Cancer du rectum

publicité
Cancer du rectum
C. Penna
Le cancer du rectum est, en France, un des cancers les plus fréquents en incidence et en mortalité. Le diagnostic repose sur le toucher rectal et la rectoscopie avec biopsies. Le bilan préthérapeutique comporte une coloscopie, une radiographie thoracique, une échographie hépatique, une échoendoscopie et peut être complété dans certains cas par une IRM et /ou un
scanner. Le traitement repose sur la chirurgie dont les objectifs sont de retirer le rectum et son
drainage lymphatique tout en préservant les nerfs à destinée génito-urinaire et si possible l’appareil sphinctérien. Des traitements adjuvants et notamment la radiothérapie préopératoire ont
un intérêt dans certaines conditions pour diminuer le risque de récidive locale ou augmenter
la survie.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Les données épidémiologiques concernant les
cancers du rectum sont en général indissociables
de celles des cancers du côlon. Tous sexes
confondus, dans la population française, les cancers colorectaux se situent au premier rang de
l’incidence (35 000 nouveaux cas par an) et au
deuxième rang de la mortalité par cancer (16 000
décès par an). Les cancers du rectum représentent
environ 40 % des cancers colo-rectaux, soit près
de 20 % des cancers digestifs et 6 % de l’ensemble des cancers. Il existe une prédominance masculine avec un sex-ratio compris entre
1,5 et 2. L’incidence augmente avec l’âge avec un
pic de fréquence entre cinquante et soixante ans.
Facteurs de risque
et affections prédisposantes
Les facteurs de risque des cancers du rectum sont
les mêmes que ceux des cancers du côlon. Parmi
les facteurs associés à une augmentation du
risque on trouve la consommation de graisse ou
de viande, l’obésité, un apport calorique élevé, la
sédentarité et le tabagisme. La consommation de
fibres alimentaires, de légumes crucifères et les
vitamines antioxydantes sont en revanche associées à une diminution du risque.
Entre les cas dits « sporadiques » qui sont la
majorité et des formes familiales héréditaires de
cancers colorectaux, les connaissances épidémiologiques et génétiques ont permis de reconnaître dans la population générale des groupes
présentant des niveaux de risque différents et
ainsi de proposer des stratégies de prévention
adaptées.
La polypose adénomateuse familiale (PAF) est
une affection héréditaire, autosomique dominante
due à une mutation du gène APC et qui se traduit
par l’apparition dès l’enfance de centaines d’adénomes colorectaux dont la transformation cancéreuse est inéluctable. Des manifestations extracoliques sont souvent présentes : adénomes
duodénaux, tumeurs desmoïdes, anomalies dentaires, kystes épidermoïdes. Le diagnostic repose
sur l’enquête familiale et les tests génétiques,
l’objectif étant de pouvoir proposer une coloproctectomie prophylactique aux sujets atteints
avant que n’apparaisse de cancer, l’intervention
de choix étant alors, dans la majorité des cas,
une coloproctectomie totale avec anastomose
iléo-anale (1).
Le cancer colorectal héréditaire sans polypose
(syndrome de Lynch ou HNPCC) est une autre
forme familiale de cancer, dont le diagnostic
428
Pelvi-périnéologie
repose sur l’existence de trois critères : au moins
trois apparentés atteints de cancer colorectal,
deux d’entre eux étant apparentés au premier
degré, au moins deux générations successives
atteintes, au moins un des cancers diagnostiqué
avant cinquante ans ou sur la mise en évidence de
la mutation sur les gènes HMLH1 ou HMSH2.
Les cancers siègent plus souvent au niveau du
côlon que du rectum, l’association avec d’autres
cancers est fréquente (endomètre, ovaire,
estomac, rein). En cas de suspicion diagnostique
une surveillance endoscopique tous les deux ans
à partir de l’âge de vingt ans est préconisée et un
traitement chirurgical n’est envisagé que lorsqu’un cancer est diagnostiqué (2).
Ainsi, une section du rectum 2 cm sous le pôle
inférieur de la tumeur est suffisante au plan carcinologique (4). Le cancer rectal est très lymphophile et des métastases ganglionnaires peuvent se produire à partir du moment où la tumeur
franchit la musculaire muqueuse. Ces métastases
suivent les relais ganglionnaires satellites des
artères et remontent vers l’artère mésentérique
inférieure. Cependant des îlots de cellules tumorales ou des ganglions métastatiques peuvent se
trouver dans le mésorectum jusqu’à 5 cm sous le
pôle inférieur de la tumeur (5). Une exérèse du
mésorectum jusqu’à 5 cm sous le pôle inférieur
de la tumeur est donc nécessaire, ce qui implique
une exérèse complète du mésorectum pour les
cancers du bas rectum et de la partie basse du
moyen rectum (fig. 1).
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
Au plan anatomique, le rectum est la partie terminale du tube digestif, il commence à la charnière rectosigmoïdienne au niveau du promontoire pour se finir à l’angle anorectal où il se
continue avec le canal anal entouré de l’appareil
sphinctérien. On distingue le haut rectum, intrapéritonéal, situé entre le promontoire et le cul-desac de Douglas soit entre 15 et 10 cm de la marge
anale, le moyen rectum et le bas rectum situé audessous de 7 cm de la marge anale et dont la
partie inférieure est entourée par la sangle des
muscles releveurs et le sphincter anal.
Au plan anatomopathologique la quasi-totalité
des cancers du rectum sont des adénocarcinomes
Lieberkühniens développés à partir d’un adénome.
L’extension de la tumeur se fait en profondeur
dans la paroi rectale envahissant successivement
l’épithélium (cancer in situ), la membrane basale
et le chorion (cancer intramuqueux), la musculaire muqueuse et la sous-muqueuse (T1), la musculeuse (T2), la sous-séreuse puis le tissus cellulo-graisseux périrectal ou mésorectum (T3)
voire les organes adjacents : sacrum en arrière,
filière génitale en avant (T4). L’extension intramurale distale définie par la présence de foyers
tumoraux microscopiques dans la paroi rectale
au-delà de la limite macroscopique de la tumeur
ne s’observe que dans 10 % des cas et il s’agit
presque toujours de tumeurs volumineuses avec
métastases ganglionnaires (3). Lorsqu’elle existe,
elle ne dépasse qu’exceptionnellement 1 cm.
