Cédric Milliet
Cours de
THÉORIE DE LA MESURE, et
INTÉGRATION AU SENS DE LEBESGUE
Version préliminaire
Cours de quatrième année de Lisans
Université Galatasaray, 2013
2
Cédric Milliet
Université Galatasaray
Faculté de Sciences et de Lettres
Département de Mathématiques
Çirağan Caddesi n˚36
34357 Ortaköy, İstanbul, Turquie
Mél : [email protected]lyon1.fr
Site internet : http://math.gsu.edu.tr/milliet
SOMMAIRE
1. L’intégrale de Riemann .......................................................... 5
1.1 Intégrale d’une fonction en escalier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 IntégraledeRiemann......................... 6
1.3 Propriétés fondamentales de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Comportement face à la somme et au produit . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Quelques inégalités remarquables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.3 Passage à la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.4 Primitive et changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2. Théorie de la mesure ............................................................ 9
2.1 Ensembles mesurables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.1 Algèbre de parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.2 Sigma-algèbre de parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Mesures............................... 11
2.2.1Mesureadditive ......................... 11
2.2.2 Mesure σ-additive......................... 12
2.3 Prolongement d’une mesure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Régularité et complétion d’une mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3. La mesure de Lebesgue .......................................................... 17
3.1 Construction de la mesure de Lebesgue en dimension n........... 17
3.2 Propriétés fondamentales des ensembles Lebesgue mesurables . . . . . . . . 18
3.2.1 Approximation d’un borélien par des ouverts ou des fermés . . . . . . . 18
3.2.2 Applications préservant les ensembles boréliens . . . . . . . . . . . . 18
3.2.3 Applications préservant les ensembles Lebesgue mesurables . . . . . . . 18
3.3 Propriétés fondamentales de la mesure de Lebesgue . . . . . . . . . . . . 19
3.3.1 Action des translations et des homothéties . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3.2 Action des isométries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3.3 Action des applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
CHAPITRE 1
L’INTÉGRALE DE RIEMANN
Cauchy donne en 1823 la première construction rigoureuse de l’intégrale d’une fonction conti-
nue sur un intervalle [a, b], utilisant essentiellement le fait qu’une fonction continue sur l’inter-
valle fermé [a, b]y est uniformément continue. Sa construction s’étend naturellement aux fonc-
tions réglée, c’est-à-dire limite uniforme d’une suite de fonctions en escaliers. Riemann remarque
en 1854 que l’on peut généraliser le procédé de Cauchy à des fonctions non réglées, ce qui per-
met de définir l’intégrale pour une classe beaucoup plus large de fonctions, que l’on appelle
aujourd’hui Riemann-intégrables. On rappelle dans ce chapitre la construction de l’intégrale de
Riemann et ses propriétés principales.
1.1 Intégrale d’une fonction en escalier
Si Aest un sous-ensemble de R, on appelle fonction caractéristique de Ala fonction de R
dans Rqui vaut 1sur Aet 0sur R\A. On la note 1A. On appelle intervalle borné de Rtout
sous-ensemble de la forme ]a, b[,[a, b],]a, b], ou encore [a, b[, où aet bsont deux nombre réels
vérifiant a6b.
Définition 1.1 On appelle fonction en escalier une combinaison linéaire à coefficients réels de
fonctions indicatrices d’intervalles bornés de R, c’est-à-dire une fonction de la forme
n
X
i=1
λi1Ii,
I1, . . . , Insont des intervalles bornés de R, et λ1, . . . , λnsont des nombres réels.
Remarque. L’ensemble Edes fonctions en escalier est un R-espace vectoriel. Pour deux in-
tervalles Iet J, on a
1I×1J= 1IJ.
L’intersection de deux intervalles étant encore un intervalle, l’ensemble Eest aussi stable par
produits : c’est une R-algèbre. Elle est engendrée par les fonctions indicatrices d’intervalles
bornés, mais ces fonctions indicatrices ne sont pas libres. En particulier, il n’y a pas unicité de la
représentation d’une fonction en escalier ecomme somme de fonctions indicatrices d’intervalles
bornés. Mais si on impose que les intervalles Iksoient disjoints et que nsoit minimal, alors la
représentation de esous la forme Xλk1Ikest unique.
Si Iest un intervalle borné de R, on appelle longueur de Ison diamètre. On la note `(I).
On a donc
`[a, b]=`]a, b[=`[a, b[=`]a, b]=ba.
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