dali vs. picasso - Théâtre de la Manufacture

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RE
CENT ATIQUE
DRAM
NATIONAL
DALI
VS.
PICASSO
FERNANDO ARRABAL / FRANK HOFFMANN
DU 22 AU 25 MARS 2016
NANCY
AINE
LORR
CONTACT PRESSE NANCY EMMANUELLE DUCHESNE, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
[email protected] - +33(0)3 83 37 78 03
DIRECTION MICHEL DIDYM
10 RUE BARON LOUIS - BP 63349
54014 NANCY CEDEX
WWW.THEATRE-MANUFACTURE.FR
03183 37 12 99
DALI VS. PICASSO
FERNANDO ARRABAL / FRANK HOFFMANN
Avec ..........................................................................Marie-Lou Sellem (Dalí)
.............................................................................. Samuel Finzi (Picasso)
............................................................ Jacqueline Macaulay (Dora Maar)
.....................................................................................Luc Feit (Gala Dalí)
Scénographie ....................................................................Christoph Rasche
Costumes ........................................................................ Katharina Polheim
Lumières ...................................................................................Zeljko Sestak
Musique ......................................................................................... René Nuss
Dramaturgie ........................................................................ Andreas Wagner
Assistante à la mise en scène ..................................Alexandra Schumann
Maquillage ........................................................................... Jasmine Schmit
Habillage ................................................................................Yolande Schmit
Les costumes ont été réalisés dans les ateliers du TNL sous la direction
de Denise Schumann
Coproduction Théâtre national du Luxembourg, Ruhrfestspiele Recklinghausen
Durée 1H15
Arrabal situe cette rencontre des deux artistes géniaux la “ nuit du jeudi 29 avril 1937 dans un grand appartement
parisien délabré ”. À partir de faits réels et de la correspondance entre les deux peintres, l’auteur invente un
dialogue d’exilés, de “ sanspapiers ” comme ils s’appellent eux-mêmes.
Sur la scène, deux tableaux majeurs directement liés à la Guerre d’Espagne (1936-1939) : Construction
molle aux haricots bouillis (prémonition de la guerre civile) de Dalí et Guernica de Picasso. Arrabal, à travers
les chicaneries cocasses des deux artistes qui fuient la dictature de Franco, dresse le tableau d’une époque
confuse. Pas la nôtre, non, mais celle des années 30 où le fascisme étend ses tentacules sur l’Europe. Dans
une langue luxuriante, exubérante, poétique, toute en associations détonantes, l’auteur – esprit vif et cinglant
– s’amuse en soufflant sur les braises du feu qui couve avant la Seconde Guerre mondiale. Il fait exploser les
clichés et titille les contradictions. Deux manières d’être engagé, deux pratiques artistiques s’affrontent. Ils sont
des techniciens hors pair mais l’expriment différemment : précision maniaque et scientifique pour Dalí ; trait
plus primitif, plus brut, pour Picasso. Dans ce salon, il y a aussi les compagnes, muses sacrées, Gala Dalí et Dora
Maar, Mme Picasso, qui lance des couteaux...
Pour incarner les deux monstres sacrés, Frank Hoffmann entraîne dans cette aventure d’immenses acteurs,
familiers du meilleur théâtre allemand (parfaitement bilingues, ils jouent ici en français !) : Marie-Lou Sellem et
Samuel Finzi.
AUTOUR DU SPECTACLE : Fernando Arrabal à Nancy : Aux antipodes les kangourous forniquent à l’envers...
PROJECTION AU CAMÉO – VIDARRABAL (2012 – 98 min)
Documentaire sur Fernando Arrabal, réalisé par Xavier Pasturel Barron
Tarif réduit de 5,20€ sur présentation du billet du spectacle Dali vs. Picasso
Lundi 21 mars à 19h, Cinéma Caméo Commanderie
RENCONTRE AVEC FERNANDO ARRABAL ET FRANK HOFFMANN
Rencontre animée par Yannick Hoffert, professeur à l’Université de Lorraine
Mardi 22 mars à l’issue de la représentation de 20h30, entrée libre
CALENDRIER
Mardi 22, Mercredi 23 et Vendredi 25 mars à 20h30
Jeudi 24 mars à 19h
TARIFS
Tarif plein 22€ / Tarif réduit 17€ / Tarif jeunes 9€
RÉSERVATIONS
au 03 83 37 42 42 du lundi au vendredi de 12h à 19h, le mercredi de 10h à 19h, et le samedi en période de représentation.
