonnement émis par la surface de la Terre à trois fréquences (18, 21 et 37 GHz). Ces mesures sont combinées pour déterminer la teneur atmosphérique en vapeur d’eau et en eau liquide. La connaissance de la teneur en eau permet de déterminer la correction à appliquer au délai de propagation du signal radar. .08 2 4 1 3 5 Les principaux instruments constitutifs de la charge utile de Jason-2 L’altimètre bi-fréquence Poséidon-3 La combinaison des mesures fournies par trois systèmes de détermination de position permet de connaître la position orbitale du satellite avec une précision extrême: • DORIS – Système d’orbitographie Doppler et radiopositionnement intégrés par satellite fourni par le CNES, utilisant un réseau terrestre de 60 balises orbitographiques réparties sur tout le globe qui envoient des signaux bifréquences à un récepteur embarqué sur le satellite. Le mouvement relatif du satellite produit un décalage de la fréquence du signal (effet Doppler), dont la mesure permet de calculer sa vitesse. Ces données sont ensuite assimilées dans des modèles orbitographiques, permettant de connaître en permanence la position précise du satellite sur son orbite (à quelques centimètres près). • GPSP – Charge utile GPS fournie par la NASA utilisant le système mondial de positionnement (GPS) pour déterminer la position du satellite par triangulation, de la même façon que l’on obtient des coordonnées de points GPS sur Terre. À un moment donné, la position du mobile est déterminée par au moins trois satellites GPS. Les données de position sont ensuite intégrées à un modèle orbitographique, pour suivre en permanence la trajectoire du satellite. • LRA – Réseau de rétroréflecteurs laser fourni par la NASA: un ensemble de miroirs destinés à réfléchir des tirs laser effectués depuis le sol. L’analyse du temps mis par le rayonnement laser pour faire le trajet aller-retour permet de localiser le satellite sur son orbite. Jason-2 emportera également trois nouveaux instruments passagers: 1 Le radiomètre hyperfréquence avancé (AMR) 2 Le système d’orbitographie Doppler et de radiopositionnement intégrés par satellite (DORIS) 3 La charge utile utilisant le système mondial de positionnement (GPSP) 4 Le réseau de rétroréflecteurs laser (LRA) 5 • Carmen-2 – Instrument de détermination des caractéristiques et modélisation de l’environnement spatial, fourni par la France, qui étudiera les radiations reçues dans le milieu ambiant du satellite. • T2L2 – Équipement de transfert du temps par liaison laser, fourni par la France, utilisant une liaison laser pour la comparaison et la synchronisation, avec une haute précision, d’horloges terrestres distantes. • LPT – Ce télescope à particules légères étudiera lui aussi les rayonnements reçus dans le milieu ambiant du satellite. Ces instruments fourniront des informations scientifiques spécifiques et devraient permettre d’améliorer la qualité et la précision des données de l’ensemble de la mission. .09 Applications et produits de Jason-2 Assurant le passage à une altimétrie opérationnelle, la mission Jason-2/OSTM permettra aux communautés utilisatrices de disposer de trois produits mondiaux – dont l’un sera remis en temps quasi réel (moins de 3 heures) et les deux autres en différé, c’est-à-dire quelques jours ou semaines plus tard. Contenant les mêmes paramètres océaniques clés et ayant le même format de base, ces produits diffèrent par les données auxiliaires incorporées (par exemple, relatives à l’orbite, aux fichiers météo, à l’étalonnage, etc.) et par leur niveau de précision. Les produits en temps quasi réel seront pris en charge par EUMETSAT et la NOAA, qui mettront en place un centre d’assistance; la NOAA et le CNES prendront en charge les produits en différé, avec également un centre d’assistance. Topographie dynamique: Prévision de la circulation océanique et de ses tourbillons dans l’Atlantique nordest (Crédits: Shom/CLS) Jason-2: Caractéristiques Orbite: circulaire, non héliosynchrone; inclinaison à 66° Altitude: 1 336km Couverture globale entre 66°N et 66°S Répétitivité: passage au-dessus d’un même point au sol tous les 10 jours (à 1 km près) Couverture de 95% des surfaces