
LES CONSÉQUENCES D’UN COUP
Au cours d’une chute ou d’un accident de roulage, on rencontre souvent
des plaies fermées. Pour comprendre à quel point les lésions internes invi-
sibles peuvent être importantes, il faut se représenter la force du choc. Un
peu de physique permet de comprendre ce qui se passe dans le corps lors
d’un accident.
La force du choc lors d’un accident est déterminée en grande partie par
l’énergie cinétique de la victime au moment de l’accident. L’énergie
cinétique d’un objet (voiture ou personne) en mouvement est fonction de
la masse de l’objet multiplié par le carré de la vitesse de déplacement.
Plus grandes sont la masse et la vitesse, plus grande est l’énergie cinéti-
que.
Lorsque vous souhaitez enfoncer un clou dans une surface dure, vous pre-
nez un marteau (masse) et vous effectuez un grand mouvement (vitesse).
Au moment où le marteau frappe le clou, l’énergie cinétique du marteau
est transformée en mouvement du clou. Plus le marteau est lourd et
plus vous frappez fort, plus la profondeur à laquelle vous chassez le clou
sera grande. Le clou est construit dans ce but. Si vous frappez sur votre
doigt, l’énergie cinétique du marteau aura des conséquences destructri-
ces pour votre doigt: l’os se casse, les vaisseaux et les nerfs sont écrasés,
la peau se déchire. Plus l’énergie cinétique qui agit sur les tissus est gran-
de, plus graves seront les lésions qui en résultent.
Lors d’un accident nous ne considérons pas seulement la vitesse, mais
également la décélération: le ralentissement. Si vous tombez sur un
matelas, une partie de l’énergie cinétique sera absorbée par le matelas qui
ralentit la chute. Lors d’une chute sur du béton, tout l’impact sera absorbé
par le corps. C’est la raison pour laquelle les voitures modernes sont
équipées de zones de déformation: une partie de l’énergie du choc est uti-
lisée lors de la déformation de la carrosserie et limite ainsi les blessures
des passagers. Les piétons, les cyclistes et les motocyclistes n’ont pas de
carrosserie et encaissent l’entièreté du choc. Lors d’une chute dans un
escalier ou à vélo, le corps peut atteindre des vitesses élevées.
COMMENT ÉVALUER LA GRAVITÉ
D’UN ACCIDENT?
En tant qu’ambulancier, vous arriverez souvent le premier sur les lieux de
l’accident. Vous apprendrez, avec l’expérience, à avoir rapidement une
image de l’accident grâce au témoignage de la victime, des témoins, à
l’observation des conditions générales sur place. Ces éléments permettent
d’évaluer la gravité de la situation. Les lésions du patient sont notamment
fonction de la vitesse du véhicule ou de la hauteur de la chute. Gardez
votre calme. Cela tranquillise la victime et les témoins. Tout en agissant,
récoltez des informations. Ces précieux renseignements seront transmis
aux sauveteurs suivants.
Lorsqu’un véhicule entre en collision avec un obstacle à la vitesse de
100 km/heure, le conducteur est projeté vers l’avant avec la même force
4.4
Le patient traumatisé
Chapitre 4