Cas clinique Infections cutanées Dr S. Nguyen CH Béthune, CH Tourcoing Journée Armeda 5 mars 2013 Mme V. Admise aux urgences pour grosse jambe rouge aiguë fébrile Mme V. Patiente de 57 ans: – HTA – Diabète de type 2 découvert il y a 3 ans, sous ADO Traitement: Kenzen, glucophage Mme V. Examen clinique: – T° 38°2, TA 12/8 – Jambe droite: • Porte d’entrée: lésion du 5ème orteil Dt (pb chaussage) évoluant depuis 2 semaines, plaie superficielle avec apparition d’un écoulement purulent, pas de contact osseux • Erythème + œdème et induration locale, avec extension sur la jambe. • Pouls périphériques présents • Tbles de sensibilité + – Pas d’autre porte d’entrée infectieuse évidente Mme V. Bilan biologique: – NFS: leucocytes à 12 300/mm3 dont 9800 PNN, Hb 12 g/dl, plq 230 000/mm3 – CRP: 120 mg/l – Créat: 9 mg/l, urée : 0,3 g/l – BH: normal Mme V. Quels sont les éléments permettant d’affirmer l’infection? Définition de l’infection Diagnostic: CLINIQUE Présence d'au moins deux des signes suivants : – – – – – – Augmentation de volume, induration, érythème périlésionnel (>5mm), Sensibilité locale ou douleur, chaleur locale présence de pus En l’absence d’une autre étiologie pouvant donner une inflammation locale (goutte, trauma, Charcot aigu, fracture, thrombose, stase veineuse) « Aucun marqueur biologique n’est suffisamment sensible et spécifique pour porter le diagnostic d’infection ou de colonisation d’une plaie du pied chez le diabétique » (RPC prise en charge du pied diabétique infecté, 2006) Epidémiologie Pied diabétique: – 15 à 25% des diabétiques vont développer 1 ulcération du pied au cours de leur vie – 40 à 80% de ces ulcérations vont s’infecter Ostéite: – Complique 50 à 60% des infections de pied diabétiques sévères, et 10 à 20% des infections moins sévères localement – Par atteinte contiguë (présence d’une plaie) Nécessité d’une prise en charge correcte: – Risque vital, – Risque fonctionnel: amputation Physiopathologie Neuropathie +++ : traumatismes cutanés, ulcération colonisation puis infection Ischémie: – Rarement en cause dans la lésion cutanée initiale – Par contre augmente le risque d’infection, et diminue la réponse clinique Autres facteurs favorisants: – Profondeur de la lésion, chronicité, insuffisance rénale, déficit immunitaire lié au diabète Mme V Comment évaluer le niveau de gravité de la patiente? Prise en charge du pied diabétique infecté Textes de référence: – SPILF, 2006: « Recommandations pour la pratique clinique: Prise en charge du pied diabétique infecté » Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 1–13 – Consensus International, 2011: « Expert opinion on the management of infections in the diabetic foot » Diabetes Metab Res Rev 2012; 28(Suppl 1): 163–178 – IDSA, 2012: « 2012 Infectious Diseases Society of America Clinical: Practice Guideline for the Diagnosis and Treatment of Diabetic Foot Infections » CID 2012:54 Hospitalisation IDSA Guideline for Diabetic Foot Infections • CID 2012:54 Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Sévérité: grade 4. Quel(s) prélèvement(s) à visée microbiologique faites vous? 1. 2. 3. 4. Aucun Hémocultures Ecouvillon de la plaie Curetage des berges de la plaie après débridement 5. Ponction-aspiration à l’aiguille fine Mme V. Quel(s) prélèvement(s) à visée microbiologique faites vous? 1. Aucun 2. Hémocultures 3. (Ecouvillon de la plaie: si curetage non réalisable) 4. Curetage des berges de la plaie après débridement 5. Ponction-aspiration à l’aiguille fine Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Prélèvements microbiologiques chez le patient avec pied diabétique infecté 1. Prélèvements locaux: – Ne doivent être réalisés que si plaie infectée – Si plaie infectée: avant tout prélèvement, la plaie doit être préparée: • • – Attention