aristocratiques du NO de la famille impériale des Tang. L'impératrice Wu Zetian change les nomenclatures
officielles, l'organisation administrative et les noms de lieux. La puissante Eglise bouddhique lui apporte
son soutien.
Les années de ce règne correspondent à une période de relâchement et de gaspillage, où les proches de la
Cour et le milieu clérical s'enrichissent aux dépens de la petite paysannerie.
Son emprise sur le gouvernement est si forte qu’elle n’est pas déposée avant 705, quand elle avait plus de 80
ans et était déjà souffrante.
Après avoir restauré son père dans ses prétentions au trône (Ruizong r. 710-712, après le règne de
l’empereur Zhongzong 705-710), le grand empereur Xuanzong (r712-756) rétablit la situation financière,
morale et politique, et réorganise les armées. On lui doit une refonte du système rituel et d’importantes
réformes fiscales.
Restructuration de l’appareil militaire sous la menace des Turcs, des Ouighours et des Tibétains :
instauration d’une couronne de provinces militaires le long des frontières, du Sichuan à la Mandchourie et
larges pouvoirs conférés aux chefs d’armée.
Mais certains facteurs vont contribuer à la naissance d'une crise considérable : la dégradation continue du
système agraire, la montée en puissance des chefs d'armée conjuguée à la formation d'importantes armées
de métier, le conflit entre l'aristocratie du Nord-Ouest et la nouvelle classe de fonctionnaires recrutés par
concours, enfin l'influence pernicieuse de la concubine Yang. Xuanzong avait eu 59 enfants. Mais on se
rappelle surtout son amour pour Yang guifei (litt. « concubine favorite »), qui partageait son amour de
la musique et de la danse, mais n’avait pas de grand sens politique.
b. Le déclin des Tang (755-907)
La rébellion d’An Lushan : An Lushan était un militaire d’origine étrangère (fils de Sogdien et de mère
turque : An indique une origine sogdienne, lushan : transcription du nom sogdien rokhshan, « le lumineux »,
duquel dérive également le prénom Roxane). A la suite d’une série de victoires militaires, il reçoit les
faveurs de l’empereur Xuanzong et du puissant Premier Ministre Li Linfu. A la mort de ce dernier en 753,
c’est Yang Guozhong, cousin de la favorite Yang guifei, qui occupe le poste de Premier Ministre. Afin de
décrédibiliser son prédécesseur, il s’en prend à An Lushan et l’accuse de fomenter une rébellion. La tension
entre les deux hommes va conduire à l’un des événements les plus traumatiques de l’histoire chinoise.
Parvenant à provoquer les soupçons de l’empereur Xuanzong, Yang Guozhong va peu à peu ostraciser An
Lushan, qui se retourne contre le pouvoir impérial en Décembre 755.
An Lushan dispose d’une force estimée entre 100 et 200 mille hommes, avec une cavalerie recrutée parmi
les tribus des frontières, et une base militaire dans la région de Pékin. En moins de deux mois, An Lushan
prend Luoyang et se retrouve à moins de 100 km de Changan. L’empereur Xuanzong est forcé de fuir vers
le Sud Ouest (en 756) à travers les montagnes du Sichuan. Les troupes qui escortent l’empereur forcent
Xuanzong à faire étrangler Yang Guifei. C’est l’un des épisodes les plus célèbres de l’histoire chinoise :
Xuanzong en fuite, en quête d’une refuge est un thème fréquemment illustré dans la peinture et la poésie
chinoise. Le plus connu de ces poèmes est celui de Bai Juyi (772-846), Chanson de l’éternel regret (chang hen
ge), qui décrit le chagrin de l’empereur après l’exécution de Yang Gufei.
L’héritier de Xuanzong, marche vers le nord avec quelques centaines d’hommes et campe à la base fortifiée
de Lingwu (sur le coude occidental du Fleuve Jaune). Il tente d’équiper une armée et de rassembler des
généraux loyaux, de reprendre Chang’an et de préparer le retour de son père. Xuanzong, déjà âgé, et
passablement déprimé, prend le titre d’empereur en retraite, les insignes du pouvoir impérial sont octroyés
à son fils Suzong (règne de 756 à 762).