Wikipédia, l'encyclopédie libre Chine Un article de Wikipédia1 La Chine fut pendant des siècles la civilisation la plus avancée, surpassant le reste du monde dans de nombreux domaines tels que les sciences, la médecine ou les arts. Elle fut à l'origine de nombreuses inventions majeures : on peut par exemple citer la boussole, l'imprimerie, le papier, le billet de banque, les pâtes alimentaires ou la poudre à canon. La civilisation chinoise a fortement imprégné toute l'Asie de l'Est, notamment aux niveaux religieux (confucianisme et taoïsme) et linguistique (les sinogrammes ont été utilisés dans toute la région et de nombreux mots chinois sont présents dans les langues qui y sont parlées). La Chine (littéralement le « Pays du Milieu ») est un pays d'Asie de l'Est dont deux États prétendent actuellement détenir la souveraineté : la République populaire de Chine qui contrôle 99,6 % de son territoire et la République de Chine, qui contrôle essentiellement Taïwan. Elle s'étend des côtes de l'océan Pacifique au Pamir et aux Tian Shan et du désert de Gobi à l'Himalaya et aux confins de la péninsule indochinoise, couvrant 9 677 009 kilomètres carrés. Sa population de plus de 1 350 millions d'habitants (plus de 1 330 millions pour la RPC[1], et plus de 20 millions pour la République de Chine[2]) est la première au monde et représente plus du cinquième de la population mondiale. La civilisation chinoise, qui perdure depuis près de cinq mille ans, est l'une des plus anciennes civilisations au monde, et est parfois citée comme la plus ancienne civilisation continue[9]. Elle trouve son origine dans la vallée du Huang He puis s'est étendue vers le sud (conquête des territoires au sud du Yangzi Jiang dès la dynastie Han), vers l'ouest (premières incursions en Asie centrale sous les Han, extension temporaire jusqu'à la mer Caspienne sous les Tang, conquête du Xinjiang et du Tibet sous les Qing[10]) et vers le nord (la dynastie Qing, d'origine mandchoue apporta à la Chine la Mandchourie et la Mongolie). Au cours de son histoire la Chine a été à plusieurs reprises divisée puis réunifiée et elle a été par deux fois entièrement conquise par des étrangers[N 1] (par les Mongols au XIIIe siècle et par les Mandchous au XVIIe siècle), bien que ceux-ci aient fini par adopter les coutumes et le système administratif chinois pour gouverner l'empire. La dernière dynastie impériale, les Qing (la dynastie d'origine mandchoue qui régnait sur le pays depuis 1644), a connu une période de déclin durant la phase d’expansion coloniale des pays occidentaux, menant le pays de défaite en défaite à partir des guerres de l'opium. C’est seulement après la victoire contre l’armée japonaise en 1945 que la Chine a pu se libérer des interventions étrangères. 1 Cet article est consultable dans son intégralité sur le site Wikipédia. 1 Wikipédia, l'encyclopédie libre I. PRÉSENTATION Le pays est avant tout caractérisé par la très longue histoire d’un peuple, de sa très riche culture, de sa langue et de son écriture si particulière, de sa pensée. La « réalité chinoise » échappe à de nombreux observateurs occidentaux, aujourd’hui comme à l’époque de sa découverte par les premiers missionnaires. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les nombreuses querelles idéologiques autour du maoïsme et de la Révolution culturelle n’ont pas contribué à éclaircir les débats. Aujourd’hui la Chine est dans une période d’ouverture et de développement économique accéléré. Même si de nombreux problèmes restent à résoudre, il semble que les réformes en cours aient permis au peuple chinois de déployer son industrie et que sa puissance soit désormais comparable à celle des grands pays occidentaux. Elle est aujourd’hui souvent qualifiée d’« usine du monde » et des études ont montré que le panier d’un ménage français, dans sa partie non alimentaire, contenait pour moitié des produits fabriqués en Chine. II. HISTOIRE 1. Changements dynastiques en Chine Durant deux millénaires, la Chine a subi l'influence alternée de forces centrifuges et centripètes. Lorsque le pouvoir central de la dynastie impériale se délitait et que la cour était la proie des factions rivales et des intrigues, que l'administration ne pouvait plus remédier aux famines et aux catastrophes naturelles et qu'elle ne parvenait plus à contenir la pression des « barbares » qui opéraient de vastes razzias dans les régions frontalières, des mouvements de révolte de paysans affamés déchiraient le pays, des sectes voyaient le jour, et les provinces lointaines se retrouvaient sous la coupe de chefs de guerre ne reconnaissant plus l'autorité de l'empereur. Enfin, ceux-ci se proclamaient eux-mêmes Fils du Ciel, divisant l'empire en royaumes rivaux se livrant à des guerres incessantes et montrant ainsi que l'empereur avait perdu le Mandat du Ciel (Tianming). 