Introduction aux isolants topologiques Laurent Lévy Institut Néel, Université de Grenoble Plan • Cours n° 1: Structure de bandes topologiques des solides - Structure de bande des solides; espace fibré de la physique quantique - Phase, courbure de Berry et indice de Chern - Mouvement semi-classique en présence de courbure de Berry - Application au mouvement en champ magnétique: mouvement semi-classique, quantification de Hall, application de la formule de Streda. Effets magnéto-galvanométriques Théorème TKNN: la conductance de Hall comme invariant topologique - Les isolants topologique a 2D - Le modèle BZH - Observabilité de la phase de Berry: la polarisation électrique des solides - Les isolants topologiques 3D • Cours n° 2: Les états de surface des isolants topologiques - 3D: l’inversion de bande et les états de surfaces; le modèle le plus simple des états de surface - L’ARPES (spectroscopie de photoémission résolue en angle) - Exemples de structure de bandes expérimentales; Bi2Te3, HgTe. La chiralité des états de surface (résolution en spin et dichroisme). - Exemple de système polaire BiTeI: le rôle de l’interaction Rashba (spin orbite) - calcul réaliste de structure de bande: le modèle de Kane (semiconducteur Zinc-Blende) - Applications au tellurure de Mercure: spectre ARPES, dichroisme circulaire et polarisation de spin • Cours n° 3: Les propriétés de transports - 2D: Effet Hall de spin: expériences multicontacts, le filtrage et la détection du spin: premiers pas vers la spintronique des isolants topologiques - 3D: Propriétés des fermions de Dirac chiraux (différences avec le graphene) - L’effet de la phase de Berry et l’anti-localisation en présence de désordre - La quantification de Hall, le diagramme des phases de Hall des isolants topologique Isolants vs états de Hall quantique Ar Argon solide: isolant atomique Ne − π a Etat de Hall quantique: « isolant » 2D (σxx=0) mais B π 0 σ xy e2 =n h a ωc Niveaux de Landau − π qa π Zone de Brillouin magnétiqueqa Théorie des bandes dans les solides p2 H= + V (r ) 2m ( ) V r + Rn = V (r ) Théorème de Bloch ( ) iq • Rn iq • r ψ q , ψ q = e uq T Rn ψ q = e − iq • r iq • r H (q ) = e He H (q ) uqn = ε n uqn qy π b 0 − qx π b π − a Structure de bande Correspondance π a q → {ε n (q ), un (q )} Deux représentations n iq • r n ψ q (r ) = e uq (r ) Bloch w (r ) = ∫ d qe n 2 iq • r ukn (r ) Wannier ( − iq • Ri n ψ (r ) = ∑ e w r − Ri n q i ) Invariant de surface (théorème de Gauss-Bonnet) Courbure gaussienne κ= 1 R1 R2 R1, R2 rayons de courbure locale Surfaces fermées: théorème de Gauss-Bonnet g =0 2 d ∫∫ Sκ = 2π (2 − 2 g ) g =1 g, genre de la surface (entier≡nombre de trous) S Généralisation: indice de Chern