Impact psychosocial du cancer du sein sur la patiente et sa famille.

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Impact psychosocial du
cancer du sein sur la
patiente et sa famille.
Pierre Gagnon, md, FRCPC
Psychiatre spécialisé en psycho-oncologie,
Chercheur-clinicien
Hôtel-Dieu de Québec (CHUQ) et
Maison Michel-Sarrazin
Professeur titulaire,
Faculté de Pharmacie, Université Laval
Objectif
Se conscientiser davantage de
l’impact direct et indirect du
diagnostic de cancer du sein pour
offrir un support et des services
adaptés aux femmes atteintes ainsi
qu’à leurs proches.
Plan
1. Impact chez la jeune femme
2. Dépression et cancer du sein
– Antidépresseurs
3. Cancer avancé
4. Séquelles cognitives
5. Soulager la détresse existentielle
The Impact of Breast Cancer on
Younger Women’s Relationship
With Their Partner and Children
Walsh, S. et al.(2005) Families, System & Health 23(1): p. 80-93.
Problèmes identifiées par les patientes (N=204):
• Communication avec le conjoint
• Prendre soin des enfants
• Aider les enfants à faire face au
cancer
• Aborder le thème du cancer avec la
famille
Résultats quantitatifs:
relation avec le conjoint
Thèmes identifiées par les patientes:
• 75% ont vu une amélioration de leur
proximité et de leur intimité
• 25 % ont vécu de l’évitement (fuite)
dans leur communication
• 12% se sont séparés et/ou ont
terminés leur relation
• 68% ont vécu des problèmes reliés à la
sexualité
Conclusions et implications
Globalement, les femmes de cet
échantillon n’ont pas perçu de
problème majeur dans leur relation
de couple
Dorval, Maunsell et al. HSS, Québec
Marital stability after breast cancer - 1999
• Le cancer du sein n’est pas associé à
une rupture conjugale
• La rupture survient chez des couples
déjà problématiques
Couples who get closer after breast
cancer – 2005
• 42 % de 282 couples
• Le fait d’être un confident
Maunsell, Dorval, Provencher et al. HSS,
Québec - 2009
Pattern of confident use
• Augmentation de l’utilisation des
confidents après le diagnostic
• Augmentation de l’utilisation des
infirmières (patientes et conjoints) et
des médecins (patientes)
• 84 – 93 % satisfaits
DEPRESSION ET
CANCER DU SEIN
Facteurs de risque de la
dépression
Après 5 ans suivant le diagnostic:
• Sont davantage reliés au patient qu’à
la maladie ou au traitement
• Le stade du cancer du sein n’est pas
associé à la dépression, sauf pour la
récidive
Facteurs de risque de la
dépression
(suite)
• Altération de la qualité de vie
• Insatisfaction de l’image corporelle
suivant une mastectomie
• Répercussions sur la sexualité
Facteurs de risque de la
dépression
(suite)
Le lien entre la prédisposition à
développer un cancer du sein et la
dépression est une question
controversée dans la littérature
Prévalence de la dépression
Chez les femmes ayant un diagnostic
précoce:
• La prévalence de la dépression est
le double par rapport à la
population des femmes en général
• Surtout pendant la première année
suivant le diagnostic
Prévalence de la dépression
(suite)
Environ le quart des femmes atteintes du
cancer du sein souffre d’une dépression
co-morbide. De ce nombre:
• Environ 20 à 30% d’entre elles ont
reçu un diagnostic de stade précoce
• 50% d’entre elles ont reçu un
diagnostic de stade avancé ou
palliatif.
Dépression et qualité de vie
• Les patientes en dépression sont
souvent plus intéressées à utiliser
la médecine alternative
• Leur point de vue est : « Puisque la
médecine orthodoxe ne peut plus
me sauver, je vais me tourner vers
d’autres avenues ».