2. Principales dynasties Après les premières dynasties, telles que celles des Shang et des Zhou, qui n'occupent que la partie la plus centrale du pays, le grand unificateur de la Chine est l'empereur Qin Shi Huang, fondateur de la dynastie Qin (qui a donné son nom à la Chine) en -221 av. J.-C., ainsi que de la Grande Muraille de Chine[N 2]. L'armée enterrée qui garde encore aujourd'hui son mausolée à côté de Xi'an a été retrouvée en 1974. Sous les Han (de -206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.), les Tang (de 618 à 907), puis les Song (de 960 à 1279), le pays connait de longues périodes de paix, pendant lesquelles la Chine peut être comptée au premier rang des nations les plus importantes du monde, par sa population, sensiblement égale à celle de l'Europe, mais aussi par ses innovations, sous les Tang et sous les Song en particulier. Entre ces brillantes dynasties cependant, la Chine connait des périodes troublées, avec des périodes de guerres civiles pendant lesquelles elle perd son unité. C'est notamment le cas de la période séparant la chute des Han, en 220 ap. J.-C. avec l'apparition des Trois Royaumes, jusqu'en 581, date à laquelle la dynastie Sui réunifie la Chine, préparant ainsi l'avènement des Tang. 2 Wikipédia, l'encyclopédie libre 3. Naissance de la Chine moderne Lors de la Révolution industrielle initiée en Angleterre, la Chine des Qing se ferma aux influences étrangères : cela a sans doute contribué, dans un contexte d'internationalisation des échanges et de colonialisme, à son déclin économique et technologique. Suite aux guerres de l'opium, les Traités inégaux forcèrent l'empire Qing à diviser son territoire en zones d'influence attribuées aux Huit armées étrangères alliées, ouvertes sans conditions au commerce étranger : l'Allemagne, par exemple, occupait le Shandong, la France le Yunnan. L'économie du pays, axée sur le commerce de l'opium, fut ruinée, son autonomie politique abolie de facto. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclamait la République populaire de Chine à Pékin. En décembre, Tchang Kaï-chek proclamait Taipei capitale provisoire de la République de Chine. Après 20 années de réformes et d'âpres négociations, les efforts entrepris ont été couronnés par l'adhésion de la Chine (et de Taïwan à cette même date) à l'Organisation mondiale du commerce (l'OMC), à compter du 1er janvier 2002, lui donnant les outils nécessaires à la croissance économique spectaculaire qu'on lui connait aujourd'hui. Le bénéfice de cette croissance est certes indiscutable pour la Chine, mais ne s'ensuit pas d'évolution sociale pour les catégories ouvrières, ce qui n'est pas sans rappeler les effets négatifs de la révolution industrielle dans l'Europe du XIXe siècle. L'appellation "République populaire de Chine" ne doit pas abuser : l'ouvrier américain est bien mieux protégé que son collègue chinois. Toutefois, s'ils ne sont pas légions, les progrès sont indubitables. III. ÉCONOMIE On estime que la Chine a été la première puissance économique mondiale durant la majeure partie des vingt derniers siècles[15],[16],[17],[18]. Jusqu'au XVIIIe siècle et la révolution industrielle, c'est également en Chine qu'on trouvait le niveau de vie le plus élevé de la planète[19]. La Chine, première civilisation à utiliser le papier monnaie, a une longue histoire de relations économiques internationales. On retiendra quelques points de repères utiles : La dynastie des Yuan a organisé un système de routes et de poste efficaces, contribuant à la modernisation de l'économie chinoise. Au début de l'ère Ming, les flottes de l'amiral Zheng He ont renforcé les liens existant déjà sur la route des épices, entre l'Inde, la côte africaine orientale, l'Indonésie et supposément l'Australie ainsi que les Amériques (avant les Européens, cf. cartes de l'Amiral de cette époque). Suite à une période de repli sous les Ming, la dynastie Qing a vu son déficit économique s'accroître avec l'arrivée