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Centre Hospitalier Régional de Namur
Expérience clinique pilote
Résultats définitifs
Juillet 2016
Investigateurs : Dr Jean-Marc Marnette
et la Direction du Département Infirmier
Madame Nathalie Debacker
Madame Caroline Henrard
Madame Annick Kuborn
Promoteur : 2-Observe sa
Remerciements
Nous tenons à remercier le Centre Hospitalier Régional de Namur pour le partenariat en tant que Centre
hospitalier de référence.
Nos remerciements s’adressent à tous nos interlocuteurs, au Comité de Direction de l’hôpital, à la Direction
Médicale représentée par le Dr Guy Vandermoten et bien sûr à Mesdames Debacker, Henrard et Kuborn,
membres de la Direction du Département Infirmier pour leur soutien et leur collaboration.
Nous remercions tout particulièrement le Docteur Jean-Marc Marnette, Chef de Service de Chirurgie
Cardiaque et Vasculaire, pour son support indéfectible.
Merci aussi aux équipes soignantes qui se sont impliquées dans cette expérience clinique avec curiosité et
enthousiasme. Cette dynamique constructive a permis de recueillir des données pertinentes sur l’utilisation du Life Observer mobile® in situ.
Table des matières
1. Introduction
2. Expérience clinique pilote
2.1. Objectifs de l’expérience clinique pilote
2.1.1. Objectif général
2.1.2. Objectifs spécifiques
3. Matériel
4. Méthode
4.1. Choix des services à équiper
4.2. Population étudiée
4.3. Durée
4.4. Formation des utilisateurs
4.5. Recueil des données
5. Résultats et discussion
5.1. Patients surveillés
5.1.1. Nombre de patients
5.1.2. Caractéristiques des patients
5.2. Interventions
5.2.1. Taux d’interventions
5.2.2. Catégorisation des interventions
Intervention vitale
Intervention critique
Intervention préventive
5.3. Fausses alertes
5.4. Faux-négatifs
5.5. Satisfaction des utilisateurs
5.5.1. Aide à la surveillance
5.5.2. Niveau de stress
5.5.3. Avantages du LOm
5.6. Adaptations aux besoins du terrain
5.6.1. Cas d’utilisation
5.6.2. Pratiques d’utilisation
5.6.3. Portée du signal
6. Conclusions
7. Références bibliographiques
Annexes
1.1.
1.2.
2.
3.
4.
5.
Guide d’entretien USI
Guide d’entretien Services
Fiche de recueil des données
Tableau complet des cas d’interventions
Cas d’utilisation
10 Bonnes pratiques (poster)
1. Introduction
Pourquoi le Life Observer mobile® ?
Tous les jours, les services d’hospitalisation générale accueillent des patients à risque, souvent sans monitoring, qui nécessitent une surveillance accrue afin de détecter les complications pouvant mener à une
situation critique. Différentes études internationales montrent qu’il y a environ 8 décès inopinés pour 1000
admissions hospitalières.
Le renforcement de la sécurité des patients et la réduction des décès inopinés en hospitalisation générale
constituent une préoccupation importante tant au niveau des autorités de santé que des acteurs hospitaliers. Un des axes préconisé est le renforcement de la surveillance des patients à risque par des actions
d’éducation continuée du personnel soignant et l’introduction de technologies de détection efficientes
secondant les équipes de nursing dans leur rôle de surveillance.
Depuis plusieurs années, la société 2-Observe poursuit le développement d’un dispositif mobile de surveillance continue et sans contact des patients à risque, en étroite collaboration avec le CHR de Namur.
La solution développée, le Life Observer mobile® (LOm), détecte la présence ou l’absence de mouvement et
signale une situation potentiellement dangereuse liée au lever interdit ou à l’absence de mouvement du
patient dans le lit.
Le dispositif est une combinaison de capteurs de mouvements à très haut niveau de sensibilité, de lentilles
spécifiques et d’un algorithme d’analyse de signaux capable de détecter tous les mouvements d’un patient
y compris les mouvements de très faible amplitude telle que l’ampliation thoracique et abdominale.
Lorsque plus aucun mouvement n’est détecté durant minimum 40 secondes, une alarme est déclenchée
sur un récepteur mobile porté par le soignant (Radio Fréquence 2,4 GHz) afin de permettre une intervention appropriée. L’utilisateur peut choisir un délai de détection de 50 ou 60 secondes.