Fig. 1 – Cancer du rectum ayant une extension tumorale
extrapariétale et ganglionnaire dans le mésorectum.
La dissémination par voie veineuse portale
explique la fréquence des métastases hépatiques,
le poumon est plus rarement atteint et les métastases cérébrales et osseuses sont exceptionnelles.
L’examen anatomopathologique d’une pièce
d’exérèse rectale pour cancer permet de classer la
tumeur selon le stade pTNM (tableau I) et de
déterminer le nombre de ganglions envahis sur le
nombre total de ganglions examinés. Le nombre
total de ganglions examinés doit être supérieur à
huit pour assurer une classification correcte de la
tumeur. Si ce nombre est inférieur à 8 la tumeur
doit être considérée comme N + L’examen anatomopathologique doit également préciser la
marge distale c’est-à-dire la distance entre le pôle
Cancer du rectum
Tx Tumeur primitive non évaluable
T0 Absence de tumeur primitive décelable
TIS Tumeur intra-épithéliale ou intramuqueuse1
T1 Tumeur envahissant la sous-muqueuse
T2 Tumeur envahissant la musculeuse
T3 Tumeur envahissant la sous-séreuse ou les tissus
péri-rectaux2
T4 Tumeur envahissant les structures adjacentes
Nx Adénopathies régionales non évaluables
N0 Absence d’adénopathie décelable
N1 Présence de 1 à 3 adénopathies péri-tumorales
N2 Présence d’au moins 4 adénopathies péri-tumorales
Mx Métastases non évaluables
M0 Absence de métastase décelable
M1 Métastases (incluant les ADP sus claviculaires ou
cœliaques)
1. Tumeur intra-épithéliale = envahissant la membrane
basale
Tumeur intramuqueuse = envahissant la lamina propria
2. Tissus périrectaux si rectum sous-péritonéal
Tableau I – Classification TNM des cancers du rectum
inférieur histologique de la tumeur et la recoupe
chirurgicale ainsi que la marge latérale (ou clearance) c’est-à-dire la distance entre la partie la
plus externe de la tumeur ou un ganglion métastatique et la limité latérale d’exérèse (6, 7). Cette
marge latérale est un facteur essentiel du risque
de récidive locale. En effet si cette marge est
supérieure à 2 mm le risque de récidive locorégionale ne dépasse pas 10 % alors qu’il peut
atteindre 40 % en cas de marge inférieure à
2 mm (8).
DIAGNOSTIC
Signes cliniques
Les circonstances de découverte les plus fréquentes sont les rectorragies et les troubles du
transit. Les rectorragies, souvent isolées pendant
plusieurs semaines, sont volontiers peu abondantes et accompagnent les selles, elles imposent
toujours un examen clinique et une endoscopie.
Le syndrome rectal, lié au développement intraluminal de la tumeur, associe épreintes, ténesmes
et faux besoins. Les autres signes cliniques
locaux (douleurs périnéales ou sciatiques, écou-
429
lements glaireux, abcès périrectal) ou généraux
(altération de l’état général, anémie, fièvre) sont
plus tardifs et correspondent en général à l’évolution d’un cancer déjà connu. Enfin, le cancer
peut-être révélé par une complication (occlusion
basse) ou son extension métastatique hépatique,
péritonéale (ascite, nodule ombilical), ganglionnaire (ganglion sus-claviculaire gauche) ou pulmonaire.
Examen clinique
Le toucher rectal est un élément essentiel pour
le diagnostic, l’évaluation du stade tumoral et
l’orientation thérapeutique. Il doit être réalisé
en décubitus dorsal et en position génupectorale, éventuellement sous anesthésie si les douleurs le rendent impossible. Lorsque la lésion est
accessible, c’est-à-dire dans plus de la moitié
des cas (cancers du bas et du moyen rectum), il
permet d’apprécier la taille de la tumeur et son
caractère plus ou moins circonférentiel, son
siège antérieur, postérieur ou latéral sur le
rectum, son type bourgeonnant, ulcéré ou infiltrant, la distance entre le pôle inférieur de la
tumeur et le plan des releveurs de l’anus, la
mobilité sur les plans profonds (sacrum en
arrière, filière génitale en avant avec un toucher
bidigital chez la femme) et la présence éventuelle de nodules de carcinose péritonéale dans
le cul-de-sac de Douglas. Les données du toucher rectal sont irremplaçables pour évaluer les
possibilités de résection chirurgicale qui dépendent du caractère fixé ou non de la tumeur et des
possibilités de conservation sphinctérienne qui
dépendent de la distance entre le pôle inférieur
de la tumeur et le bord supérieur de l’appareil
sphinctérien.
Rectoscopie
La rectoscopie permet de visualiser la lésion souvent ulcéro-bourgeonnante, dure et saignant au
contact et d’en réaliser des biopsies. Elle est
indispensable à l’exploration des lésions du tiers
supérieur du rectum inaccessibles au toucher
rectal.
430
Pelvi-périnéologie
Kapitjen 2001 (39)
Enker 1995 (12)
Lopez-Kostner 1998 (15)
Zaheer 1998 (14)
Havenga 1999 (13)
n
Stade
Récidive locale
Survie (5 ans)
937
246
666
514
1 411
II-III
I-III
I-II-III
I-II-III
I-II-III
8%
7%
0%
7%
9%
82 % (2 ans)
74 %
76 %
65 %
75%
Tableau II – Résultats du traitement chirurgical des cancers du rectum.
BILAN D’EXTENSION
L’objectif de ce bilan est d’adapter les moyens
thérapeutiques au cancer et au patient. Il est donc
variable en fonction du malade (âge, comorbidité, symptômes), de la tumeur (siège, taille,
caractère fixé ou non) et du projet thérapeutique.
Une évaluation précise des antécédents personnels et familiaux, des facteurs de co-morbidité
et du risque anesthésique ainsi qu’un examen clinique complet à la recherche notamment d’un
ganglion sus-claviculaire, d’une ascite, de
nodules péritonéaux sont nécessaires dans tous
les cas.
Une coloscopie complète, si la tumeur est franchissable, est indispensable pour vérifier l’absence de polype ou de cancer synchrone présents
dans respectivement 10 % et 2 % des cas.
Une radiographie thoracique et une échographie hépatique sont réalisées à la recherche de
métastases synchrones présentes dans 20 % des
cas.