Traitement de la Dépression
• Approche psychosociale en premier lieu
• Thérapie cognitive-comportementale ou
interpersonnelle
• Aussi efficace qu’antidépresseurs pour
dépression légère et modérée
• Thérapie occupationnelle, art thérapie
• Approche psychosociale toujours associée
aux antidépresseurs
• Ne pas oublier Relaxation, exercice, hygiène
de vie (alcool, drogues)
Antidépresseurs et risques
pour le cancer du sein
• Il n’y a pas de lien spécifique
démontré entre la prise
d’antidépresseurs et les risques de
développer un cancer du sein au
niveau de:
• La période d’utilisation
• La dose quotidienne
• Le type d’antidépresseur utilisé
Usage différentiel des
antidépresseurs selon les
symptômes
Voie Noradrénergique
(NE-DA)
• ↓ attention/concentration
• ↓ mémoire de travail
•Ralentissment
•Fatigue/énergie
•Humeur déprimée
• Appétit
• Anhédonie/intérêt
•Appétit sexuel
Voie Sérotoninergique
(HT)
• Troubles du sommeil
• Anxiété
• Panique
•Phobies
•Irritabilité/tension
•Obsessions/compulsions
•Boulimie
•Appétit sexuel
•Humeur déprimée
Antidépresseurs
Antidépresseurs
[Dosages]
Particularités
Citalopram
10 -60
Peu d’intéractions,
neutre au plan sédatif
Fluvoxamine
25-300
Sédatif- HS
Sertraline
25-200
Anti-panique
Fluoxétine
10-80
TOC- Boulimie Longue
½-vie
Paroxétine
10-60
TOC-Panique-Dlr
neuropathiques
Venlafaxine
37,5- 375
5-HT et NE- Dlr
neuropathiques
Bupropion
100- 300
DA et NE- énergisantatteintes SNC: attention
Mirtazapine
5-45
Anti HT2 et HT3 – NE et
HT- sédatif
Escitalopram
Cipralex
•
•
•
•
•
Énantiomère actif du citalopram
S-citalopram
Effet plus rapide?
5- 20 mg / jour
Usage comme autres ISRS
MIRTAZAPINE (Remeron)
• Tetracyclique ≠ SSRI ’s, MAOI ’s,
TCA ’s
• antagoniste α2, antagoniste 5HT2A, 2C,
5HT3, H1 – Antinauséeux?
• ↑ activité NA et 5-HT
• sédation, anxiolytique
• Faible dose plus sédative
• Augmentation de Poids
• Dissolution rapide
Duloxétine (Cymbalta)
Inhibition recapture 5-HT et NA
Métabolisme 2D6 et 1A2
Inhibition modérée 2D6
Indications:
– Dépression majeure
– Douleur neuropathique diabétique
périphérique
• Capsules 20, 30, 60- max 120, pas
d’avantage plus de 60
•
•
•
•
Desvenlafaxine (Pristiq)
•
•
•
•
Inhibition recapture 5-HT et NA
Métabolite actif de la venlafaxine
T ½ de 9-13 h
Avantage
– Peu de métabolisme via CYP450
– Plus efficace?
• Indications:
– Dépression majeure
• Capsules 50 et 100 mg (libération
prolongée), max 100 id, mais ad
400mg
AUTRES RX AVEC EFFET
ANTIDÉPRESSEUR
• Psychostimulants
– Méthylphénidate (Ritalin), commencer à
2,5 mg le matin; pas après 15h (ou BID
matin-midi) (attention: insomnie,
agitation, HTA, anorexie)
• Antipsychotiques
– pour augmenter effet antidépresseur
– dépression psychotique
– effet anxiolytique (phénothiazines,
nouveaux)
– antinauséeux (halopéridol, olanzapine)
– hypnotique
– analgésique (méthotriméprazine)
Interactions between Tamoxifen
and Antidepressants via
Cytochrome P450 2D6
Desmarais, JE et Looper, KJ. (2009) J Clin Psychiatry. 70(12): 16881697.
• Les femmes prenant du Tamoxifen
pour traiter ou prévenir la récidive
du cancer du sein sont plus à
risque d’être sous anti-dépresseurs
pour un trouble psychotique ou
pour des bouffées de chaleur.
Interactions between Tamoxifen
and Antidepressants via
Cytochrome P450 2D6
Desmarais, JE et Looper, KJ. (2009) J Clin Psychiatry. 70(12): 16881697.
• Or, certains antidépresseurs
pourraient inhiber le métabolisme
du tamoxifen en métabolites actifs
par le cytochrome P450 2D6
(CYP2D6)
• Annulation de l’effet anti-cancer !
