POLITIQUE
Un projet de soins intégrés
acceptable
M K — Le projet Managed
Care a été adopté. Les médecins ont décidé
de lancer un référendum car ils s’opposent à
la responsabilité budgétaire. L’OSP ne sou-
tiendra pas ce référendum, mais reconsidé-
rera sa position s’il arrive en votation.
Changements pour les patients :
Pour le patient qui veut le libre choix ab-
solu du médecin, la quote-part actuelle de
plafonnée à francs s’élèvera à
jusqu’à une limite supérieure de francs.
S’ils veulent conserver le libre choix absolu
du médecin, les malades chroniques doivent
en principe payer francs supplémen-
taires. L’OSP considère cette mesure sup-
portable pour les patients. Mais il y a toute-
fois un problème : la limite supérieure est
xée par le Conseil fédéral qui pourra la re-
lever à tout moment.
Si les patients optent pour un modèle de réseau,
la quote-part reste à , mais la limite su-
périeure de la participation sera abaissée à
francs seulement. Les patients sont donc
récompensés, dans ce cas, par une baisse de
francs. Mais là encore, l’incertitude de-
meure puisque le Conseil fédéral est libre de
supprimer à tout moment cette « récom-
pense ».
Les contrats de ans obligatoires ont été
supprimés du projet de loi et un modèle de
Managed Care peut donc être conclu pour
une seule année.
Les caisses-maladie peuvent proposer un
modèle de soins intégrés, mais n’y sont pas
obligées. Dans les régions isolées qui ne pro-
posent pas de tel modèle, la quote-part des
assurés est limitée à ou francs.
Dans ce cas, ce sont les caisses-maladie qui
sont pénalisées et les patients qui protent
d’une quote-part moins élevée.
Autre nouveauté : les caisses-maladie ne
sont plus autorisées à fournir des presta-
tions médicales sous forme de gestion d’ins-
titutions médicales ou par une participation
nancière. Les centres HMO de la SWICA
devront donc se réorienter à l’avenir. Pour le
corps médical, cette séparation des pouvoirs
est primordiale puisque les caisses-maladie
en tant qu’employeurs peuvent exercer une
pression sur les médecins qu’elles emploient.
traitement terminé, l’infection réapparaît au bout de quelques jours. Cette fois-ci, les
deux hanches sont touchées. Il s’avère donc nécessaire de retirer les deux prothèses au
mois de décembre et d’attendre que l’infection soit résorbée pour les réimplanter n jan-
vier . Ces infections répétées ont fait subir à Monsieur F. un dommage physique im-
portant qui le contraint aujourd’hui à se mouvoir très lentement. Pendant un an, il n’a pu
exercer son métier. Il travaille maintenant à , mais ne pourra plus jamais reprendre
une activité à plein temps.
Ne pas faire confiance au protocole d’information
En participant au projet de recherche, Monsieur F. a assumé un risque sanitaire ; par
contre, le protocole d’information indique que le patient n’est pas tenu d’assumer le
risque nancier : « La société (…) SA vous dédommagera du préjudice éventuel subi dans
le cadre de l’essai clinique. Dans ce but, le sponsor a convenu d’une couverture d’assu-
rance auprès de la compagnie (…) en votre faveur. Si vous constatez des dommages ou
problèmes de santé pendant ou après l’essai clinique, veuillez vous adresser au médecin-
investigateur responsable (…). Il connaît la législation en vigueur, dispose des documents
correspondants et prendra pour vous les mesures nécessaires. » Mais la réalité a été tout
autre ! Le médecin-investigateur est parvenu à la conclusion que seul le changement de la
prothèse partielle en août était imputable au Tocilizumab. Les opérations ultérieures ne
pouvaient être pas imputées au médicament de l’étude…
Abandonné à son sort
Malheureusement, nous observons régulièrement qu’en cas de complications les
médecins-investigateurs protègent les entreprises pharmaceutiques et abandonnent les
patients à leur sort. En tant que membre de la Commission d’éthique de Zurich depuis
des années, je considère que le sponsor (entreprise pharmaceutique) – conformément au
protocole d’information – assume le risque nancier. Selon Swissmedic, cette interpréta-
tion est toutefois loin d’être évidente : « Selon les termes de la loi, l’art. , al. , lettre b
LP ne stipule pas susamment clairement s’il s’agit d’une responsabilité causale ou
d’une responsabilité pour faute. Swissmedic considère néanmoins qu’il s’agit d’une res-
ponsabilité causale en se basant sur la formulation révélatrice adoptée à l’art. Oclin qui
stipule que « le promoteur répond des dommages subis par un sujet de recherche ».
Si le législateur n’est pas disposé à modier l’art. , al. , lettre b pour le bien des
patients, nous nous verrons contraints de leur conseiller de ne plus participer
à un projet de recherche suisse.
Par ailleurs, toujours selon Swissmedic, les experts auraient des avis divergents sur la
question. Les uns exigent une preuve irréfutable d’une responsabilité causale, les autres
considèrent que la causalité ne doit pas être prouvée dans le cas d’essais cliniques. Que
faut-il croire et que doit-on recommander aux patients ?
L’OSP est d’avis que l’article de loi doit faire l’objet d’une formulation claire et sans
équivoque. Il n’est pas normal que le patient soit tenu d’assumer le risque nancier en plus
du risque de santé lié à tout projet de recherche. Si le législateur n’est pas disposé à modier
l’art. , al. , lettre b pour le bien des patients, nous nous verrons contraints de leur conseil-
ler de ne plus participer à un projet de recherche suisse. Est-ce vraiment là ce que souhaite
la recherche suisse ?
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