Ce dispositif a connu plusieurs phases dans sa genèse :
•
Mise au point de la technologie en collaboration avec le Service de poly-somnographie du CHR de
Namur1;
•
Création d’un prototype testé par le personnel soignant en milieu hospitalier notamment au CHR
de Namur2 ;
•
Fabrication d’un modèle de démonstration, résultat du feedback des utilisateurs, qui a fait l’objet
de tests de validation en laboratoire et a été placé en démonstration dans différents hôpitaux dont
le CHR de Namur ;
• Première série avec laquelle ont été réalisés des tests de fonctionnalité sur 45 sujets sains dans les
locaux d’un hôpital de jour du CHR de Namur ;
•
Produit commercial final utilisé dans le cadre d’une expérience clinique pilote menée dans 7
services du CHR de Namur. Les résultats de cette expérience sont décrits dans le présent rapport.
1
New concept using Passive Infrared (PIR) technology for a contactless detection of breathing movement: A pilot study
involving a cohort of 169 adult patients - Journal of Clinical Monitoring and Computing (2013) 27:521– 529.
2
Rapport d’évaluation par les utilisateurs – Mai 2015
2. Expérience clinique pilote
2.1. Objectifs de l’expérience clinique
2.1.1. Objectif général
L’expérience clinique pilote a consisté en l’équipement en LOm de plusieurs services d’hospitalisation générale où le besoin de surveillance continue des patients est le plus élevé en vue de confirmer l’utilité du dispositif en condition d’utilisation quotidienne.
2.1.2. Objectifs spécifiques
Quatre objectifs spécifiques ont été définis pour l’expérience clinique :
Quantifier le nombre de patients surveillés par le LOm pendant la durée de l’expérience pilote et les
caractériser ;
Recenser le nombre d’interventions utiles consécutives à l’utilisation du LOm pendant la durée de
l’expérience pilote et les catégoriser ;
Comptabiliser les “faux-positifs” et identifier leur contexte de survenue ;
Recueillir la satisfaction des utilisateurs par rapport aux critères d’aide à la surveillance et au niveau
de stress après l’utilisation du LOm.
3. Matériel
Le matériel technique utilisé pour cette expérience clinique est le « Life Observer mobile® ».
Ce dispositif est composé de :
•
Un pied mobile muni d’un bras dépliable portant les capteurs infrarouges ;
•
Un panneau de commande fixé sur le pied mobile ;
•
Deux récepteurs portables appairés aux LOm qui reçoivent les alarmes sonores et visuelles ;
•
Les bases de chargement et les raccords secteur.
Sur le panneau de commande :
•
Un bouton pour la mise en marche et l’arrêt ;
•
Un bouton pour acquitter l’alarme ;
•
Un bouton de niveau de sensibilité pour tenir compte des apnées naturelles des patients.
Les dispositifs ont été enregistrés auprès du service Biotechnique en tant qu’appareils en démonstration.
4. Méthode
4.1. Choix des services à équiper
Un premier travail d’identification des catégories de patients d’hospitalisation générale nécessitant une
surveillance accrue a été réalisé avec le Chef de service des Soins Intensifs afin de dégager les services
potentiels à inclure dans l’expérience clinique.
Suite à cette phase d’identification, des rencontres ont été réalisées avec les Chefs des services retenus afin
de confirmer l’intérêt et la faisabilité du projet.
Les guides d’entretien sont présentés en annexe 1.
Une réunion de lancement du projet a ensuite été organisée avec les Infirmières et Infirmiers en chef des
unités d'hospitalisation participantes afin de présenter le protocole validé par la Direction médicale et la
Direction du Département infirmier, de valider définitivement l’outil de recueil des données et de définir
avec eux les modalités d'implémentation les mieux adaptées au fonctionnement des services.
Le tableau ci-après brosse l’aperçu des services participants.
CODE SERVICE CHRN
SERVICES CONCERNÉS
ÉQUIPEMENT EN LOM
C2
Chirurgie cardiaque, Chirurgie vasculaire,
Chirurgie orale, maxillo-faciale et Dentisterie,
Chirurgie plastique et réparatrice, Chirurgie
ORL, Gynécologie
1
D2
Neurochirurgie, Urologie
2
S2
Chirurgie orthopédique
2
D4
Pneumologie, Oncologie, Hématologie
1
D5
Cardiologie
1
E20
Gériatrie
1
HP
Hospitalisation provisoire
1
4.2. Population étudiée
Les critères d’inclusion des patients ont été définis en concertation avec chaque Chef de service de manière
à couvrir de façon la plus exhaustive possible les patients nécessitant une surveillance continue.