au transport +++: • • – débridement +++ au moyen d’une curette ou d’un scalpel stériles Puis nettoyage avec une gaze imbibée de sérum physiologique stérile. L’utilisation d’antiseptiques est possible, mais ceux-ci doivent être éliminés par du sérum physiologique stérile avant de réaliser le prélèvement Le + rapide possible, utiliser des milieux de transport adaptés Collaboration avec les microbiologistes ++ Attention à leur interprétation +++ (cf flore de colonisation) Prélèvements microbiologiques chez le patient avec pied diabétique infecté 1. Prélèvements locaux d’une plaie infectée: – Ecouvillonnage superficiel de la plaie: • • – Le plus utilisé car le plus facile Mais peu adapté pour identifier les bactéries responsables de l’infection (cf flore de colonisation), et pour isoler les bactéries anaérobies strictes Curetage–écouvillonnage profond de l’ulcère: • – prélever du tissu par grattage de la base de l’ulcère, au moyen d’une curette ou d’un scalpel stériles Biopsie tissulaire: • • – À privilégier, mais pb faisabilité 2 à 3 fragments de tissus dans un tube stérile additionné de quelques gouttes de sérum physiologique pour éviter la dessiccation Aspiration à l’aiguille fine: • • • Utile si plaie profonde, en particulier collectée Passer par une zone saine préalablement désinfectée En l’absence d’obtention de liquide, 1 à 2 ml de sérum physiologique peuvent être injectés puis réaspirés Prélèvements microbiologiques chez le patient avec pied diabétique infecté 2. Hémocultures sur flacons aérobies et anérobies: – Utiles en cas de sepsis ++ Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Quelle prise en charge choisissez-vous? 1. 2. 3. 4. ATB parentérale ATB orale Hospitalisation Traitement ambulatoire Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Quelle prise en charge choisissez-vous? 1. 2. 3. 4. ATB Parentérale ATB Orale Hospitalisation Traitement ambulatoire ATB du pied diabétique infecté Décision d’une ATB parentérale? Décision d’une antibiothérapie parentérale: Sévérité de l’infection (grade 4) Ischémie Molécule choisie qui n’est pas utilisable PO Etat du patient incompatible avec une prise orale ATB du pied diabétique infecté Facteurs suggérant la nécessité d’une hospitalisation: Infection sévère (grade 4) Mauvaise compliance du patient avec mise en jeu du pronostic Plaie profonde avec suspicion d’atteinte ostéoarticulaire Evolution rapide et défavorable de la plaie Déséquilibre métabolique Ischémie sévère, gangrène Nécessité d’une antibiothérapie IV non réalisable à domicile Nécessité d’un geste chirurgical Impossibilité de suivi du patient Impossibilité de soins adaptés Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Vous décidez d’hospitaliser la patiente et de débuter une ATB parentérale Quelle antibiothérapie instaurez-vous? 1. 2. 3. 4. 5. Amoxicilline 50 à 100 mg/kg/j Amoxicilline-acide clavulanique 50 à 100 mg/kg/j Oxacilline IV 100 mg/kg/j Piperacilline-tazobactam Piperacilliine-tazobactam et Vancomycine Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Quelle antibiothérapie instaurez-vous? 1. 2. 3. 4. 5. Amoxicilline 50 à 100 mg/kg/j Amoxicilline-acide clavulanique 50 à 100 mg/kg/j Oxacilline IV 100 mg/kg/j Piperacilline-tazobactam Piperacilliine-tazobactam et Vancomycine Antibiothérapie du pied diabétique infecté Principes de l’antibiothérapie du pied diabétique infecté: – Probabiliste (grade 3 et 4): • à débuter après prélèvements microbiologiques • Cibler les germes attendus en fonction: – – – – – Du type de la plaie: récente/ancienne Des antibiothérapies antérieures Présence de macération Présence de signes d’ischémie De la sévérité (si patient instable: pas de droit à l’erreur) – ou documentée (grade 2) – Choix IV ou PO: fonction de la gravité, du patient, et des germes