Antidépresseurs
Large effet sur le métabolisme du
tamoxifen
• Paroxetine et Fluoxetine (évidences
claires)
• Buproprion (évidences indirectes)
Peu ou pas d’effet sur le métabolisme du
tamoxifen
• Venlafaxine
Antidépresseurs
Non métabolisé par le système P450
• Desvenlafaxine (bonne option)
• Peu de connaissances sur le
Mirtazapine (effet minimal probable)
• Autres antidépresseurs communs
ont des effets légers à modérés sur
le système CYP2D6.
Breast cancer recurrence risk
related to concurrent use of SSRI
antidepressants and tamoxifen
Lash, TL et al. (2010) Acta Oncologica. Early online: 1-8.
• Plus de 25 % des patientes atteintes
du cancer du sein vont souffrir
d’une dépression durant la première
année du diagnostic
• Environ 50% de celles-ci auront une
prescription de ISRS (inhibiteurs
sélectifs de la recapture de la
sérotonine)
Breast cancer recurrence risk
related to concurrent use of SSRI
antidepressants and tamoxifen
Lash, TL et al. (2010) Acta Oncologica. Early online: 1-8.
• CYP2D6 métabolise également les
ISRS
• Utilisation de ISRS pourrait réduire
l’efficacité du tamoxifen à prévenir
la révidive du cancer du sein
• L’ISRS citalopram a une puissance
limitée pour inhiber l’activité du
CYP2D6.
Méthodes
• N= 366 femmes résidentes du
Danemark
• Cancer du sein non métastatique
positif au récepteur de l’œstrogène
entre 1994 et 2001
• Prise de tamoxifen pendant au
moins 1 an
• Historique des prescriptions
Résultats
• 37 cas de récidive sur 366 contre 35
sur 366 pour les contrôles
recevaient au moins une
prescription de citalopram ou de
« s-stereoisomer » en même temps
que le tamoxifen
• Pas de risque augmenté de
récurrence pour les autres ISRS
(OR =0,9)
DÉMARCHES PRATIQUES
• Suspicion de trouble psychiatrique franc:
• Adresser en psychiatrie (urgent ou électif)
• Adresser à l’équipe psychosociale locale ou suprarégionale de l’HDQ (électif ou semi-urgent)
• Besoin d’aide psychologique spécifique
individuelle :
• Adresser à l’équipe psychosociale locale ou suprarégionale de l’HDQ
• Adresser au CLSC pour soutien psychosocial
• Adresser en psychologie privée (souvent en lien avec
clinique médicale)
• Adresser au centre-jour de la MMS
DÉMARCHES PRATIQUES
• Besoin d’aide psychologique générale
individuelle ou de groupe sur le cancer:
• Adresser à un organisme: FQC, OQPAC, SCC,
etc.
• Adresser directement au groupe de gestion de
l’anxiété de l’équipe supra-régionale (HDQ)
• Adresser au projet de recherche sur la thérapie
existentielle à HDQ
• Besoin d’information:
• Adresser à la FQC, à la SCC ou au Centre
d’information sur le cancer (HDQ)
Cancer avancé
Psychosocial impact of newly
diagnosed advanced breast
cancer
Turner, J. et al. (2005) Psycho-Oncology 14: p. 396-407
• N = 66
• 21% récidive du cancer du sein
• 78,8% cancer du sein métastatique
• Moyenne du temps écoulé depuis
l’annonce du diagnostic de
métastases/récurrences: 9,7
semaines
Qualité de vie
Sur la sous-échelle des symptômes
psychologiques du MSAS:
• Score moyen plus élevé chez les
jeunes femmes: 7,83
• Comparé au score des femmes plus
âgées: 5,07
Qualité de vie
(suite)
Globalement, les symptômes les plus
fréquemment identifiés sont:
• Tristesse: 60,3%
• Manque d’énergie: 45,2%
• Transpiration: 42,5%
• Se sentir irritable: 41,1%
• Toux: 39,7%
Entrevues semi-structurées
Thèmes exprimés
• Difficulté à communiquer avec les
médecins
• Délais perçus des diagnostics
• Impact émotionnel
• Inquiétudes à propos de la famille
• « Pourquoi le cancer s’est-il développé ? »
• Stress extérieur à la maladie
• Utilisation de traitements non-prescrits
Communication avec les
médecins
• 21 sur les 37 femmes âgées de
moins de 55 ans ont exprimé de la
frustration et de l’insatisfaction sur
la manière dont le diagnostic de
cancer métastatique a été annoncé
• 61,2% des patientes voudraient voir
des changements dans la
communication avec les médecins
TECHNIQUES DE COMMUNICATION
SOCIO-AFFECTIVES
•
•
•
•
•
•
•
•
S’informer de l’état émotionnel
Écouter plus, parler moins
Exprimer un intérêt
Complimenter les efforts du patient
Légitimer les assertions du patient
Exprimer de l’empathie
Exprimer du soutien, un partenariat
Utiliser terminologie statistique
seulement si le patient est familier avec
ces concepts
DÉMARCHES PRATIQUES
• Préparation: local confidentiel, temps
(20 minutes), toutes les données
• Présence d’un proche qui pourra
reprendre l’info
• Présence d’un autre professionnel:
IPO, TS, psy, qui pourra reprendre
l’info, et participer au soulagement de
la détresse
• Laisser documents si désiré: brochure,
enregistrement?