L’échoendoscopie ou l’échographie endorectale a l’intérêt de déterminer le degré d’envahissement pariétal avec une sensibilité de 90 % et
une spécificité proche de 100 %. Les performances sont cependant moins bonnes pour les
petites tumeurs avec notamment des difficultés
fréquentes pour différencier les tumeurs T1 et
T2. L’échographie endorectale permet également
de visualiser des adénopathies péri-rectales supérieures à 5-10 mm. La sensibilité est donc faible,
car dans les cancers du rectum la majorité des
ganglions métastatiques mesurent moins de 5 mm
et sont macroscopiquement normaux. Cet
examen fait partie du bilan des cancers du bas et
du moyen rectum, car les indications thérapeutiques, et notament la radiothérapie préopératoire,
dépendent de ces résultats.
La tomodensitométrie pelvienne est surtout
utile dans les cancers localement avancés, fixés
au toucher rectal, pour visualiser l’atteinte des
organes adjacents, du sphincter ou des parties
molles périnéales.
L’imagerie par résonance magnétique avec une
antenne externe semble très intéressante pour
évaluer le degré de pénétration de la tumeur dans
le mésorectum et donc pour permettre une évaluation préopératoire de la marge circonférentielle de résection (9).
La tomographie par émission de positrons
(TEP) utilisant le 18-fluorodéoxyglucose (18FDG) est une technique en cours d’évaluation
dans la recherche de métastases synchrones ou
pour la détection des rechutes locales ou métastatiques.
TRAITEMENT
Le traitement des cancers du rectum repose sur la
chirurgie. Des traitements adjuvants (radiothérapie avec ou sans chimiothérapie) peuvent être
proposés en cas de tumeur localement évoluée et
sont nécessaires en préopératoire en cas de
tumeur fixée non résécable. En cas de cancer
métastatique la priorité est souvent donnée à la
chimiothérapie systémique.
Principes de la résection chirurgicale
Les objectifs de la chirurgie sont d’enlever toute
la tumeur et son drainage lymphatique en préservant si possible la fonction sphinctérienne et
en limitant les séquelles fonctionnelles.
Exérèse du mésorectum
Les résultats carcinologiques des résections rectales pour cancer ont longtemps été décevants
avec des taux de récidive locale de l’ordre de 20
Cancer du rectum
à 40 %. Une meilleure compréhension de l’extension tumorale lymphatique microscopique à
travers le tissu graisseux périrectal (mésorectum),
a conduit certains chirurgiens à proposer systématiquement une exérèse complète du mésorectum pour les cancers du moyen et du bas
rectum (fig. 1). Avec cette technique, plusieurs
équipes ont rapporté des taux de récidive locale
inférieurs à 10 % pour des tumeurs T3 ou N + du
rectum sans traitement adjuvant (7,10-15)
(tableau II). L’ensemble de ces données, malgré
l’absence d’étude contrôlée, suggère que l’exérèse totale du mésorectum est actuellement la
technique chirurgicale de référence pour les cancers du bas et du moyen rectum.
Préservation nerveuse
Après chirurgie d’exérèse rectale, des taux d’impuissance variant de 5 à 65 %, des troubles de
l’éjaculation variant de 14 à 69 %, des taux de
dyspareunie atteignant 40 % et des taux de
troubles urinaires permanents atteignant 17 %
étaient rapportés (16, 17). Plusieurs études ont
désormais montré qu’une technique chirurgicale
méticuleuse permettant le repérage et la préservation des plexus nerveux sympathiques pré-aortiques (éjaculation) et parasympathiques sacrés
(érection) permettait l’obtention d’excellents
résultats en terme de fonction urinaire et sexuelle
postopératoire sans compromettre le résultat carcinologique. Après préservation nerveuse complète, les capacités d’érection sont préservées
dans 90 % des cas et 80 % des patients n’ont
aucun trouble de l’éjaculation (18-20).
Conservation de l’appareil sphinctérien
En cas de cancers du bas rectum, la conservation
du sphincter et le rétablissement de la continuité
dépendent de la possibilité d’obtenir une marge
de sécurité suffisante sous le pôle inférieur de la
tumeur. Dans les cancers du bas rectum, une section rectale située à 2 cm sous le pôle inférieur de
la tumeur est suffisante (3, 21) donc une conservation sphinctérienne est envisageable pour les
tumeurs dont le pôle inférieur est situé plus de
2 cm au-dessus du plancher des muscles releveurs de l’anus c’est-à-dire à plus de 4-5 cm de
la marge anale. Pour les tumeurs plus bas situées,
c’est-à-dire au niveau du canal anal, seule une
amputation abdomino-périnéale emportant le
rectum et l’appareil sphinctérien, avec donc une
colostomie définitive, donne toutes les garanties
431
d’une intervention carcinologique. Cependant,
dans certains cas sélectionnés de tumeurs peu
infiltrantes ou ayant quasi disparu après une
radiothérapie plus chimiothérapie préopératoire,
la continuité digestive peut parfois être
conservée. Dans ces cas, une anastomose coloanale manuelle est réalisée après dissection intersphinctérienne et ablation du sphincter interne (22).
Amélioration de la fonction intestinale
L’exérèse du mésorectum suivie d’anastomose
colorectale basse semble comporter un risque accru
de complications anastomotiques avec des taux de
fistules variant de 8 % à 14 % (23, 24, 25, 26, 27).
Ces complications septiques périanastomotiques
sont souvent à l’origine d’un mauvais résultat fonctionnel avec notamment une augmentation de la
fréquence et du caractère impérieux des selles (26).
D’autre part, la perte du réservoir rectal après anastomose colorectale très basse ou anastomose coloanale directe est souvent responsable de troubles de
l’exonération et d’une augmentation de fréquence
des selles (28-30). Plusieurs études, dont trois
essais randomisés, ont montré que l’adjonction
d’un réservoir colique permettait d’améliorer significativement la fonction intestinale après résection
rectale et anastomose colo-anale (31-36). Les difficultés d’exonération ou le fractionnement des
selles après anastomose basse ont tendance à disparaître au cours du temps. Au plan symptomatique les troubles de l’évacuation après anastomose
basse sont souvent améliorés par des lavements
quotidiens.
Différents types d’interventions
chirurgicales et leurs indications
Cancers du haut rectum
L’exérèse doit emporter le rectum et le mésorectum jusqu’à 5 cm sous le pôle inférieur de la
tumeur. La continuité peut être rétablie par une
anastomose manuelle ou le plus souvent mécanique entre le côlon gauche mobilisé et le moyen
rectum.