Locations Magasins Fnac (réduction adhérents), MGEL et Digitick
Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine
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Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine
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LA PIÈCE
Neuf mois après le début de la Guerre Civile Espagnole, trois jours après le bombardement de Guernica,
dans la nuit du jeudi 29 avril 1937 dans un grand salon parisien délabré se retrouvent Salvador Dali et Pablo
Picasso. Au milieu du salon est accroché le tableau de Dali
Composition molle aux haricots bouillis (prémonition de la Guerre Civile), derrière, tout au fond, on découvre
une œuvre de Picasso qui deviendra par la suite Guernica. Dali et Picasso s’entretiennent du rôle des arts et
de l’artiste en temps de guerre, leur conversation à bâtons rompus est constamment interrompue par les
interventions cocasses de leurs deux femmescomplices
Gala et Dora. Régulièrement Dora lance un couteau qui passe devant le nez de Picasso atterré, alors que
Gala a une grande nouvelle à annoncer...
Dali vs. Picasso est une œuvre foudroyante, jubilatoire, appelée humblement par son auteur Fernando
Arrabal « dialogue », une œuvre qui sonne comme un cri méchant, mais tendre, provocateur, mais hilarant,
querelleur, mais poétique.
Arrabal est peut-être le dernier, en tout cas le plus ensorcelant représentant de cette génération
exceptionnelle qui, entre surréalisme, théâtre de l’absurde et écriture contemporaine, a révolutionné le
monde des arts et de la littérature de l’Après-Guerre jusqu’à aujourd’hui.
Soutenu par une distribution exceptionnelle, Frank Hoffmann créera la version originale française de Dali
vs. Picasso. Un défi !
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ENTRETIEN AVEC
FERNANDO ARRABAL
Jean-Louis Scheffen.- Dalí et Picasso ont, chacun, illustré certains de vos livres.
Quels ont été vos rapports avec ces deux artistes ?
Fernando Arrabal.- Dalí était passionné par les sciences. Je le suis aussi. Picasso était “un Xenius”.
Comment savoir si la mer revient ou se retire ? J’ai connu Dalí personnellement lorsqu’il m’a proposé de
créer avec lui une œuvre “cybernétique”. Nous étions d’une certaine manière différents de nos collègues.
Je n’aurai pas l’impertinence de croire que nos connaissances nous permettaient de mesurer les limites
de tout. Les lions démontrent aux brebis que s’ils n’étaient plus lions elles seraient encore plus brebis. Il
ne faut pas oublier que peu avant sa mort Dalí a cherché à réunir (à ses frais) de grands chercheurs pour
débattre sur un sujet : le hasard. L’ambition la plus décisive du siècle. J’aurais préféré (et je le lui ai dit)
que ce cénacle essaie de trouver la rigueur mathématique de la confusion.
Jean-Louis Scheffen .- Pour votre texte Dalí vs. Picasso, avez-vous voulu rester près d’une certaine
vraisemblance historique ou psychologique ?
Fernando Arrabal.- Gardons en mémoire qu’il s’agit du dialogue de deux “sans-papiers”. Ils jouent le rôle
de Dalí et de Picasso. Ce sont deux émigrants enfermés dans le département psychiatrique d’un centre de
rétention. La Nouvelle Zélande pourrait avoir un Tour de France... mais avec des kangourous. Cependant,
ces limites posées, je me suis inspiré de faits authentiques, notamment des mémoires de jeunesse de
Dalí et de sa correspondance très chaleureuse avec Picasso. Qui était le maître de qui ? Comment savoir
si l’hippocampe doit tout à la sirène ou au centaure ? J’ai tenu compte de ce que le vrai révolutionnaire
à l’époque était le trotskiste Dalí. Et que Picasso ne sera communiste que presque une dizaine d’années
plus tard. Dans les profondeurs le scaphandrier myope est visionnaire.
