Unité d'Enseignement QC 4
Concepts fondamentaux
de la psychologie clinique
Licence 1
UPJV – Département de psychologie
Philippe SPOLJAR
Site Internet : http://philippe.spoljar.free.fr
2 – Citations
La psychologie clinique
L'objet de la psychologie clinique est « l'être humain, en tant qu'il existe et se sent exister
comme un être unique, ayant son histoire personnelle, vivant dans une situation qui ne
peut être totalement assimilée à aucune autre. »1
« La psychologie clinique, telle que nous la concevons, se distingue nettement de la psy-
chologie expérimentale. La psychologie expérimentale isole et dissocie les éléments de la
vie psychique. Elle suscite dans des conditions prévues d'avance, les phénomènes de sen-
sation, de volition, d'idéation qu'elle note et qu'elle mesure à l'aide du calcul et des instru -
ments enregistreurs. Elle conduit à des moyennes d'autant plus satisfaisantes qu'elles
sont plus abstraites et plus générales. C'est pour ainsi dire la mathématique de la psycho-
logie.
La psychologie clinique, au contraire, tout en puisant dans les recherches de laboratoire
de précieux renseignements, observe la vie psychologie elle-même, considérée comme un
tout concret et réel. Réunissant dans une vue d'ensemble les réactions naturelles et spon-
tanées du sujet en présence des excitations de tout genre, elle en constitue un tableau syn-
thétique, à dominante variable, qui exprime son tempérament et porte la marque de son
caractère. Par les influences combinées de l'hérédité et du milieu, elle poursuit le dévelop-
pement, normal et pathologique de la personnalité, la tâche n'est pas de schématiser
mais d'individualiser » (Hartenberg et Valentin, Revue de psychologie clinique et théra-
peutique, 1897).
« On entend essentiellement par psychologie clinique une discipline psychologique basée
sur l'étude approfondie des cas individuels. En termes plus précis, la psychologie clinique
a pour objet l'étude de la conduite humaine individuelle et de ses conditions [], en un mot,
l'étude de la personne "en situation" » (D. Lagache Psychologie clinique et méthode cli-
nique, 1949).
L'objet du psychologue clinicien est « l'être humain, en tant qu'il existe et se sent exister
comme un être unique, ayant son histoire personnelle, vivant dans une situation qui ne
peut être totalement assimilée à aucune autre. » (Juliette Favez-Boutonier, La psycholo-
gie clinique : objet, méthode, problèmes, Paris, CDU, 1966).
Les mécanismes de défense
Définition : « Ensemble d'opérations dont la finalité est de réduire, de supprimer toute
modification susceptible de mettre en danger l'intégrité et la constance de l'individu bio-
psychologique » (Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse).
1) Juliette Favez-Boutonier,
La psychologie clinique : objet, méthode, problèmes
, Paris, CDU, 1966.
2
N.B. Le Vocabulaire de la psychanalyse2 présente des définitions de tous les mécanismes de
défense.
L'étude de cas
L'étude de cas vise « non seulement à donner une description d'une personne, de sa situa-
tion et de ses problèmes, mais elle cherche aussi à en éclairer l'origine et le développe-
ment, l'anamnèse ayant pour objet de repérer les causes et la genèse de ces problèmes »
(Claude Revault d'Allonnes, « L'étude de cas : de l'illustration à la conviction », dans C. Re-
vault d'Allonnes (éd.), La Démarche clinique en sciences humaines, Paris, Dunod, 1989).
Les entités psychiatriques
- Les névroses : Dans ces affections, d'origine psychologique, le sujet ne connaît pas de per-
turbations majeures de l'identité et du rapport à la réalité. Les névroses regroupent classi-
quement l'hystérie, la névrose obsessionnelle, la névrose d'angoisse, la névrose phobique,
la névrose traumatique, la névrose hypocondriaque.
- Les psychoses : Les rapports à la réalité, aux autres, et à l'identité sont perturbés. Le sujet
ne dispose plus de son libre arbitre. L'origine est soit psychologique, soit somatique. On y
trouve les schizophrénies, les délires chroniques (dont les délires paranoïaques systémati-
sés, les psychoses hallucinatoires et les paraphrénies), les psychoses maniaco-dépressives
(accès maniaque ou mélancolique), les bouffées délirantes aiguës.
- Les états dépressifs non psychotiques : ils correspondent aux dépressions névrotiques et
réactionnelles.
- Les démences : elles correspondent à une altération progressive et irréversible, d'origine
somatique, des fonctions supérieures (par exemple la maladie d'Alzheimer et la maladie de
Pick).
- Les arriérations : il s'agit d'un arrêt du développement de l'intelligence
- Les troubles du comportement et du caractère : on classe dans cette catégorie l'alcoo-
lisme, la toxicomanie, l'anorexie, la boulimie, la psychopathie, les perversions.
