introduisant ainsi deux commencements inengendrés. Mais c’est en tant que monade et
commencement de toutes choses que Dieu est avant toutes choses. C’est pourquoi il est aussi avant
le Fils. ARIUS, profession de foi ; cit. dans SESBOÜE et MEUNIER, op. cit., p. 34s.
C Nous croyons en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, créateur de tous les êtres visibles et
invisibles ;
et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, engendré du Père, unique engendré, c’est-à-
dire de la substance (ουσία) du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu,
engendré non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, ce qui est dans le ciel et ce qui
est sur la terre, qui à cause de nous les hommes et à cause de notre salut est descendu et s’est
incarné, s’est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, viendra
juger les vivants et les morts ;
en en l’Esprit Saint.
Ceux qui disent : « Il était un temps où il n’était pas » et « Avant d’avoir été engendré, il n’était pas »
et qu’il est devenu à partir de ce qui n’était pas, ou d’une autre hypostase ou substance, ou qui
affirment que le Fils de Dieu est susceptible de changement ou d’altération, ceux-là l’Eglise catholique
et apostolique les anathématise.
Exposition de la foi des 318 Pères, Concile de Nicée [325] ; tiré de : Les Conciles œcuméniques.
Les Décrets, t. 2/1, Nicée I à Latran V, éd. G. Alberigo et al., Paris, Cerf, 1994, p. 5).
D Nous croyons en un seul Dieu Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les
choses visibles et invisibles ;
et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, l’unique engendré, qui a été engendré du
Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non pas créé,
consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, qui à cause de nous les hommes et à cause de notre
salut est descendu des cieux, s’est incarné de l’Esprit Saint et de la Vierge Marie et s’est fait homme ;
a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli, est ressuscité le troisième jour
selon les Ecritures et est monté aux cieux, siège à la droite du Père et reviendra en gloire juger les
vivants et les morts ; et son règne n’aura pas de fin ;
et en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et donne la vie, qui procède du Père, qui avec le Père et le
Fils est coadoré et coglorifié, qui a parlé par les prophètes ;
en une seule Eglise, catholique et apostolique.
Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés ; j’attends la résurrection des morts et
la vie du monde à venir. Amen. Concile de Constantinople [381] ; tiré de : id., p. 24).
E Les hérésies surtout christologiques des premiers siècles ont amené les conciles des IVe et Ve
siècles à définir l’unité de la nature divine, également possédée par trois personnes. Et les
théologiens, depuis saint Augustin jusqu’aux modernes, ont tenté des approches intellectuelles du
mystère, plus ou moins heureuses et toujours dépendantes de la culture de leur époque. Aujourd’hui,
non seulement la culture actuelle est rebelle au vocabulaire des natures et des personnes, qui a
d’ailleurs changé de sens, mais le vocabulaire arabe élaboré par les chrétiens arabophones du Moyen
Age pour formuler la Trinité et tiré du syriaque arabisé est imperméable au musulman même cultivé.
Le dogme de la Trinité est un cas évident où une saine théologie doit revenir aux sources de la
révélation, faire le bilan critique des formules des conciles et des théologiens pour distinguer
« l’intention de vérité » des dogmes, des formules dogmatiques et enfin et surtout, proposer l’essentiel
de la foi dans le langage de nos contemporains.
Robert CASPAR, Pour un regard chrétien sur l’islam, Paris, Centurion, 1990, p. 90s.
Bibliographie
Histoire des dogmes, dir. Bernard Sesboüé, t. 1 : Le Dieu du salut, [Paris], Desclée, 1994.
Histoire du christianisme, t. 2 : Naissance d’une chrétienté (250-430), dir. Charles et Luce Pietri,
[Paris], Desclée, 1995.
PANIKKAR, Raimon, La Trinité. Une expérience humaine primordiale, Paris. Cerf, 2003.
SESBOÜE, Bernard, et MEUNIER, Bernard, Dieu peut-il avoir un fils ? Le débat trinitaire du IVe siècle,
Paris, Cerf (coll. Textes en main), 1993.
Lecture complémentaire
Histoire du christianisme, t. 2, p. 254-274 (Charles PIETRI, « L’épanouissement du débat théolo-
gique… », extrait).