Chapitre 1
La divisibilit´e
1.1 Historique
L’origine des math´ematiques est tr`es ancienne. Elle pr´ec`ede de plusieurs mill´enaires l’invention de l’´ecriture.
En effet, l’un des plus anciens artefacts connus attestant de l’utilisation des math´ematiques est le baton
d’Ishango, retrouv´e dans ce qui est aujourd’hui l’est du Congo, et qui est dat´e d’environ 35000 ans. Il s’agit
d’un simple baton muni de trois rang´es de traits, et qui semble avoir ´et´e utilis´e pour compter.
Originalement, les math´ematiques ´etaient principalement concentr´es autour de deux disciplines : L’arith-
m´etique et la g´eom´etrie. L’arithm´etique ´etant l’´etude des nombres, et la g´eom´etrie l’´etude des figures. Au
d´ebut, l’arithm´etique ´etait un simple outil comptable pour tenir un inventaire, faire un recensement, etc.
L’´evolution de l’arithm´etique est ce qui deviendra plus tard la th´eorie des nombres. Il s’agit de l’´etude des
propri´et´es des nombres naturels, ou plus g´en´eralement des entiers.
On retrouve des traces de th´eorie des nombres d`es l’´epoque babylonienne. En effet, des tablettes d’argile
retrouv´e nous montrent une liste de solutions enti`eres `a l’´equation Pythagoricienne (x2+y2=z2). `
A noter
que le th´eor`eme de Pythagore ´etait connu de l’´epoque des babyloniens, et ce bien avant la naissance de
Pythagore.
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A l’´epoque de Pythagore (environ 580 B.C. `a 495 B.C.), l’arithm´etique se transforme et devient une
science des nombres proprement parl´e avec un cˆot´e mystique important. On lui attribue souvent la citation
suivante :
Tout est nombres
Pythagore
La vie de Pythagore reste encore aujourd’hui tr`es peu connue. La plupart de ce qui est connu sur Pythagore
fait plutˆot r´ef´erence `a son ´ecole, et les textes qui lui sont attribu´es sont en fait apocryphes. Les pythagoriciens
(5e si`ecle avant J.-C.) associaient `a chaque nombre une signification mystique. Le nombre 1 ´etait divin, 2
repr´esentait le f´eminin, 3 le masculin, 5 le mariage (2+3=5), puis le nombre 6 ´etait associ´e `a la perfection car il
est la somme de ses diviseur (1+2+3=6). Un nombre ayant cette propri´et´e fut ensuite appell´e nombre parfait
dans les livres d’Euclide. C’est probablement ce cˆot´e mystique des nombres qui amena les pythagoriciens `a
les ´etudier plus un d´etail.
Vient ensuite Euclide (Environ 300 B.C.) qui fera une axiomatisation compl`ete des math´ematiques de son
´epoque. Les d´emonstrations math´ematiques deviennent de plus en plus importantes. Il ´ecrit un ensemble de
13 volumes (Les ´el´ements d’Euclide) qui contient encore aujourd’hui l’essentiel de la g´eom´etrie ´el´ementaire,
mais aussi de l’arithm´etique. Ainsi, on retrouvera dans le cours MATH-2501 plusieurs r´esultats portant
son nom, par exemple le lemme d’Euclide, l’algorithme d’Euclide qui sert `a calculer le PGCD, ou bien un
th´eor`eme sur l’infinitude des nombres premiers.
On peut ensuite noter le math´ematicien Diophante d’Alexandrie (3e si`ecle) qui s’int´eressa entre autres
aux solutions enti`eres de plusieurs ´equations alg´ebriques. Il publia lui aussi une s´erie de 13 volumes (Les
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