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Item 84
Pilly - Préparation ECN - Item 84 - ©CMIT
2. Les formes topographiques
2-1. Zona intercostal, cervical, abdominal, lombo-abdominal, sacré
2-2. Zona céphalique : plus rare, il est volontiers très douloureux
2-2-1. Ophtalmique (1re branche du trijumeau, V1)
Plus fréquent chez les sujets âgés. Habituellement, l’éruption siège dans l'une des trois branches du nerf ophtalmique :
- frontale : partie médiane de la paupière supérieure, front et cuir chevelu jusqu'au vertex
- lacrymale : larmoiement abondant, lésions de la partie externe des paupières
- nasale
• externe : racine, dos du nez et angle interne de l’œil
• interne : lobule du nez et irritation pituitaire, rhinorrhée douloureuse.
Complications oculaires fréquentes, notamment branche nasale externe (sensibilité cornéenne) avec kératite possible qui doit être surveillée systé-
matiquement par un examen ophtalmique (kératite et iridocyclite apparaissent souvent deux à trois semaines après la fin de l’éruption zonateuse).
Les paralysies oculomotrices régressives sont fréquentes.
Il se complique fréquemment de DPZ intense.
Séquelles : perte anatomique de l’œil, atteinte définitive de la vision.
2-2-2. Zona du ganglion géniculé
La douleur et l’éruption sont auriculaires et siègent dans la zone de Ramsay-Hunt (tympan - conduit auditif externe - conque du pavillon de l’oreille).
Elle s’accompagne d’une paralysie faciale périphérique, d’une éruption des 2/3 antérieurs de l’hémilangue homolatérale. Parfois des troubles
cochléo-vestibulaires régressifs sont associés.
2-3. Zona bucco-pharyngé
Ulcérations pseudo-membraneuses avec vésicules unilatérales.
3. Les complications
3-1. Douleurs post-zostériennes (DPZ) : principale complication neurologique
Surtout après 50 ans et surtout lors des localisations céphaliques.
Douleurs persistant après la cicatrisation ou plus d'un mois après la survenue d'un zona.
Disparaissent habituellement en 6 mois, mais peuvent être définitives et très invalidantes.
3-2. Autres complications neurologiques exceptionnelles
Paralysie oculomotrice (zona ophtalmique), angéite carotidienne avec hémiplégie controlatérale au zona ophtalmique.
Myélite et encéphalite existent parfois en l’absence d’éruption cutanée (zona sine herpete).
Atteinte motrice dans le territoire du zona.
3-3. Zona généralisé : forme du sujet immunodéprimé
Elle associe à l’atteinte cutanée diffuse une atteinte multiviscérale, notamment pulmonaire, encéphalitique, hépatique...
3-4. Surinfections bactériennes
Provoquées par le grattage
Surtout au cours du zona ophtalmique.
Favorisées par une corticothérapie au long cours.
4. Diagnostic
Diagnostic essentiellement clinique.
Le recours aux examens complémentaires est exceptionnellement indiqué (PCR, diagnostic rapide par examen des cellules vésiculaires en immuno-
fluorescence avec Ac monoclonal).
TRAITER UN ZONA
Traitement symptomatique
1. Traitement local
Douches ou bains quotidiens à l’eau tiède et savon doux.
Chlorhéxidine en solution aqueuse pour prévenir les surinfections.
Interdiction des topiques (talc, crèmes, pommades, gels), antibiotiques locaux, antiviraux locaux et anesthésiques locaux.
2. Prise en charge de la douleur
Adaptation des traitements au mieux à l’aide d’une échelle visuelle analogique.
Les corticoïdes ne sont pas indiqués.
Phase aiguë : antalgiques du type paracétamol-codéine.
La complication DPZ fera l’objet d’une prise en charge spécialisée.