Jean-Louis Scheffen.- Les rapports entre l’artiste et la société (en temps de guerre plus particulièrement)
sont le point de départ de votre texte. Un propos de prime abord très sérieux, d’autant plus que vous
avez-vous-même connu les suites de la Guerre civile et du régime de Franco. L’humour qui y est aussi
présent que dans beaucoup d’autres de vos œuvres sert-il à démasquer la réalité ?
Fernando Arrabal.- L’humour est peut-être celui même de la réalité. Celui de la confusion. Il faut voir
comment deux esprits ont présenté une vision politique, à leurs débuts, “à front renversé”. Quand
beaucoup de ruches deviennent agnostiques les abeilles créent un dieu. J’ai respecté la vérité en
tous points. Dans l’élégante galerie de NY sur le cendrier aux mégots géant de Damien Hirst j’ai vu cet
avertissement : “interdit de fumer”.
Jean-Louis Scheffen.- Les deux tableaux au centre du dialogue constituent des regards très différents
sur la réalité. Qui y arrive mieux ? Vous sentez-vous l’âme d’un arbitre ?
Fernando Arrabal.- Je ne suis en rien un arbitre. L’éléphant trop lifté, s’il lève la trompe, sa queue rétrécit.
Personnellement je vois dans le tableau de Dalí réellement une prémonition de la guerre civile. Celui de
Picasso comporte des éléments troublants. Le porc-épic snob sur sa gourmette annonce: acupuncteur.
La toile de Dalí est paradoxalement plus “claire”.
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Jean-Louis Scheffen.- Gala et Dora ne se cantonnent pas à leur rôle de muses mais dérèglent le dialogue
des deux artistes de manière souvent surprenante. Leur regard est-il aussi un peu le vôtre?
Fernando Arrabal.- Je ne peux que répondre par ce qui peut sembler un cliché : je suis tous les personnages.
Mes bagages perdus dans mes vols sont pervertis par des étoiles filantes. Je suis , par exemple, Fando et
Lis. De même que Flaubert... “Madame Bovary, c’est moi”.
Jean-Louis Scheffen .- Si Picasso, aux yeux de ce qu’on appelle le « grand public », représente aujourd’hui
l’art du XXe siècle tout court, Dalí (pour lequel André Breton avait créé l’anagramme « Avido Dollars ») en
illustre aussi le côté mercantile. À vos yeux, une philosophie d’artiste et un certain esprit commercial
sont-ils compatibles ?
Fernando Arrabal.- On oublie le passé : combien des urologues atteints de Parkinson deviennent des
masturbateurs convulsifs. Au 16e, au 17e siècle, par exemple, les artistes vivaient grâce aux commandes
des mécènes (le roi , l’Eglise, les grands bourgeois). Vélasquez fut un “assis”. Les peintres religieux lisaient
continuellement des textes sacrés : ils préparaient les antisèches de Jugement Dernier... ou du Dernier
Goulag. Le romantisme et le 19e siècle, les débuts du 20e, ont imposé la figure de l’artiste “maudit”. Ce
n’est pas une fatalité. L’hippopotame qui veut sembler mince choisit des fiancées hippopotames obèses.
D’autre part Picasso a été très soutenu par des partis totalitaires. Ne jetons pas trop vite la pierre à Avida
Dollars.
Jean-Louis Scheffen, pour la revue La règle du jeu
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SANS TREMBLER NI HÉSITER
TRANCHE DANS LE VIF !
Dans son texte emblématique Lettre à Franco envoyé au dictateur le 18 mai 1971, Fernando Arrabal dénonce
la terreur de la dictature fasciste, l’oppression et les conditions de vie misérables du régime franquiste. Il
y déplore les trois grandes pertes qu’il a lui-même subies : la perte de sa langue, la perte de ses amis et
la perte de son pays. Incarceré en 1967 lors d’une visite dans son pays natal, Arrabal décrit aussi sans
ménagement la violence des prisons de l’Espagne franquiste. Ce sont ces expériences qu’il convoque dans
son nouveau « dialogue » intitulé Dali vs Picasso pour aborder les deux grands génies espagnols.