des espaces fibrés L’espace fibré de la physique quantique H = γσ • B ( ) 2 q + eA + U res (r ) H= 2m q → uq [q , H ] = 0 H uq = ε q uq P uq = q uq Espace des états { |uq> } (espace de Hilbert) Espace fibré: correspondance entre q (Zone de Brillouin, paramètres (B, Vg) ) → Espace des états { |uq> } Topologie: propriétés globales de cette correspondance Cas importants: l’espace sous-jacent (Zone de Brillouin, paramètres (flux magnétique, charge) est périodique La phase de Berry en physique quantique Ambigüité de la phase en physique quantique uq → e iφ q γ C = i ∫ uq duq uq u q 0 → e iγ C u q 0 C Phase de Berry q → uq transport parallèle Connection de Berry Courbure de Berry A(q ) = i uq ∇ q uq F = ∇ q × Aq Comme un potentiel vecteur uq → e iφ q uq , A(q ) → A(q ) + ∇φq γ C ne dépend pas du choix de la phase Exemple important: la phase de Berry des spins-1/2 de |uq> γ C = ∫∫ F • nˆdS C Flux de F à travers la surface C devient l’indice de Chern pour des surfaces fermées La phase de Berry de deux bandes (spin-1/2) ( ) ( ) d q d q z − H (q ) = σ • d (q ) = d + (q ) − d z (q ) ε ± (q ) = ± d (q ) + q θ cos q 2 ,− = θ eiφ sin q 2 q θ − sin q 2 , = θ eiφ cos q 2 Cas d’une rotation de d autour de z (θ const), d+ q 0 θ = i eiφ sin q dφ 2 γ C = i ∫ q + d + q = − sin C angle solide convert par d 2 θ 2∫ 2π 0 dφ = π (1 − cos θ ) = Ω Phase de Berry d’un spin ½ dans un champ magnétique tournant: ruban de Moebius Cas d’un spin dans un champ magnétique orientable (sphère→sphère): notion d’indice de Chern b ˆ H = σ •B 2 f (φ ) b ε± = ± 2 θ θ − sin cos 2 , 2 , − = + = iφ iφ θ θ e e cos sin 2 2 θ sin − 1 2 eˆ + i ∇+ = θ θ b sin θ 2 iφ e cos 2 N cos θ − 1 A+ = + ∇ + = eˆφ 2b sin θ θ cos 2 eˆ iφ θ φ e sin 2 S 1+ cos θ A+ = + ∇ + = eˆφ 2b sin θ Vector potential of a monopole of “charge” ½ 1 π π f (φ ) = A N , φ − A S , φ = − b 2 2 2π 1 ∫0 f (φ )dφ = − b × 2πb = 2πC b B + = ∇ × A+ = − 3 2b 1 ∇ • B+ = − δ b 2 () 1 2π =1 C+ = C− 1 1 2 ˆ • = − 4 = −1 B n dS b π 2 ∫∫ 2π 2b Mouvement semiclassique des états de Bloch Rappel: états de Bloch dans un potentiel périodique n 3 n* n iq • r n Connection de Berry’s A (q ) = i ∫∫ d ruq (r )∇ q uq (r ) ψ q (r ) = e uq (r ) n Position moyenne [ra , rb ] = iε abc Fc (q) r= ∇ q i + Aq F(q ) = ∇ q × A(q ) Les coordonnées ne commutent pas ! dq dr = eE + e × B La courbure de Berry a le même effet dans l’espace des q dt dt dr dq qu’un champ magnétique dans l’espace réel = ∇ qε n (q ) + × Fn dt dt Dualité entre l’espace des q et l’espace réel Effet de B et F sur le volume de l’espace des phases e r b ∇ U (r ) c b −δa d ε B (r ) b= a abc ∇ q ε n (q ) a c dt q a δb ε abc F (q ) [qa , qb ] − i [ra , qb ] ∇ a H (r , q ) ) ∇ q H (r, q ) a H (r , q ) = ε n (q ) + U (r ) [qa , rb ] [ra , rb ] Crochets de Poisson (commutateurs) Jacobien b eB J (q ) = det = 1 + ε abc F (q ) c Affecte le volume à intégrer dans l’espace des phases Formule de Strěda σ in xy ∂J a ∂J b e 2 K (compressibilité) = ε abc c − σ ab = ∂ ∂ E E h π 2 a b K c h ∂n occupation 2 = ( )n(q ) n d qJ q = µ ,T = 0 2π e ∂B de Fermi ∫∫ e2 =ν h ν −ν ' états de bords chiraux Filaments de largeur lB, le long d’équipotentielles σ out xy e2 =ν ' h Jauge de Landau A = Bxyˆ v y = 2 ( p + eA) + U (x ) H= ∂ε q ∂q = ∂U (X q ) ∂q Xm=centre de « guidage » 2m ψ n (x, y ) = φn (x − X m )eiqm y ∆X = l B 2πl B << l B Ly qm = 2mπ , X m = qml B2 , l B = Ly eB Application de la formule de Strěda Gaz d’électrons libres e 2τ σD = n m ωcτ σ D ne → σ xy = σ D ≈ = 2 2 ωcτ B 1 + ωc τ Effet Hall quantique (porteurs massiques) 1 eB niveaux de Landau ε n = n + 2 m N=g σ xy Φ e = g BS Φ0 h ∂ρ e2 = =ν ∂B h N e2 ρ = ne = e = Bν S h # de niveaux de Landau remplis (incl. deg. de spin) électrons sans int. sans états étendus au niveau de Fermi: ν entier Généralisation (FQHE) ν= q q +1 , 2q + 1 2q + 1 q de niveaux de fermions composites remplis ρ = ne = σ xy B K= ∂ρ = σ xy ∂B Application de la formule de Strěda – cont. Généralisation a 3D Pas d’états étendus (bulk) au niveau de Fermi Réseau de plans 2D périodiques (organiques, graphène) σ ab 2 1 e2 e n c = ε abc G → 2π h h d 2π vecteur du réseau réciproque G= d Graphene, états de surface des isolants topologique ε (q ) = cq ε n = c 2enB Φ e N=g = g BS Φ0 h σ xy ∂ρ e2 = =ν ∂B h N e2 ρ = ne = e = Bν S h Même résultat que pour les électrons massiques Analyse des trajectoires a la surface de Fermi Exemples de surfaces de Fermi dq dr =e ×B dt dt dr = ∇ qε n (q ) dt dq dr ⊥ B, dt dt dq .∇ qε (q ) = 0 dt dq = Mouvement à énergie constante (reste vrai si F≠0) e ⊥ e δε Bdt ∇ q ε n Bdt = δq 2 dqδq 2 δS dt = = eB δε eB δε 2 ∆S T= eB ∆ε Variation de l’aire ⊥ B lorsqu’on passe de ε a ε+∆ε Cas simple ( ) 2 2 2 2 2 2 2 ε= qx + q y + qz = qz + S (ε ) 2m* 2m* 2πm* δS 2πm* 2πm* eB = 2 ,T = , ωc = δε eB m* εn ε n + δε δS Quantification des orbites ( ) 2 2 2 2 2 2 2 ε= S (ε ) qz + qx + q y + qz = 2m* 2πm* 2m* Semiclassique p ∫ • dr = (n + γ )2π dq dr = e × B, (q − K ) = er × B dt dt 2 2 ε n (q z ) = q z + ωc (n + γ ) 2m* q z (n ) = 2m [(nmax − n )ωc + ∆ε ] 2 Densité d’états: a ε0 donné, sélection des qz(n) tel que εn(qz(n))=ε0 Pour ε0 donne, n varie de 0 a nmax Sn = 2πeB (n + γ ) Calcul de la densité d’états dN 2 Lz Lx Ly = 2π Φ 0 dε B dq z (n, ε ) ∑ dε n =0 nmax 2 dq (n ) m = 2 * dε n (q z ) = q z (n )dq z (n ), z q z (n ) m* dε dn m* = 2 dε π Φ 0 3/ 2 ( 2m* ) = nmax 1 m* → 2 ∑ π Φ 0 n = 0 q z (n ) ε 2 2 2m*ωc ωc ε 4π Identique a celle