Délais perçus des
diagnostics
• 41,5% des femmes ont senti un
délai entre le moment où elles ont
exprimé leurs symptômes et les
actions entreprises pour mener au
diagnostic
Impact émotionnel
• 32,8% des femmes ont mentionné
l’incertitude comme étant la
principale difficulté suivant
l’annonce du diagnostic de
métastases
• 35,8% des femmes ont identifié
l’impact émotionnel de leur famille
comme le facteur le plus difficile à
gérer
Impact émotionnel (suite)
• 31,3% ont un sentiment de perte
d’indépendance
• Changements dans le fonctionnement
habituel à cause d’un manque d’énergie
les empêchant de s’engager dans les
activités qu’elles souhaitent poursuivre
• Changements au plan professionnel
• Pour plusieurs, les changements de leur
image corporelle suite aux traitements
demeurent un impact majeur
Inquiétudes à propos de la
famille
• Un peu plus de la moitié des
femmes (55,2%) interviewées ont
exprimé leur inquiétudes sur
l’impact du cancer sur leurs
enfants, incluant la façon de
discuter de la maladie avec eux.
« Pourquoi le cancer s’est-il
développé ? »
• 34,3% des femmes affirment que le
stress, incluant les réactions
personnelles dans l’adversité, ont
joué un rôle majeur dans le
développement et la progression de
leur cancer.
Stress extérieur à la maladie
• Plusieurs décrivent des tragédies
survenues dans leurs vies qui
rendent plus difficile l’adaptation au
cancer
• Certaines spéculent que ces
événements ont contribué au
développement de leur cancer
Utilisation de traitements
non-prescrits
• 52, 2% des répondants utilisent des
vitamines, herbes ou autre
suppléments
• 13,4% ont demandé une
consultation avec un naturopathe
« Si vous croyez que la médecine
traditionnelle ne peut rien pour vous, ce sera
un plaisir de vous adresser à un charlatan »
Le Mental Anticancer
David Servan-Schreiber
Et ce sont ces sentiments-là –
l’impuissance surtout – qui
peuvent peser gravement sur
l’équilibre psychologique et
corporel.
Le Mental Anticancer
Le Mental Anticancer
Si le vécu d’impuissance et de
désespoir alimente la
croissance du cancer, peut-on
en conclure qu’a contrario les
états de sérénité le freinent ?
Effect of psychosocial treatment
on survival of patients with
metastatic breast cancer.
Spiegel, D., Bloom, J. R., Kraemer, H. C.,
Gottheil, E.
1989, Lancet, 8668: 888-91
Effect of psychosocial treatment on
survival of patients with metastatic
breast cancer
• 50 patients groupe vs 36
contrôles
• Résultats :
• survie doublée après 10 ans (37
vs 19 mois)
• ↓ dépression
• ↓ douleur
• ↓ anxiété
Le Mental Anticancer
David Servan-Schreiber
Grâce à cette étude, le lien entre l’état
mental et l’évolution de la maladie
passa soudain du statut de concept
new age un peu farfelu à celui d’une
hypothèse scientifique parfaitement
respectable.