attendus Antibiothérapie du pied diabétique infecté Germes attendus: 1.Dans tous les cas on cible dans le choix empirique: -le SAMS => Pas de place pour l’AMOXICILLINE -et le S. pyogenes 2.On élargit éventuellement le spectre: en fonction de l’ancienneté, des ATB antérieures, de la gravité clinique, et de la présence d’ischémie Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Antibiothérapie du pied diabétique infecté: Recommandations de pratique clinique Type d’infection Pathogènes Antibiothérapie Infection d’une plaie superficielle et récente SAMS, S. pyogenes Cloxacilline ou céfalexine ou [amoxicilline+acide clavulanique] ou clindamycine SARM pristinamycine ou linézolide (ou vancomycine ou téicoplanine) Dermohypodermite extensive SAMS, S. pyogenes oxacilline +/-AG SARM linézolide ou vancomycine ou téicoplanine Lésion profonde et/ou chronique SAMS S. pyogenes, BGN, anaérobies SARM (amoxicilline+acide clavulanique) +/-AG Sepsis sévère SAMS S. pyogenes, BGN, anaérobies SARM [(pipéracilline+tazobactam) ou (ticarcilline+acide clavulanique) ou ertapénème] + AG +/-(linézolide ou vancomycine ou téicoplanine) Choc septique SAMS S. pyogenes, BGN, anaérobies SARM … imipénème + (linézolide ou vancomycine ou téicoplanine) + AG +/-(linézolide ou vancomycine ou téicoplanine) En rouge: traitement par voie orale ambulatoire; pour les autres cas, traitement initialement par voie parentérale avec relais oral si possible selon l’évolution et le profil de sensibilité des bactéries isolées SAMS: S. aureus sensible à la méticilline; SARM: S. aureus résistant à la méticilline AG: aminosides (gentamicine ou nétilmicine); BGN: bacilles à Gram négatif Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Plaie superficielle et récente Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 ANSM mai 2011: révision des indications et posologies de l’oxacilline et de la cloxacilline ANSM mai 2011: révision des indications et posologies de l’oxacilline et de la cloxacilline Plaie profonde et/ou chronique Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Suspicion de SARM: Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Attention aux CI du linézolide: •IMAO A et B •Inhibiteurs de recapture de la sérotonine •Tramadol Antibiothérapie du pied diabétique infecté 2. Durée de l’ATB: •La durée optimale est inconnue •Proposé: -De 1 à 2 semaines pour les infections légères/modérées -Jusque 3 à 4 semaines pour les infections sévères Mme V. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Quels mesures complémentaires instaurezvous? Mise en décharge ATB locaux Mise à jour de la VAT Débridement médical OHB Soins locaux Equilibre glycémique Mme V. Quels mesures complémentaires instaurez-vous? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Mise en décharge ATB locaux Mise à jour de la VAT Débridement médical OHB Soins locaux Equilibre glycémique Mme V. Il s’agit ici d’une infection récente et superficielle, pas d’argument pour une atteinte profonde. Quels examens d’imagerie réalisez- vous en première intention? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Aucun Une RX standard Un scanner du pied Une IRM du pied Une scintigraphie aux leucocytes marqués Un pet-scan Un échodoppler artériel des membres inférieurs Mme V. Quels examens d’imagerie réalisez- vous en première intention? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Aucun Une RX standard Un scanner du pied Une IRM du pied Une scintigraphie aux leucocytes marqués Un pet-scan Un échodoppler artériel des membres inférieurs Mme V. Un traitement par oxacilline IV a été instauré à la posologie de 100 mg/kg/j: – Evolution favorable à J3 – RX: pas d’ostéite – Echodoppler artériel des MI: pas d’AOMI Le curetage de la plaie met en évidence: – SAMS, – et E. coli R à amox, I à amoxicilline-acide clavulanique et S aux C3G et au bactrim Mme V. Que faites-vous? 1. Remplacement pour Bactrim® per os pour couvrir les 2 germes 2. Remplacement pour Rocéphine® IV/SC pour couvrir les 2 germes 3. Je fais un relais oral pour couvrir SAMS/streptocoque sans tenir compte du E. coli: par ex. cefalexine (Keforal®) à la posologie de 50 à 60 mg/kg/j en 3 prises Mme V. Que faites-vous? 1. Remplacement pour Bactrim® per os pour couvrir les 2 germes 2. Remplacement pour Rocephine® IV/SC pour couvrir les 2 germes 3. Je fais un relais oral pour couvrir SAMS/streptocoque sans tenir compte du E. coli: par ex. cefalexine (Keforal®) à la posologie de 50 à 60 mg/kg/j en 3 prises Réévaluation de l’ATB Evolution favorable: – ATB idem – Sauf si ATB à large spectre (ex: couverture SARM/BGN multiR) et évolution favorable: désescalade thérapeutique avec ATB à spectre + étroit Evolution défavorable: – Germe non couvert? RQPR résultat microbio du plvt initial: Si oui, discuter élargissement de spectre – Ischémie? – Atteinte profonde? (abcès?) => imagerie – Observance? – Sous-dosage? (ex: augmentin 1gx3/j ou pyostacine 1gx3/j avec patient de 100kg) – Autre cause? Mme V. Patiente qui se présente 6 ans plus tard avec récidive de dermo-hypodermite: – Récidive de la lésion du 5ème orteil droit, évoluant depuis 2 mois • Infection localisée à l’orteil • Présence d’un contact osseux – Pouls pédieux non perçu – Vous réalisez une RX standard en urgence Mme V. 2 problématiques: – Ostéite destructrice du 5ème rayon droit – Et probable ischémie sous-jacente Quand évoquer une ostéite du pied diabétique? Eléments évocateurs d’ostéite du pied diabétique: Plaie étendue (> 2 cm2) Plaie profonde (> 3 mm) Persistance > 6 semaines d’un ulcère malgré prise en charge optimale (décharge) et apport artériel satisfaisant Récidive de l’infection d’une ulcération, surtout si siège au niveau d’une proéminence osseuse Contact osseux « rugueux »: bonne VPP, mais son absence n’élimine pas le diagnostic Exposition osseuse Aspect érythémateux oedématié en « saucisse » d’un orteil Mobilité anormale d’un orteil Imagerie et ostéite du pied diabétique Imagerie et ostéite du pied diabétique infecté 1. RX standard: – À faire pour tout patient présentant une infection de pied diabétique – Permet: • Analyse des parties molles: air, corps étranger, médiacalcose • Rechercher ostéite: – ostéopénie, apposition périostée, ostéolyse… – Dinh et al., métaanalyse (CID 2008): Analyse poolée Sensibilité de 0,54 et spécificité de 0,68 – Savoir la répéter (2 à 4 semaines) 2. IRM : – Plus sensible et spécifique dans le diagnostic d’ostéite – Utile pour différenciation pied de Charcot/ostéite – Analyse des parties molles +++ (à défaut: TDM, échographie) Imagerie et ostéite du pied diabétique infecté 3. Imagerie isotopique – A discuter dans le diagnostic d’ostéite – Plusieurs techniques: • Scintigraphie au Techntium: Bonne sensibilité, mais faible spécificité • Scintigraphies aux polynucléaires marqués (Indium 111, HMPAO), et plus récemment aux anticorps antigranulocytes (Leucoscan) :meilleure spécificité pour le diagnostic de l’ostéite mais ne peuvent être interprétées que comparées à une scintigraphie osseuse au Tc (scintigraphie couplée). 4. Pet-scan: – Peu d’études, pas positionné dans la démarche diagnostique – Résultats prometteurs • Nawaz et al., Mol Imaging Biol. 2010; 12(3):335–342: – – 110 patients, le pet-scan a diagnostiqué correctement 21/26 ostéites sensibilité 81%, spécificité 93%, VPP 78%, VPN 94% Imagerie et ostéite du pied diabétique infecté Dinh et al., CID 2008:47 Méta-analyse de 9 études Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Comment évaluer l’ischémie? Comment évaluer l’ischémie? Index de pression systolique (IPS): 1. – – A réaliser pour tout patient diabétique rapport entre la pression systolique mesurée à la cheville et celle au niveau du bras (humérale) N: 0,9 à 1,3 (si médiacalcose: peut élever faussement la valeur : >1,3) Si < 0,9: présence d’une AOMI – – Echodoppler artériel des MI: 2. – 1. À réaliser systématiquement pour toute infection de pied diabétique ++ Artériographie des MI: – – examen de référence, cf geste revascularisation Alternatives: angioscanner, angio-IRM Comment évaluer l’ischémie? 