Quelles sont les excepons qui devraient être prises
en compte?
Il existe un certain nombre de médicaments immuno-
suppresseurs destinés aux greffés qui devraient être
considérés comme des exceptions dans les régimes de
substitution obligatoire des médicaments génériques. Ces
médicaments ont été désignés comme des «médicaments
à dose critique» (MDC) par Santé Canada. En 2012, Santé
Canada a publié une mise à jour à sa Ligne directrice –
Normes en matière d’études de biodisponibilité comparative :
Formes pharmaceutiques de médicaments à effets systémiques,
qui définit les normes et les exceptions en matière
de bioéquivalence. L’une des exceptions importantes
concerne les MDC, lesquels sont définis comme étant des
« médicaments pour lesquels des différences de dose ou
de concentration relativement légères peuvent entraîner
des échecs thérapeutiques et/ou des réactions indésirables
graves qui peuvent mettre la vie en danger, ou nécessiter
l’hospitalisation, entraîner une invalidité ou une incapacité
persistante, ou entraîner la mort ». Un MDC possède un
index thérapeutique étroit, où les concentrations sanguines,
la réponse clinique et la toxicité sont intimement liées.
Santé Canada a désigné plusieurs médicaments dans cette
catégorie, y compris les médicaments immunosuppresseurs
suivants, destinés aux greffés suivants : la cyclosporine
(Neoral®), le sirolimus (Rapamune®) et le tacrolimus (Prograf®).
Santé Canada n’a pas établi, dans le document Ligne
directrice, de lignes directrices ou de normes pour la
substitution des versions génériques des MDC. Toutefois,
certains organismes de réglementation européens ont créé
des exceptions pour le tacrolimus. Par exemple, en Espagne
et au Royaume-Uni, les formulations orales de versions
génériques du tacrolimus portent le nom de la marque. La
prescription et la vente doivent se faire uniquement par nom
de marque afin de minimiser le risque de changer de produit
par inadvertance, ce qui a déjà été mis en lien avec des cas
de toxicité1-4. Au Danemark, la substitution des versions
génériques de tacrolimus oral est interdite
5
. La Norvège
recommande désormais que le tacrolimus ne puisse pas être
substitué en pharmacie. L’agence italienne du médicament
a publié une déclaration selon laquelle le tacrolimus oral
n’est pas interchangeable sans un suivi thérapeutique
attentif mené sous la supervision stricte d’un spécialiste en
transplantation, et le pharmacien doit toujours dispenser
le médicament portant le nom commercial prescrit par le
médecin
6
.
Il existe également des cas canadiens, dont deux de
l’Ontario et du Québec, de procédés d’approbation des
exceptions pour les médicaments immunosuppresseurs à
dose critique destinés aux greffés.
En Ontario, le Programme de médicaments spéciaux
(PMS) couvre la totalité du coût de certains médicaments
administrés aux patients en consultations externes servant
à traiter certaines maladies graves. Ce programme couvre le
Neoral® (la cyclosporine) après une transplantation d’organe
ou de moelle osseuse s’il est prescrit par un médecin faisant
partie du personnel médical d’un hôpital du groupe O, selon
la Loi sur les hôpitaux publics
7
. Au Québec, selon la Liste de
médicaments publiée par la Régie de l’assurance maladie
du Québec (RAMQ), la cyclosporine est un médicament à
index thérapeutique étroit (annexe VII). Ce médicament
est donc exempté de la politique du plus bas coût possible
de cette province, et le Neoral® est remboursé lorsqu’il est
prescrit par un médecin
8
. Les gestionnaires des régimes
d’assurance-médicament provinciaux et privés peuvent
s’appuyer sur ces expériences pour d’autres médicaments
immunosuppresseurs à dose critique destinés aux greffés
lorsque des versions génériques seront mises sur le
marché. Cela est d’une importance primordiale puisque, au
moment de rédiger le présent document, il est anticipé que
Santé Canada approuve prochainement le tacrolimus oral
générique sans que de telles exceptions soient en place.
Quelles sont les considéraons propres aux paents dans
le cas de médicaments relafs aux grees?
Avec l’arrivée de nouvelles pharmacothérapies, les taux
de survie du greffon rénal après un an se sont améliorés,
passant de 65% en 1975 à plus de 97% en 2009 (Registre
canadien des insuffisances et des transplantations d’organes,
2011, RCITO). Le succès d’une transplantation dépend de
la gestion de la réponse immunitaire de l’organisme afin
d’optimiser la survie du greffon. L’approche habituelle pour
le soutien à long terme est la «trithérapie», qui comprend
l’un des MDC suivants: le Prograf® (tacrolimus encapsulé
à libération immédiate), Advagraf® (tacrolimus encapsulé à
libération prolongée) ou le Neoral® (cyclosporine encapsulée
et en solution). Pour optimiser la thérapie chez ces patients,
l’objectif est de trouver l’équilibre approprié entre l’efficacité
et la toxicité du médicament, tout en prévenant le rejet du
greffon.
« La gestion appropriée de la pharmacothérapie
immunosuppressive est essentielle à la réussite de la
transplantation. La concentration sanguine du médicament
sert comme indicateur de substitution pour évaluer le degré
d’immunosuppression d’un patient. Les médicaments
comme le Prograf® (tacrolimus) exigent un suivi attentif des
concentrations sanguines afin de veiller à ce que la quantité
de médicaments présente dans le sang demeure à l’intérieur
Minimiser l’hypertension, les
dommages rénaux, les eets
gastro-intesnaux, le diabète,
les infecons, le cancer…
Prévenir le rejet, prolonger la
vie du greon et du paent
Opmiser l’équilibre
entre l’ecacité et la toxicité
Ecacité Toxicité
Résultats désirés pour la thérapie immuno-
suppressive dans les cas de transplantaon
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