Le tableau ci-après présente les critères d’inclusion pour chaque service.
CODE SERVICE CHRN
C2
D2
S2
CRITÈRES
Patients opérés en retour d’USI
DURÉE
48H
Prescrit par un médecin du service
Traumatisés crâniens en retour d’USI
48H
Patients spastiques en début de traitement
48H
Patients en post-opératoire
Patients comateux en état végétatif
48H
Prescrit par un médecin du service
CONTINU
Prothèse totale de hanche
48H
Opération du genou
48H
Opération de la colonne
48H
Fracture du fémur chez le patient âgé
72H
Prescrit par l’anesthésiste à la sortie de la salle
de réveil
Prescrit par un médecin du service
Patients nécessitant un haut débit d’oxygène
par venti-mask ou non-rebreathing mask
D4
D5
E20
HP
CONTINU
Retour d’USI patient pneumo/onco/hémato
Prescrit par un médecin du service
48H
Patients à qui on retire la télémétrie pour
assurer le switch
NUIT
Patients instables, pré-USI
Patients à risque de chute
Patients en sevrage
4.3. Durée
L’équipement des services a débuté le 21 mars 2016 et l’expérience clinique s’est clôturée le 1er juillet 2016.
4.4. Formation des utilisateurs
Tous les membres des équipes de nursing des services sélectionnés ont été formés à l’utilisation du dispositif.
La simplicité d’utilisation de l’appareil impliquant une courbe d’apprentissage quasi nulle, une séance de
démonstration et de questions-réponses d’une heure environ s’est avérée suffisante.
Les utilisateurs recevaient également un guide pratique d’utilisation ainsi qu’une fiche reprenant les
critères d’inclusion des patients, spécifiques pour chaque service.
La fiche de recueil des données était également présentée de manière détaillée aux utilisateurs. Il s’agit
d’un outil synthétique nécessitant peu de temps de remplissage afin d’éviter un surcroît de travail aux
équipes infirmières.
4.5. Recueil des données
La collecte des informations est basée sur une fiche écrite à compléter pour chaque utilisation d’un LOm.
Cet outil a permis d’obtenir des données sur :
Le patient : sexe, âge et pathologie ;
L’utilisation du LOm : - Durée d’utilisation par patient
- Nombre d’alertes
- Type d’intervention
- Nombre de fausses alertes
La satisfaction des utilisateurs quant à l’aide à la surveillance et à la contribution au bien-être au
travail.
Les données recueillies étaient totalement anonymisées tant au niveau des patients que du personnel
soignant. Les fiches étaient récoltées chaque semaine et les données encodées au fur et à mesure dans un
tableur Excel.
La fiche est présentée en annexe 2.
La démarche de recueil des données a également privilégié une relation directe avec le terrain à travers un
dialogue ouvert avec les acteurs à tous les niveaux de l’institution. Ainsi, une présence assidue tant le jour
que la nuit, une écoute active et des échanges réguliers avec les équipes de nursing, les infirmières et
infirmiers en chef et les membres de la Direction du Département infirmier ont permis de lever les freins,
d’éclairer les pratiques, d’affiner le protocole d’utilisation et de percevoir les besoins d’un tel dispositif à
l’échelle de l’institution.
5. Résultats et discussions
Les résultats présentent d’abord les statistiques commentées obtenues sur base des données recueillies à
partir de la fiche d’utilisation du LOm.
Un recueil de cas cliniques et un tableau de synthèse détaillent les caractéristiques des patients ayant
bénéficié de la surveillance d’un LOm et catégorisent les types d’intervention permises.
Ensuite, les exemples et les témoignages recueillis par la question ouverte de la fiche ainsi que lors des
différents échanges permettent de répondre à la question de la satisfaction des utilisateurs quant à l’aide à
la surveillance et à la contribution au bien-être au travail.
Enfin, une présentation des points qui ont posé question pendant l’expérience clinique et les réponses
apportées clôturent ce chapitre.
5.1. Patients surveillés
5.1.1. Nombre de patients
77 patients-jour
Afin de faciliter la lecture des résultats, nous avons défini une unité de référence qui est le patient-jour.
Celle-ci correspond à un patient ayant bénéficié de la surveillance d’un LOm pendant une durée approximative de 12 heures consécutives. Cela signifie qu’un même patient surveillé par un LOm pendant 6
périodes de 12 heures équivaut à 6 patients-jour.
Pour l’ensemble des services participants, 77 patients-jour ont été recensés pour 1.000 heures d’utilisation.
