dynamique des différences et du droit aux ressemblances. Il signifie intégration
au sens non pas d’assimilation pure et simple, mais plutôt de complémentarité.
Concrètement, deux idées fortes et concurrentes fondent notre réflexion : d’une
part la conflictualité à caractère ethno-religieux dont sont souvent victimes les
processus de démocratisation en Afrique, d’autre part l’esprit de tolérance dont
se réclame pourtant chacune des ethnies ou des cultures religieuses en conflit.
Privilégiant la seconde question, nous allons nous appesantir sur la définition du
dialogue interculturel comme voie royale qui conduit à une vie sociopolitique
apaisée en Afrique. Il s’agit donc pour nous de montrer que l’ethnocentrisme et
les fondamentalismes religieux, en tant qu’expressions des identités radicales,
peuvent être transcendées par le dialogue, afin qu’émerge l’ouverture spirituelle
ou l’humanisme de l’autre homme pour paraphraser Emmanuel Levinas. En
clair, le dialogue entre les ethnies ou les différentes communautés religieuses ne
peut être un instrument de prévention ou de résolution non violente des guerres
et conflits en Afrique que si et seulement si elles sont entendues non pas comme
tyrannie de l’identité, mais spiritualité au sens d’ouverture ou de liberté de
pensée. De là l’exigence d’une éducation au dialogue, c’est-à-dire d’une
invitation des ethnies et des croyants à faire une ouverture à la posture
philosophique de la raison. Et cela parce qu’on connaît les ravages de la pensée
dogmatique lorsqu’elle fait irruption dans le champ politique.
Dès lors, être amoureux du dialogue interculturel, n’est-ce pas aussi être
disposé à partager et à s’inquiéter d’autrui pour que soit possible un monde plus
juste et plus humain, où règne la paix ?
En clair, le but de cette communication est de parler du sens, de l’intérêt et des
modalités pratiques du dialogue interculturel en vue d’une démocratie apaisée.
I Approche conceptuelle
. Malgré la polysémie du mot dialogue interculturel, on peut affirmer, sans
crainte de se tromper et sans position partisane, que l’approche définitionnelle
faite par l’Union européenne donne une idée claire et distincte du dialogue
interculturel. De ce fait, on entend par dialogue interculturel un échange d’idées
entre groupes et individus culturellement distincts. Autrement dit, il renvoie au
meilleur vivre ensemble des peuples ou individus malgré leurs différences
d’ordre ethnique, culturel, religieux et linguistique. Il s’origine dans la mobilité
des personnes et la porosité de nos identités culturelles. Il est rencontre des
cultures, donc des rationalités différentes. Et cela parce que toute culture est
implicitement l’expression de la rationalité d’un peuple. Mais qu’est-ce que la
culture ? On entend par culture, tout ce qui dans une société relève de la
tradition externe et est transmissible sans être naturel, c’est-à-dire ensemble de
coutumes, institutions ( art, droit , religion) , sciences, techniques.
Quant à la guerre elle est par définition un conflit, sinon une lutte armée(
par exemple guerre entre plusieurs pays ou peuples. Elle trouve sa manifestation