Rubrique coordonnée par T. Thomas, Saint-Étienne
La Lettre du Rhumatologue - n° 336 - novembre 2007
45
http://www.grio.org
Ostéopathies fragilisantes, risque fracturaire
et intervention thérapeutique : la densitométrie osseuse
par rayons X reste-t-elle la méthode de référence ?
IP P.O. Kotzki*
ultrasonores dans leur scma diagnostique,
à telle enseigne que des milliers d’appareils
sont exploités de par le monde. Et pourtant,
les ultrasons nont pas su s’imposer. En effet,
il nexiste pas de stragie dutilisation claire
en pratique clinique. Cela s’explique par l’hé-
térogénéité des techniques proposées, le
caractère exclusivement périphérique des
mesures (calcaum), les corrélations impar-
faites avec les mesures de densité osseuse en
DXA et la difficulté à appliquer les seuils de
finition OMS de l’ostéoporose.
Certains proposent cependant dinclure ces
thodes dans le pistage des sujets âgés à
haut risque. En effet, dans cette population,
lévaluation par DXA est souvent difficile à
interpréter (arthrose rachidienne, antécédents
chirurgicaux au niveau de la hanche) et le
suivi densitométrique nest pas crucial.
Par ailleurs, le problème du suivi reste le
point faible des techniques ultrasonores
du fait d’une reproductibilité insuffisante
en regard des modifications de mesures
attendues, alors que les mesures DXA
permettent un suivi utile à la prise en charge
thérapeutique des patient(e)s. Une méta-
analyse récente (2) conclut que les mesures
par ultrasons au calcanéum ne permettent
pas de confirmer ou dexclure avec certitude
une ostéoporose densitométrique et que de
nouvelles études sont cessaires avant den
recommander l’usage.
Formation et contrôle de qualité
Malgré tout, la DXA ne doit pas se reposer
sur ces lauriers, car, mal utilisée, elle peut
conduire à des prises de décisions inop-
portunes. C’est tout le sens des évolutions
technologiques des dernres anes, avec
l’apparition de systèmes de mesure dont la
reproductibilité est devenue le critère de
qualité fondamental. Cela passe à la fois par
une amélioration de la résolution spatiale,
notamment par lutilisation de multi-détec-
teurs, et par le veloppement d’outils
logiciels robustes. Notons, cependant, que
toute évolution logicielle proposée par un
constructeur ne doit en aucun cas altérer la
comparaison avec les mesures anrieures.
La formation des utilisateurs et le contrôle
de qualité des appareils constituent deux
autres piliers pour que la DXA demeure la
méthode de référence. À ce titre, le GRIO a
toujours joué un rôle pionnier, en initiant
de nombreuses actions de formation et en
proposant le contrôle de qualité obligatoire
des appareils. Ce nest qu’à ce prix que le
remboursement de l’examen – qui prend
en compte cette évolution dans sa qualité
technique et la justesse de ses indications
– a un sens.
Référence pour la densité mais
pas d’information sur l’architecture
La DXA est à ce jour la thode de référence
en termes d’évaluation de la densi osseuse.
Mais l’ostéoporose ne peut se limiter à une
simple finition densitométrique. La DXA
napporte aucune information sur l’archi-
tecture osseuse. Dans ce domaine, aucune
méthode ne peut encore être proposée en
routine. Les techniques ultrasonores, long-
temps porteuses d’espoir dans ce domaine
nont toujours pas convaincu. Quant aux
méthodes d’évaluation de l’architecture ou
de la texture osseuse fondée sur l’analyse
(analyse fractale, etc.) de clichés radiolo-
giques, scanner haute résolution ou IRM,
elles restent à létat de recherche bien que
l’on entrevoie désormais certains dévelop-
pements cliniques, au niveau du calcanéum,
et de l’avant-bras en particulier.
RéféRences bibliogRaphiques
1. Cameron JR, Sorenson J. Measurement of bone
mineral in vivo: an improved method. Science 1963;
11,142:230-2.
2. Nayak S, Olkin I, Liu H et al. Meta-analysis: accuracy
of quantitative ultrasound for identifying patients with
osteoporosis. Ann Intern Med 2006;144(11):832-41.
P
lus de quarante ans après la mise
au point du premier appareil (1) et
quinze ans après la conférence de
consensus de l’OMS (Hong Kong, 1993)
établissant la finition densitométrique de
l’ostéoporose, la densitométrie osseuse par
rayons X ou absorptiotrie biphotonique
par rayons X (DXA) a-t-elle encore sa place ?
Cette question, que certains pourraient
trouver provocatrice tant cette technique
est diffusée, mérite d’être posée du fait de
l’apparition de nouvelles techniques déva-
luation du tissu osseux comme les ultrasons,
le scanner X, l’IRM ou les techniques d’ana-
lyse de larchitecture osseuse.
À la vérité, la réponse à la question ne fait
pas de doute, la DXA reste la technique
de référence. Passons en effet en revue les
techniques concurrentes :
Les différentes thodes fones sur
l’imagerie radiologique conventionnelle,
comme la photodensitométrie ou la radio-
gramétrie, nont pas fait leur preuve, notam-
ment pour le squelette axial.
Le scanner X, longtemps en concur-
rence avec l’absorptiométrie biphotonique,
reste d’un usage limité même s’il permet
seul de séparer os trabéculaire et cortical. Il
est handicapar son coût, son irradiation
non négligeable et sa calibration parfois
licate, et actuellement très peu d’appareils
en service permettent de réaliser ce type
de mesure.
Les travaux portant sur la quantification
osseuse en IRM restent quant à eux encore
embryonnaires que ce soit par spectro-IRM
ou par IRM paramétrique.
Les techniques par ultrasons jouent
depuis des années un rôle incontestable
d’outsider et nombreuses sont les publi-
cations qui soulignent leur intérêt dans
l’évaluation du risque fracturaire. Un grand
nombre de pays ont ingré les techniques
* Service de médecine nucléaire, centre hospitalier Gaston-
Domergue, Nîmes.
LR-NN-336.indd 45 28/11/07 16:16:41
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!