- Les troubles mentaux liés à une affection organique : il s'agit essentiellement des confu-
sions mentales, des troubles liées aux tumeurs cérébrales, à l'alcoolisme, ou aux maladies
neurologiques, et les encéphalopathies.
- Les pathologies psychosomatiques : il s'agit de maladies somatiques dans l'origine ou
l'évolution desquelles interviennent des facteurs psychologiques. Sont considérées comme
psychosomatiques certaines formes d'asthme, d'infarctus, d'affections cutanées (eczéma,
psoriasis, urticaire…), certains ulcères gastriques, certaines hypertensions artérielles, etc.
2) Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis,
Vocabulaire de la psychanalyse
, Paris, P. U. F., 1981.
3
La classification psychanalytique
Symptômes Type
d'angoisse
Relation d'objet Défenses
Psychoses Dépersonnalisation
Délire
Morcellement Fusionnelle Déni
Dédoublement du moi
Etat-limite Dépression Perte d'objet Anaclitique Dédoublement des
imagos
Forclusion
Névroses Symptômes :
. Obsessionnels,
. hystériques,
. phobiques, etc.
Castration Génitale Refoulement
L'évaluation psychopathologique
Elle comprend les éléments suivants :
- l'anamnèse et l'histoire du sujet
- la sémiologie (signes et symptômes)
- le type d'angoisse et la nature des conflits psychiques
- les mécanismes de défense utilisés (dont il convient de connaître les formes)
- le type de relation d'objet prévalent (incluant les questions de la position narcis-
sique et de la culpabilité)
- l'organisation ou structure de personnalité, qui comprend l’histoire infantile, la
construction œdipienne, les particularités de l’adolescence et les événements psychi-
quement significatifs de la vie adulte.
Récits des rêves étudiés
Freud propose d'analyser dans le rêve : « Les conditions de sa genèse, sa relation avec la
vie psychique de l'état de veille, sa dépendance par rapport à des stimulus qui se pressent
pour être perçus pendant l'état de sommeil, les nombreuses particularités de son contenu
qui heurtent la pensée éveillée, la discordance entre ses représentations et les affects qui
s'y rattachent, le caractère fugitif du rêve, et la manière dont la pensée éveillée l'écarte
comme une chose étrangère. » (Sur le rêve, p. 45-46)
Rêve de la table d'hôte : « En société, table ou table d'hôte... On mange des épinards... Mme L. est assise
à coté de moi, se tourne entièrement vers moi et pose familièrement la main sur mon genou. J'éloigne la
main dans un mouvement de défense. Alors elle dit : Vous avez toujours eu de si beaux yeux... Je vois
alors vaguement quelque chose comme le dessin de deux yeux ou le contour d'une paire de lunettes... »
[Sur le rêve, p. 52].
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Rêve d'Herman : « la veille, il a reçu en cadeau de son oncle un petit panier de cerises fraîches, dont on
ne lui a naturellement laissé goûté qu'un échantillon. Il se réveille alors en déclarant tout joyeux : Herman
a mangé toutes les cerises. » [Sur le rêve, p. 66 et Traumdeutung, p. 120-121].
Rêve de l'Aussee : « Ma petite fille, quand elle était âgée de 3 ans et 3 mois, a fait un rêve tout aussi clair.
Il avait été inspiré par la beauté du paysage de l'Aussee. L'enfant avait, pour la première fois, fait un
voyage sur le lac, et le temps de la promenade lui avait paru très court. Elle ne voulait pas quitter le
bateau à l'embarcadère et pleurait à chaudes larmes. Le lendemain matin elle raconta : "Cette nuit j'ai fait
une promenade sur le lac.". » [Sur le rêve, p. 119].
Rêve de Mr Pepi. Le contexte et le contenu sont ainsi décrits par Freud : « Un de mes jeunes confrères,
qui comme moi aime dormir, a fait ce rêve de paresse sous une forme particulièrement amusante. Il
habitait assez près de l'hôpital où il allait tous les matins, et sa logeuse avait ordre de le réveiller de bonne
heure, mais elle avait toutes les peines du monde à y parvenir. Un matin, il dormait d'un sommeil
particulièrement profond. Elle cria : "Monsieur Pepi, levez-vous, faut que vous alliez à l'hôpital !. Le
dormeur rêva qu'il était à l'hôpital, dans une chambre, couché dans un lit, avec au-dessus de sa tête une
pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Pepi H., étudiant en médecine, 22 ans". Et il se disait en rêve :
"Puisque je suis déjà à l'hôpital, je n'ai plus besoin d'y aller." Il se retourna et continua à dormir » [TD, 115-
116].
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