Théâtre du Frêne, compagnie conventionnée
par le Ministère de la Culture – Drac IDF
et par le Conseil Général du Val-de-Marne
42 avenue Laplace - 94110 ARCUEIL –
Tél. 01 49 85 06 57 –
[email protected] - www.theatredufrene.fr
LA NEF – MANUFACTURE D’UTOPIES,lieu de compagnonage et lieu de fabrique
culturel conventionné par la Drac IDF-la Région IDF-le Conseil Général de Seine
Saint Denis-la Ville de Pantin
20 rue Rouget de Lisle - 93500 Pantin
01 41 50 07 20 - contact@la-nef.org
Illustration Jérémie Perrin, Graphisme Julien Imbert
Extrait du tExtE
«Elle tournait, tournait, tournait,
Depuis des siècles la Terre
Tournait sur elle-même
Comme une danseuse
Tournait autour du soleil
Comme une amoureuse
Sans bruit, sans histoire
Si paisible, si polie
Si ère, si forte
Si douce, Si docile
Si rassurante
Pendant ce temps
Les hommes
Défrichent
Creusent
Gaspillent
Incendient
Mutilent
Se font la guerre
Puis la négligent
S’intéressent à la Lune
La trouvent
Trop grise
Trop laide
Trop froide
Reviennent sur Terre
Se font la guerre
Dévastent les forets
Bouleversent les marées
Détournent les rivières
Epuisent le sol
Souillent les euves
Enfument le ciel
Se font la guerre
Font n’importe quoi
En font tant
Que la Terre se fâche
S’agite
Gronde
Menace
Hurle par ses tempêtes
Crache par ses volcans
Déchaine ses océans
Puis un jour
S’arrête
Silencieuse
Immobile»
La terre qui ne voulait plus tourner de Françoise du Chaxel, Editions théâtrales jeunesse / extrait p.9 et 10
La Terre qui ne voulait plus tourner est une pièce caractéristique de l’écriture de Françoise du
Chaxel : concision, rythmique de la phrase, justesse des mots, pertinence de la fable. Un jour,
excédée, la Terre en a assez de la folie des hommes qui « défrichent, creusent, gaspillent,
incendient, mutilent, se font la guerre », alors elle se fâche, et décide de s’arrêter de tourner.
La pièce, qui reprend un conte écrit par Françoise du Chaxel, ne nous sensibilise pas seulement
à la dimension écologique - un des problèmes principaux de notre temps - mais questionne
l’idée même de progrès. Elle a de quoi surprendre avec sa trentaine de personnages et ses
situations inhabituelles comme cette rencontre au sommet où Mars et Vénus discutent de
la conduite à tenir an que la Terre revienne sur sa décision. Comment rendre tout cela au
théâtre ? C’est ce dé esthétique qui nous a retenu, cet appel à l’invention d’une écriture
scénique essentiellement visuelle.
Nous avons eu également le désir, avec cette création, de partager nos pratiques théâtrales
et d’interroger ensemble l’apport des masques et des marionnettes. Comment manipuler
un masque? Quel dialogue installe-t-il avec un objet marionnettique ? Prendre une lentille
de projecteur, par exemple, et s’en servir comme d’une loupe an que le visage de l’acteur
devienne une image en mouvement ? Faire dialoguer les formes, les objets, les ombres
projetées ? Et cela dans une dimension de jeu ouverte, proche du conteur. Nous rêvons d’un
spectacle dans lequel masques et marionnettes viennent échanger et compléter leur force de
suggestion. Ce qui permettra de présenter avec légèreté et inventivité ces 20 tableaux illustrant
le désarroi de ces pauvres humains qui se croyaient pourtant si puissants. Heureusement que
Jean de la lune saura trouver le moyen de remettre la terre en mouvement !
Des livres nous accompagnent dans notre recherche. Patience dans l’azur d’Hubert Reeves
en fait partie. En tant que scientique, il raconte la même histoire que celle que nous allons
mettre en scène : l’histoire d’un incroyable hasard qui nous a fait naître et de la responsabilité
qui à présent nous incombe devant la possible révolte de notre chère mère la terre qui peut
en avoir assez de l’impudence arrogante de ses enfants. Cet engagement-là, politique, est
aussi présent dans notre travail.
Guy Freixe et Jean-Louis Heckel - décembre 2012
LEs originEs du projEt
Croquis Pascale Blaison «Elle tournait la terre comme une danseuse» Juin 2013
EntrEtiEn avEc FrançoisE du chaxEL
Guy Freixe : Comment t’est venue l’idée
d’écrire cette pièce ? La destinais-tu pour des
enfants de primaire ?