4. Autres techniques: – Mesure transcutanée de la pression en oxygène (TcPO2): • • • • • • • – A réaliser pour toute artériopathie renseigne sur la sévérité de l’ischémie cutanée et les chances de cicatrisation spontanée même en cas de médiacalcose N chez diabétique : 50 mmHg (contre 65 mmHg chez non diabétique) Si > 30 mmHg: cicatrisation possible dans > 90 % cas Si < 20-30 mmHg: ischémie critique, taux de cicatrisation par moyens médicaux < 30% bonne VPP de 77 à 87 % pour considérer que l’ischémie est sévère Faussement abaissée si œdème ou infection Mesure de la pression systolique du gros orteil: • demande un appareillage sophistiqué et coûteux qui n’est disponible que dans des centres spécialisés Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Mme V. Avis chirurgical après bilan vasculaire: pas de geste de revascularisation en urgence Prise en charge de l’ostéite: – Pas de consensus pour prise en charge chirurgicale ou non – 2 possibilités: • Traitement médical: – ATB à visée osseuse: guidée par biopsie osseuse percutanée en peau saine, à distance de toute ATB (2 semaines) – prélèvements microbiologiques + histologie – Durée: pas de consensus, au moins 6 semaines (reco françaises) ou 4 semaines (consensus international) • Ou traitement chirurgical: amputation trans-P1, avec biopsie osseuse sur tranche d’amputation pour voir s’il existe une ostéite résiduelle Conclusion Prise en charge complexe multidisciplinaire Documentation microbiologique ++ Bilan vasculaire Rechercher l’ostéite Place de la chirurgie Choix de l’ATB initiale: fonction de la sévérité du patient, réévaluation ++ Médecine et maladies infectieuses 37 (2007) 26–50 Pied de Charcot Définition: – Ostéoarthropathie neurogène, sur un pied NON ischémique (rôle de l’hyperhémie) – Plusieurs stades chronologiques – Atteinte souvent indolore d’une ou pls structures ostéoarticulaires du pied => dislocation articulaires et fractures pathologiques – Touche 3/1000 diabétiques, et jusqu’à 29% des diabétiques exclusivement neuropathiques Pied de Charcot Pied de Charcot aigu (PCA): – Apparition brutale sur un mode pseudo-inflammatoire – Associe œdème + rougeur + chaleur locale (une différence de T° de > 5°C peut être constatée entre les 2 pieds) +/- éventuellement réapparition d’une douleur sur un pied neuropathique => Peut ressembler à une infection Comment différencier le PCA d’une infection? Dans le PCA: – pas de signes inflammatoires biologiques ni systémiques – Ischémie: presque jamais présente – Quand destruction osseuse évoquant ostéite: • • • Atteinte habituelle: médio-pied, plusieurs os touchés, rupture corticale inhabituelle le diagnostic de PCA est « pratiquement certain si pas d’ulcère de voisinage car l’ostéite du pied diabétique n’est jamais hématogène mais se fait par contiguité » (RPC pied diabètique, SPILF 2006), Par contre si ulcère de voisinage: diagnostic difficile +++ (dans PCA: érythème plus étendu, et diminution de l’œdème et de la chaleur locale lors de l’élévation du membre), d’autant qu’on peut avoir un PCA et une ostéite associés. – Imagerie: • • RX peu sensible pour différencier le PCA de l’ostéite IRM contributive pour dépister l’ostéite Pied de Charcot Pied de Charcot aigu: – Traitement: décharge du pied +++ – Si doute sur ostéite (ulcère associé): discuter biopsie osseuse