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SPAS | SANTÉ PUBLIQUE
Des tests additionnels, de la transparence et une obligation de changer l’eau sont réclamés
CATHERINE BOUCHARD
PUBLIÉ LE: SAMEDI 01 NOVEMBRE 2014, 23H09 | MISE À JOUR: DIMANCHE 02 NOVEMBRE 2014, 24H11
PHOTO STEVENS LEBLANC
Préoccupée par l’enquête du Journal sur la qualité de l’eau des spas du Québec, la CAQ estime qu’il faut resserrer les règles auxquelles doivent se conformer les
propriétaires de bains publics.
Le porte-parole caquiste en matière d’environnement, Donald Martel, juge que la très résistante bactérie Pseudomonas aeruginosa devrait faire partie de la vérification périodique à
laquelle les exploitants de spas sont tenus de se soumettre. «Après [votre] étude et les résultats démontrés, ce serait une bonne idée d’introduire ça, a-t-il indiqué. C’est vraiment un
problème de santé publique.»
Normes pas respectées
Le Journal révélait hier que le tiers des centres de santé offrent à leurs clients des bains à remous dont l’eau ne respecte pas les normes du ministère de l’Environnement.
Dans 12 centres de santé sur les 30 visités, les mesures de la turbidité, ou des bactéries E. coli ou Pseudomonas aeruginosa étaient supérieures ou égales aux règles
gouvernementales en vigueur.
Or, à ce jour, seules des mesures de la turbidité et de la présence de la bactérie E. coli sont obligatoires.
Donald Martel croit qu’il faut imposer un contrôle accru de la bactérie Pseudomonas aeruginosa, connue pour causer diverses infections et maladies graves, particulièrement chez
les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
«Je ne comprends pas pourquoi on ne [mesure] pas les deux [bactéries]», se demande M. Martel, ajoutant qu’il souhaiterait que les propriétaires de spas aient l’obligation légale de
changer l’eau de leurs bains une fois par mois.
Le député réclame que les résultats de ces tests soient accessibles au public.
«J’aimerais qu’ils soient affichés à la vue des utilisateurs. Ça [donnerait] une sécurité supplémentaire, croit-il.
Potentiellement dangereux
Son collègue Éric Caire, porte-parole de la CAQ en matière de santé, estime lui aussi qu’il manque de surveillance.
«[Le] problème majeur, c’est l’absence de contrôle. Ça ne donne [rien] d’avoir des normes si on n’en contrôle pas l’application», lance le député caquiste.
Les propriétaires de spas devraient être mieux accompagnés, ajoute M. Caire. «C’est clair que l’autocontrôle est inefficace et, à la limite, [engendre] des situations potentiellement
dangereuses», dit-il.
Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a refusé notre demande d’entrevue, évoquant un manque de disponibilité.
Le Parti québécois n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.
La CAQ troublée par l’enquête du Journal
ACTUALITÉ | SANTÉ
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La publication hier de notre enquête sur la qualité
de l’eau des bains de 30 centres de santé du
Québec a suscité de vives réactions chez les
propriétaires d’un spa de la région de Québec.
Michel Carrier et Julie Panneton, propriétaires du Sibéria
Spa de Lac-Beauport, ont rédigé un communiqué dans
lequel ils ont remis en doute le travail du Journal. Ils
affirment que la bactérie Pseudomonas aeruginosa, qui
y a été retrouvée dans une proportion de 20 fois
supérieure à la norme gouvernementale, n’a pas à faire
l’objet de tests, selon le règlement gouvernemental qui
ne prévoit aucun contrôle obligatoire de cette bactérie.
Étude de l’INSPQ
Or, le Règlement sur la qualité de l’eau des piscines et
autres bassins artificiels stipule bel et bien qu’il y a une
norme relative à cette bactérie: c’est exactement celle
dont s’est servi le laboratoire mandaté par Le Journal
pour effectuer les analyses d’eau.
Citant une étude de l’Institut national de santé publique
du Québec (INSPQ), les propriétaires du Sibéria Spa
laissent entendre que les risques associés à la bactérie
Pseudomonas aeruginosa ont été exagérés, dans le
cadre de notre reportage. Ils ont toutefois omis de citer
ce passage, tiré de la même étude de l’INSPQ:
«Certains auteurs affirment que toute présence [de cette
bactérie] pourrait comporter un risque pour la santé.»
Les propriétaires du centre de santé affirment respecter
à la lettre les deux seuls contrôles exigés par le
ministère de l’Environnement (pour la turbidité et la
bactérie E. coli).
«Nous sommes plus rigoureux et transparents que ce
que prescrit le règlement: nos analyses internes se font
toutes les deux heures, alors que le règlement nous le
prescrit aux trois heures», font-ils valoir.
Par ailleurs, contrairement à ce qui était indiqué dans ce
communiqué de Sibéria Spa, les autorités compétentes
et les documents réglementaires pertinents ont été
consultés par Le Journal bien avant la publication de
notre enquête.
Le ministre Heurtel n’avait pas, semble-t-il, le temps
de nous parler, hier. Voici 3 questions auxquelles
nous souhaitons qu’il réponde.
1. Que pensez-vous du fait que le tiers des spas visités
par Le Journal ne respectent pas les normes de votre
ministère?
2. À la lueur de notre enquête, que comptez-vous faire
relativement aux règles entourant l’analyse des
paramètres physico-chimiques et bactériologiques qui
sont imposés aux propriétaires de spas ?
3. Pourquoi y a-t-il des règles établies, alors qu’il
n’existe aucun moyen de s’assurer de leur respect ?
Que comptez-vous faire à ce sujet ?
PHOTO D'ARCHIVES
David Heurtel.
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