En réalité, l’utilisation a été plus importante que le reflet des chiffres car les utilisateurs ont placé des LOm
sans remplir systématiquement les fiches de recueil des données. Nous avons interprété cela comme un
signe d’intégration des LOm dans le fonctionnement des services en pratique courante.
5.1.2. Caractéristiques des patients
Les LOm ont été utilisés dans le cadre de la surveillance du lever et dans la surveillance des patients à risque
de complications pouvant mener à un arrêt respiratoire. Ces utilisations concernent des patients que l’on
retrouve de manière transversale dans l’hôpital car leur statut de patient à risques est davantage lié à leur
état de santé ou à leur traitement à un moment donné, qu’à une pathologie spécifique.
L’âge moyen des patients est de 67 ans.
5.2. Interventions
Dans le cadre de l’expérience, 54 interventions ont été recensées pour 1.000 heures d’utilisation sur 77
patients-jour. Plusieurs de ces interventions concernent un même patient, par exemple un patient s’étant
levé quatre fois sur la même nuit et remis au lit par l’infirmière à chaque reprise.
En conclusion, sur les 77 patients-jour, 19 d’entre eux ont bénéficié d’au moins une intervention permise
par le LOm.
Le tableau complet des cas d’interventions réalisées dans le cadre de l’expérience clinique est joint en
annexe 3.
5.2.1. Taux d’interventions
PROMESSE
RÉSULTAT
20% d’interventions
25% d’interventions
Lors de l’expérience clinique, le LOm a lancé une alerte dans 25% des cas d’utilisation (vrais positifs). Ce qui
signifie qu’un patient surveillé sur quatre a connu une situation dangereuse ou potentiellement dangereuse révélée par le LOm, qui a permis au personnel soignant d’intervenir. Toutes ces interventions ont été
qualifiées d’utiles par les utilisateurs.
5.2.2. Catégorisation des interventions
Toutes les interventions ont eu lieu dans le cadre de la surveillance du lever et se sont traduites par une
réaction rapide d’un soignant auprès d’un patient en situation dangereuse ou potentiellement dangereuse :
•
Arrachage de cathéter
•
Arrachage de perfusion
•
Chute
•
Déambulation
À partir de ces observations, les interventions ont été classées selon 3 catégories :
Interventions vitales : permettent d’éviter le décès inopiné du patient.
Interventions critiques : permettent d’éviter des conséquences morbides pour le patient.
Interventions préventives : permettent de remettre le patient dans une situation de sécurité.
Le schéma ci-après présente la répartition des 19 patients-jour concernés selon la catégorie d’intervention :
1
13
Intervention vitale
5
Interventions critiques
Interventions préventives
Cela représente 1 patient pour lequel le LOm a permis une intervention vitale, 5 patients pour lesquels une
intervention critique a été nécessaire et 13 patients pour lesquels une intervention préventive a eu lieu.
Les cas cliniques suivants présentent les exemples d’interventions selon les 3 catégories définies précédemment.
Intervention vitale
Homme âgé de 70 ans hospitalisé dans le service de Chirurgie Vasculaire pour une intervention endovasculaire sur un anévrisme aortique abdominal fissuré.
En post-opération, un cathéter veineux (voie centrale) a été posé sur le patient, avec recommandation de
lit strict.
Afin de s’assurer de la compliance du patient, le LOm a été placé dès son retour d’opération.
La nuit suivant l’opération, le patient s’est levé entraînant la déconnexion de sa voie centrale.
L’alarme du LOm a permis à l’infirmière d’intervenir rapidement auprès du patient qui était tombé dans la
salle de bain de sa chambre et perdait du sang. En posant les gestes d’urgence nécessaires, elle a évité le
décès inopiné du patient.
Intervention critique
Femme âgée de 76 ans hospitalisée dans le service de Chirurgie Orthopédique pour une prothèse totale de
genou.
Lors de son retour en chambre, le LOm a été placé pour une durée de 35 heures afin de s’assurer de l’observance du lever interdit par la patiente.
La nuit, la patiente s’est levée, l’infirmière en a été informée par le LOm ce qui lui a permis de remettre
immédiatement la patiente au lit.
Homme âgé de 69 ans hospitalisé dans le service de Chirurgie Vasculaire pour une fémoroplastie.
Lors de l’opération, un redon a été placé afin d’assurer le drainage de la plaie avec recommandation de lit
strict.
Afin de s’assurer de l’adhérence du patient, le LOm a été placé dès son retour d’opération.