Cancers du très bas rectum
Les tumeurs dont le pôle inférieur est situé moins
de 1 cm au-dessus de l’appareil sphinctérien
(moins de 4 cm de la marge anale) et envahissant
toute la paroi rectale nécessitent a priori une
432
Pelvi-périnéologie
amputation abdomino-périnéale. Le côlon gauche
est extériorisé en colostomie iliaque gauche terminale définitive. Le rectum, le mésorectum et
l’appareil sphinctérien sont retirés. Le pelvis est
si possible comblé par le grand épiploon et la
plaie périnéale refermée.
Cancer du moyen et du bas rectum
L’exérèse complète du mésorectum doit être réalisée. En cas de tumeur très basse (4 à 6 cm de
la marge anale), on mesurera en peropératoire,
après section rectale, la marge de sécurité distale
entre le pôle inférieur de la tumeur et la marge de
section. Si celle-ci est supérieure à 1,5-2 cm et si
l’examen extemporané de la tranche est négatif,
l’appareil sphinctérien pourra être préservé et la
continuité rétablie par une anastomose colo-anale
manuelle. Dans les autres cas, il faudra recourir
à une amputation abdomino-périnéale. Pour les
tumeurs plus haut situées, après exérèse complète
du mésorectum et section du rectum au moins
2 cm sous le pôle inférieur de la tumeur la continuité peut être rétablie par une anastomose colorectale mécanique ou par une anastomose coloanale. Il semble alors que la réalisation d’une
anastomose colo-anale avec réservoir permette
de diminuer les risques anastomotiques (l’anastomose se faisant sur un rectum bien vascularisé)
et d’améliorer la fonction intestinale comme cela
a été montré dans un essai randomisé (35). En
raison des risques de fistule anastomotique qui
peuvent nécessiter une réintervention ou retentir
sur le résultat fonctionnel ultérieur, la plupart des
auteurs recommandent de protéger temporairement les anastomoses basses (colorectales ou
colo-anales) par une stomie latérale de dérivation
(25). La fermeture de la stomie étant réalisée
généralement par une voie élective six semaines
après la première intervention.
Exérèses endo-anales
Une exérèse par voie endo-anale peut être envisagée devant une tumeur villeuse du bas rectum
non enlevable endoscopiquement, pour laquelle
le diagnostic de cancer invasif ne peut être éliminé sur les biopsies préopératoires. L’exérèse
endo-anale passant dans le plan sous muqueux
permet l’ablation de toute la lésion et son examen
anatomopathologique. En cas de cancer invasif,
une résection rectale carcinologique avec exérèse
du mésorectum devra être envisagée. Une exérèse
endo-anale peut également être proposée comme
alternative à la résection rectale pour des tumeurs
T1 bien différenciées, situées à moins de 6 cm de
la marge anale et occupant moins d’un quart de
la circonférence rectale. Cependant cette exérèse
laisse dans tous les cas les métastases ganglionnaires dont le diagnostic échoendoscopique est
très aléatoire et dont la fréquence est de l’ordre
de 10 % en cas de tumeur T1 et de 20 % en cas
de tumeur T2 (37). Cela explique les résultats
décevants des exérèses locales ou même dans les
cas les plus favorables (exérèse complète d’une
tumeur T1 bien différenciée) les taux de récidive
locale avoisinent les 10 % et les taux de survie à
cinq ans n’excèdent pas 90 % (38). Ce traitement, même s’il est associé à une radiothérapie,
n’est donc pas satisfaisant au plan carcinologique
car après proctectomie par voie abdominale le
risque de récidive locale pour une tumeur T1 ou
T2 est inférieur à 1 % (39). Une exérèse par voie
transanale peut cependant être discutée chez des
patients à risque opératoire élevé ou à l’espérance
de vie très réduite.
Cancers du rectum compliqués
En cas d’occlusion et d’échec d’un traitement
médical de quelques heures associant alimentation parentérale et aspiration naso-gastrique un
traitement chirurgical s’impose. Le plus souvent
il s’agit d’une colostomie iliaque gauche latérale
réalisée par voie élective. L’occlusion est levée au
prix d’un geste rapide et minime ce qui permet
ensuite de réaliser un bilan précis des lésions et
un traitement adapté. La mise en place d’une
endoprothèse sous contrôle fluoroscopique ou
endoscopique, actuellement en cours d’évaluation, pourrait avoir les mêmes avantages en évitant une anesthésie et une stomie transitoire (40).
En cas de perforation tumorale, une intervention de Hartmann consistant en une résection du
rectum et de la tumeur avec fermeture du segment inférieur abandonné dans le pelvis et abouchement à la peau en colostomie terminale du
segment colique d’amont doit être réalisée. Un
rétablissement ultérieur de la continuité colorectale sera envisagé par voie médiane trois mois
plus tard si l’état général du patient et le pronostic de la tumeur le permettent. En cas de perforation du côlon en amont de la tumeur rectale
(perforation diastatique), il faut si possible extérioriser la perforation en colostomie latérale et
reporter le traitement du cancer à un temps ultérieur.
Cancer du rectum
Cancer du rectum avec métastases synchrones
Si les métastases sont résécables en totalité et si
l’état général du patient le permet, on traite dans
un premier temps le primitif rectal puis, après un
délai de deux à trois mois pendant lequel le
patient reçoit généralement une chimiothérapie
systémique, le traitement chirurgical des métastases est envisagé. En cas de métastases non
résécables, le traitement repose sur la chimiothérapie systémique, le traitement de la tumeur rectale sera à visée symptomatique pour éviter l’occlusion, les douleurs et les saignements. Il pourra
faire appel à la pose d’une endoprothèse (tumeur
bourgeonnante pré-sténosante), à la destruction
au laser (tumeur bourgeonnante et hémorragique), à la radiothérapie externe ou endocavitaire (tumeur infiltrante, douleurs pelviennes) ou
à la chirurgie : exérèse endo-anale, colostomie de
dérivation (tumeur infectée et douloureuse) voire
à une résection avec ou sans rétablissement de
continuité.