Paris, le 29 avril 1937. Réunis dans un salon délabré, trois jours après le bombardement de Guernica par
les forces aériennes hitlériennes, Picasso et Dalí, ainsi que leurs épouses Dora Maar et Gala Dalí, se livrent
à un débat inédit autour de deux chefs-d’œuvre de la peinture du XXème siècle : Construction molle aux
haricots bouillis (prémonition de la Guerre Civile) de Dalí et Guernica de Picasso - deux œuvres magistrales
devenues des symboles de la Guerre Civile espagnole. C’est justement l’amalgame entre cette guerre et
les deux figurations de cette guerre que dénonce Arrabal dans ce texte. Il démonte l’image de la guerre
donnée par les deux artistes exilés dans un dialogue qui interroge la valeur de l’art dans le contexte de la
guerre et du fascisme. Dalí apparaît surtout préoccupé par sa méthode « paranoïa-critique », qui – comme
il l’explique avec emphase – lui permit de « pressentir » la guerre. L’analyse qu’il fait lui-même de son
œuvre le présente comme le premier exégète de son art mentalement construit. Arrabal nous montre
Dalí dans toute son abnégation physique, en parfaite opposition avec la grande conscience corporelle de
Picasso et son érotomanie avec Dora Maar. Picasso lance même à Dalí : « Reconnaissez-le : avez-vous
réellement cohabité avec quelqu’un, mise à part votre relation plus que bizarre avec Gala...? ».
Arrabal nous raconte une toute nouvelle histoire de la genèse de Guernica de Picasso. Une histoire qui,
pour l’auteur, a la même valeur que d’éventuels faits historiques. On sait que Picasso reçut effectivement
en janvier 1937 une commande du gouvernement espagnol républicain, par l’intermédiaire de Josep
Lluís Sert, architecte du pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris. Il débuta son grand tableau
mural suite au bombardement de Guernica en puisant essentiellement dans son cycle lithographique
Songe et mensonge de Franco. Contrairement à Dalí, déjà exclu du mouvement surréaliste pour son
attitude « contre-révolutionnaire » et ambiguë par rapport au fascisme, Picasso prit parti pour l’Espagne
républicaine. L’argent gagné grâce à l’exposition de Guernica, même lors de l’exposition à Londres en 1938,
fut ainsi reversé aux troupes républicaines. Dans l’œuvre d’Arrabal, par contre, l’artiste politiquement
engagé n’est pas Picasso, mais Dalí qui explique à longueur de journée la dimension politique de sa
« Construction molle ». Aux yeux d’Arrabal le tableau de Dalí reflète au moins avec la même force que
celui de Picasso les blessures que l’homme subit dans les guerres.
Une des plus grandes toiles du XXème siècle commandée pour l’Exposition universelle de 1937 consacrée
aux « arts et techniques de la vie moderne » est La Fée électricité, toile de 64 m2 peinte par Raoul
Dufy. Arrabal suggère ici que c’est Picasso qui aurait reçu cette commande de la compagnie parisienne
d’électricité. Mais Dora Maar annonce la terrible nouvelle : Dufy a surpassé les dimensions de Picasso.
Que faire maintenant ? Trouver un autre titre à la toile déjà achevée. À ce moment Gala Dalí apporte
les dernières nouvelles de l’ “Humanité“: le bombardement de Guernica. Le titre est trouvé quatre jours
avant l’ouverture du pavillon. En réalité le pavillon de l’Espagne républicaine fut seulement inauguré en
juillet 1937, sept semaines après l’ouverture officielle et sans la moindre participation de représentants
officiels français, signe de la politique de non-intervention de la France. Les sujets qui occupent Picasso
sont, selon Arrabal, l’argent et l’amour. Picasso a bien reçu une requête officielle du gouvernement pour
prendre la direction du musée du Prado, mais dans la pièce il est surtout question d’un million de pesetas
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en or qu’il encaissera.
