Université de Metz - Département de Mathématiques Master 1 de Mathématiques: Partiel d'Analyse Fonctionnelle Novembre 2005. Durée: 2 Heures Les deux exercices sont indépendants. Il sera tenu compte de la rigueur de la rédaction. Prière de rédiger l'exercice 2 sur une copie séparée. Questions de cours (1) (a) Donner la dénition de la topologie initiale associée à une famille d'applications. (b) Donner la dénition de la topologie faible σ(X ∗ , X) sur le dual X ∗ d'un espace normé X . (2) En utilisant le théorème de Tychono, donner une preuve du théorème de Banach-Alaoglu. Exercice 1: Caractères de C(X) Soit (X, O) un espace topologique compact et soit C(X) l'espace vectoriel normé des fonctions complexes continues sur X . Rappelons que la norme de C(X) est dénie par kf k := sup |f (x)|, pour f ∈ C(X). x∈X (1) Montrer que le produit des fonctions munit C(X) d'une structure d'algèbre commutative unitaire telle que kf gk ≤ kf k × kgk, ∀f, g ∈ C(X). On appellera caractère sur C(X) toute application χ : C(X) → C qui est un homomorphisme non nul d'algèbres involutives, i.e. χ est une forme linéaire non nulle qui satisfait: χ(f g) = χ(f )χ(g) et χ(f ) = χ(f ), ∀f, g ∈ C(X). (2) Soit χ un caractère sur C(X). (a) Montrer que χ(1X ) = 1. Ici 1X est la fonction constante égale à 1 sur X . (b) Montrer que si f ∈ C(X) satisfait χ(f ) = 0, alors la fonction f doit s'annuler en (au moins) un point de X . (c) Montrer que χ(f ) appartient à l'image de la fonction f . (d) Déduire que χ est une forme linéaire continue de norme 1. \ l'ensemble des caractères sur C(X). On munit C(X) \ de la topologie ∗−faible σ(C(X)∗ , C(X)). (3) Soit C(X) \ est compact. Montrer qu'alors C(X) (4) Si x ∈ X est xé alors montrer que l'application ϕx : C(X) → C donnée par ϕx (f ) := f (x), (5) (6) (7) (8) ∀f ∈ C(X), est un caractère sur C(X). \ qui associe à tout x ∈ X le caractère ϕx est continue. Montrer que l'application ϕ : X → C(X) On suppose désormais que X est muni d'une distance d qui dénit sa topologie O. (a) Montrer que si (x, y) ∈ X 2 est tel que x 6= y alors il existe f ∈ C(X) telle que f (x) = 1 et f (y) = 0. (b) Déduire que l'application ϕ est injective. \ et on suppose que pour tout x ∈ X , il On veut montrer que ϕ est surjective. On xe χ ∈ C(X) existe fx ∈ Ker(χ) telle que fx (x) 6= 0. (a) Montrer qu'on peut supposer que fx (x) = 1 et que fx est à valeurs positives ou nulles. (b) En utilisant la compacité de X construire une fonction g sur X qui satisfait: g(y) > 0, ∀y ∈ X et g ∈ Ker(χ). (c) Déduire une contradiction et montrer que ϕ est surjective. \. Montrer enn que ϕ est un homéomorphisme entre X et C(X) 1 Exercice 2: Z est moyennable Soit X un espace topologique. On note E = Cb (X) l'espace des fonctions continues bornées à valeurs dans R, muni de la norme kf k∞ = supx∈X |f (x)|. On dit qu'une forme linéaire ϕ : E → R est une moyenne si elle vérie les conditions suivantes: (a) ϕ(f ) ≥ 0 pour tout f ≥ 0; (b) ϕ(1X ) = 1 (où on note 1X la fonction x 7→ 1 de X dans R.) (1) (a) Montrer que si ϕ est une moyenne, alors ϕ est nécessairement continue (on pourra montrer au préalable que f ≤ g implique ϕ(f ) ≤ ϕ(g)). (b) Quelle est la norme de ϕ? (2) Montrer que toute mesure de probabilité sur X détermine une moyenne. (3) On note comme d'habitude E ∗ le dual de E , c'est à dire l'ensemble des formes linéaires continues sur E . On désigne par M l'ensemble des moyennes sur X et on munit M de la topologie σ(E ∗ , E) (noter, d'après (1), que M ⊂ E ∗ ). (a) Montrer que pour tout f ∈ E , {ϕ ∈ E ∗ | ϕ(f ) ≥ 0} et {ϕ ∈ E ∗ | ϕ(1X ) = 1} sont fermés. (b) Montrer que M est compact. Dans la suite de l'exercice, on suppose que X = Z. On note α : E → E l'application dénie par (α(f ))(x) = f (x − 1). Soit Fn = {ϕ ∈ M | kϕ − ϕ ◦ αk ≤ n1 }. Noter que ϕ ◦ α est une moyenne sur X et que kϕ − ϕ ◦ αk désigne ici la norme de forme linéaire continue sur l'espace normé E . (4) (a) Montrer que l'application ϕ 7→ ϕ − ϕ ◦ α est continue de E ∗ dans E ∗ , lorsque E ∗ est muni de la topologie σ(E ∗ , E). (b) Montrer que (Fn )n≥1 est une suite décroissante de fermés dans l'espace M muni de la topologie induite par σ(E ∗ , E). P2n 1 (c) Montrer aussi que Fn contient l'élément ϕn , déni par ϕn (f ) = 2n j=1 f (j). (5) On dit que ϕ est une moyenne invariante si ϕ ∈ M vérie ϕ = ϕ ◦ α. Montrer qu'il existe une moyenne invariante. (6) Soit ϕ une moyenne invariante. (a) Montrer que ϕ(δn ) = ϕ(δ0 ) pour tout n ∈ Z, où δn ∈ E est la fonction qui vaut 1 en n et 0 ailleurs. (b) En déduire que ϕ(δn ) = 0 pour tout n. (c) En déduire que ϕ n'est pas une mesure.