Question 1 : Pourquoi une loi sur l’euthanasie ?
Réponse : Aux Pays-Bas, on entend par euthanasie l’interruption de la vie par un médecin à
la demande expresse du patient. La notion d’euthanasie n’inclut pas le fait de renoncer ou de
mettre fin à un traitement inutile ; ceci relève en effet des actes médicaux normaux du
praticien qui procède alors en concertation avec le patient et ses proches. N’entrent pas non
plus dans la définition de l’euthanasie les soins palliatifs ayant pour effet secondaire
d’accélérer la survenue du décès.
Les pouvoirs publics néerlandais ne veulent pas ignorer la réalité de la pratique de
l’euthanasie. Aussi la question de l’opportunité et de la manière de limiter la pénalisation de
l’euthanasie est-elle l’objet, depuis près de trente ans, d’un large débat tant au niveau
politique qu’au sein de la société.
Depuis l’insertion dans le Code pénal néerlandais d’un motif d’exclusion de poursuites
pénales, le fait qu’un médecin interrompe la vie d’un patient qui en fait la demande ou l’aide à
se suicider n’est plus passible de poursuites, à condition de respecter les critères de rigueur
fixés par la loi (cf. question 3) et de signaler la mort non naturelle à la commission régionale
de l’euthanasie (cf. question 8).
Les objectifs principaux de la politique menée consistent, premièrement, à instaurer la
sécurité juridique pour les médecins se trouvant pris dans un conflit de devoirs,
deuxièmement à favoriser la transparence de la pratique et le contrôle social, et troisièmement
à garantir, surveiller et favoriser la rigueur et la qualité de cet acte médical particulier par
l’ouverture et un contrôle uniforme de sa mise en œuvre.