Ennio Floris : La rupture cartésienne et la naissance d’une philosophie de la culture dans les œuvres juvéniles de J.-B. Vico
Les Discours (1689-1717) : 6- Le droit de la guerre et la sagesse du droit
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s’attendre à la disparition de la Contre-réforme et
du baroque comme civilisation, sinon comme style,
de la suprématie de la persuasion sur la conviction.
En dépit de la prise de conscience encore confuse
de ce changement, il apparaissait à tous que la
balance allait pencher du côté Nord. La culture
européenne allait trouver ses maîtres en France et
en Allemagne, et se créer une nouvelle Welt-
anschauung par la rencontre du libre examen de
Luther et du cogito cartésien. C’était la naissance
de l’illuminisme.
Il semblerait que Vico ait eu l’intuition de cette
rencontre, car il reconnaît dans le cogito cartésien
l’affirmation implicite d’une liberté personnelle de
jugement, opposée au sensus communis propre à la
tradition
. Quoi qu’il en soit, la thèse qu’il place en
exergue de son Discours trahit le double aspect de
cette guerre. Elle utilise, en effet, les expressions
belli gloria et imperio potentes, qui s’accordent au
spectacle du conflit, justifié par le prestige et la
puissance des deux grandes nations ; mais elle
« Il senso proprio fatto regolatore del vero », J.-B. Vico, Polemiche relative al
De antiquissima, Opere I, Op. cit. p. 274.
« Si deve certemente obligazione a Renato che volle il proprio sentimento
regola del vero, perché era servitú troppo vile star tutto sopra l'autoritá... Ma
che non regni altro che il proprio giudizio... questo é pur troppo... Ormai
sarebbe tempo de questi estremi ridursi al mezzo : seguire il proprio giudizio,
ma con qualche riguardo all'autoritá ». Cf. pp. 174-175.