Traitements adjuvants
Chimiothérapie adjuvante
Les essais thérapeutiques disponibles sont souvent d’interprétation difficile en raison d’effectifs
insuffisants, de l’inclusion simultanée de cancers
du colon et du rectum et de critères de jugement
qui diffèrent selon les études. Toutefois, deux
méta-analyses sont en faveur d’une diminution
relative du risque de décès en cas de chimiothérapie adjuvante pour les cancers du rectum avec
métastase ganglionnaire (41, 42). Des essais doivent donc être menés pour évaluer l’intérêt d’une
chimiothérapie adjuvante après résection d’un
cancer du rectum, mais actuellement une chimiothérapie postopératoire associant du 5FU et
de l’acide folinique est proposée aux patients
opérés d’un cancer du rectum avec métastase
ganglionnaire.
Radiothérapie adjuvante
Le but de la radiothérapie adjuvante est de
réduire le risque de récidive locale. La radiothérapie peut être délivrée en préopératoire ou en
postopératoire. Les essais de radiothérapie postopératoire exclusive à faibles ou fortes doses
n’ont pas montré de bénéfice statistiquement
significatif en terme de contrôle local ou de
survie globale en faveur de la radiothérapie. De
433
plus, la radiothérapie postopératoire est moins
efficace et plus toxique que la radiothérapie préopératoire (43). Dans une étude suédoise comparant une radiothérapie préopératoire délivrant
25 Gy en une semaine à une radiothérapie postopératoire délivrant 60 Gy en huit semaines, la
supériorité de la radiothérapie préopératoire en ce
qui concerne le taux de récidive locale et la tolérance du traitement a été établie (44). Les résultats d’au moins 14 études comparant la radiothérapie préopératoire suivie de chirurgie à la
chirurgie seule ont été publiés. Aucun bénéfice
significatif n’était observé après administration
de doses inférieures à 20 Gy. Après administration de doses plus importantes (25 à 45 Gy), un
bénéfice en faveur de la radiothérapie préopératoire par rapport à la chirurgie seule a été observé
dans 9 essais. Ce bénéfice concernait essentiellement le taux de récidive locale (45, 46, 47, 48).
Une seule étude prospective randomisée multicentrique a mis en évidence une efficacité de la
radiothérapie préopératoire non seulement sur le
taux de récidive locale, mais également sur la
survie (49). Dans cette série, 908 patients ayant
un adénocarcinome rectal situé sous le promontoire ont été randomisés entre chirurgie seule ou
précédée de radiothérapie externe à 3 ou 4 faisceaux délivrant une dose de 25 Gy en 5 fractions
sur une période de cinq jours avec intervention
chirurgicale dans la semaine suivant la fin de l’irradiation. Après un suivi minimum de cinq ans,
le taux de récidive locale isolée était de 5 % dans
le groupe radiothérapie et de 13 % dans le groupe
chirurgie seule, le taux global de récidive de
28 % et 38 % respectivement, le taux de survie
globale à 5 ans de 58 % (95 % IC : 54-62 %) et
48 % (95 % IC : 44-52 %) et la radiothérapie préopératoire était associée à une augmentation de la
survie globale de 25 % (95 % IC : 8-34 %). Une
méta-analyse de 14 essais de radiothérapie préopératoire dans les cancers du rectum a conclu
que la radiothérapie préopératoire était associée à
une réduction du taux de récidive locale à cinq
ans (OR, 0,49 ; 95 % CI, 0,38-0,62 ; p < 0,01), du
taux de mortalité par cancer (OR, 0,71 ; 95 %
CI, 0,61-0,82 ; p < 0,001) et du taux de mortalité
globale (OR, 0,84 ; 95 % CI, 0,72-0,98,
p = 0,03) (50). Cependant, dans ces essais de
radiothérapie préopératoire les taux de récidive
observés après chirurgie seule atteignaient parfois
20 % voire 30 % donc bien plus élevés que ceux
récemment rapportés après exérèse totale du
434
Pelvi-périnéologie
mésorectum dans des séries rétrospectives non
randomisées. Pour évaluer l’intérêt de la radiothérapie préopératoire lorsqu’une exérèse totale
du mésorectum est envisagée, une étude prospective randomisée multicentrique européenne a
comparé 937 patients ayant eu une proctectomie
avec exérèse complète du mésorectum seule à
924 patients ayant eu une proctectomie avec exérèse complète du mésorectum précédée d’une
radiothérapie délivrant 5 Gy par jour pendant
cinq jours. Le taux de récidive locale à deux ans
était de 8,2 % dans le groupe chirurgie seule et
de 2,4 % dans le groupe RT + chirurgie
(p < 0,001). Il n’y avait pas de bénéfice en faveur
de la radiothérapie pour les cancers du haut
rectum (3,8 vs 1,3 % respectivement) et pour les
cancers T1-T2 (0,7 vs 0,5 %). La survie globale
à deux ans n’était pas différente dans les deux
groupes (81,8 vs 82 %) (39).
La radiothérapie préopératoire peut être délivrée en fractionnement dit « classique » soit 45 Gy
en cinq semaines avec une intervention quatre à
six semaines après la fin de l’irradiation ce qui
retarde l’opération mais permet d’obtenir une
réduction du volume tumoral ou en mode « hypofractionné » délivrant 25 Gy en 5 fractions sur
cinq jours avec une intervention deux à cinq jours
après l’irradiation. Ce dernier schéma, surtout utilisé dans les études nordiques, ne permet pas de
diminuer le volume tumoral avant l’opération (51)
et est probablement plus morbide à moyen terme
(52). La toxicité dépend beaucoup de la technique
de radiothérapie. Les complications précoces
(douleurs, rectorragies) sont transitoires, les complications à long terme (ostéite, grêle ou cystite
radique, complications thomboemboliques, artérite) sont minimisées par l’utilisation d’accélérateurs linéaires de haute énergie avec des faisceaux
multiples et caches focalisés personnalisés (53). Il
existe un effet délétère de la radiothérapie préopératoire sur la fonction intestinale après anastomose colo-anale ou colorectale basse (54).