d’un système sans champ 3 Par contre elle diverge lorsque Δε→0 i.e. lorsque 1 2 1 1 e = n + 2 mε Bn ε n = nmax + ωc ( 1 4 3 q3 2m ) N 3/ 2 ε = 3 πq = 2 = 6π 6π 2 3 V 8π 3 3/ 2 Oscillations periodiques en 1/B dn (2m ) 1/ 2 ε = M→ deHaas-van Alphen 2 3 4π dε ρxx →Shubnikov deHaas 3/ 2 Généralisation aux structures de bandes Operateur p+eA e p − By x 2 Π = p + eA = p + e Bx y 2 [Π x , Π y ] = −ieB Πy Πx → Q, →P eB eB ω= dH ( J ) dJ q y q x ,P → Q→ eB eB 2 J= S 2πeB 2π 2πeB dε = 2 T= ω dS Jauge symétrique 1 − By A= 2 1 Bx 2 Variables canoniques conjuguées d’un système 1D EBSK J = 1 1 PdQ n = + 2π ∫ 2 Aire délimitée par la trajectoire qans le plan Q-P Formule très générale Orbite dans le plan Q-P Singularité de la densité d’états dn B = dε πΦ 0 dq z (n, ε ) ∑ dε n =0 Orbites fermées ou ouvertes suivant la direction de B nmax Critère géométrique pour que dqz/dε→∞ ε = ε n (q z (n )) dS dS δε + δq z = 0 dε dq z Orbite quantifiée 2πeB 1 ( ) ε S , qz = n + 2 dS dq z = − dε dS dε →0 pour les orbites extrémales dq z 1 2πe 1 Pour chaque surface extrémale Si = n + Bni S i 2 Fréquence magnétique détermine Si Si (θ ) Forme de la surface de Fermi Gaz d’électrons en champ magnétique groupe de translation magnétique ( ) U r + R = U (r ) ( R = na + mb ) 2 k + eA + U (r ) H= 2m e e iR • k + r × B i R× B TR = e 2 = TR e 2 iϕ TaTb = e TbTa ϕ = 2π Maille « magnétique » R' = nqa + mb ( T f (r ) = f r + R R ) e e H = c k x + Ax σ y − k y + Ay σ x + U (r ) 1 A= r ×B 2 TR = e iR • k Bab p = 2π Φ0 q Cas d’un espace sous-jacent périodique (Zone de Brillouin): notion d’indice de Chern Exemple/ espace sous-jacent est 2D-périodique≡tore H (q ) = m1 + σ • d (q ) Espace des états: SU(2)≡SO(3)≡sphère m: rayon du tore dégénérescences sphère autour de la dégénérescence Indice de Chern: tore→sphère Expression de la conductance de Hall en terme d’invariant topologique (TKNN) Formule de Kubo σ xy α v y β β vx α − α vx β β v y α e 2 = ∑ i α ,β (Eα − Eβ )2 Indice de bandes (NdL) αvβ = qa b ∂u β 1 ∂Hˆ α vx β = α β = (Eβ − Eα ) α ∂k1 ∂k1 * u ∫ ∫ α v uβ dxdy 0 0 σ xy ∂uα e2 β = ∑ i α , β ∂k 2 α σ xy e2 1 = h 2iπ ∂u ∂uα β α − β ∂k1 ∂k1 ( ( )) ∂u β α ∂k 2 2 e α ×A k •z ˆ ∇ = d k C ∫ k h 1 ZBM 2 def: () A k = uk ∇ uk Zone de Brillouin 2D (tore)→SU(2)≡SO(3) Hamiltoniens de spin des systèmes 2D: indice de Chern ≡degré d’homotopie Application inverse au voisinage de S q = S (q ) −1 ≡1 si l’orientation est préservée Signe du Jacobien } ≡-1 si l’orientation est inversée Degré d’homotopie est la somme de ces signes Dégénérescences →zéros du Jacobien L’indice de Chern (2D)≡nombre de dégénérescences à l’intérieur du tore Théorème de Gauss C1=q1 CT − ∑ Ci = 0 i C2=q2 CT = ∑ qi ∈ Z i Changement d’indice