The effect of group psychosocial
support on survival in metastatic
breast cancer.
Pamela J. Goodwin, M.D., Molyn Leszcz, M.D., Marguerite Ennis,
Ph.D., Jan Koopmans, M.S.W., Leslie Vincent, R.N., Helaine
Guther, M.S.W., Elaine Drysdale, M.D., Marilyn Hundleby, Ph.D.,
Harvey M. Chochinov, M.D., Ph.D., Margaret Navarro, M.D., Michael
Speca, Psy.D., Julia Masterson, M.D., Liz Dohan, M.S.W., Rami
Sela, Ph.D., Barbara Warren, R.N., M.S.N., Alexander Paterson,
M.D., Kathleen I. Pritchard, M.D., Andrew Arnold, M.B., B.S.,
Richard Doll, M.S.W., Susan E. O'Reilly, M.D., Gail Quirt, R.N.,
B.A.A., Nicky Hood, R.N., and Jonathan Hunter, M.D.
2001, N England J Med, 345:1719-1726
•235 femmes randomisées
•Objectif: comparer la survie
•Survie médiane:
•17,9 mois intervention
•17,6 mois contrôle
•Amélioration humeur et douleur
Mind-Body Medicine
Cancer
site
Stomach
Breast
Incidence
Cancer site
association
Salt-preserved foods Colorectal
Possibly BBQ
Incidence
association
Satured fat
Possibly eggs
Grilling
Sugar
Obesity
Grilling
Early-puberty
Endometrial Obesity
alcohol consumption
Possibly meat
Oestrogen
therapy
Satured fats
Satured fats
Vitetta L, Anton B, Cotrizo F, Sali A. (2005). Mind-Body Medicine: Stress and It’s
impact on Overall Health and Longevity. Ann. N.Y. Acad. Sci. 1057:492-505
R.I.P.
J’ai pratiqué le yoga
et le jogging,
bu du vin rouge,
exprimé mes émotions
négatives,
Mais je suis malgré
tout décédé
Chacun tourne en
réalité, autant qu’il peut,
ses propres songes;
L ’homme est de glace
aux vérités, il est de feu
pour les mensonges
La Fontaine
Séquelles cognitives
Longitudinal Assessment of Cognitive
Changes Associated With Adjuvant
Treatment for Breast Cancer: Impact of
Age and Cognitive Reserve
• Ahles, T. et al. (2010) Journal of Clinical Oncology,
Avant, 1, 6 et 18 mois
Résultats:
• Les patientes plus âgées exposées à la
chimiothérapie et ayant au départ une
moindre capacité de réserve cognitive,
ont une vitesse de traitement de
l’information plus faible post-traitement
Résultats (suite)
• Les analyses suggèrent aussi un
effet négatif du Tamoxifen sur la
vitesse de traitement de
l’information et sur la mémoire
verbale dans le groupe de patientes
qui n’ont pas reçu de
chimiothérapie
• La chimiothérapie a un effet sur
l’habilité verbale, mais se résorbe
avec le temps
• Le Tamoxifen a un impact négatif
sur les performances cognitives
dans plusieurs domaines
• Cliniquement, plusieurs jeunes femmes
très scolarisées ont affirmé percevoir
des changements cognitifs persistants
après la chimiothérapie.
• Explication possible: Les jeunes femmes
avec un haut niveau de réserve cognitive
peuvent remarquer des changements dans
leur capacité cognitive, mais elles sont tout
de même capable de performer dans les
tests neuropsychologiques parce qu’elles
peuvent alterner dans les fonctions des
différentes parties de leur cerveau.
• L’âge et la réserve cognitive sont
des bons indicateurs du
fonctionnement cognitif posttraitement concernant la vitesse du
traitement de l’information.
Soulager la détresse
existentielle
Celui qui a un
« Pourquoi » qui lui tient
lieu de but, de finalité,
peut vivre avec
n’importe lequel
« comment »
Nietzsche
La recherche de sens suite à un
cancer: intervention
existentielle
• Spirituel: propre ou relatif à l’âme,
en tant qu’émanation et reflet d’un
principe supérieur, divin.