Françoise du Chaxel : Lorsque j’écrivais, il
y a 30 ans, le conte qui est à l’origine de la
pièce La Terre qui ne voulait plus tourner, les
écologistes faisaient gure de doux rêveurs
ou d’oiseaux de mauvais augure. Quelques
voix d’hommes de science ou de conscience
s’élevaient pour donner l’alarme. Celles de
René Dumont, de Michel Serres, de Jean Dorst,
de Pierre Rabhi annonçaient dans l’indifférence
générale la catastrophe à venir. Et nous y voilà.
Aujourd’hui, on ne se moque plus des
écologistes. Même si certains scientiques
mettent en doute le réchauffement annoncé,
la décroissance n’est plus un mot interdit, les
hommes, les femmes surtout, changent de
comportement, sont plus raisonnables que les
politiques.
Alors écrire une pièce qui avec légèreté aborde
ce sujet grave, pourquoi pas ?
L’occasion m’en a été donnée par une commande
de l’Ermitage Lamourous, un lieu exceptionnel,
un foyer école qui, au Pian-Médoc, en Gironde,
accueille des enfants en difculté familiale.
Pour eux, pas question d’écrire un théâtre du
quotidien de l’enfance.
Plutôt une fable moderne qui parlerait
d’aujourd’hui sans parler d’eux précisément,
qui les promènerait entre la Terre et l’Espace,
là où les planètes ont des conversations
mystérieuses, une fantaisie pas tellement
fantaisiste qui les ferait dialoguer avec la
Lune. Un texte qui leur permettrait de dire aux
adultes qu’il n’y a plus de temps à perdre s’ils
veulent leur laisser un monde décent.
J’ai repris ce conte, dont j’avais fait une
première adaptation théâtrale qui ne me
satisfaisait pas et j’ai écrit, pour ces enfants
de Pian-Médoc, bien sûr, mais aussi pour tous
ceux à qui on donne des conseils sans leur
expliquer pourquoi, l’histoire de cette colère
terrible de la Terre
G.F. : Avais-tu, en écrivant, une forme visuelle
en tête ?
F. du C. : Non, je n’avais pas en tête de forme
visuelle précise. Je voyais le spectacle sous
une forme qui pourrait se rapprocher du dessin
animé, rapide et ludique, avec des accessoires
qui situeraient immédiatement la scène sans
qu’il y ait besoin de décor.
G.F. : Pourquoi les scènes s’enchaînent-elles
si vite (une vingtaine de séquences en tout) ?
N’avais-tu pas envie de développer certaines
situations ?
F. du C. : Les scènes sont comme des
instantanés qui laissent aux spectateurs sa
part d’imaginaire pour prolonger la scène, sauf
bien sûr les dialogues entre la Terre et la Lune,
la Terre et Mars qui sont plus longues et plus
posées.
G.F. : Par rapport à notre actualité, la n ne te
paraît-elle pas trop optimiste?
F. du C. : Pour moi la n est ironique. Bien
sûr que je ne suis pas trop optimiste et
que les grandes réunions mondiales sur le
réchauffement climatique ne nous donnent
pas beaucoup de raisons de l’être, par contre
je fais conance à l’intelligence des hommes
qui comme le colibri de Pierre Rahbi sont de
plus en plus conscients que chacun doit faire
sa part.
Carnets pédagogiques, Collection Théâtrales Jeunesse, www.tjeu.fr
Machineries, rotations, humeurs grinçantes des mobiles fatigués par la rouille, rouets
disloqués... autant d’images suggérées par ce texte de Françoise du Chaxel et les envies
des metteurs en scènes, autant d’invitations à créer une musique émanant du plateau, de
la manipulation d’objets coinçants, stridents, tournants, ronronnants... Sans doute quelques
micros pour saisir les sons les plus subtils, un soupçon d’électronique, mais avant tout trouver
une place où la musique soit la plus intégrée possible à la dramaturgie, où s’estompe la
distance entre musiciens et comédiens.
Christophe Cagnolari - novembre 2012
notE dintEntion sur La musiquE
La planète bleue en a assez des hommes qui la mutilent. Elle s’arrête de tourner. Imaginez
la pagaille ! La Lune, le Soleil et Mars tentent de la raisonner, en vain.
C’est un jeune garçon qui convaincra les humains d’arrêter le massacre écologique pour
calmer la Terre.
résumé dE La piècE
Croquis Pascale Blaison «La Terre malade des hommes» juin 2013
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