océaniques libres en 10 jours Communications: via les stations sol américaines de Poker Flats, Alaska et Wallops Island, Virginie et le terminal terrien européen d’Usingen, Allemagne Structure: hauteur: 3m, masse: 500 kg au lancement, puissance électrique: 580W Stabilisé sur trois axes avec pointage au nadir. Son orientation est maintenue par un système constitué de roues à réaction et d’actionneurs magnétiques Maintien en orbite assuré par un système de propulsion à hydrazine Durée de vie: cinq ans .10 OGDR (Séries opérationnelles de données géophysiques) – Ce nouveau produit opérationnel spécialement conçu pour la mission Jason-2 fournit en temps quasi réel la vitesse du vent à la surface et les caractéristiques des vagues, ainsi qu’une première estimation de la hauteur de la surface de la mer fondée sur des données calculées par le système DORIS embarqué. Son objectif principal est la fourniture de données aux organismes météorologiques assurant des prévisions immédiates et des prévisions opérationnelles de l’état de la mer. Mais il permettra aussi aux utilisateurs marins de disposer de données relatives aux anomalies de la hauteur de la surface de la mer. OGDR sera extrait dans les centres sol d’EUMETSAT et de la NOAA et diffusé via le système de diffusion par satellite EUMETCast, via des réseaux de données et via le système mondial de télécommunications. Organisations utilisatrices clés: le CEPMMT, MétéoFrance, la NOAA, le Met Office britannique, met.no norvégien et Mercator Océan. IGDR (Séries intermédiaires de données géophysiques) fournira des données de surface 1 à 1,5 jour après leur enregistrement. Ce produit comprend des données analysées de hauteur de la surface de la mer et de topographie dynamique absolue ainsi que des vitesses géostrophiques océaniques, pour les applications de prévision saisonnière et à moyenne échéance et de météorologie marine. Organisations utilisatrices clés: le CEPMMT, le Bureau de modélisation et d’assimilation mondiales de la NASA, le Laboratoire d’océanographie et de météorologie atlantique de la NOAA, le projet intégré de l’Union européenne MERSEA (Environnement marin et sécurité de la zone européenne), le DMI (Institut météorologique danois) et des instituts néerlandais (pour la modélisation des ondes de tempête). GDR (Séries de données géophysiques) comprend des données intégralement validées, produites dans les 60 jours suivant les événements observés, relatives à la hauteur de la surface de la mer, servant principalement à la surveillance des climats et à la modélisation climatologique. Les principaux utilisateurs sont les climatologues qui travaillent en océanographie géophysique et opérationnelle, pour le Système mondial d’observation du niveau de la mer et pour le rapport d’évaluation du GIEC concernant l’élévation des niveaux de la mer. Le niveau moyen des océans est un indicateur du réchauffement de la planète. Cette carte des dérives du niveau de la mer commence en octobre 1992 (en mm/an). Si la tendance globale est à l’élévation, il existe des différences régionales marquées : dans certaines régions océaniques, la mer a effectivement monté (jusqu’à 20 millimètres par an par endroits), dans d’autres elle a baissé d’une quantité équivalente (Crédits:CNES/CLS/Legos) Images infrarouges du satellite GOES-12 de la NOAA (à gauche) et anomalies de la vitesse du vent, de la hauteur des vagues et du niveau de la mer observées par différents systèmes altimétriques lors de l’épisode de l’ouragan Katrina (Crédits: NOAA/Altimetrics LLC) .11 États membres Allemagne Autriche Belgique Croatie Danemark Espagne Finlande France Grèce Irlande Italie Luxembourg Norvège Pays-Bas Portugal Royaume-Uni Slovaquie Slovénie Suède Suisse Turquie Islande Lettonie Lituanie Pologne États coopérants Bulgarie Estonie Hongrie République Roumanie tchèque EUMETSAT a également signé des accords de coopération avec des agences de Canada, Chine, Corée, États-Unis, Inde, Japon et Russie EUMETSAT Am Kavalleriesand 31 64295 Darmstadt Allemagne Tél: Fax: E-mail: Web: +49 6151 807 366/377 +49 6151 807 379 [email protected] www.eumetsat.int Brochure JSN.01, v.2 © EUMETSAT, mars 2008