Radiothérapie plus chimiothérapie adjuvante
Si la radiothérapie et la chimiothérapie utilisées
seules n’ont pas permis de prolonger la survie
dans la plupart des études, leur association concomitante pourrait permettre de réduire à la fois le
risque de récidive locale et de métastase à distance. Trois études ont montré que l’association
de radiothérapie plus chimiothérapie en postopératoire réduisait le risque de récidive et prolon-
geait la survie par rapport à un traitement par
chirurgie seule (55, 56, 57). Suite à la publication
de ces résultats, le NIH américain a recommandé
comme standard la radiothérapie plus chimiothérapie postopératoire dans le traitement adjuvant
des cancers du rectum avec métastase ganglionnaire (58). Cependant, dans ces études, les taux
de récidive dans les groupes contrôles avec chirurgie seule étaient proche de 20 %, soit nettement plus élevés que ce que l’on observerait
maintenant après exérèse totale du mésorectum
sans traitement adjuvant. De plus une toxicité
aiguë sévère était observée dans 35 à 41 % des
cas dans ces études et conduisait souvent à une
interruption du traitement. Enfin, la radiothérapie
plus chimiothérapie postopératoire est associée à
une augmentation significative de la fréquence
des selles, du fractionnement, de l’incontinence,
du caractère liquide de selles et de l’impériosité
après anastomose colorectale basse ou coloanale (59).
Dans la mesure ou la radiothérapie préopératoire est plus efficace et mieux tolérée que la
postopératoire et que l’association à une chimiothérapie semble en augmenter l’efficacité, des
essais de phase II évaluant la radiothérapie plus
chimiothérapie préopératoire utilisant des
drogues mieux tolérées que dans les essais postopératoire (suppression du méthyl CCNU, 5FU
en continu plutôt qu’en bolus) ont été réalisés. Le
traitement était relativement bien toléré et permettait de rendre opérable des tumeurs fixées ou
volumineuses dans plus de 50 % des cas avec
des stérilisations tumorales dans 15 % à 30 % des
cas (60, 61, 62, 63). Des essais randomisés sont
actuellement en cours pour confirmer ces résultats.
Indications des traitements néoadjuvants
et adjuvants
En cas de cancer du rectum opérable classé uT1
ou uT2 en échoendoscopie, il n’y a pas lieu d’envisager de traitement préopératoire. En cas de
tumeur uT3 une irradiation préopératoire (25 Gy
en cinq fractions sur cinq jours avec intervention
cinq jours plus tard ou 45 Gy sur cinq semaines
avec intervention six semaines après la fin de l’irradiation) est recommandée, car elle diminue le
risque de récidive locale et augmente peut-être
les chances de survie à long terme (64). En cas de
tumeur fixée ou uT4, un traitement préopératoire
est nécessaire pour rendre la tumeur résécable. Il
Cancer du rectum
faut alors proposer une radiothérapie de 45 Gy sur
cinq semaines seule ou associée à une chimiothérapie (5-FU 1re et 5e semaine, 5-FU et oxaliplatine). Après résection complète d’un cancer du
rectum N + une chimiothérapie systémique associant du 5FU et de l’acide folinique (FuFol Mayo
ou mieux LV5 FU2) est généralement prescrite.
PRONOSTIC, SURVEILLANCE
Au cours des vingt dernières années, la prise en
charge des cancers du rectum s’est considérablement améliorée en France. Dans une étude menée
dans le registre de la Côte-d’Or ou 727 cas
étaient recensés entre 1976 et 1990 sur une population de 50 000 habitants, le nombre de résections curatives était passé de 57 % avant 1981 à
77 % après, le nombre de cancer opéré au stade
I ou II de 36 % à 53 %, le taux de conservation
sphinctérienne de 20 % à 48 %, la mortalité opératoire de 14 % à 4 % et le taux de survie à
cinq ans de 26 % à 43 % (65).
Parmi les facteurs pronostiques les plus importants on trouve le stade TNM, l’existence d’une
complication (tumeur perforée ou en occlusion)
et l’expérience du chirurgien (66).
La surveillance d’un cancer du rectum opéré a
pour objectifs de rechercher une récidive locale ou
métastatique ainsi que de dépister une lésion
colique métachrone. Elle comporte un examen
clinique et une échographie hépatique tous les
quatre mois pendant deux ans puis tous les six
mois jusqu’à la cinquième année et une radiographie thoracique annuelle. Une coloscopie est réalisée dans l’année qui suit l’intervention pour vérifier l’absence de récidive anastomotique ou de
polypes coliques, en l’absence de polypes cette
coloscopie sera répétée tous les cinq ans (64).
La prise en charge des récidives locales est
souvent complexe et multidisciplinaire. En cas
de récidive locale isolée, la possibilité d’une
résection chirurgicale, précédée d’une radiothérapie si le patient n’en n’a pas eu antérieurement,
doit être discutée dans tous les cas car, même si
elle n’est que très rarement possible, une exérèse
complète de la récidive peut guérir le patient et
représente dans tous les cas le meilleur traitement palliatif. Si l’exérèse est impossible, la prise
en charge fait appel à des moyens locaux (endoprothèse, destruction au laser, endocuriethé-
435
rapie…), généraux (chimiothérapie) ainsi qu’à la
prise en charge de la douleur au soutien psychologique et à l’organisation des soins palliatifs.
CONCLUSION
L’adénocarcinome rectal est un cancer relativement fréquent qui doit être recherché par un toucher rectal et une rectoscopie devant des signes
cliniques souvent modérés et peu inquiétants. Le
traitement chirurgical, grâce à l’exérèse complète
du mésorectum, permet de guérir la majorité des
patients et de limiter à moins de 10 % les risques
de récidive locale. La préservation de l’appareil
sphinctérien est possible dans plus de 80 % des
cas. La place des traitements adjuvants à la chirurgie doit encore être précisée (radio- ou radiothérapie plus chimiothérapie ? pré- ou postopératoire ?), mais actuellement la radiothérapie
préopératoire est recommandée pour les tumeurs
du moyen et du bas rectum dépassant la musculeuse rectale.
