Ennio Floris : La rupture cartésienne et la naissance d’une philosophie de la culture dans les œuvres juvéniles de J.-B. Vico
Les Discours (1689-1717) : 1- Vico Orateur
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formes d’expression, susceptible d’offrir aux
hommes l’aptitude à bien dire la réalité. C’est l’art
qui fait l’orateur
. C'est pourquoi Vico avait saisi
dans ces discours d’ouverture l’occasion la plus
propice de passer du rhétorique à l’orateur.
Une page de l’autobiographie nous fait connaître
l’importance qu’il donnait à cette fonction oratoire.
Jetant un regard sur la situation culturelle de son
temps, Vico avait remarqué qu’un renouveau, tant
dans les études classiques qu’en philosophie et en
science, mais non dans l’éloquence, avait bien eu
lieu
. En effet – écrit-il – « malgré ces efforts, il
aurait été impossible d’entendre ces discours
inspirés par la sagesse grecque pour la conduite
des mœurs, et par la grandeur romaine pour
susciter des passions »
. À quoi bon, alors,
enseigner la rhétorique si l’orateur n’a plus de
J.-B. Vico, Institutiones oratoriae, Opera, a cura di F. Nicolini, Vol. VIII Versi
d’occasio-ne e scritti di scuola, Leterza, Bari, 1941, pp. 159-207.
Il s’agit du renouveau culturel suscité par D’Andea et Aulisio, Tommaso
Cornelio et Lionardo di Capio, Buragna et Lucentorio Pozzio.
Giannone, Storia civile del Regno di Napoli, Giacchetti, Prato, 1865, livre XL,
chap. 5, pp. 503-505.
Voir aussi : B. Croce, Storia del Regno di Napoli, Laterza, Bari, 1958, pp. 171-
176.
J.-B. Vico, Autobiografia, p. 25.
Vico semble vouloir souligner un aspect négatif de la réforme juridique
d’Aulisio qui aurait, à son avis, insisté sur la philologie aux dépens de
l’éloquence.