Document extrait du cédérom “Les Géonautes enquêtent sur les océans”, OCA/CNES © 2000
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créée à la surface de la mer peut être d'environ 1 mètre. Les mesures des
satellites altimétriques permettent de réaliser une carte des bosses et des creux
de la surface des océans. À partir de cette carte, il est alors possible de calculer
le relief sous-marin sans sillonner les mers avec un sonar : en effet, le satellite
permet d’avoir non seulement une vision globale mais aussi une densité de mesures
impossible à obtenir par voie maritime (le satellite ERS-1 a par exemple permis
d’obtenir des hauteurs de mer tous les 7 kilomètres sur tous les océans).
Que voit-on à l’horizon des fonds marins ?
Les fonds marins sont en perpétuel renouvellement, les plus vieux n’ont
actuellement pas plus de 200 millions d’années, ce qui est bien peu au regard des
4,5 milliards d’années d’âge de la Terre. Ce mouvement des fonds marins laisse de
nombreuses traces en surface. Au milieu des océans, des alignements volcaniques
témoignent de ces mouvements. Ces édifices sont issus de colonnes de magmas,
fixes par rapport à la Terre en rotation et qui percent les fonds marins au terme
de leur ascension à travers le manteau terrestre. Ce mouvement entraîne
progressivement les volcans loin de la source magmatique, puis ils s’éteignent et
sont remplacés par un autre volcan, et ainsi de suite. Ceci crée des alignements
qui peuvent mesurer plusieurs milliers de kilomètres, comme la chaîne des Hawaii
Empereur, dans l’océan Pacifique. À l’inverse, on peut utiliser ces alignements
pour retracer l’histoire du mouvement de la plaque Pacifique : le coude au milieu
de la chaîne des Hawaii Empereur révèle un brusque changement de direction de
cette plaque, il y a 45 millions d’années.
Autre phénomène volcanique, les dorsales, où se forme le plancher océanique,
forment une lézarde longue de 60000 kilomètres qui serpente au milieu des
plaques océaniques. Elles sont bien visibles dans les océans Atlantique et Indien
(où le taux d’accrétion est faible, de quelques centimètres par an), et moins
visible dans le Pacifique (où le taux d’accrétion dépasse les dix centimètres par
an). Au fil du temps, le matériau arrivé chaud à la dorsale est accrété au plancher
océanique jeune puis repoussé vers le centre du bassin par l’arrivée d’un nouveau
matériau. Là, il cède peu à peu sa chaleur à l’eau de mer et se refroidit. Sa
densité augmente par contraction thermique ce qui accentue sa profondeur
d’équilibre (entre l’eau au-dessus et le manteau au-dessous). C’est ainsi qu’un des
traits majeurs des fonds marins est d’être de plus en plus profond au fur et à
mesure que le plancher océanique est âgé. Les dorsales sont segmentées par de
nombreux sillons perpendiculaires à l’axe de la dorsale qui en permettent
l’écartement. La géométrie curviligne de ces zones de fracture atteste des
changements de la vitesse et de la direction d’ouverture tout au long de l’histoire
de chaque segment de dorsale. Au Nord de l’océan Pacifique, la dorsale vient buter
contre la côte Ouest du continent Américain, en Californie. Il manque donc en fait
une moitié de l’océan Pacifique Nord, engloutie sous l’Amérique du Nord du fait de
l’ouverture de l’océan Atlantique. Créé à l’axe des dorsales, le plancher océanique