L’élément caractéristique du théâtre « panique » de Fernando Arrabal est l’exacerbation de la réalité. Dans
Dalí vs Picasso cette exacerbation se réalise non seulement dans la manipulation dramatique, mais aussi
dans l’ampleur du champ évocatoire et de l’allusion à l’art de Picasso et de Dalí. Les interventions des deux
femmes, Dora Maar et Gala Dalí, les lancers de couteaux de Dora et l’irruption du bouc sont des éléments qui
structurent, rythment et en même temps manipulent la réalité scénique de manière quasi surréaliste. Le
bouc, c’est l’animal qui inspire Picasso et, en plus, l’animal le plus espagnol qui soit. Le bouc qui saute et qui
pisse sur la toile de Picasso ne s’appelle pas pour rien Barrabal, c’est l’auteur qui intervient dans le discours
et dans l’art des deux génies. Exilé comme Picasso et Dalí, Arrabal montre avec l’intervention du bouc sa
propre approche de l’art, de la guerre et de la dictature, approche nécessairement différente de celle de Dalí
ou de Picasso. La pièce culmine dans une cérémonie de castration – initiée par le désir de Dalí de devenir
quelqu’un d’autre : « L’instant est venu que je ne sois plus comme j’ai toujours été... et que j’aie le courage
de forcer le monde à voir le spectacle de notre dégradation ».
Dans toutes ses œuvres, Arrabal ne cesse de bousculer les perspectives que les hommes ont sur le monde
et sur les arts. Après cette pièce nous avons une vision différente aussi bien de Dalí et de Picasso que du
rôle de l’art en général.
Andreas Wagner, dramaturge
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BIOGRAPHIES
FERNANDO ARRABAL - Poète, romancier, essayiste, dramaturge et cinéaste
Fernando Arrabal est né en 1932 au Maroc peu de temps avant la guerre civile espagnole. La condamnation à
mort de son père sous le régime de Franco, commuée en peine d’emprisonnement à vie, puis sa disparition
après son évasion de prison, marquera l’œuvre du dramaturge : il en fait état dans plusieurs ouvrages,
dont Lettre à Franco, publié du vivant du Général. A partir de 1940, la famille d’Arrabal s’installe à Madrid.
Fernando y débute ses études universitaires qu’il poursuit à Paris pour ne plus quitter la France.
Auteur d’un grand nombre de pièces de théâtre, son épouse a entrepris très tôt la traduction de son œuvre
en français. En 1967, il se rend en Espagne où il est arrêté pour avoir écrit une dédicace « blasphématoire »
envers le régime. Il doit sa libération à une campagne internationale. Auteur à succès, Fernando Arrabal
est également un cinéaste de talent. Ses recueils de poèmes ont été illustrés par de grands artistes
internationaux, parmi lesquels Dali, Magritte, Picasso, Saura... Jouée dans le monde entier, son abondante
production théâtrale, mystique et provocatrice, onirique et festive, est un mélange baroque de cruauté et
de tendresse. Fernando Arrabal est devenu en 1995 officier des Arts et des Lettres.
FRANK HOFFMANN - Metteur en scène, Directeur du Théâtre National de Luxembourg
Frank Hoffmann, fils de l’écrivain Léopold Hoffmann et de l’artiste peintre Germaine Hoffmann, passa son
enfance à Luxembourg, où il fit ses premiers pas sur scène au théâtre de la JEC. Plus tard, il prit des cours
de théâtre auprès de Tun Deutsch et fonda en 1972 la troupe de cabaret Bumerang. Il étudie les lettres
allemandes et françaises ainsi que la philosophie à l’Université de Heidelberg.
En 1979, il publie l’étude Der Kitsch bei Max Frisch. Vorgeformte Realitätsvokabeln. Eine Kitschtopographie.
De 1978 à 1983, il fut assistant scientifique à l’Institut d’études romanes à Heidelberg, où il fonda et
dirigea la troupe de théâtre estudiantine Klammerspiel Heidelberg. En 1979, il fit ses débuts avec la mise
en scène de la pièce Die Zofen de Jean Genet, tandis qu’en 1981 et 1982, il fut l’assistant du metteur en
scène David Mouchtar-Samorais au Théâtre municipal de Heidelberg. Par la suite, il travaille comme metteur
en scène, entre autres à Bonn, Brème, Darmstadt, Aix-la-Chapelle, Recklinghausen, Berlin, Kassel, Bâle et
Luxembourg, où il collabora de temps à autre avec Frank Feitler.