Références
1. Kartheuser A, Parc R, Penna C et al. (1996) Ilealpouch anal anastomosis as the first choice operation
in patients with familial adenomatous polyposis : a
ten-year experience. Surgery 119: 615-23
2. Burke W, Petersen G, Lynch P et al. (1997) Recommandations for follow-up care of individuals with an
inherited predisposition to cancer. JAMA 277: 915-9
3. Williams NS, Dixon MF, Johnston D (1983) Reappraisal of the 5 centimetre rule of distal excision for
carcinoma of the rectum: a study of distal intramural
spread and of patients’ survival. Br J Surg 70: 150-4
4. Shirouzu K, Isomoto H, Kakegawa T (1995) Distal
spread of rectal cancer and optimal distal margin of
resection for sphincter-preserving surgery. Cancer 76:
388-92
5. Scott N, Jackson P, Al-Jaberi T et al. (1995) Total
mesorectal excision and local recurrence: a study of
tumour spread in the mesorectum distal to rectal
cancer. Br J Surg 82: 1031-3
6. Quirke P, Durdey P, Dixon MF et al. (1986) Local
recurrence of rectal adenocarcinoma due to inadequate surgical resection. Histopathological study of
lateral tumour spread and surgical excision. Lancet
996-9
436
Pelvi-périnéologie
7. Nagtegaal ID, Van de Velde C, Van der Vorp E et al.
(2002) Macroscopic evaluation of rectal cancer resection specimen: clinical significance of the pathologist
in quality control. J Clin Oncol 20: 1729-34
8. Birbeck KF, Macklin CP, Tiffin NJ et al. (2002) Rates
of circumferential resection margin involvement vary
between surgeons and predict outcomes in rectal
cancer surgery. Ann Surg 325: 449-57
9. Beets-Tan RGH, Vliegen RFA, Kessels AGH et al.
(2001) Accuracy of magnetic resonance imaging in
prediction of tumour-free resection margin in rectal
cancer surgery. Lancet 357: 497-504
10. Heald RJ, Husband EM, Ryall RDH (1982) The
mesorectum in rectal cancer surgery. The clue to
pelvic recurrence ? Br J Surg 69: 613-6
11. McFarlane JK, Ryall RDH, Heald RJ (1993) Mesorectal excision for rectal cancer. Lancet 341: 457-60
12. Enker W, Thaler W, Cranor M et al. (1995) Total
mesorectal excision in the operative treatment of carcinoma of the rectum. J Am Coll Surg 181: 335-46
23. Aitken RJ (1996) Mesorectal excision for rectal
cancer. Br J Surg 83: 214-6
24. Arbman G, Nilsson E, Halbook O et al. (1996) Local
recurrence following total mesorectal excision for
rectal cancer. Br J Surg 83: 375-9
25. Dehni N, Schlegel RD, Cunningham C et al. (1998)
Influence of a defunctionning stoma on leakage rates
after low colorectal anastomosis and colonic J pouchanal anastomosis. Br J Surg 85: 1114-7
26. Karanjia ND, Corder AP, Bearn P et al. (1994) Leakage from stapled low anastomosis after total mesorectal excision for carcinoma of the rectum. Br J Surg
81: 1224-6
27. Enker WE, Merchant N, Cohen A et al. (1999) Safety
and efficacy of low anterior resection for rectal
cancer. 681 consecutive cases from a speciality service. Ann Surg 230: 544-54
28. Lewis WG, Holdsworth PJ, Stephenson BM et al.
(1992) Role of the rectum in the physiological and
clinical results of colo-anal and colo-rectal anastomosis after anterior resection for carcinoma. Br J Surg
79: 1082-6
13. Havenga K, Enker WE, Norstein J et al. (1999)
Improved survival and local control after total mesorectal excision or D3 lymphadenectomy in the treatment of primary rectal cancer: an international analysis of 1411 patients. Eur J Surg Oncol 25: 368-74
29. Paty PB, Enker WE, Cohen AM et al. (1994) Long
term functional results of coloanal anastomosis for
rectal cancer. Am J Surg 167: 90-5
14. Zaheer S, Pemberton JH, Farouk R et al. (1998) Surgical treatment of adenocarcinoma of the rectum. An
Surg 227: 800-11
30. Karanjia ND, Schache DJ, Heald RJ (1992) Function
of the distal rectum after low anterior resection for
carcinoma. Br J Surg 79: 114-6
15. Lopez-Kostner F, Lavery IC, Hool GR et al. (1998)
Total mesorectal excision is not necessary for cancers
of the upper rectum. Surgery 124: 612-7
31. Nicholls R. J, Lubowski, Donaldson DR (1988) Comparison of colonic reservoir and straight colo-anal
reconstruction after rectal excision. Br J Surg 75: 31820
16. Fazio VW, Fletcher J et al. (1980) Prospective study
of the effect of resection of the rectum on male sexual
function. World J Surg 4: 149-52
17. Banerjee A (1999) Sexual dysfunction after surgery
for rectal cancer. Lancet 353: 1900-2
18. Hojo K, Vernava III AM, Sugihara K et al. (1991)
Preservation of urine voiding and sexual function
after rectal cancer surgery. Dis Colon Rectum 34:
532-9
19. Masui H, Ike H, Yamaguchi S et al. (1996) Male
sexual function after autonomic nerve-preserving operation for rectal cancer. Dis Colon Rectum 39: 11405
20. Pocard M, Zinzindohoue F, Haab F et al. (2002) A
prospective study of sexual and urinary function
before and after total mesorectal excision with autonomic nerve preservation for rectal cancer. Surgery
131: 368-72
21. Pollet WG, Nicholls RJ (1983) The relationship between the extent of distal clearance and survival and
local recurrence rates after curative anterior resection
for carcinoma of the rectum. Ann Surg 198: 159-65
22. Rullier E, Zerbib F, Laurent C et al. (1999) Intersphincteric resection with excision of internal anal
sphincter for conservative treatment of very low rectal
cancer. Dis Colon Rectum 42: 1168-75
32. Seow-Choen F, Goh HS (1995) Prospective randomized trial comparing J colonic pouch-anal anastomosis and straight coloanal reconstruction. Br J Surg
82: 608-10
33. Ortiz H, DeMiguel M, Armendariz P et al. (1995)
Coloanal anastomosis: are functional results better
with a pouch ? Dis Colon Rectum 38: 375-7
34. Kusunoki M, Shoji Y, Yanagi H et al. (1991) Function
after anoabdominal rectal resection and colonic J
pouch-anal anastomosis. Br J Surg 78: 1434-8
35. Hallbook O, Pahlman L, Krog M et al. (1996) Randomized comparison of straight and colonic J pouch
anastomosis after low anterior resection. Ann Surg
224: 58-65
36. Ho YH, Tan M, Seow-choen F (1996) Prospective
randomized controlled study of clinical function and
anorectal physiology after low anterior resection:
comparison of straight and colonic J pouch anastomoses. Br J Surg 83: 978-80
37. Blumberg D, Paty PB, Guillem JG et al. (1999) All
patients with small intra-mural rectal cancer are at
risk for lymph node metastasis. Dis Colon Rectum
42: 881-5
38. Garcia-Aguilar J, Mellgren A, Sirivongs P et al.
(2000) Local excision of rectal cancer without adju-
Cancer du rectum
vant therapy. A word of caution. Ann Surg 231: 34551
39. Kapiteijn E, Marijnen CAM, Nagtegaal ID et al.
(2001) Preoperative radiotherapy combined with total
mesorectal excision for resectable rectal cancer. N
Engl J Med 345: 638-46
40. Mainar A De Gregorio MA, Ariza G et al. (1999)
Acute colorectal obstruction: treatment with selfexpandable metallic stents before scheduled surgery.