La nuit suivant l’opération, le patient s’est levé.
L’alarme du LOm a permis à l’infirmière de se rendre rapidement auprès du patient dont le redon en extension, était sur le point de s’arracher. Elle a pu vérifier que le redon était toujours correctement positionné et
replacé le patient dans son lit.
Intervention préventive
Homme âgé de 60 ans admis en hospitalisation provisoire pour sevrage éthylique.
A un moment, le patient s’est agité et s’est levé.
L’alarme du LOm a permis à l’infirmier d’être informé de l’agitation du patient à qui il a pu administrer un
calmant.
Homme âgé de 24 ans hospitalisé dans le service de Chirurgie Orthopédique pour fractures multiples
nécessitant plusieurs interventions.
Après chaque opération, le patient ne pouvait pas quitter le lit seul.
Afin d’assurer l’observance de cette consigne, le LOm a été placé à chaque retour en chambre avec un total
de 26 heures.
Les alarmes du LOm ont permis à plusieurs reprises au personnel infirmier d’être informé du lever du
patient qui se levait pour aller fumer.
Homme âgé de 50 ans hospitalisé dans le service de Chirurgie Vasculaire pour un pontage aortocoronarien.
La nuit suivant l’opération, le patient a présenté un état de confusion l’amenant à se lever à plusieurs
reprises.
L’alarme du LOm a permis à l’infirmière d’être informée de la confusion du patient et de le remettre dans
son lit afin de prévenir des déambulations dans la chambre et le couloir.
Le tableau suivant reprend un aperçu des cas d’interventions selon les trois catégories.
SERVICE
SEXE
ÂGE
PATHOLOGIE
CAS D’INTERVENTION
C2
M
70
Anévrisme fissuré
Cathéter déconnecté
C2
M
69
Fémoroplastie
Redon en extension
C2
M
87
Fémoroplastie
Perfusion en extension
C2
M
87
Fémoroplastie
Chute
S2
F
69
Fracture du fémur
Sortie de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
Sortie de lit
E20
F
N/A
Fin de vie
Apnées
D4
M
36
Apnées du sommeil
Apnées
Avec au moins une intervention vitale durant l’expérience clinique, on voit que le LOm est un dispositif qui
trouve sa place dans les stratégies à mettre en œuvre pour réduire le taux de complications inattendues et
de décès inopinés en hospitalisation générale. Déployé à grande échelle, il pourrait sans doute contribuer
de manière significative à cette réduction.
5.3. Fausses alertes
PROMESSE
RÉSULTAT
< 1 fausse alerte/200 heures
2 fausses alertes/1.000 heures
Les résultats font apparaître un niveau de fausses alertes de 2/1.000 heures d’utilisation.
Le LOm a été développé en veillant à présenter un taux très faible de fausses alertes. L’expérience clinique
confirme cette promesse avec seulement deux fausses alertes comptabilisées. De plus, celles-ci se sont
produites alors que le LOm était placé au-delà de la hauteur recommandée.
Les utilisateurs ont parfois comparé l’alarme du LOm au téléphone d’urgence en disant que lorsqu’elle
retentit, il faut réagir vite et se rendre auprès du patient car c’est l’indication d’une situation anormale.
Un cas d’alerte lors d’un décès (arrêt respiratoire) a notamment été recensé en Neurochirurgie. Le patient,
atteint d’une hémorragie cérébrale, était en état végétatif. Le LOm a été placé sur le patient afin d’informer
le personnel infirmier de son décès et le dispositif a parfaitement fonctionné.
5.4. Faux-négatifs
Lors de l’expérience clinique, le LOm n’a pas présenté de faux-négatifs lorsque les conditions d’utilisation
ont été respectées.
La technologie utilisée dans le LOm amène l’appareil à se mettre systématiquement en alerte s’il n’y a pas
de mouvement dans la zone de détection. Seule la présence d’un mouvement peut empêcher le LOm de
déclencher. Il faut donc veiller à éviter tout mouvement parasite provenant de sources extérieures au patient.
5.5. Satisfaction des utilisateurs
5.5.1. Aide à la surveillance
Les utilisateurs confirment l’utilité du Life Observer mobile® qui seconde les équipes de nursing dans leur
rôle de surveillance des patients. Les utilisateurs estiment que l’apport est encore renforcé la nuit lorsque
les effectifs infirmiers sont réduits.
Les utilisateurs expriment l’intérêt de plusieurs dispositifs par service afin de pouvoir surveiller plusieurs
patients en parallèle et éviter ainsi un stress lié au choix à poser quant au patient qui va bénéficier de la
surveillance.