Depuis 1984, Frank Hoffmann a dirigé plus de 100 productions nationales et internationales en Allemagne,
en France, au Luxembourg et en Suisse. Ses productions ont été invités dans de nombreux festivals
internationaux, parmi la Biennale de Bonn, Mülheimer théâtrales, Mannheimer Schillertage, Heidelberger
Stückemarkt, Festival Ibsen à Oslo, le Festival de Théâtre européenne et le Strindberg-Festival, Stockholm,
le Festival international de Plovdiv (Bulgarie), Sibiu festival international (Roumanie), festival international
de Théâtre Classique, Almagro (Espagne), et le festival de Prague de la langue allemande. Pour son travail,
Frank Hoffmann a reçu plusieurs prix et distinctions.
Il a travaillé en tant que directeur indépendant entre autres à Berlin, Paris, Cologne, Bâle et Stockholm.
En 1996, Frank Hoffmann fonde le Théâtre National du Luxembourg. En Septembre 2004, il est nommé
directeur artistique du Festival Ruhrfestspiele de Recklinghausen. Sous la direction de Frank Hoffmann, le
Théâtre national du Luxembourg est devenu un établissement plurilingue de renom.
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FERNANDO ARRABAL
À NANCY LES 21 ET 22 MARS
Aux antipodes les kangourous forniquent à l’envers...
LUNDI 21 MARS À 19H
PROJECTION DE VIDARRABAL
Documentaire de Xavier Pasturel Barron (2012 - 98 min - Films Phare Ouest)
Sur Fernando Arrabal, portrait de l’homme et de l’œuvre
Au Cinéma Caméo Commanderie
En compagnie du dramaturge et réalisateur Fernando Arrabal, nous partons en Espagne afin d’élucider un
traumatisme qui a nourrit son œuvre : la disparition de son père durant la guerre civile. Lors de ce voyage, fait
d’interviews d’acteurs, de dramaturges et d’intimes comme sa femme, se dresse le portrait d’un artiste marqué
par le fascisme et poussé à se battre contre tout forme d’autoritarisme politique, militaire ou intellectuel. Enfant
terrible du surréalisme, il créait le mouvement de panique et ainsi contribuera à marquer les mœurs et l’histoire
de l’art du XXe siècle au même titre que Dali, Breton ou encore Louise Bourgeois.
SUIVI D’UNE RENCONTRE AVEC FERNANDO ARRABAL, ANIMÉE PAR VINCENT LOWY, DIRECTEUR DE L’IECA
http://cameo-nancy.fr/prochainement-animations/6861-vidarral-debat
MARDI 22 MARS À 22H
RENCONTRE AVEC FERNANDO ARRABAL ET FRANK HOFFMANN
Après la représentation de Dali vs. Picasso
Rencontre animée par Yannick Hoffert, professeur à l’Université de Lorraine
Au Théâtre de la Manufacture
Fernando Arrabal est né au Maroc peu de temps avant la Guerre Civile Espagnole. La condamnation à mort de son
père sous le régime de Franco, commuée en peine d’emprisonnement à vie, puis sa disparition après son évasion
de prison - ou plutôt d’un asile dans lequel il s’est fait interner - marquera l’œuvre du dramaturge : il en fait état dans
plusieurs ouvrages, dont Lettre à Franco, publié du vivant du Général. En 1967, il est arrêté pour avoir écrit une
dédicace « blasphématoire » envers le régime. Il doit sa libération à une campagne internationale. Auteur à succès,
cinéaste et peintre de talent, les recueils de poèmes de Fernando Arrabal ont été illustrés par de grands artistes
internationaux, parmi lesquels Dalí, Magritte, Picasso, Saura... Son théâtre est joué dans le monde entier.
http://www.theatre-manufacture.fr/wp-content/uploads/2016/02/DP_DaliVsPicasso.pdf
CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL NANCY LORRAINE, LA MANUFACTURE
DIRECTION MICHEL DIDYM
10 RUE BARON LOUIS - BP 63349 - 54014 NANCY CEDEX
WWW.THEATRE-MANUFACTURE.FR
LOCATIONS 03 83 37 42 42 - [email protected]
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