des colonisateurs occidentaux. Au milieu du XIXe siècle, l'économie chinoise a été dans sa plus grande partie asservie au commerce de l'opium pour les intérêts des colonisateurs, précipitant le pays dans un chaos économique et politique. Le règne de Mao Zedong a été synonyme d'une nouvelle période de quasi-autarcie économique, en dehors de certains échanges avec les pays de la sphère communiste. Deng Xiaoping a entériné à partir de décembre 1978 une ouverture économique progressive, qui correspond aujourd'hui à une « économie socialiste de marché », associant une économie ouverte sur le monde et à l'économie de marché, avec une volonté de financement du développement social. 3 Wikipédia, l'encyclopédie libre IV. CULTURE 1. Langue et écriture En tant qu'entité linguistique et culturelle relativement homogène et continue, dont la longévité surprend (et bouleverse les théories du déclin nécessaire des civilisations), la Chine a développé une culture originale et immense, qui a exploré presque tous les modes d'expressions connus : littérature, calligraphie, peinture, musique, etc. Elle a de plus inventé la calligraphie, art considéré comme le plus noble et le plus raffiné. Son économie de moyens (un pinceau, de l'encre noire, une feuille de papier absorbant) et son cadre très contraignant (l'ordre et la disposition des traits sont déterminés) en font, paradoxalement, un art dans lequel l'expressivité est à son comble : le pinceau y tient lieu de « sismographe de l'âme ». 2. Littérature Une infime partie de la production écrite de la civilisation chinoise est accessible en langues occidentales et bien peu d'œuvres sont connues du grand public. Étant donné le contexte particulier de ce pays, sa littérature au sens large a connu des évolutions différentes de celle des autres régions du monde. L'épopée, par exemple, y est singulièrement absente. En revanche, les anecdotes, contes, faits divers, courtes biographies, ainsi que les essais, les commentaires des classiques, les traités, les compilations sont des genres foisonnants. Parmi les livres et les auteurs chinois qui ont été traduits et lus en Occident, on peut noter : Le Voyage en Occident (Pérégrinations vers l'Ouest), Au bord de l'eau, Le Rêve dans le pavillon rouge, la poésie de Du Fu et de Li Bai, ainsi que l'auteur moderne majeur qu'est Lu Xun. 3. Éducation en Chine En 1986, la Chine a défini comme objectif à long terme la mise en place d'un enseignement obligatoire sur neuf ans pour tous les enfants. En 1997, la République populaire comptait 628 840 écoles primaires, 78 642 écoles secondaires et 1 020 établissements d'enseignement supérieur[39]. En février 2006, le gouvernement révisa ses objectifs à la hausse en promettant de rendre entièrement gratuit l'enseignement obligatoire de neuf ans, y compris les manuels scolaires et les frais de scolarité, dans les provinces pauvres de l'ouest de la Chine[40]. En 2002, la proportion de Chinois sachant lire et écrire était de 90,9%, dont 95,1% d'hommes et 86,5% de femmes[41], celle des jeunes Chinois (de 15 à 24 ans ) étant respectivement de 98,9%, 99,2% et 98,5% en 2000[42]. En mars 2007, la Chine annonça la décision de faire de l'éducation une « priorité stratégique » nationale, avec un budget national triplé en deux ans et un financement additionnel de 223,5 milliards de yuans (environ 22 milliards d'euros) prévu sur cinq ans pour améliorer l'enseignement obligatoire dans les zones rurales[43]. 4. Autres aspects culturels importants Mandarin Caractères chinois Théâtre chinois Littérature chinoise 4 Wikipédia, l'encyclopédie libre Musique chinoise Peinture chinoise Lianhuanhua (bandes dessinées chinoises) Cinéma chinois Opéra de Pékin Sports Art contemporain chinois Cuisine chinoise Thé Feng shui Jeu chinois V. SCIENCES ET INVENTIONS L'un des aspects les plus remarquables de la civilisation chinoise est l'invention de technologies, souvent plusieurs siècles avant leur apparition ou leur transmission ailleurs. Parmi les principales inventions chinoises figurent les allumettes, le compas, la brouette, l'abaque, le harnais à cheval, les étriers, l'horlogerie, la ferronnerie, l'acier, le papier, les pâtes[47], les types amovibles (imprimerie), l'argent papier, la poudre à canon et le gouvernail de poupe. Traditionnellement, on considère que le papier, l'imprimerie, la poudre à canon et la boussole sont les « Quatre grandes inventions » de la Chine[48]. 