• Existentiel: relatif à l’existence en
tant que réalité vécue
La recherche de sens
• Si la vie a un sens, il faut qu’il y ait un
sens à la souffrance
• La souffrance, comme le destin et la
mort, fait partie de la vie
• Possible de trouver un sens à
l’existence, même dans une situation
désespérée
• Mais la souffrance n’est pas nécessaire
pour trouver un sens.
Le sens de la vie
• Raison de vivre varie en fonction des
personnes et du moment
• Ce n’est pas le sens global de la vie qui
importe, mais celui que lui attribue une
personne à un moment donné
• Vocation de chacun est unique, comme
sa façon de la réaliser
• Essence de l’existence humaine:
responsabilité
Amplifier la vie à l’infini
“La vie devient pour nous une matière
précieuse à ne pas gâcher, et il n’y a
guère que ce qui conserve une valeur
en face de la mort qui garde un sens à
nos yeux. On s’aperçoit, non sans
surprise, qu’ au lieu de restreindre la
vie, ce sentiment l’amplifie à l’infini.”
France Pastorelli, “Servitude et grandeur de
la maladie”, 1880-1958
Découvrir un sens à sa vie
1)
2)
3)
4)
4 façons possibles:
à travers une œuvre ou une bonne
action
en faisant l’expérience de quelque
chose ou de quelqu’un
par son attitude envers une
souffrance inévitable
à travers la spiritualité et la religion
Le sens de la souffrance
• Possible de trouver un sens à
l’existence, même dans une situation
désespérée
• Mais la souffrance n’est pas nécessaire
pour trouver un sens
• Avoir la possibilité de juger la
souffrance comme ennoblissante, et
non en avoir honte
Un sens donné à la
souffrance
• La façon dont l’être humain accepte
son sort et la souffrance: occasion
de donner un sens plus profond à
sa vie
• Agir avec dignité et courage: faire le
choix d’être digne ou non de ses
souffrances
Mise en contexte:
Les invasions
barbares
Session 11: La recherche de
sens et la spiritualité
Pierre et Rémy, professeurs universitaires,
fin cinquantaine.
Pierre à Rémy: « Les étudiants ne savent rien de
nos jours, ce sont des illettrés universitaires ! ».
Rémy à Pierre: « C’est de notre faute, on ne leur a
rien enseigné. »
• Rémy, avant de recevoir l’euthanasie, à
Pierre : « Mais moi, moi, je ne serai
plus jamais là! Je vais disparaître
pour toujours! Si, au moins, j’avais
appris quelque chose de la vie. Je te
le jure, je suis aussi dépourvu que
lors de mon premier jour de vie. J’ai
pas réussi à trouver un sens …C’est
ça qu’il faut chercher… »
La recherche de sens
suite à un cancer
Intervention pour améliorer la qualité de vie
existentielle et globale
Gagnon, Pierre, MD, FRCPC
Fillion, Lise, inf., Ph.D
Blais, Marie-Claude, Ph.D
Provencher, Louise, MD, FRCPC
Chochinov, Harvey Max, MD, Ph.D, FRCPC
Aubin, Michèle, MD
Couture, Félix, MD
Henry, Mélissa, Ph.D
Intervention cognitivo-existentielle
SPIRITUEL/RELIGIEUX
Rencontre : 11
EXISTENTIEL
Rencontres :
toutes (6,7,8,9,10)
PHYSIQUE
Rencontre :1
SOCIAL
Rencontres
: 4, 5
PSYCHOLOGIQUE
(ÉMOTIONNEL ET
COGNITIF)
Rencontres :2,3
PHYSIQUE
Rencontre : 1
De l’étoffe à faire de la vie
“J’étais tombée dans cette erreur,
commune à tant de malades, de croire
que, lorsque la maladie s’installe, la vie
est forcément bloquée…
Je ne savais pas encore que la vie peut
prendre toutes les formes, y compris
celle de la maladie, et que le malheur,
quel qu’il soit, c’est toujours de l’étoffe à
faire de la vie.”
France Pastorelli
Résultats
Moyenne des scores sur l’échelle existentielle
du MQoL en fonction des semaines
10
9
MQoL score
8
7
6
5
Contrôle
Thérapie Individuelle
Thérapie de Groupe
4
3
2
1
0
0
6
Pré-intervention Mi-intervention
12
Fin-intervention
Semaines
18
24
Post-intervention
Conclusion
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