micronisés, RR = 0,9 (0,7 - 1,2). On note par contre une élévation du risque
en cas d’association estrogènes et progestatifs de synthèse RR RR = 1,4 (1,2 -
1,7). Là encore, pour l’ensemble de la population, il n’a pas été mis en
évidence d’effet de durée.
Le THS a donc un effet d’accélération de la naissance sur certains cancers
infracliniques préexistants et il peut par ailleurs réduire la spécificité et la sensi-
bilité de la mammographie effectuée dans le cadre d’un dépistage organisé en
rendant les seins plus denses.
Il faut noter par ailleurs que sous THS ce sont, semble-t-il, essentiellement
les cancers lobulaires qui sont en augmentation et non les cancers canalaires (8,
9, 10).
On sait que la mortalité par cancer du sein de ces patientes est souvent
moindre, probablement grâce à un diagnostic plus précoce, là encore, lié à la
surveillance.
Un des facteurs de risque important est l’existence d’antécédent familial de
cancer du sein matri- ou patrilinéaire du premier degré et ce d’autant plus que
les personnes atteintes l’ont été jeunes et que leurs cancers étaient bilatéraux.
Ce risque cependant ne joue vraisemblablement pas ou peu pour les femmes
âgées puisque les cancers du sein familiaux sont généralement apparus avant
65 ans. En effet, concernant les formes familiales, leur proportion diminue
avec l’âge et, selon Bignon (11), la probabilité de trouver un cancer du sein lié
à une mutation de type BRCA1 ou BRCA2 n’est que de 3 % au-delà de 70 ans
et de 1 % après 80 ans.
Problèmes psychologiques et âge
Tout d’abord il ne faut pas confondre problèmes sociaux ou psychiatriques et
état psychologique, même s’il existe des interférences. Le grand âge favorise
l’isolement, la dépendance, la perte du conjoint, l’absence de famille, des
revenus modestes… Les problèmes psychiatriques, la maladie d’Alzheimer, la
démence sénile vont être plus fréquents en vieillissant.
Il convient également, dans la prise en charge, de faire la part de nos propres
projections et de celles des familles. N’a-t-on pas tendance à infantiliser les
personnes âgées, à parler à la famille plutôt qu’à la personne concernée, à ne
pas supporter de voir notre propre devenir…
Mais la psychologie des femmes âgées est-elle différente de celle de femmes
jeunes ? Ne dépend-elle pas surtout de leur passé, de leurs expériences, de leur
vécu qui sera obligatoirement différent d’une femme à l’autre. La littérature est
pauvre sur le sujet. Le sein reste pour les femmes âgées un organe symbole de
la féminité et beaucoup de femmes âgées restent très « attachées » à leurs seins,
il est faux de croire qu’une mastectomie sera plus facile à accepter chez une
femme âgée que chez une femme jeune, c’est souvent l’inverse. Certaines
femmes âgées peuvent également tester le désir de soin du médecin à leur
égard : « Est-ce qu’il pense que cela en vaut encore la peine ? »
100 Cancer du sujet âgé