1. Les « Quatre grandes inventions » Traditionnellement, on considère que la boussole, l'imprimerie, le papier et la poudre à canon sont les « Quatre grandes inventions » de la Chine[49]. Au début du XVIIe siècle, le philosophe anglais Francis Bacon, sans connaître l'origine de ces inventions, remarque que trois d'entre elles : l'imprimerie, la poudre à canon et la boussole, « ont changé la face du monde »[49]. « Le papier est, avec l'imprimerie, la boussole et la poudre à canon, l'une des quatre grandes inventions chinoises qui ont contribué à construire l'Occident moderne[50] » a) Boussole Maquette d'une cuillère indiquant le sud (appelée sinan) du temps des Han (206 avant J.-C. - 220 après J.-C.) (Il y a quelques discussions sur l'existence historique de l'objet utilitaire correspondant)[51] La boussole permet de situer la direction : nord, sud, est et ouest. C'était un instrument essentiel pour l'orientation et les voyages. b) Imprimerie Avant d'être une invention de Johannes Gutenberg, la Chine avait déjà connu l'imprimerie à caractères mobiles (au IXe siècle)[57] bien longtemps avant que la Corée et l'Occident ne découvrent cette dernière (au XVe siècle). Cependant cette technique a été abandonnée par les Chinois à l'époque car ce système n'était pas adapté à l'écriture chinoise (les idéogrammes) alors qu'en Occident, l'alphabet, par le nombre très réduit de signes auxquels il fait appel, se prête admirablement à l'imprimerie. La Chine a également inventé la sérigraphie. 5 Wikipédia, l'encyclopédie libre c) Papier Les cinq étapes de la fabrication du papier d'après Cai Lun. Le papier porteur d'un message le plus ancien connu à ce jour, découvert en Chine, serait daté de -8, sous la dynastie des Han de l'Ouest (-206, 25). Il s'agit d'un fragment de lettre dont le papier est fait à partir de fibres de lin, sur laquelle une vingtaine de sinogrammes anciens ont été déchiffrés. Il a été trouvé en 2006 à Dunhuang, dans la province du Gansu, et a été daté en fonction d'autres documents écrits trouvés au même endroit de la fouille. [61] D'après une tradition chinoise, on pensait que le papier était apparu au IIIe siècle av. J.-C. en Chine, sous le règne de Qin Shi Huang (fondateur de la dynastie Qin). Une histoire racontait que des personnes auraient alors repéré les dépôts blancs d'écume sur les rochers à la suite des crues et auraient tenté de le reproduire. d) Poudre à canon La poudre à canon est généralement reconnue comme ayant été inventée en Chine vers le IXe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). La découverte semble avoir pour origine des recherches faites dans les milieux taoïstes de l'époque des Táng, mais fut bientôt suivie par une application militaire dans les années 904-906. La poudre à canon fut une invention majeure car elle permit ensuite l'invention de la fusée, du lance-flammes, des feux d'artifice, des mines terrestres et marines, des premières armes à feu, du canon ou encore du mortier. 2. Médecine et acupuncture La médecine traditionnelle chinoise constitue un des aspects les plus fascinants de la civilisation chinoise. Les approches différentes sur le traitement des pathologies (diagnostic à partir du pouls, de la complexion du visage) comprennent notamment une participation active du patient, qui est appelé à changer son alimentation si besoin. Les décoctions de médecine traditionnelle, prescrites à la fin d'une consultation, sont destinées à « rééquilibrer les principes vitaux », contrebalancer les mouvements de chaud et de froid, à l'instar des médecines présocratiques en Occident. 3. Porcelaine Les Chinois sont le premier peuple au monde (et pendant plus d'un millénaire, les seuls[N 12]) à avoir maîtrisé les techniques de la fabrication de la porcelaine dès la dynastie des Han de l'Est (Ier ou IIe siècle). À partir de cette date, la technique de la porcelaine ne va pas cesser de se développer et de se perfectionner en Chine, tout au long des dynasties Tang (porcelaine Xing), puis sous les Song avec la porcelaine Qingbai, les Yuan avec la porcelaine « bleu et blanc », puis enfin sous la dynastie des Qing, avec la multiplication des types de porcelaines les plus raffinées, atteignant d'ailleurs alors le sommet des exportations vers l'Europe, avec les porcelaines Qing des « bleu et blanc » Kangxi, de la « famille rose », ou de la « famille verte ». 6