Témoignages
« Le LOm est très utile surtout la nuit quand l’infirmière est seule ou en période de sous effectif
pendant le weekend ou les vacances » Myriam
« Au début, je trouvais ça un peu gadget, mais je vois que ça a vraiment un intérêt, surtout la nuit,
c’est vraiment une aide » Nadine
« Ça aide pour l’hospitalisation générale où il n’y a pas de monitoring » Simon
« Le LOm est mon meilleur ami quand je fais les nuits, c’est “un collègue” en plus, il permet de savoir
que le patient est surveillé quand on est occupée ailleurs » Céline
« Le LOm nous facilite la vie, il nous aide dans notre travail de nuit » Charlotte
« Le LOm est fiable, il ne fait pas de fausse alerte contrairement au monitoring » Simon
5.5.2. Niveau de stress
Le dispositif rassure le personnel soignant qui sait qu’il sera averti en cas de situation dangereuse ou potentiellement dangereuse pour le patient.
Témoignages
« Le LOm est utile, il me rassure quand je suis seule la nuit » Céline
« Le LOm, c’est rassurant surtout la nuit » Laurent
« Avec le LOm, je suis rassurée quand il y a un patient confus qui se lève la nuit » Françoise
« On a placé le LOm chez une patiente qui a fait un malaise, comme ça on sait qu’elle est surveillée
en permanence, c’est plus rassurant » Monique
« Quand on place une contention, on devrait toujours mettre un LOm car c’est moins stressant de
savoir qu’on sera prévenu en cas de problème » Anne-Gaëlle
5.5.3. Avantages du LOm
Les utilisateurs apprécient l’extrême facilité d’utilisation du LOm tant dans sa manipulation que dans son
installation et ses commandes.
La capacité de surveillance à distance des patients offerte par le LOm est reconnue par les utilisateurs
comme un point fort du système.
Les utilisateurs le voient comme une alternative intéressante à la contention pour certains patients.
Les utilisateurs soulignent la qualité du produit dont ils reconnaissent la bonne conception et la robustesse.
Les utilisateurs estiment que ne pas nécessiter de consommables est un atout supplémentaire du LOm.
Témoignages
« Le LOm, roule bien et il est facile » Céline
« L’utilisation du LOm est hyper-simple et grâce au récepteur, il permet d’être informé d’un
problème même quand on est pas dans la salle de garde » Laurent
« Le LOm est moins agressif qui la contention et on est directement informée quand le patient
quitte son lit » Nadine
« C’est un produit bien fini, de bonne qualité et solide » Benjamin
« C’est vraiment important de ne pas avoir de consommables, pour certains appareils les consom
mables coûtent plus chers en un an que l’appareil lui-même » Simon
5.6. Adaptations aux besoins de terrain
Une présence régulière sur le terrain et une écoute active des utilisateurs ont permis d’identifier des freins
à l’utilisation du LOm et d’y apporter des réponses.
5.6.1. Cas d’utilisation
Au début de l’expérience clinique, l’option définie pour l’utilisation des LOm était la prescription médicale.
Cependant, il s’est vite avéré que les LOm étaient sous-utilisés par rapport aux besoins du terrain par
manque de prescriptions.
Les échanges avec les médecins ont montré qu’en pratique, ils abordaient le LOm comme un outils d’aide
à la surveillance pour le personnel infirmier à qui en revenait la gestion.
Un document précisant les cas d’utilisation en vue de faciliter l’usage du LOm sur le terrain a été réalisé en
partenariat avec la Direction du Département infirmier et les équipes de terrain.
Un entretien formel après la période d’utilisation avec la Direction médicale et la Direction du Département infirmier a confirmé que le LOm était un dispositif destiné aux équipes de nursing.
Support Cas d’utilisation en annexe 4.
5.6.2. Pratiques d’utilisation
Deux situations de non déclenchement lors d’un lever du patient se sont présentées. Elles n’étaient pas
dues à un défaut de fonctionnement des LOm mais bien à une manipulation non appropriée ne tenant pas
compte des conditions d’utilisation.
Dans ces deux cas, des mouvements parasites provenant de sources extérieures au patient ont empêché le
déclenchement du LOm.
Dans un cas, le LOm avait été placé contre une fenêtre ouverte et le déplacement du rideau maintenait un
mouvement dans la zone de détection de l’appareil.
