RAM Lou Petitoun L'alimentation du petit enfant. Jeudi 22 mai 2014 Sommaire : Le plaisir de manger fait appel à tous les sens Comment se forme le goût ? Les différents apports nutritionnels : protéines, glucides, lipides, fibres Comment équilibrer ses repas ? L'alimentation du nourrisson à l'enfant (la diversification, les allergies, les conditions favorables pour un bon repas) Comment l'aider à manger Le plaisir de manger fait appel à tous les sens. Manger est avant tout un moment de plaisir qui fait appel à tous nos sens : la vue : couleur, forme, aspect l'ouïe : croquant, croustillant l'odorat : odeurs le goût : saveurs le toucher : texture, température On pourra donc jouer avec tous ces sens pour amener l'enfant à s'alimenter. Cuisiner avec lui, préparer des assiettes attrayantes, s'amuser ! Comment se forme le goût ? Dès la période dans le ventre de la maman, le fœtus va commencer l'apprentissage sensoriel car les arômes passent dans le liquide amniotique. Le nouveau-né est également capable de reconnaître le lait de sa maman et de le préférer à un autre lait non familier. Il existe 4 saveurs différentes : le sucré, le salé, l'amer l'acide. L'allaitement maternel permet de continuer l'aventure sensorielle du fait que le lait maternel contient les arômes présents dans l'alimentation de la mère. Celui-ci offre ainsi une palette sensorielle riche et diversifiée qui aura pour effet de préparer l'enfant à sa future alimentation, contrairement au lait artificiel. Durant les deux premières années, l'enfant se prête volontiers à déguster de nouveaux aliments. Il faut donc en profiter. Il va ainsi mémoriser toutes ces nouvelles saveurs. Il est alors important de les faire goûter pour la première fois seuls afin que le petit enfant garde bien en mémoire les arômes de l'aliment. Plus il aura goûté d'aliments différents durant cette période et plus il aura par la suite une alimentation variée. Cependant, le bébé présente une préférence pour les arômes sucrés. Par ailleurs, pour faire face à sa croissance qui se développe fortement, l'enfant sera attiré par des aliments nutritionnellement riches. Ce qui pourrait expliquer qu'il soit d'abord attiré par les pâtes et la viande avant les légumes. De plus, les enfants ont un rejet très précoce de l'amertume et ce peut être l'une des raisons de leur réticence devant certains légumes au goût particulièrement prononcé et amer (choux, épinards, endives,...). Alors qu'ils vont être plus attirés par les carottes et les petits pois qui ont un goût sucré, pour lequel nous avons une appétence innée. Les différents apports nutritionnels. Les protéines : Rôle : matériau de construction : indispensables pour la croissance, le renouvellement et la restauration des tissus de l'organisme (tissus musculaires, cheveux, ongles, matrice osseuse, peau, etc... ). Protéines animales Viandes, volailles, charcuterie, abats, Œufs, Produits laitiers Poissons, crustacés, coquillages Protéines végétales Légumineuses : lentilles, haricots blancs, pois chiches, fèves, pois cassés, soja, Céréales : blé, avoine, maïs, millet, orge, seigle, sarrasin, quinoa, riz, épeautre, Graines oléagineuses : colza, sésame, tournesol, arachide, citrouille, lin, courges, Fruits oléagineux : amandes, noix, cacahuètes, noisettes, pignons de pin, pistaches, Pommes de terre Avantages : Leurs qualités nutritionnelles sont excellentes car elles contiennent en général tous les acides aminés indispensables. Apport de fer Avantages : Les aliments riches en PV contiennent aussi des glucides et des fibres. Les premiers apportent de l'énergie, les seconds facilitent le transit intestinal. Le soja est l'aliment le plus riche en protéines, sa valeur nutritionnelle est proche de celle de la viande, Pauvres en graisses. Inconvénients : Présence de lipides = graisses cachées, et de cholestérol, Les PA sont riches en déchets (urée, acide urique) dont l'accumulation peut être nuisible à la santé. Inconvénients : Aucune de ces sources de PV ne peut à elle seule couvrir tous nos besoins en acides aminés, il faut donc avoir une alimentation très variée lorsque l'on est végétarien. Il y a un excès de consommation de protéines animales. Effet négatif sur notre santé (maladies cardio-vasculaires, surpoids), mais aussi sur la façon dont l'on traite les animaux : élevages intensifs, et sur l'environnement (gaz à effet de serre, production de céréales pour nourrir les animaux). Il faut donc équilibrer les protéines dans notre alimentation en réintroduisant les protéines végétales. Les glucides Rôle : énergétique : notre carburant, notre énergie, Mais aussi plastique : dans la constitution de certains tissus. Glucides lents Céréales, légumineuses Glucides rapides Produits sucrés : sucre, confiture, miel, chocolat, produits transformés (gâteaux, bonbons) Avantage : Avantage : Bon apport en énergie à apporte de l'énergie rapidement libération lente, fibres si céréales complètes Inconvénient : En quantité trop importante, le corps va les transformer en lipides et les stocker Les lipides Rôle : énergétique et constitution des tissus nerveux Graisses animales Beurre, saindoux, graisse de canard, graisses cachées Graisses végétales Huiles végétales : olive, tournesol, noix, sésame, colza,... Inconvénient : Avantages : En trop grande quantité : se stockent dans le Sont meilleures pour la santé. Ont un meilleur apport nutritionnel. cardiovasculaires, cholestérol. Exception : graisse de canard Il est donc préférable de privilégier les graisses végétales. Les fibres Légumes et fruits Tous les légumes et fruits Avantage : Apport en fibres, eau, vitamines (provitamine A et C), minéraux (potassium, magnésium pour les légumes) Comment équilibrer ses repas ? En diversifiant ! Recommandations du Plan National Nutrition Santé (voir mémo) L'alimentation du nourrisson à l'enfant. De la naissance aux 3 ans de l'enfant : voir brochure « L'alimentation de l'enfant de 0 à 3 ans » de L'Assmat Quelle quantité ? Faire confiance à son enfant, il connaît sa satiété, c'est très naturel pour lui alors que cela ne l'est plus pour nous. S'il semble être un petit mangeur ou à l'inverse un trop gros mangeur, il faut se référencer à la courbe de croissance et en parler au médecin si cela vous pose question. Quelles boissons ? Avec la diversification, l'enfant a besoin de boire davantage car les aliments apportent moins d'eau que le lait. principalement de l'eau peu minéralisée, au robinet ou en bouteille, jus de fruits pas indispensables, limiter les boissons sucrés : sodas, sirops. Les risques d'allergies alimentaires Diversifier l'alimentation idéalement aux 6 mois de l'enfant et surtout jamais avant 4 mois. On différenciera les enfants en général et les enfants « à risque ». On prendra des précautions dès la grossesse jusqu'aux 3 ans de l'enfant si des allergies sont présentes dans la famille. De 3 ans à l'adolescence A cet âge-là son alimentation se rapproche de la nôtre excepté les quantités qui évoluent petit à petit. Nous sommes toujours sur le rythme de 4 repas par jour avec les mêmes recommandations que nous avons vu jusqu'à présent. Repère de quantité à donner à son enfant : La portion de viande ou de féculents d'un petit de 4 ans devrait être environ 2 fois plus petite que celle d'un enfant de 12 ans : Vers 4/5 ans, une portion de 50g de viande, de poisson ou un oeuf par jour suffit, Vers 12 ans, la portion de viande ou de poisson passera à 100 g par jour ou 2 oeufs. Les besoins seront variables selon l'activité physique. De plus, les enfants n'ont pas tous le même appétit ou les mêmes besoins. S'il refuse de se nourrir : Durant la période du « non », l'enfant peut vouloir affirmer sa personnalité en refusant de manger. Ne pas rentrer dans ce jeu-là, le repas ne doit pas devenir une source de tensions, cela ne l'aidera pas à mieux manger. S'il mange peu, tant que sa courbe de croissance reste normale, il ne faut pas s'inquiéter. Il peut y avoir des périodes où il a moins d'appétit. Le repas doit rester un temps convivial, un moment de plaisir autant que possible... La néophobie : Entre l'âge de 3 ans et 5-7 ans, l'enfant peut refuser catégoriquement de goûter tout nouvel aliment. Entre 2 et 3 ans, il a été montré que les goûts des enfants se forment, se précisent et se stabilisent. C'est comme si après une période d'essai, les enfants reconnaissent et sélectionnent leurs aliments favoris. Cette sélection de leur répertoire alimentaire est concomitante avec l'apparition de la néophobie. C'est une étape normale du développement du petit enfant, il ne s'agit donc pas d'un caprice. Cette réaction est liée au fait que l'enfant aura du mal avec les aliments qui ont un arôme fort, une acidité, une amertume et/ou une texture fibreuse. Pour l'aider à manger : Le repas doit être pris dans de bonnes conditions, ceci dès la naissance : pendant un temps calme, on prend le temps Préparer autant que possible des purées et compotes à bases de légumes et fruits frais, ne pas donner que des petits pots qui ne donnent pas le « vrai » goût de l'aliment, S'il refuse de manger certains aliments lui proposer plusieurs fois, s'il s'avère qu'il ne l'aime pas, il faut respecter ses goûts. Les goûts évoluent tout le long de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Cela ne sert donc à rien de trop insister, l'enfant pourra apprécier plus tard un aliment qu'il refuse aujourd'hui, Lui apprendre le plaisir de goûter de nouveaux aliments !, Lui servir des petites portions, si l'assiette est trop remplie, cela peut le freiner à manger, Pour l'aider à manger des légumes : les associer à des céréales, les présenter sous différentes formes (pizzas, lasagnes, tartes), Jouer avec la présentation des plats, y mettre de la couleur, développer la créativité. Faire appel aux 5 sens : en cuisinant (odeurs), l'associer à la préparation des repas (toucher, ouïe, odeurs), Varier les plaisirs, rendez-le curieux. L'important n'est pas que l'enfant mange de tout mais qu'il développe une certaine curiosité sensorielle qui l'amènera à prendre du plaisir à table. Pour qu'il mange bien, il faut que nous-mêmes nous consommions les plats que nous souhaitons qu'il mange. Nous sommes leurs modèles, l'enfant, curieux de nature, aura envie de goûter ce que l'on mange. Autres conseils : Pensez aux aliments biologiques (absence de pesticides), limitez les plats préparés (trop gras, trop sucrés, trop salés). Faire de l'activité physique !