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Guide OSP : informations à recueillir
avant une opération
1. Préparation à l’entretien avec le chirurgien
– Convenir d’une date pour l’entretien, appor-
ter une liste de questions
– Quels sont les points qui vous tiennent à
cœur ? (incapacité de travail, sport, esthé-
tique, etc.)
– Faire part de craintes spéciques (douleurs,
anesthésie, etc.)
– Amener une personne de conance, noter
les réponses du médecin
– Remettre la liste de médicaments. Indiquer
en outre les allergies ou autres intolérances.
En cas d’eet sur la coagulation : cesser les
médicaments une semaine avant ou dis-
cuter avec le médecin !
– Montrer les radiographies et en demander
l’explication
– Entretien préliminaire/d’information avec
l’anesthésiste : quel type d’anesthésie est né-
cessaire pour l’intervention
2. Opération
– Procuration pour l’opération : présence
d’une esquisse/d’images ?
– Exiger une copie de la procuration, la relire
tranquillement chez soi avec la personne de
conance, reposer éventuellement des que-
stions
– Transfusion de sang autogène possible ?
– Qui opère du début à la n ?
– Les risques/complications ont-ils été menti-
onnés ?
– Méthodes alternatives de traitement ?
– Est-il judicieux de demander un deuxième
avis médical ?
– L’intervention prévue correspond-elle à la
procédure standard ? Depuis combien de
temps est-elle établie ?
– Quelle est la fréquence de l’intervention ?
– En cas de procédure nouvelle : depuis
quand est-elle appliquée ? Comment la sé-
curité est-elle garantie ?
– En cas d’utilisation de matériel exogène :
depuis quand est-il utilisé ? Documentation
disponible ?
3. Traitement postopératoire
– Où : soins intensifs, salle de réveil ? Durée
de l’hospitalisation ?
– Qui prend en charge la phase postopéra-
toire ? Comment joindre le médecin pen-
dant la nuit, le week-end ?
– Drainages des plaies : pendant combien de
temps ?
– Combien de temps dure le traitement
postopératoire ? Combien de contrôles
postopératoires sont-ils nécessaires ?
– Réadaptation ou cure nécessaire ? Pendant
combien de temps ?
– Durée de l’incapacité de travail ? Mobilité
restreinte ? Traitement de la douleur ? To-
lérance ?
4. Coûts
– Clarier au préalable toutes les questions
avec la caisse-maladie !
– Hôpital hors du canton ? Exiger un accord
écrit, aussi en cas d’assurance privée ou
semi-privée
– Réadaptation ou cure : clarier sa prise en
charge avec la caisse-maladie; les séjours de
cure, en revanche, ne sont nancés que pour
une petite partie.
5. Directives anticipées
– Établir des directives anticipées, en discuter
avec des personnes de conance
– Apporter le document à la clinique et en re-
mettre une copie à vos proches.
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À la n de l’examen, on constate chez le patient une respiration haletante. Ce dernier a
subi un arrêt respiratoire et cardiaque appelé choc anaphylactique. Ce n’est qu’à ce mo-
ment-là que l’anesthésiste est informé. Le rapport relate que l’anesthésiste serait arrivé sur
place au bout de trois minutes et qu’il aurait réanimé le patient. La réanimation dure
minutes. Aucun procès-verbal n’est établi ; il ne sera rédigé que neuf mois plus tard, de
mémoire et sur demande de l’OSP. Aux soins intensifs, le patient montre des signes évi-
dents de manque d’oxygène. Après ce grave incident, il se montre agité, hyperactif et son
caractère change. Par la suite, Monsieur B. nécessitera des soins continus sur une longue
période en raison de son hyperactivité. Au bout de plusieurs mois, son état s’améliore
quelque peu, mais il ne peut plus réintégrer le processus de travail. Il décède un an plus
tard de sa tumeur.
Nos critiques
. En déjà, il existait d’autres moyens techniques pour établir un diagnostic diéren-
tiel de la tumeur, dont, entre autres, l'imagerie par résonance magnétique (IRM).
. Le patient n’a pas été informé du risque accru qu’il encourait lié à l’utilisation du produit
de contraste en question. Les recommandations du Compendium suisse des médica-
ments ont été ignorées.
. Les médecins n’ont pas laissé au patient le choix d’opter pour une IRM ou de simples ul-
tra-sons au lieu d’une imagerie avec produit de contraste.
. En dépit du risque avéré, aucune surveillance (standby) n’a été organisée ; or, l’anesthésiste
doit être présent pendant toute la durée de l’examen an de pouvoir intervenir à temps en
cas de problèmes respiratoires ou cardiaques.
. Il est inacceptable de ne pas documenter une réanimation. Même si l’examen a lieu en si-
tuation de stress, il doit être documenté immédiatement après.
Les médecins ont tiré leur épingle du jeu à grands renforts d’excuses, en invoquant
par exemple que l'IRM n’aurait pas permis d’obtenir des radiographies susamment pré-
cises pour prendre la bonne décision. Cette argumentation leur a valu apparemment un
vif succès auprès du tribunal !
D’accord avec tout
Neuf ans après ce grave incident qui a bouleversé la vie de toute la famille, le tribunal
prononce enn son jugement : convaincu du bien-fondé de l’opération, le patient a absolu-
ment voulu la tenter pour gagner une nouvelle qualité de vie. Même son épouse admet que
son mari avait toute conance dans les médecins. En eet, la plaignante a déclaré à l’expert
de la FMH que le patient, animé par sa volonté de survie, était d’accord avec tout ce que ses
médecins traitants lui avaient proposé. On peut présumer, dans ces circonstances, que le
patient aurait suivi la recommandation des médecins de l’Hôpital cantonal d’eectuer un
examen par scanner même s’ils l’avaient informé de l’alternative possible d’un examen par
IRM.
La plaignante a déclaré à l’expert de la FMH que le patient, animé par sa volonté de
survie, était d’accord avec tout ce que ses médecins traitants lui avaient proposé.
Accord hypothétique
En résumé : le jugement du tribunal abroge le droit d’information et d’autodétermination
du patient. Il cite pourtant un chirurgien qui se serait contenté, dans le cas présent,
d’examiner le patient avec des ultra-sons sans juger nécessaire d’eectuer le scanner avec
produit de contraste. Le tribunal a ignoré cet avis en supposant l’accord du patient à
l’imagerie par scanner hasardeuse avec produit de contraste ainsi que sa disposition à
prendre un tel risque. Et ce, en dépit de deux alternatives d’examen sans produit de con-
traste qui auraient pu éviter son lourd handicap.
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≥ Cont. Temps fort