Dans le second cas, le LOm avait été placé dans le flux du système d’air conditionné dirigé vers le lit et le
déplacement important d’air simulait un mouvement dans la zone de détection, empêchant le déclenchement du dispositif.
Un poster rappelant les bonnes pratiques d’utilisation pour une fiabilité optimale du LOm a été réalisé et
affiché dans les services participants.
Les 10 bonnes pratiques (poster) en annexe 4.
5.6.3. Portée du signal
En utilisation quotidienne, les services ont identifié des déconnexions passagères entre le LOm et le récepteur à distance au niveau des chambres situées aux extrémités des couloirs.
Des répéteurs de signaux destinés à étendre la couverture ont été immédiatement développés et installés
dans 3 services (C2, S2, D4) afin de permettre une utilisation optimale dans toutes les chambres.
Les répéteurs sont totalement fonctionnels et les services équipés ne présentent plus aucun problème de
déconnexion.
Soulignons enfin qu’aucun événement indésirable lié à l’utilisation du Life Observer mobile® n’a été rapporté par les utilisateurs au cours de l’expérience clinique.
6. Conclusions
La surveillance des patients, et en particulier des patients à risque, est un enjeu quotidien dans les services
d’hospitalisation générale. Afin de garantir aux patients une sécurité optimale, il est essentiel de soutenir
les équipes soignantes dans leur tâche permanente de supervision. Ce soutien se concrétise notamment
par la mise à disposition de technologies innovantes aussi fiables que faciles à utiliser.
Le Life Observer mobile® avec sa technologie infrarouge passive, son absence totale de contact et d’émission ainsi que sa simplicité, apparaît comme une solution répondant parfaitement à ces exigences.
Si la technologie avait déjà été validée par les tests en laboratoire et en milieu hospitalier, seule l’utilisation
en conditions de routine dans plusieurs services d’hospitalisation pouvait permettre de confirmer l’utilité
du dispositif pour les soignants et prouver qu’il tenait ses promesses en matière d’efficacité clinique.
Cette expérience clinique pilote a été réalisée dans le cadre d’un partenariat de référence avec le Centre
Hospitalier Régional de Namur et a permis de recueillir des données quantitatives et qualitatives auprès
d’utilisateurs de sept services d’hospitalisation.
Les résultats issus du travail d’analyse de ces données montrent qu’un patient surveillé sur quatre a connu
une situation dangereuse ou potentiellement dangereuse révélée par le LOm, qui a permis au personnel
soignant d’intervenir. Ceci confirme l’utilité du dispositif avec 25% de vrais positifs lors des utilisations.
Les interventions peuvent se catégoriser en 3 types, l’intervention vitale qui évite le décès inopiné du
patient, l’intervention critique qui évite des conséquences sévères pour le patient et l’intervention préventive qui protège le patient par une remise en situation de sécurité.
Les résultats mettent également en évidence la fiabilité du LOm avec un niveau de fausses alertes de
2/1.000 heures d’utilisation.
Les équipes de nursing définissent le LOm comme une aide à la surveillance continue des patients à risque,
en particulier dans le cadre de la surveillance du lever et des risques de complications pouvant mener à un
arrêt respiratoire.
Les utilisateurs considèrent le LOm comme une sentinelle proactive qui permet de réagir à temps en cas de
situation dangereuse ou potentiellement dangereuse pour le patient. En offrant une surveillance continue,
le LOm renforce la sécurité du patient et réduit le stress du personnel infirmier.
Les utilisateurs estiment que l’apport du LOm est encore renforcé la nuit lorsque les effectifs infirmiers sont
réduits.
Les utilisateurs mettent en avant la grande facilité d’utilisation du LOm dont ils apprécient la simplicité
d’installation et des commandes.
La capacité de surveillance à distance des patients offerte par le LOm est reconnue par les utilisateurs
comme un point fort du système.
Avec au moins une intervention vitale durant l’expérience clinique, on voit que le LOm est un dispositif qui
trouve sa place dans les stratégies à mettre en œuvre pour réduire le taux de complications inattendues et
de décès inopinés en hospitalisation générale. Déployé à grande échelle, il contribuerait de manière significative à cette réduction.
7. Références bibliographiques
•
New concept using Passive Infrared (PIR) technology for a contactless detection of breathing movement: A
pilot study involving a cohort of 169 adult patients. Journal of Clinical Monitoring and Computing (2013)
27:521– 529.
•
Rapport d’évaluation par les utilisateurs – Mai 2015. 2-Observe
•
Etude d’intervention ALARM. Prévention des événements indésirables graves dans les hôpitaux aigus.