Results of a multicenter study. Radiology 210: 65-9
41. Dubé S, Heyen F, Jenicek M (1997) Adjuvant chemotherapy in colorectal carcinoma. Results of a metaanalysis. Dis Colon Rectum 40: 35-41
42. Sakamoto J, Hamada C, Kodaira S et al. (1999) Adjuvant therapy with oral fluoropyrimidines as main chemotherapeutic agents after curative resection for colorectal cancer. Individual patient data meta-analysis of
randomized trials. Jpn J Clin Oncol 29: 78-86
43. Frykholm GJ, Glimelius B, Pahlman L (1993) Preoperative or postoperative irradiation in adenocarcinoma of the rectum: Final treatment results of a randomized trial and an evaluation of late secondary
effects. Dis Colon Rectum 36: 564-72
44. Pahlman L, Glimelius B (1990) Pre- or postoperative
radiotherapy in rectal and rectosigmoid carcinoma.
Report from a randomized multicenter trial. Ann Surg
211: 187-95
45. Gerard A, Buyse M, Nordlinger B et al. (1988) Preoperative radiotherapy as adjuvant treatment in rectal
cancer. Final results of a randomized study of the
European Organization on Research and Treatment of
Cancer. Gastrointestinal Tract Cancer Cooperative
Group. Ann Surg 208: 606-14
46. Swedish Rectal Cancer Trial (1993) Initial report
from a Swedish multicentre study examining the role
of preoperative irradiation in the treatment of patients
with resecable rectal carcinoma. Br J Surg 80: 13336
47. Cedermark B, Johansson H, Rutqvist LE et al. (1995)
For the Stockholm Colorectal Cancer Study Group.
The Stockholm I trial of preoperative short term
radiotherapy in operable rectal carcinome. A prospective randomized trial. Cancer 75: 2269-75
48. Marsh PJ, James RD, Schofield PF (1994) Adjuvant
preoperative radiotherapy for locally advanced rectal
carcinoma. Results of a prospective randomized trial.
Dis. Colon Rectum 37: 1205-14
49. Swedish Rectal Cancer Trial (1997) Improved survival with preoperative radiotherapy in resectable
rectal cancer. N Eng J Med 336: 980-7
50. Cammà C, Giunta M, Fiorica F et al. (2000) Preoperative radiotherapy for resectable rectal cancer. A
meta-analysis. JAMA 284: 1008-15
51. Marijnen CAM, Nagtegaal ID, Kranenbarg EK et al.
(2001) No downstaging after short-term preoperative
radiotherapy in rectal cancer patients. J Clin Oncol
19: 1976-84
437
52. Colorectal Cancer Cooperative Group (2001) Adjuvant therapy for rectal cancer: a systematic overview
of 8507 patients from 22 randomized trials. Lancet
358: 1291-304
53. Holm T, Singnomklao T, Rutqvist L-E et al. (1996)
Adjuvant preoperative radiotherapy in patients with
rectal carcinoma. Adverse effects during long term
follow-up of two randomized trials. Cancer 78: 96876
54. Dahlberg M, Glimelius B, Graf W et al. (1998) Preoperative irradiation affects functional results after surgery for rectal cancer. Results from a randomized
study. Dis Colon Rectum 41: 543-51
55. Krook JE, Moertel CG, Gunderson LL et al. (1991)
Effective surgical adjuvant therapy for high-risk rectal
carcinoma. N Engl J Med 324: 709-15
56. Fisher B, Wolmark N, Rockett EH et al. (1988) Postoperative adjuvant chemotherapy or radiation for
rectal cancer: results from NSABP protocol R01. J
Natl Cancer I 80: 21-9
57. Gastrointestinal Tumor Study Group (1985) Prolongation of the disease-free interval in surgically treated
rectal carcinoma. N Engl J Med 312: 1465-72
58. NIH Consensus Conference (1990) Adjuvant therapy
for patients with colon and rectal cancer. JAMA 264:
1444-9
59. Kollmorgen CF, Meagher AP, Wolff BG et al. (1994)
The long-term effect of adjuvant postoperative chemoradiotherapy for rectal carcinoma on bowel function. Ann Surg 220: 676-82
60. Mehta VK, Poen J, Ford J et al. (2001) Radiotherapy, concomitant protracted-venous-infusion 5-fluorouracil, and surgery for ultrasound-staged T3 or T4
rectal cancer. Dis Colon Rectum 44-52-8
61. Grann A, Minsky BD, Cohen AM et al. (1997) Preliminary results of preoperative 5-fluorouracil, lowdose leucovorin, and concurrent radiation therapy for
clinically resectable T3 rectal cancer. Dis Colon
Rectum 40: 515-22
62. Bosset JF, Magnin V, Maingon P et al. (2000) Pre
operative radiochemotherapy in rectal cancer: longterm results of a phase II trial. Int J Radiation Oncol
Biol Phys 46: 323-7
63. Freyer G, Bossard N, Romestaing P et al. (2001)
Addition of Oxaliplatin to continuous Fluorouracil, LFolinic acid, and concomitant radiotherapy in rectal
cancer: the Lyon R 97-03 phase I trial. J Clin Oncol
19: 2433-8
64. Le choix des thérapeutiques du cancer du rectum
(1994) Agence Nationale pour le Développement de
l’Evaluation médicale. Conférence de consensus,
Paris
65. Goudet P, Roy P, Arveux P et al. (1997) Populationbased study of the treatment and prognosis of carcinoma of the rectum. Br J Surg 84: 1546-50
66. Porter GA, Soskolne CL, Yakimets WW et al. (1998)
Surgeon-related factors and outcome in rectal cancer.
Ann Surg 227: 157-67
Téléchargement