de Chern: sortie d’une dégénerescence du tore: Fermeture du gap en un point de la zone de Brillouin Changement de phase autour de la maille magnétique 2π Tqaψ = eik1qaψ ,0 < k1 < qa 2π Tbψ = eik 2bψ ,0 <k 2< b ψ état propre commun à H et TR’ ψ k k ( x, y ) = e i ( k x + k y ) u k k ( x, y ) 1 Zone de Brillouin magnétique 2 1 2 iθ k ( r ) uk (r ) = uk (r ) e 1 2 uk1k 2 ( x + qa, y ) = e −iπpy / buk1k 2 ( x, y ) uk1k 2 ( x, y + b) = eiπpx / qa uk1k 2 ( x, y ) Contrainte topologique α σ xy e2 1 = h 2iπ e2 1 = h 2iπ ( ZBM () ∫ A k • d ZBM ( )) ∫ d k ∇ × A k • zˆ 2 k 1 p=− 2π ∫ dl • ∇θ k UM La phase fait p tours autour de la maille magnétique Exemple: modèle BHZ de l’effet Hall de spin Polarisation dans les solides et phase de Berry λ ( ) ik • r λ ψ k , r = e uk (r ) λ A 1 uk0 (r ) → ukλ (r ) → uα1 (r ) − transition ferroélectrique, λ, paramètre 0<λ<1 Calcule du dipôle electrique w ( r ) = ∫ d ke λ r 3 ik • r ukλ (r ) λ 2 = ∫ d rr w (r ) = ∫ d 3 q uqλ ∇ q uqλ π a π a 2e r λ 3 (2π ) 1 ∂P ∆P = ∫ dλ = 0 ∂λ 2e (ϕ (λ = 1) − ϕ (λ = 0)) = e ∫ dϕ = e γ 2π πC π P= 3 λ 0 γ = i ∫ ψ kλ ∇ξ ψ kλ dξ C ∆P = e γ + ∆Pion π Reconnection des fonctions d’ondes Pour une bande remplie: la phase θ de sa fonction d’onde est ±1. C’est l’indice de Chern de la bande Cas 2D C= ∑ Cn remplie Z entier Cas 3D C = ±1 = (− 1) p Z2 p: nombre de bandes P remplies sous εF Etats d’interface des isolants topologiques Modèle minimal pour les états de surface fermion hélicoïdaux de Dirac e e H = c k x + Ax σ y − k y + Ay σ x + U (r ) Πx ( ε = c k x σ x − k y σ y ) Πy = c( k cos θ × cos θ − k sin θ × [− sin θ ]) = c k Cas « idéal » HgTe : plusieurs « branches » (autres bandes) Confirmation expérimentale Le modèle BHZ se généralise a 3→4 D ( )[ H (k ) = b0 (k )Γ5 + ∑ bi (k )Γi , ε ± = ± b k , Γi , Γ j = ε ijk Γk 4 i =1 4 b0 (k ) = m − c ∑ cos ki , bi = sin ki i =1 ] Condition to get () ε± = ± b k = 0 can be fulfilled only P symmetric system: 1 parameter m is enough ! 8 critical points at BZ corners (Γi) Questions: topology of what ? what’s special at the Γi ? How can do I find topological numbers A 3dimensions: invariant Z2≡signe ±1 Time reversal symmetry Θ T-symmetric Hamiltonian Antiunitary op [e(iπσy) K] spin 1/2 [Η,Θ]=0 at Γi H(Γi)=Θ H(Γi) Θ−1 consider matrix wmn (k ) = um (− k ) Θ un (k ) antisymmetric at Γi Z2 invariant Simplification Push a P band above εF, topological phase transition δi = ∏ξm [H,P]=0 δi = 8 ν 0 = ∏δi i =1 Θ2=−1 H(-k)=Θ H(k) Θ−1 uα (Γi ), Θuα (Γi ) degenerate Kramers doublets det (w[Γi ]) = ±1 Pf (w[Γi ]) 3 more invariant 4 να = ∏δi i =1 degenerate uα (−k ) = ±uα (k ) Kramers doublets # of odd-parity bands below Fermi level m Liang Fu, C. L. Kane, PRB 76 045302 (2007)