Université d’Anvers, SPF Santé Publique
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Impact of standardized nurse observation protocol including MEWS after Intensive Care Unit discharge.
De Meester K, Das T, Hellemans K, Verbrugghe W, Jorens PG, Verpooten GA, Van Bogaert P – Resuscitation
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In-hospital mortality after serious adverse events on medical and surgical nursing units : A mixed methods
study. De Meester K, Van Bogaert P, Clarke SP, Bossaert L – Journal of clinical nursing 2013;22(15-16):2308-2317
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The incidence and nature of in-hospital adverse events: a systematic review. De Vries E., Ramrattan M.A.,
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The Canadian adverse events study : The incidence of adverse events among hospital patients in Canada. G.
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Inpatient transfers to the intensive care unit. Michael P. Young, MD, MS, Valerie J.Gooder, RN, PHD, Karen
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Delays in transfer to the ICU. A preventable adverse event ? Peter J. Kaboli MD, MS, Gary E. Rosenthal MD –
JGIM 2003;18(2):155-156
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Recommandations pour l’organisation de la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières. Société
française d’anesthésie et de réanimation, Conférence d’experts - 2004
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Prise en charge des urgences vitales intrahsopitalières. A. Gache, L. Besson, J.-E. De La Coussaye, P-Y. Gueu
gniaud – Éditions Scientifiques et médicales Elsevier – 2002
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Prise en charge de l’arrêt cardio-circulatoire (ACR) intrahospitalier. Thierry Houssaye, Eric Liger IADE, DR Frédé
ric Laposte – SAMU 93 – 2003
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Réanimation intra-hospitalière : Organisation et efficacité du « Team Arrêt Cardiaque ». V. Frochaux, A.-A.
Labrecque B. Yersin, D. Fishman – Revue Médicale Suisse 637 – 2001
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Medical Device Alarms. Matthias Borowski, Matthias Görges, Roland Fried, Olaf Such, Christian Wrede, Michael
Imhoff – Biomedical Engineering 2011;56(2):73-83
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Top 10 health technoogy hazards. ECRI Institute, Health Devices, 2008 Nov;37(11):343-50
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Smart Technology, Enduring Solutions. Technology Solutions can make nursing care safer and more efficient.
Linda Burnes Bolton, DRPH, RN, FAAN, Carole A. Gassert, PHD, RN, FACMI, FAAN, Pamela F. Cipriano, PHD, RN,
FAAN – JHIM 2008;22(4):24-30
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WHO Global Reporton Falls Prevention in Older Age. World Health Organization, 2007
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Slips, trips and falls in hospital. NHS National Patient Safety Agency, 2007
•
The Eighth HealthGrades Patient Safety in American Hospitals Study. HealthGrades, March 2011
Annexes
Annexe 1.1. Guide d’entretien USI
Annexe 1.2. Guide d’entretien Services
Annexe 2. Fiche de recueil de données
Annexe 3. Tableau complet des cas d’interventions
Chaque ligne bleu de ce tableau est un patient qui a été surveillé par le LOm pendant 12 heures
(patient-jour). Par exemple, un même patient ayant été surveillé par un LOm pendant 6 périodes de 12
heures équivaut à 6 patients-jour.
SERVICE
SEXE
ÂGE
PATHOLOGIE
NBR.
INTERV.
CAS D’INTERVENTION
C2
M
70
Anévrisme fissuré
1
Cathéter déconnecté
C2
M
69
Fémoroplastie
1
Redon en extension
1
Sortie de lit
1
Perfusion en extension
1
Chute
2
Sorties de lit
C2
M
87
Fémoroplastie
S2
F
69
Fracture du fémur
1
Sortie de lit
S2
F
65
Fracture du fémur
1
Sortie de lit
S2
F
76
Prothèse totale de genou
1
Sortie de lit
S2
M
24
Fractures multiples
3
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
3
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
4
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
5
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
5
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
5
Sorties de lit
C2
M
51
Pontage aorto-coronarien
4
Sorties de lit
C2
M
60
Pontage aorto-coronarien
1
Sortie de lit
C2
M
60
Pontage aorto-coronarien
5
Sorties de lit
D4
F
36
BPCO
6
Sorties de lit
D4
M
36
Apnées du sommeil
1
Apnées
E20
F
N/A
Fin de vie
1
Apnées
HP
M
60
Imprégnation éthylique
1
Sortie de lit
Annexe 4. Cas d’utilisation
Annexe 5. 10 Bonnes Pratiques (poster)
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